C'est mon dernier jour. J'ai décidé de rentrer. Quelques jours ici me suffisent j'en ai déjà assez de les entendre parler tout le temps. Je pars demain matin et je vais donc aller voir Alvaro pour lui dire au revoir. J'ai énormément pris sur moi pendant ce séjour pour ne pas soupirer au moindre récit parce que la vérité est que j'en ai rien à faire. Par contre j'ai réussi à éviter les réunions de famille ça c'est une bonne chose.

- Oui Alvaro? Décrochai-je mon téléphone qui sonnait dans ma poche.

- Es-tu déjà en chemin?

- Je pars de la maison là.

- Tu devrais attendre je vais avoir un peu de retard.

- Je vais t'attendre t'inquiète pas, j'ai envie de sortir.

- Comme tu voudras, je vais faire vite.

- Mais tu es sûre de vouloir déjà partir? Tu n'es là que depuis quelques jours.

- Je sens qu'il est temps.

- Ok. Je me bats pas avec toi. Bon je fais au plus vite. Et si jamais tu veux passer le temps, t'as un de tes amis qui vit encore dans mon quartier, raccroche-t-il.

- Un de mes amis? Répétai-je avant de me souvenir. C'est vrai que je m'intrigue depuis que je suis ici de ce qu'il est devenu celui-là. Est-ce que je me paierai le culot d'aller chez lui sans m'annoncer ? Je remets mon téléphone dans ma poche et soupire.

Je prends la route et sais parfaitement où je vais, je suis Danika n'est-ce pas? Il ne sera pas si surpris que ça de me voir devant sa porte.

Je décide donc d'y aller, on verra si on m'envoie rôtir en enfer ou pas, après tout je veux juste passer le temps.

J'arrive près de la maison en me demandant finalement pourquoi je suis là, enfin si je sais, la curiosité. Et si je suis bien intriguée par un chemin de vie c'est le sien.

- Oh. M'étonnai-je, quelqu'un sort de la maison, je n'en suis pas totalement sûre mais il me semble que c'est celle qui vivait ici déjà à l'époque, Farrah et visiblement enceinte de plusieurs mois.

- Merde alors se tourne-t-elle vers moi.

- Farrah c'est ça?

- C'est ça, salut Danika.

- Salut. Je dérange?

- Tu t'en fiche de toute façon, hausse-t-elle les épaules. Lowen vient voir ! Crie-t-elle.

- Il est là.

- Oui il vient de rentrer du boulot. Par contre je ne suis pas certaine qu'il soit ravi de te voir, grimace-t-elle. Il s'inquiétait de savoir si tu étais morte ou vivante.

- S'il est fidèle a lui-même il ne dira rien. Dis-je en voyant du mouvement dans la maison.

- Tu verras bien. Moi je ne supporte pas les gens comme ça, qui débarquent sans prévenir.

- Je m'en fiche en même temps c'est lui que je suis venue voir, pas toi.

- Tu vas être en retard, entendis-je derrière elle.

Il descend la tête baissé.  Il a changé de coupe, mais c'est bien lui.

- Salut Lowen. Il se fige quand il me remarque.

- Bon et bien moi j'y vais, salut, tourne les talons Farrah.

- Alors c'était vrai, tu es là.

- Apparemment, je passais dans le coin, je me suis arrêtée.

- J'ai failli débarquer une bonne dizaine de fois, depuis que je sais que tu es là. Pourquoi tu ne donnes pas de nouvelles?

- Je préfère me tenir hors de toute histoire.

- Est-ce qu'au moins tu sais que je vais être papa ?

- Farrah je suppose, non je l'ignorais, je pense donc que des félicitations s'imposent.

- Merci. As-tu quelques minutes à m'accorder ou tu ne faisais réellement que passer?

- Je suis là donc autant prendre un peu de tes nouvelles.

- Entrons alors.

- Farrah n'appréciera pas.

- T'occupe pas de ça, et viens pour une fois que tu es là je te laisse pas partir si facilement.

Je l'ai suivi à l'intérieur, dans l'intention de réellement prendre des nouvelles, savoir qu'il fonde une famille me fait me demander ce que devient celui qui me manque parfois.

Je suis restée chez Lowen le temps qu'Alvaro m'appelle. J'y ai appris que mon cher ex ami a finalement changé de petit ami. Sans blaguer. J'ai presque rit quand j'ai entendu ça, je sais aussi qu'il voyage pour approfondir ses connaissances en cuisine. Tant mieux pour lui, honnêtement. J'ai rien voulu savoir de plus. Lowen vit seul avec Farrah et attend un heureux évènement. J'ai pris congé dès que j'ai pu, j'ai eu peur qu'il ameute tout le monde de ma présence. Il m'a demandé de lui donner des nouvelles, j'ai rien promis. Il ne m'a fait aucun reproche, il comprend un peu je pense même si je l'ai senti, il  m'en veut un peu d'être aussi égoïste.

- Et donc, me lance Alvaro alors que je le rejoins sur le canapé à peine entrée, tu as finalement décidé de voir un ami.

- Je suis allée voir Lowen tu l'as dit il vit dans le quartier.

- C'était comment?

- Fidèle à lui même, il était content de me voir, m'a raconté quelques news, voilà.

- Quelques, tu as encore filtré?

- J'ai juste demandé pour Harvey je voulais savoir si j'avais eu raison pour son blaireau de l'époque.

- Celui qui a causé votre dispute? Alors?

- Ils ne sont plus ensemble, il a quelqu'un d'autre avec qui il voyage pour son boulot. Tant mieux pour lui.

- Tu ne veux pas le contacter?

-  Non je suis bien sans ce petit monde, réellement, ils ne me manquent pas. Harvey peut-être parfois je l'admets mais je suis bien sans. Je suis allée voir Lowen parce que je sais qu'il va pas me demander des trucs que j'ai pas envie de dire ou inversement. Il a toujours été comme ça, et je peux assurer qu'il l'est toujours à ce jour.

- Ok, je te crois. Et puisque tu as décidé de rentrer demain, je me dois de te le redemander. Tu veux savoir ou le contacter, lui.

- C'est reparti, déjà l'autre jour Carol qui me dit que je dois absolument lui parler parce qu'il y a des malentendus à dissiper.

- J'ai rien dit.

- Mais tu allais le faire, je sais que tu veux que je discute avec lui.

- Je pense sincèrement que ça te ferait du bien.

- Je comprends pas pourquoi, plusieurs années se sont écoulées j'ai pas envie de revenir en arrière.

- Tu l'aimais ce con, tu as besoin de ça, tu n'as jamais été capable de mettre la main sur ces fichus sentiments parce qu'il n'a fait que t'embrouiller.

- L'aimer, ça me ferait mal tiens, il m'a traiter comme de la merde à mentir tout le temps.

- Ne te braque pas autant et écoute un peu ce que les gens te disent.

-  Je peux vivre sans l'affronter à nouveau.

- J'abandonne, soupire-t-il en se laissant tomber dans le fond du canapé.

- Je me demande comment tu peux être psy pour les gosses, tu n'arrives même pas à comprendre tes propres problèmes.

- C'est pas complètement faux ce que tu dis.

- Je te connais, réfléchis, depuis tu ne fais plus confiance à personne, tu ne peux pas construire une vie comme ça, c'est pas possible.

- Et tu voudrais que je lui dise quoi? J'aurai juste envie de le claquer si je le croise je pense.

- Alors fais-le si c'est de ça que tu as besoin pour débloquer ton cœur, parce que là c'est fermé à double-tour.

- Je sais pas, soufflai-je, je reviens je vais à la salle de bain.

- Ok.

Je lève les yeux au ciel en jetant un œil à mon reflet dans le miroir de la salle de bain.

J'en ai assez qu'on me parle de lui, mais Alvaro a peut-être raison finalement.

Je pense à des moments passés avec lui avant que tout ne parte n'importe comment, c'était pas si mal, je dois l'admettre mais il y a eu des propos suite a ça qui gâchent un peu tout.

Je réfléchis en me lavant les mains, j'ai hâte de rentrer et de repenser à tout ça tranquillement mais je vais devoir faire une chose pour m'assurer qu'on me laisse tranquille, surtout Alvaro.

- Dis-moi où le trouver, allai-je me planter devant lui.

- T'es sérieuse tu vas aller le voir?

- Non pas maintenant mais au cas où. Non mieux tu as son numéro?

- Oui. D'une façon ou d'une autre j'ai fini par l'avoir.

- Donne. Si jamais je veux lui parler, j'aurai son numéro.

- Ok, mais promets-moi d'y réfléchir sérieusement. Une simple discussion te débloquera et j'en suis certain.

- Qui vivra verra, bon tu me donneras ça, en attendant on regarde quelque chose?

- Yep.

Je suis rentrée, n'ayant vu personne en bas je suis montée parce qu'il y a en une qui est toujours à la maison.

- Mais attends Oscar, je dois finir ça c'est urgent.

- Pas gentille maman ! Entendis-je bouder le garnement.

- Pourquoi il râle, rentrai-je dans la chambre par la porte ouverte.

- Il veut jouer mais je peux pas le surveiller j'ai un truc à faire important, je veux qu'il attende une minute, dit-elle alors que la porte en bas claque.

- Bon finis tes trucs, j'ai quelque chose à faire et je l'emmène avec moi.

- Salut toi, attrapai-je Oscar avec qui j'ai sympathisé pendant mon petit séjour ici.

- Coucou.

- Je sais que tu peux pas jouer si tous tes jouets sont dans des boîtes et inaccessibles pour toi, t'inquiète pas j'ai ma solution, dis-je en sortant déjà de la chambre.

- Est-ce que c'est toujours comme ça? Il doit attendre pour qu'on lui sorte des jouets, afin qu'il joue? Lancai-je à son père qui, comme je le pensais, vient de rentrer.

- Oui pour ne pas déranger ta mère on range tout à chaque fois.

- Quelle plaie, soupirai-je.

- Bon attends ici une seconde, j'ai quelque chose à faire. Elle est où ma mère ? Demandai-je à Al'.

- Partie ranger des papiers dans le bureau.

- Ok, tournai-je les talons.