Après qu'on ait mangé et constaté que ma cheville est vraiment trop douloureuse, il m'a ramené sans me laisser poser un seul pied au sol, ce qui a failli nous faire tomber mais on entre tout de même à la maison qui se trouve toujours déverrouillée d'ailleurs.

- C'est bon pose-moi je vais me débrouiller maintenant.

- C'est ça ou je t'emmène direct te faire examiner.

- Ok, soupirai-je, et c'est quoi ton intention?

- A moins que je n'appelle quelqu'un pour qu'il vienne te chercher là, je t'amène à ta piaule.

- J'abdique parce que je veux pas qu'on vienne. Monte déjà à l'étage lui indiquai-je

On arrivait devant ma porte que je soupirai de soulagement de n'avoir croisé personne.

- Tu peux me poser maintenant.

- Ok mais occupe toi de ton pied, ne fais pas la maline.

- Que c'est mignon, débarque Alex me faisant sursauter alors qu'Alvaro reste stoïque.

- Tu l'avais vu? Chuchotai-je.

Son sourire me donne ma réponse.

- T'es le larbin ici toi, elle est blessée à la cheville, préviens sa mère.

- Je te tuerai pour ça, grognai-je à Alvaro pendant qu'Alex hausse simplement les épaules en allant dans sa chambre.

- Désolé c'était tentant et au moins je sais qu'on te laissera pas faire n'importe quoi avec ton pied, c'est important.

- Ok, soufflai-je, on verra, maintenant pose-moi.

- J'y vais, appelle-moi si t'as besoin.

- J'ai un pied à soigner tu te rappelles? Grimacai-je.

- Bonne nuit, rit-il en partant.

Il a raison en plus j'ai vraiment hyper mal là.

J'ai pris ma douche en grimaçant parce que m'appuyer sur mon pied m'est vraiment douloureux puis je me suis écroulée sur mon lit après avoir mis un baume puis un bandage espérant que ça sera suffisant.

- Danika, toque à ma porte ma mère.

- Je veux dormir maman ! Lancai-je sèchement

- Alexander m'a dit que tu avais mal à ta cheville laisse moi t'aider, essaye-t-elle d'ouvrir la porte que j'avais verrouillée, ouvre moi.

- Non.

- Danika !

- Je sais me débrouiller toute seule et crois pas que t'es sortie d'affaire avec ce que tu as osé me faire aujourd'hui.

- De quoi est-ce que tu parles au juste? Je veux juste aider un vieil ami dans un moment difficile tu pourrais comprendre quand même.

- Et toi tu peux pas comprendre que cet ami est celui qui t'a abandonnée à cause de moi? Qu'il en a rien à faire de ma gueule?

- Je t'ai expliqué ce n'est pas si facile.

- Maman arrête de vouloir m'imposer tes choix si tu veux pas que je parte de cette maison, j'en ai marre de tout ça. Et moi si je pars je reviendrais pas. Je ferais ma vie loin de vous et de vos conneries.

- Ne dis pas des choses comme ça.

- Me force pas à le faire, je ne suis plus un bébé il va falloir que tu t'y fasses, adopte si t'es en manque d'affection mais me force pas à me coltiner un connard pareil, je t'aurai prévenu. Tu veux l'aider fais le mais ne m'implique dedans en aucune façon, c'est bien compris?

- J'ai compris, l'entendis-je soupirer, soigne bien ta cheville, bonne nuit. Conclut-elle en s'éloignant.

J'avais lâcher ça tellement facilement que oui , voilà c'était ça. La balle est dans son camp à la moindre embrouille je me casse mais moi je reviendrais pas. Pour qui de toute façon?

Je m'endors en pensant à ça, je ne devrais rien laisser passer, parce que marre de se faire marcher dessus, je suis pas un paillasson.

En me réveillant c'est une cheville un peu moins douloureuse mais quand même que je décide de descendre, essayant de ne pas tomber dans les escaliers, j'ai faim quoi qu'il arrive.

- Bonjour, bien dormi? Me lance ma mère.

- Bonjour, oui, tu saurais où je peux trouver un anti-douleur?

- Je suis allée t'en chercher ils sont sur l'évier.

- Merci. Mais t'es pas partie travailler?

- J'y vais j'attends Alexander.

- D'accord. Je ne bougerai pas d'ici aujourd'hui.

- Bien, je préfère si tu prends un truc qui t’assomme. Comment tu t'es fait ça? Me demande-t-elle alors que je prends l'assiette qu'elle m'a visiblement préparée et qui se trouve à côté des anti-douleurs.

Je me suis mal réceptionnée en descendant d'un rocher et j'avais des talons j'ai dû me faire mal quand même.

- T'as marché dessus?

- Un peu, le temps qu'Alvaro s'en aperçoive et m'empêche de mettre le pied au sol.�

- Alvaro?

- Celui qui m'a porté ici, il a dû te le dire le petit chien-chien et avant que tu t'emballes c'est juste un très bon ami qui me nourrit quand j'oublie mon argent et que j'ai la dalle. Glissai-je histoire de lui rappeler l'histoire d'hier.

- Tu demandes de l'aide? S'étonne-t-elle.

- Non. Il m'aide de force quoi que je dise.

- Un bon ami, rit-elle.

- Je le connais et je sais qu'il fera des allers-retours ici, je te préviens juste.

- Alvaro c'est ça?

- C'est ça, et cherche pas c'est celui qui vivait là où y a l'autre maison, je le connais de là.

Je ne l'ai pas laissé posé plus de questions, j'ai fini mon petit déjeuner pendant qu'elle partait bosser avec Alex.

Je me suis assoupie à traîner dans le canapé de la maison, je le sais parce que je me réveille au son agaçant que fait une sonnette. Puis on toque à la porte.

J'émerge en soupirant, moi qui voulait être tranquille. J'ouvre difficilement les yeux je suis vraiment cassée là, sans doute à cause de l'anti-douleur.

J'émerge totalement quand la porte s'ouvre et se referme après avoir laissé entrer quelqu'un, j'ai pas fermé à clé.

- C'est qu'elle est là, lance la voix amusé de Lowen.

- Ah c'est toi. Tu me réveilles là.

- Arrête de dormir t'as vu l'heure?

- J'en fiche, tu veux quoi?

- Comprendre.

- Harvey est un lâche, j'ai rien à ajouter.

- Il dit que tu ne veux pas les voir ensemble alors tu viens pas.

- Et tu les crois? Même toi t'es con.

- J'ai jamais dit que je le croyais, je te connais assez pour savoir que tu ferais pas ça, c'est Harvey dont on parle.

- Harvey, il restera un souvenir. J'ai plus besoin de lui.

- Mais...

- Y a pas de mais, je suis pas un bouche-trou qu'on vient voir quand on a rien d'autre à faire.

Et arrête de te mêler de nos histoires on est plus des bébés.

- T'as changé.

- Je suis bien obligée. Je rencontre que des cons.

- Je sais pas quoi dire là.

- Rien, je ne fais que soulever une vérité, c'est comme ça point.

- T'as l'air tellement blasé de tout, j'aimerai savoir comment faire pour t'aider.

- Rien, laisse moi faire mon truc.

- En tout cas tu sais que tu peux compter sur moi?

- Je sais, me levai-je en grimaçant, j'avais oublié ma cheville et je me suis appuyée dessus.

- Tu peux partir maintenant? Lancai-je pour qu'il ne voit pas mon visage crispé.

- Je vais y aller, je suis triste pour vous deux.

- Il sera le premier à regretter, tu n'auras qu'à recoller les morceaux.

- Tu veux dire que même s'il se rend compte de ses erreurs tu lui pardonnerais pas?

- Trop tard.

- C'est Harvey...

- Justement, il aurait pas dû agir comme ça, tu n'imagines même pas comment je suis déçue.

Il se tait et tourne les talons.

- J'espère quand même qu'un jour ça s'arrangera, ça me manque les moments à trois.

- La vie est faite ainsi, les chemins se séparent parfois.

- Je te laisse j'ai rencard mais on s'appelle?

- Ok.