It ain't Me (Selena Gomez - Kygo)

En me réveillant je suis tombée sur ma mère qui est bien trop heureuse de ma présence, elle avait préparé le petit déjeuner que j'ai avalé rapidement avant de me préparer et sortir.

A présent je suis dans un parc et j'attends qu'on m'y rejoigne en écoutant de la musique. Oui j'ai apprécié de les voir mais je ne me sens plus vraiment à ma place maintenant, ce qui est normal j'imagine après être partie plusieurs années. Je réfléchis si j'ai des personnes à voir pendant que je suis là mais honnêtement j'ai gardé de nouvelles de personnes donc aucune tête ne me vient à l'esprit.

Je regarde souvent autour de moi pour voir si j'y reconnais quelqu'un mais ce n'est pas le cas, tant mieux sans doute, cela m'évite de grandes discussions inutiles. Et je vois finalement arriver au loin celui à cause de qui je suis revenue.

Alvaro. Il discute au téléphone et s'arrête à quelques pas de moi.

- Va falloir que j'y aille, on m'attend. Promis. L'entendis-je par dessus la musique que j'éteins aussitôt.

Je suis et je l'avoue, perplexe face à cet appel. Il semble tout mielleux. Et au même moment où cette pensée me traverse, la réponse me semble évidente.

- T'as une copine ?! M'exclamai-je.

- Je te l'ai dit qu'elle était maline, rit-il, bon je te laisse, à plus tard. Il raccroche et moi je fronce les sourcils, si c'est le cas alors il y a des choses qui m'échappent.

- C'est ça? T'as quelqu'un? Répétai-je.

- Oui. Admet-il en me rejoignant.

- Comment c'est possible ça, tu ne m'en as jamais rien dit, et surtout, pourquoi on m'appelle moi si tu fais un malaise alors que t'as quelqu'un.

- Je voulais t'en parler quand notre situation serait sûre, ce qui semble être le cas maintenant. Dans mon téléphone tu es encore la personne à joindre donc elle n'a su qu'ensuite.

- Je rêve. Elle s'appelle comment, depuis combien de temps?

- Quelle curiosité, dis-donc, s'amuse-t-il.

- J'y peux rien, j'hallucine de ne pas l'avoir deviné avant, c'était évident là quand tu lui parlais.

- J'ai fait ce que je pouvais, bon sinon elle s'appelle Solène et disons que ça fait quelques mois qu'on se fréquente mais pas très longtemps que je considère ça avec sérieux.

- Tu la connaissais déjà à Noël quand tu es venu?

- Non.

- Ok, donc c'est normal que j'ai rien deviné avant parce que par téléphone on dit ce qu'on veut. Bref, la rencontrer fait-il parti du plan de la journée?

- Elle aimerait ça, je lui parle un peu trop de toi je crois, grimace-t-il.

- Idiot.

- Non c'est toi l'idiote, tu devrais de nouveau t'ouvrir à quelqu'un. Je ne te connais que des liaisons de quelques jours. 

- Je te félicite d'avoir trouvé quelqu'un, vraiment. Mais moi j'arrive plus à faire confiance.

- Et tu ne peux même pas régler des comptes avec celui qui est la cause de ton blocage, puisqu'il est partit, soupire-t-il.

- D'ailleurs tu parles d'une surprise.

- Tu voulais rien savoir, hausse-t-il les épaules.

- C'est pas faux mais pourquoi tu me parles de lui?

- Parce qu'il faut être débile pour pas comprendre, tu dois régler les choses avec lui si tu veux continuer d'avancer.

- Admettons que ça soit vrai, et j'ai bien dit admettons. Il est parti et son frère me dit qu'il ne sait pas où il est.

- Son frère non, mais moi j'ai peut-être une idée.

- Comment tu pourrais savoir ça toi?

- Parce que ce gars avec qui je m'entends pas est venu me trouver pour me demander de tes nouvelles.

- N'importe quoi me levai-je d'un bond, surprise.

- Je ne mens pas, j'avoue que c'était compliqué de ne pas lui répondre et en même temps ne rien te dire.

- Tu m'as fait venir ici exprès ? Devins-je soupçonneuse.

- Non ! Mais puisqu'on parle de personnes de confiance, que j'en ai trouvé une, j'aimerai que tu en trouves une nouvelle toi aussi.

- Si tu oses le nommer et dire personne de confiance dans la même phrase, je crois que je t'en colle une.

- J'ai pas dit ça, j'ai juste dit que tu devras lui parler et demande moi quand tu le voudras je saurais où le trouver, en attendant allons-y. J'ai donné rendez-vous chez moi à Solène.

- Je te suis mais pas de coup fourré de ta part sinon je te tue je pense.

- T'en fais pas.

En chemin jusqu'à chez lui, on discute de cette copine dont il me parle enfin, de la façon dont il l'a rencontré et comment il a mis un moment avant de lui faire confiance. Il ne cesse de dire que je vais l'aimer et tout ça comme s'il essayait de se convaincre, mais soyons honnêtes, que je l'aime ou pas on s'en fout, tant que lui est bien dans sa relation cette fois-ci.

- Arrête de stresser tu veux? Lancai-je à Alvaro. Ça va bien se passer.

- J'essaie mais j'espère que vous vous entendrez bien, grimace-t-il.

- Ne t'en fais pas pour ça je suis pas un animal.

- Pire tu es Danika.

- Ha ha ha très drôle.

- Vous voilà, sourit cette femme qui se lève en nous voyant entrer.

- Finalement j'ai décidé de l'amener tout de suite.

- Impatient, riai-je en regardant cette Solène donc.

- Salut, sourit-elle. J'étais également impatiente de te rencontrer à vrai dire.

- Salut, et bien me voilà.

- J'étais en train de réfléchir au déjeuner et je me demandais si tu te joindrais à nous.

- Tu prépares le repas?

- Oui oui , bien-sûr.

- Je vais rester oui, je n'ai rien d'autre à faire et celui-là insiste pour que nous fassions connaissance.

- Il a peur. Sais-tu que j'ai été jalouse de toi?

- De moi ? M'étonnai-je.

- Votre relation, les appels, et tout ça. Je me suis posée des questions.

- J'ai dû lui expliquer qu'on avait pas ce genre de relation mais tu peux te douter qu'elle a du mal à comprendre, grimace Alvaro.

- Oh, oui je comprends, mais on se ressemble un peu trop, on se considère comme frère et sœur, c'est mon meilleur ami, rien de plus tu peux être rassurée à ce niveau. Vraiment.

- Oui merci.

- J'aimerai savoir ce que lui t'a dit sur moi, ça sert à rien de parler de moi si tu sais déjà tout.

- Je n'ai dit que le nécessaire, ta vie tu la racontes ou pas, ce n'est pas mon rôle, sourit-il.

- On va papoter un peu j'aimerais aussi en savoir un peu plus sur toi.

- J'ai vraiment l'impression d'avoir à faire à sa famille, c'est drôle, rit-elle, mais je m'y attendais donc pas de soucis pose moi toutes les questions que tu souhaites.

- Elle est ma famille en même temps.

J'ai finalement passé une grosse partie de la journée avec Solène et Alvaro, apprenant à la connaître, j'avoue comprendre pourquoi il a craqué. Elle est aussi franche que nous pouvons l'être. On a discuté de beaucoup de choses, de leurs futures vacances là où je vis, tout ça. Et quand la discussion en venait à nouveau à moi et ma vie sentimentale je changeais de sujet. Les paroles d'Alvaro plus tôt me restait en mémoire, s'il a raison je suis condamnée à rester seule. C'est pas que ça me déplaise mais bon finir vieille fille c'est pas non plus dans mon intention, je vais donc réfléchir à l'éventualité d'une possibilité que je cherche à le contacter l'autre. Histoire de voir si cette histoire de blocage et réelle.  En attendant je rentre dans l'espoir d'aller faire un peu d'exercice au sous-sol.

- T'es toujours ici avec le petit? Lancai-je à Carol assise sur le canapé pendant qu'Oscar joue avec Gaïa.

- Non, évidemment. Je bosse aussi et il va à la crèche pendant ce temps mais je suis en vacances alors je le garde.

- Je vois.

- D'ailleurs, en parlant de boulot tu veux toujours pas dire ce que tu fais ?

- Non.

- T'es sérieuse? Même te parents ne savent pas.

- Je suis sérieuse, ce que je fais je le garde pour moi. J'ai pas envie qu'on me trouve ou quoi que ce soit avec cette information.

- T'es devenue parano en fait.

- Non. Je connais ma mère et je veux pas qu'elle débarque sans prévenir donc je ne dis rien.

Ce que je fais? Après m'être cherchée longtemps, j'aide les gosses. Ce sont les seuls en qui on peut avoir confiance. Alors j'essaie de leur apporter mon aide quand ils ont un besoin psychologique.

- D'ailleurs en parlant de ta mère elle cherche à te contacter mais elle n'y arrive pas.

- J'ai perdu l'habitude, mon portable est en silencieux, qu'est-ce qu'elle veut?

- Te parler d'un repas ou je ne sais quoi.

- Elle va pas recommencer celle là. Soupirai-je. Tu sais avec qui?

- Non, j'ai pas bien saisi Oscar faisait le bordel à côté.

- Je la connais, attends, sortis-je mon téléphone de ma poche pour constater effectivement le nombre d'appels manqués.

- Allo?

- Maman.

- Danika enfin, j'arrivais pas à te joindre.

- J'ai pas vu tes appels, c'est Carol qui vient de me prévenir.

- Je voulais qu'on organise un repas avec les Jones et les Danes. Tu veux bien?  Ça fait longtemps qu'on était pas tous réunis.

- J'ai pas envie, non. Je ne suis pas là pour les réunions de famille et si tu me parles des Griffins aussi je pars directement.

- Oh.. Je...

- Je sais comment tu es maman, ils étaient prévus à ta petite fête je le sens et bien non, je rends visite à mes parents c'est tout, je vais voir qui j'ai envie quand j'en ai envie.

Déboussolée par ma réaction elle a accepté en soupirant puis a raccroché.

- Vraiment, tu lui ressembles. Que c'est dommage cette histoire, lâche Carol.

- De quoi tu parles toi?

- Jeff. Il aurait réagi exactement de la même façon. C'est vraiment triste que vous en soyez à ne plus vous parler à ce jour.

- Tu ne sais rien, tais-toi.

- Je sais qu'il y a tellement de malentendus entre vous qu'aujourd'hui tu ne sais toujours pas ce qu'il pensait vraiment à l'époque. Parce que tu es têtue et que tu ne veux plus rien écouter.

- Qu'est-ce que tu racontes, me tournai-je vers elle.

- A l'époque, tu ne sais même pas combien de fois il a pété les plombs de devoir te mentir. Tu ne l'as pas compris à l'époque mais s'il avait pu faire autrement il t'aurait dit la vérité.

- J'étais pas une étrangère, laissai-je tomber , saoulée.

- Justement. Je l'ai entendu en parler à son frère, mais il a dû lutter parce qu'il savait que s'il se laissait aller totalement avec toi, c'était foutu. Il n'aurait plus réussi à faire semblant d'être un autre.

J'écoute en essayant de rassembler les morceaux de ce qui s'était passé à l'époque.

- On s'en veut Al' et moi que votre histoire ait coupé court si vite.

- Notre histoire? Y en a pas eu. riai-je presque. Il a changé de personnalité tellement de fois que je savais même plus quoi penser, aujourd'hui je ne sais pas qui il est.

- Je te dis ce que je sais parce que j'en ai assez que vous deux viviez seuls isolés du monde. Je sais qu'il a cédé une fois et qu'après c'est devenu compliqué. Mais cet abruti est tombé amoureux de toi à l'époque. Il se fiche à peu près de tout sauf de son frère mais quand tu étais dans le sujet d'une discussion il était très sérieux je l'ai jamais vu comme ça. Pourtant je les connais depuis très longtemps.

- Si ce que tu me dis est vrai. Il aurait dû cracher le morceau à un moment donné, je suis partie pendant plusieurs années.

- Il était plus conscient que ce que tu ne le penses du mal qu'il t'a fait et est-ce que tu me permets te dire ce que je pense?

- Je suis plus à ça près.

- Je pense qu'il se puni en s'isolant comme il le fait.

- Et je suis censée faire quoi de tout ça maintenant? Soupirai-je.

- Ce que tu veux, j'avais besoin de te dire ce que je savais, se lève-t-elle. Tu m'en as donné la possibilité en venant ici.

- Ok, alors pour résumé il n'était pas aussi con que ce que j'ai pu le penser? C'est ça l'histoire?

- Gros résumé. Mais oui, il est con ça c'est une certitude mais tout n'est pas de sa faute.

- Non c'est vrai c'est de la votre aussi à toi et son frère.

- Je sais.

- Bref j'étais pas là pour repenser à lui et maintenant tout le monde m'en parle, soupirai-je.

- Désolée.

- S'il avait dû se passer quelque chose c'était à l'époque, on a tous les deux évoluer depuis j'imagine et tout ça ne veut plus rien dire à présent donc pas le peine de me parler de lui à tout bout de champ.

Je suis montée dans ma chambre et j'essaie de faire le tri de ce que j'ai entendu et ce que je pensais. C'est peut-être vrai qu'il y a des malentendus et à cause desquels j'ai une rancoeur contre lui mais je ne sais pas comment y mettre un terme pour me sentir enfin dégagé de tout. Alvaro a peut-être raison, une discussion avec lui serait peut-être une solution, je dois y penser sérieusement.