- Al' tu sais que ça va causer des problèmes ça? L'entendis-je ce qui me fait sursauter.

- Tais-toi Carol elle est arrivée là on va pas faire l'autruche.

- Viens là, m'incite-t-elle à la suivre pendant que je porte mon téléphone à mon oreille.

- Quoi? Décroche aussitôt celui que j'appelle pour être sûr qu'il ne se tient pas devant moi.

- Je voulais m'assurer d'un truc, merci.

- De quoi tu parles ?

- Je me demande combien de mensonges vont m'être servis maintenant.

-  Qu'est-ce que tu racontes au juste?

- T'appelles qui? Résonne ce gars avec cette voix si similaire à l'autre qui me parle dans le combiné. Je commence à situer alors qu'il se dirige vers moi, je décale le téléphone de mon oreille mais reste en ligne sur haut parleur.

- Hey t'es où?  S'agace-t-il au téléphone.

- Ici, lui répond celui que je regarde à présent et je ne suis même pas surprise, ils sont identiques.

- Qu'est-ce qui se passe?

Je raccroche, histoire de le faire un peu paniquer, ça va lui apprendre à m'avoir menti, mort? Son frère jumeau se tient bien en face de moi pourtant.

- Tu n'as pas l'air surprise de voir ma tête.

- Surprise n'est pas le mot, j'ai eu le temps sur le chemin jusqu'ici pour essayer de comprendre pourquoi cette voix m'était familière et la silhouette aussi, bref au final tu me parais bien en vie pour un mort.

- Je savais qu'on aurait cette conversation quand j'ai su que tu insistais pour savoir ce qu'il te cache.

- Désolée moi quand on me prend pour une conne j'aimerai savoir pourquoi, par contre quelque chose m'échappe, je l'ai entendu t'appeler Al' je suis pas folle.

- Parce que je suis Alexander, soupire-t-il.

- Pardon?

- C'est pas aussi simple que le fait que je ne sois pas mort. 

- Si toi tu es Alex mais que c'est Jefferson qui est censé être mort, c'est simple, il a prit ta place, je vois pas où c'est compliqué, haussai-je les épaules.

- C'est qu'elle réfléchi la gamine, entendis-je cette Carol parler.

- Me parle pas toi.

- Viens que je t'explique, dit-il en enlevant sa veste.

- Commence par savoir que je suis la seule à savoir qu'ils sont deux, lance Carol. Enfin à part eux-même.

- Et sa mère, souffle celui qui est donc Alexander. Il a dû lui expliquer ma venue l'autre jour. Ce qui a facilité les choses quand il venait me voir lors de mes malaises.

- Ma mère, celle-là elle aime vraiment me cacher des trucs.

- La blâme pas.

- J'en suis plus là, je viens de me rendre compte que l'autre il me ment depuis tout le temps en fait, c'était même pas son vrai prénom.

- Si tu crois que c'était facile pour lui, secoue la tête Carol.

- Mais t'es quoi toi d'abord.

- C'est ma copine.

- Ok. Alors je veux savoir, ceux qui sont passés à la télé qui m'ont fait le détester, c'était vous deux?

- Oui, j'en avais marre de rester ici, il m'a laissé sortir.

- Celui que j'ai suivi ici l'autre jour il avait le même genre de pull à capuche.

- Lui.

- Vous êtes vraiment des enfoirés. Jouer avec les gens comme ça, pourquoi tu te fais passer pour mort? Enfin lui. Bref pourquoi?

- Pour la faire courte, Jeff ne s'entendait pas avec nos parents, je dois l'avouer, ils font des préférences.

- Le petit chouchou.

- Sauf que c'est allé très loin, moi j'ai failli crever parce que je suis tombé malade et lui il voulait se barrer pour ne pas revenir. Son fichu côté rebelle.

Tout est arrivé en même temps et on s'est dit que le temps que ma santé aille mieux, il devrait prendre ma place, qu'il pourrait partir après.

- De là à le faire passer pour mort...

- C'est notre choix.

- Mentir, toujours mentir, c'est pas un choix.

- Je sais que t'es déçu. Mais il pouvait rien te dire.

- Elle le sait, c'est ta copine donc elle le sait, pourquoi il ne m'a pas fait confiance au lieu de me mentir tout le temps?

- Oh tu sais quoi je vais directement aller lui demander même si j'ai mon idée là-dessus.

- Je sens que je vais passer un sale quart d'heure.

- De m'avoir tout dit?

- Il se bat comme un fou pour réussir à survivre et moi j'ai tout foutu en l'air.

- C'est bidon, t'es aussi faux que lui de toute façon, j'hallucine je connaissais même pas le vrai prénom, tournai-je les talons.

- Le prends pas comme ça, c'est pas si facile que ça.

- Arrête d'essayer de noyer le poisson j'en ai ras le bol je rentre.

- Il doit être en route pour ici.

- Je m'en fiche vous voir côte à côte va me donner envie de vomir.

Je suis sortie après avoir réalisé qu'il pleut. Me voilà sous la pluie avec cette vérité qui tient pas debout, je suis certaine que quelque chose manque et là je vais devoir le demander au principal intéressé.

Arrivée devant la maison et même s'il pleut encore un peu je reste dehors. J'ai entendu mes parents et je veux pas parler avec eux avant d'avoir parler avec lui, je le sais qu'il va faire demi-tour quand son frère l'aura appelé alors je l'attends. J'avoue avoir du mal à contrôler ma colère là mais je vais me montrer plus forte que ça et dire ce que je pense, écouter ce qu'il a a dire et je ferais ensuite part à mes parents de ce que je pense maintenant car j'en ai marre de toute cette merde, ce gros mensonge est la goute de trop.

- Hey ! L'interpelai-je alors qu'il s'avance d'un pas rapide quelques minutes plus tard.

- T'es là toi.

- Je t'attendais.

- Comment t'as osé le suivre?

- J'ai suivi un gars avec qui tu te disputais et qui me semblait familier, j'avoue avoir pensé que c'était Rhys brièvement puis cette idée a complètement dégagé car j'ai compris quand j'ai vu ou il arrivait. Enfin non j'ai vraiment compris quand je t'ai parlé au téléphone, j'avais de gros doutes jusque là.

- T'es déjà allée là-bas? S'étonne-t-il.

- Je t'y ait déjà suivi, le jour ou tu m'as lâché après un appel.

- Oh... semble-t-il comprendre.

- J'hallucine de ce que j'ai entendu aujourd'hui. Moi je cache rien ou presque et ça c'est quand même un très gros morceau.

- Il t'a expliqué non?

- Le principal oui, lui me l'a expliqué, mais je me fiche des détails en vérité.

- Il a dit que tu semblais blasée.

- J'ai pas de mot sur ce que je ressens là tout de suite.

- Je te demanderais de ne rien dire on est pas encore prêt à annoncer le truc à nos parents. Se plante-t-il devant moi.

- Tu manques pas d'air, lui fis-je face. J'ai entendu ce soir un truc étrange mais c'est même pas ça qui m'agace.

Il me regarde sans comprendre.

- Ce qui m'agace ? Tu ne comprends pas? Tu t'appelles pas Alexander! Criai-je presque. Même ton prénom était faux !

- Arrête de crier et viens par là, m'attire-t-il dans la maison.

- Que je m'appelle Georges, Pierre, Alain ou Sandra, qu'est-ce qu'on s'en fiche franchement? S'emporte-t-il une fois dans la maison.

- Tu oses élever la voix contre moi? Ecarquillai-je les yeux. Tu as tes tords et tu t'en prends à moi?

- Tu m'agaces, tu nous mets dans la merde à toujours fouiner partout.

- Si tu agissais pas comme un bipolaire en même temps on en serait pas là.

- Fallait bien que je redevienne moi de temps en temps , secoue-t-il la tête.

- Et comment tu peux crier comme ça ici?

- Ils le savent déjà, il a débarqué l'autre jour pour être là à ma place et ta mère a tout de suite compris que c'était pas moi.

- Tu as dit ils savent , comment lui le sait ?

- Elle m'a demandé d'être honnête avec lui si je voulais travailler ici donc je l'ai fait, hausse-t-il les épaules, on peut leur faire confiance.

- Je suis donc la pauvre conne qui ne savait pas. Bien je suis habituée maintenant. Autre chose ?

- Tu sais tout ce qu'il y a a savoir, le reste ne regarde que nous, c'est notre histoire.

- Ok, soupirai-je. Je sais que vous avez inventé une histoire à dormir debout, que vous vous faites passé l'un pour l'autre, que peu de personnes le savent. Des personnes donc à qui vous faites confiance. Répétai-je en serrant les poings car j'ai l'ai le cœur serré et la gorge nouée. Et comme je ne fais pas partie de ces gens je me demande comment j'en suis arrivée là, le dépassai-je.

- Tu t'attends à ce que je te dise quoi au juste? Ne bouge-t-il pas.

- Rien. Laisse tomber si t'es trop con pour comprendre ce que je veux savoir alors je veux pas l'entendre. Continuai-je mon chemin.

- Alors pourquoi tu pars?

- J'en ai marre de voir ta sale tête.  Je suis trop débile de t'avoir fait confiance un jour dans ma vie, grognai-je avant de courir à l'étage et claquer la porte de ma chambre derrière moi que je vais verrouiller sans attendre. Je me suis jamais sentie aussi misérable que maintenant et ça confirme le choix qui leur pendait au nez à tous, j'en ai ma claque d'être pris pour une conne.

Je finirais ma soirée à pleurer en silence jusqu'à l'endormissement avec mon casque sur les oreilles. Histoire de n'affronter personne dans mon état.

Au matin c'est déterminée que je suis sortie de ma chambre, je m'étais réveillée tôt puis préparée sans en sortir car je voulais être sûre de pouvoir faire ce dont j'ai envie, maintenant il ne me reste qu'à leur en parler et c'est ce que je vais faire de ce pas, je les sais encore tous les deux à la maison car je les ai entendu.

Je jette un œil à Yogi qui joue sur son arbre et soupire en empruntant l'escalier.

- Bonjour, lance ma mère, tu as bien dormi?

- Pas vraiment, papa est là?

- Dans son bureau. Qu'est-ce qui se passe, tu as l'air grave à ta façon de parler.

- J'ai besoin de vous parler, à tous les deux, rejoins-nous, j'y vais. Déclarai-je sans lui répondre.

- Il travaille, tu peux pas attendre un peu?

- Non. C'est urgent.

- Un lien avec le claquement de porte d'hier soir sans doute.

- Exactement, tournai-je les talons pour aller au bureau dont la porte est ouverte.

- Papa.

- Oui? J'en entendu que tu voulais nous parler.

- Oui.

- Tu as besoin de quelque chose?

- Je préfère l'attendre pour parler je veux pas me répéter.

- En général quand tu es si sérieuse avec nous c'est que tu as quelque chose à nous reprocher.

- Une minute je l'entends, vous saurez bien assez tôt pourquoi je suis de cette humeur et ce dont je veux vous parler.

- Tu m'intrigues.