- Et moi aussi, qu'est-ce qui se passe? Intervient ma mère. Tu descends à peine que tu nous convoques.

- Je vais commencer par vous remercier de m'avoir permis d'aider Alvaro hier soir, ça lui a permis d'avancer très vite.

- Pas de problème c'est Harvey qui a dû être déçu. Il repart bientôt.

- Maman, Harvey et moi on n'est plus amis, fais pas comme si tu le savais pas.

- Je doute de toute façon que ce soit la raison de la convocation ici, s'assoit-elle.

- Dans le mille, non en fait je me demandais, vous me faites confiance?

- Évidemment, tu es notre fille.

- Alors pourquoi j'ai l'impression que vous me prenez pour une débile? Celui-là c'était certes un mensonge par obligation mais je vis ici aussi, ce n'est pas normal.

- De quel mensonge parles-tu au juste? Je ne comprends pas, intervient mon père.

- Vraiment? Vous ne me cachez rien ? Ni elle ni toi? Vraiment?

- Viens-en au fait.

- Le fait est que j'ai appris hier soir qu'Alex n'est pas Alex et que vous étiez au courant. Tous les deux.

- Ce n'était pas à nous de t'en parler.

- Vous auriez dû lui dire de m'en parler, si j'étais pas rentrée à pieds et si je n'avais eu envie de suivre le gars avec qui il se disputait hier, je l'aurai jamais su.

- Comment tu as su?

- Je viens de te le dire.

- Qui as-tu suivi?

- Le vrai Alex si je peux dire ça comme ça. Cette histoire est ridicule mais soit, c'est leur vie je m'en fous. Ils auront des problèmes d'avoir fait un si gros mensonge c'est leur problème. Mais vous avez abusé là donc j'ai pris une décision.

- Laquelle?

- Je vais quitter la maison, je vous avais prévenu, je ne suis pas prise au sérieux, maman s'acharne a essayé de manipuler, d'abord avec l'autre taré de géniteur puis hier avec Harvey. Sans compter tout ce que vous ne me dites pas, j'en ai marre, vous penserez sûrement que je ne suis qu'une gamine en crise et je m'en fiche c'est peut-être le cas.  En tout cas c'est décidé, je me suis renseigné et ce que je veux faire est possible donc sachez-le je déménage très bientôt.

- Danika ! Qu'est-ce que tu racontes? S'affole ma mère.

- Je vais aller finir mes études ailleurs, loin de tout le monde. Je vous avais prévenu. Si je reviendrais un jour, j'en sais rien ça dépendra de ce que la vie me réserve. Je ne veux pas vous voir venir là où je vivrais sinon je repartirais et cette fois vous ne saurez pas où. Là je pars pour mon bien et tant pis si vous êtes tristes. Fallait y réfléchir avant.

- Danika, je  t'en prie, réfléchis encore.

- Non, maman ne m'affiche pas cette tête. Je vais pas mourir, juste m'éloigner, j'ai compris hier soir que personne n'avait confiance en moi dans cette maison, et bien restez entre vous. J'ai pas besoin de ça. Tournai-je les talons.

- Danika ! Crient-ils tous les deux.

- Calmez vous je pars pas tout de suite, je voulais vous le dire, voilà c'est fait, préparez vous maintenant, je pars dès que j'ai tout mis en place.

Je suis sortie et aussitôt j'entends un soupire à ma droite, un petit espion se trouve là.

- On écoute aux portes?

Il hausse les épaules.

- Au moins t'es au courant j'ai pas besoin de me répéter.

- Pourquoi tu leur fais ça?

- Je n'ai pas à me justifier face à toi.

- Si tu as quelque chose contre moi, dis-le, n'en fais pas tout un fromage.

- Jeff... Parce que c'est ainsi que tu t'appelles,  j'ai dit quelque chose hier et apparemment c'est toujours pas monté au cerveau.

Il me regarde l'air sceptique alors que je le dépasse.

Je m'éloigne alors qu'il semble réfléchir, il est stupide. J'ai juste besoin qu'il me parle en face et qu'il s'exprime quand à ce qu'il y a eu entre nous. Il ne le comprend pas, c'est dommage pour moi.

Refermant la porte du couloir derrière moi je sors mon téléphone de ma poche et appelle le seul qui va me manquer.

- Quoi de neuf? Décroche-t-il.

- Salut, Alvaro, j'ai un truc à t'apprendre.

- Dis-moi.

- J'ai décidé de partir d'ici.

- Comment ça?

- J'ai plein de raisons que je te dirais en passant te voir mais là tout de suite, je voulais déjà t'en parler.

- Je suis chez moi toute la journée, passe quand tu veux, mais tout va bien?

- Oui maintenant que j'ai pris une décision, mais tu vas me manquer.

- On parlera de ça quand tu viendras.

- Alvaro.

- Oui?

- Est-ce que tu me fais confiance? A moi ou en mon jugement?

- Évidemment, pourquoi je serai ami avec toi sinon.

- Merci. J'avais besoin d'entendre ça maintenant. Bon je fais quelques trucs ici ce matin mais je viens chez toi tout à l'heure.

- A toute.

Ma visite chez Alvaro m'a conforté dans l'idée que je prenais la bonne décision, certes j'aurai dû m'y prendre autrement pour leur dire mais j'étais pas calme mais pressée. Bref résultat il m'a dit que je pouvais compter sur lui en cas de besoin et qu'on resterait en contact.

Je n'ai prévenu personne d'autre, le bouche à oreille fera très bien l'affaire.

Les jours qui ont suivis jusqu'à mon départ on été compliqué par contre à la maison, ils ont essayé de me faire changer d'avis chaque fois que je les ai croisé, j'ai évité le blond mais j'ai réussi à partir en les ayant calmé. Je les ai assuré que je les tiendrais au courant de ce que je devenais, qu'il fallait attendre que je décide de venir sans m'y forcé.

Maintenant je vais me concentrer sur moi, ignorant les autres autour de moi en vivant près de mon campus, un nouveau plus loin de la maison. Je voulais vivre dessus puis je me suis dit que ça serait pas logique vu que je ne veux pas rentrer pendant un loonnng moment donc je vis tranquillement là en essayant de me retrouver.

C'est ainsi, loin de tous que j'ai laissé quelques semaines, mois, années passer, je me suis construite loin de tout ces mensonges et de ces idiots qui ne me font pas confiance.

C'est l'été à présent, j'ai fini ma formation et je me suis octroyé quelques vacances avant de commencer ce boulot qui m'attend déjà. Je me gère toute seule à présent, j'avoue que les débuts ont été galère parce que ma mère ne voulait pas me laisser seule mais à présent elle se contente de ce que je lui donne, quelques mails de temps en temps pour l'informer du nouveau.  Un appel de temps en temps mais c'est tout, je me sens bien comme ça.

Enfin c'était le cas quand je suis arrivée ici, il y a une semaine, mais sur cette plage comme ce soir quand je vois les groupes d'amis ensemble ou les couples je me sens envieuse, je peux pas le nier. Un couple, je n'en ai pas, évidemment j'ai connu quelques garçons mais rien qui n'ait durer, je n'arrive pas à faire confiance en ces gens alors je pars toujours la première.

Quand je rentre dans ce bungalow que j'ai loué je m'y ennuie, je ne me suis pas laissé une seule période depuis mon départ je m'occupait soit avec les cours soit avec un job. C'est la première fois que je me relâche complètement et cette période me fait réfléchir un peu trop.

J'ai pas fait de progrès en cuisine, je mange souvent des pâtes quand je ne suis pas dehors. C'est facile et rapide j'ai pas envie de me casser la tête avec la cuisine.

Pendant mes études j'ai évidemment rencontré des gens mais j'avoue m'être mise à l'écart autant que possible pour qu'on me laisse hors de tout.

A présent et j'y pense alors que je finis ma journée dans mon bain, je dois réfléchir si je retourne voir mes parents avant la fin de mes vacances.

Je soupire et sursaute lorsque j'entends la sonnerie de mon portable. Peu de gens m'appelle je sors de ma baignoire pour m'enrouler dans une serviette qui que ce soit, je vais le savoir assez vite.

- Salut? Décrochai-je en voyant le numéro d'Alvaro. Le seul avec qui j'ai gardé contact finalement. Le seul qui est venu me rendre visite.

- Danika? Semble hésiter la personne à l'autre bout du fil.

- C'était pas le téléphone d'Alvaro ça? Qui est à l'appareil?

- Excusez-moi il n'y a qu'un prénom à côté de votre numéro. Vous êtes le dernier appel qu'a eu monsieur DeCruz.

- Vous êtes qui au juste ? Commencai-je à paniquer, cet homme parle comme si Alvaro ne pouvait pas répondre. Est-ce qu'il lui est arrivé quelque chose? C'est ça?

- Il a perdu connaissance alors qu'il était dans un supermarché, il s'est fait transporté à l’hôpital il est dans les mains des médecins en ce moment, mais il y a-t-il des gens à prévenir?

- Non, mais c'est grave ?

- On ne sait pas encore, je devais prévenir quelqu'un, j'ai attrapé son portable.

- D'accord je vais voir ce que je peux faire, envoyez moi avec son portable les informations nécessaires pour que je puisse demander des nouvelles. Merci. Raccrochai-je.

J'ai les mains qui tremblent pendant que j'attends les informations, elles arrivent vite, un message suit qui me dit de ne pas trop m'inquiéter pour le moment il a juste perdu connaissance.

Ne pas m'inquiéter? S'il lui arrive quelque chose je fais quoi moi?

Je me laisse tomber sur le lit, et réfléchis quoi faire, je suis à plusieurs heures de route de là où il est. Et si je dois y aller, ça voudrait dire y retourner, je ne me suis pas encore décidée mais je m'inquiète. Ainsi je vais attendre un peu et rappeler pour prendre ma décision parce que pour le moment j'ignore quoi faire.

J'avoue ne pas avoir réussi à m'endormir trop inquiète je me suis donc habillée un peu et je suis sortie marcher en attendant de pouvoir prendre des nouvelles. Les idées se bousculent dans ma tête j'espère que ce n'est rien de grave.

Mon téléphone sonne, me faisant sursauter.

- Alvaro? Décrochai-je après avoir vu son numéro.

- C'est moi, me répond une voix trop faible pour lui.

- Si tu m'appelles c'est que tu n'as rien de grave.

- Ce mec n'aurait pas dû t'appeler, je me suis juste évanoui je suis pas mort. C'est pour ça que je t'appelle pour te rassurer je suis sûr que tu tournes en rond en attendant des nouvelles.

- Exactement ça, soupirai-je, ça avait l'air d'un stagiaire au téléphone pour être honnête mais soit, qu'est-ce qui t'es arrivé en fait?

- Le médecin dit que c'est du surmenage.

- Je t'ai déjà dit de te reposer.

- Mais j'ai du boulot je peux pas faire autrement.

-  Alvaro, je me suis inquiétée, j'étais presque prête à venir te voir.

- Alors viens. Tu me manques on s'est pas vu depuis Noël.

- Si je viens te voir toi, je vais les croiser eux. Tu sais ça.

- Et tu ne veux toujours pas voir tes parents ?

- J'en sais rien, soufflai-je, les voir eux pour te voir toi et m'assurer que tu te reposes, peut-être que je pourrais le faire une fois. Les voir une fois ne veut pas dire rentrer.

- Exactement. Tu viendras ? Va falloir que je te laisse on me fait les gros yeux. Je suis censé dormir.

- Je te tiens au courant, repose-toi dans tout les cas je t'appelle demain.

- Entendu.

Je regarde mon téléphone, c'est vrai que j'étais prête à rentrer si sa santé en avait besoin alors ça veut dire que je suis prête à y retourner, j'imagine, et m'assurer par la même occasion qu'il se repose vraiment. Je rentre pour aller enfin me coucher et je songe à ce qui serait la meilleure idée.

J'ai longtemps hésité et puis je me suis lancée j'y suis allée, je suis encore en vacances alors avant de rentrer dans ma routine j'ai pris l'avion et me voici près d'une maison où on m'attend.

C'est Alvaro que je viens voir aussitôt mes affaires entreposées dans un casier, j'irai récupérer mon sac quand je saurai comment ça se passe et où je dors, quitte à aller à l'hôtel.

A peine eus-je toqué à la porte qu'Alvaro se précipite pour m'ouvrir. Je lui ai dit que je venais car il avait gagné je parie qu'il jubile si j'en juge par son sourire.

- Je suis content, me prend-il dans ses bras à peine ai-je fait un pas.

- Je vois ça. Comment tu vas ?

- Ça va. Je suis ravi de te voir par ici.

- Visiblement. J'espère ne pas regretter être venue, c'est tout.

- Tu as prévenu que tu venais aujourd'hui?

- Pas du tout.

- Viens on va s'asseoir, mais comment ça tu n'as pas prévenu? Demande-t-il alors que je le suis sur le canapé.

- Je veux pas arriver dans une maison où on m'attend au cas où il s'y passerait des choses que j'ignore.

- Tu veux les surprendre, en gros.

- Exactement. Tu les vois de temps en temps?

- Bien sûr on vit dans la même ville tu sais.

- Est-ce qu'ils te demandent parfois de mes nouvelles?

- Si tu veux savoir s'ils savent que je suis venu te voir, non je n'ai rien dit comme tu me l'as demandé.

- Bien.