Une douche plus tard je soupire assise sur le sol, je suis plus forte que ça je le sais alors pourquoi les larmes refusent de s'arrêter? Je savais qu'Harvey et moi on s'éloignait mais le fait qu'il le dise lui m'a vraiment beaucoup secoué, ça, ajouté aux questions en rapport avec l'état de santé de ma mère, je suis une vraie fontaine.

- Dani, résonne la voix d'Alexander derrière ma porte.

- Ignore moi comme tu le fais si bien.

- Pas là, j'ai vu ta tête quand t'es remontée, il se passe quoi?

- Rien va-t-en.

- Je crois pas non, ouvre-t-il la porte.

- Faut vraiment que j'apprenne à fermer à clé, essuyai-je mes yeux d'un revers de manche.

- Si tu crois qu'une porte m'arrête, hausse-t-il les épaules, il t'arrive quoi? La dernière fois que je t'ai vu comme ça c'était...

- Si tu parles de ce soir-là je pense que je te tue.

- Bref, qu'est-ce qui te bouleverse autant?

- Arrête de faire ton gentil là, je sais plus quoi penser après.

- Je m'inquiète, ça te ressemble pas ça.

- Essaie d'avoir un monde qui s'écroule autour de toi, on en reparle après.

- Un monde qui s'écroule, répète-t-il, tu t'isoles de tout le monde, qui t'a fait un sale coup?

- Harvey, relevai-je la tête, après tout j'ai besoin d'en parler à quelqu'un.

- Attends Harvey, c'est celui qu'est parti en France c'est ça?

- C'est ça, mon meilleur ami, celui avec qui j'ai grandi bla bla bla. Que des cons. Il me lâche pour son copain.

Il fronce les sourcils, apparemment aussi étonné que moi.

- Son copain lui a monté la tête je pense, il peut pas me sentir depuis le début. Mais c'est pas une raison.

- J'avoue, dit-il alors que son téléphone sonne, attends.

- Allo? J'allais prendre ma douche et me coucher. Tu veux quoi?

Je regarde sa tête pendant qu'il téléphone, il oscille entre agacement et fatigue face à son interlocuteur. Un peu comme moi quand je lui parle en fait.

- J'y suis allé tout à l'heure c'est bon. J'ai autre chose à faire de sortir là.

- Quoi? Allo? Pardon? T'es sérieuse là? Ok j'arrive. Tourne-t-il les talons.

Je le regarde s'éloigner sans rien me dire j'en suis sans voix.

- Encore toi, par contre, dit-il en calant son téléphone entre son oreille et son épaule pour reserrer le lacet de son pantalon, si je viens pour rien cette fois-ci je te tue tu sais même pas... Referme-t-il la porte derrière lui.

- Ok donc l'inquiétude envers la paumée que je suis? Envolée. Levai-je les yeux au ciel.

- Par contre, attrapai-je déjà mes baskets balancées dans un coin pour les enfiler, cette fois tu m'échapperas pas. Pour qui tu pars comme ça en pleine conversation? J'ai besoin de le savoir. Me levai-je pour attraper une veste.

Il est ressorti avec une veste de sa chambre, et est parti en quatrième vitesse claquant la porte d'entrée derrière lui, je le suis en fermant la porte à clé derrière moi. J'espère ne pas me faire remarquer mais il marche d'un pas pressé sans prendre de véhicule donc ça devrait aller.

On a marché un moment avant qu'il ne ralentisse son allure donc j'en fait autant. Je réalise quand je le vois tourner vers une entrée précise que j'ai l'air bête ici, pourquoi je fais ça? Parce que ça me change les idées peut-être.

Je le vois sortir son téléphone et le porter à son oreille.

- Je suis là. l'entendis-je avant d'entendre la porte d'entrée d'une maison en particulier.

- Et maintenant petite maline? A quoi ça t'avance il est entré chez quelqu'un apparemment. Me fis-je la réflexion.

J'hésite mais fini par avancer vers là où il est allé. Si je suis là c'est parce que je veux savoir qui le fait sortir de la maison aussi vite.

- Ok. Soufflai-je . D'où je suis je peux apercevoir une femme, la même que l'autre jour, ils s'enlacent. Et maintenant il va me dire que je dois pas croire ce que je vois? Mais je suis pas aveugle.

J'avance lorsqu'ils s'enfoncent dans la maison, je remarque la tenue de femme ce qui me surprend.

- Viens on monte directement, comme ça on perd pas de temps.

- Ça me va.

J'assiste à la scène me demandant encore pourquoi je l'avais suivi, ça vient juste de me confirmer qu'il ment tout le temps. Qu'il a une copine et je ne sais quoi d'autre comme secret.

J'attrape mon téléphone que j'avais pensé à prendre en même temps que mes clés et pose mon doigt sur son numéro, j'appelle et je dis quoi? Je t'ai suivi je sais que t'es un mytho ? Je lève les yeux au ciel en appuyant, je trouverai bien.

- Allo?

- Je voulais pas t'appeler mais bon t'es parti comme un fou sans rien dire.

- Désolé j'ai dû faire vite.

- En me laissant en plan? Juste quand je commence à croire que t'es pas si con que ça.

- C'est une urgence je te jure.

- C'est sûr que d'aller chez ta copine c'était urgent.

- Un million de fois je t'ai dit que j'ai pas de copine.

- Donc t'es où ?

- Chez des amis, soupire-t-il, c'est pour ça que j'essaie de t'ignorer, tu es trop curieuse pour ton propre bien.

- Et toi tu es un menteur. J'en ai marre, quand tu seras capable de me dire ce que tu me caches parle moi en attendant je veux plus t'entendre. Jamais. Raccrochai-je.

Je pars sans me retourner et d'un pas rapide, j'ai pas d'argent sur moi pour prendre un taxi et honnêtement j'ai pas envie de rentrer alors pour le moment je m'éloigne d'ici. Laisser le bénéfice du doute à cet enfoiré ? Plus jamais, c'est bon j'ai ma dose.

Et mes pas m'ont conduit là. Chez Alvaro. J'ai besoin d'un terrain allié pour la nuit, demain je remettrai mon armure mais pour une fois, je vais demander de l'aide.

- Dani? S'étonne Alvaro en venant m'ouvrir.

- Désolée de déranger mais...

- Mais rien allez entre, ouvre-t-il la porte pour me faire entrer.

- Ok, j'ai deux questions, je peux? Lance-t-il.

- Je peux répondre avant de les entendre. J'ai cette dégaine parce que je suis partie de la maison rapidement alors que j'étais prête à aller me coucher. Je suis chez toi parce que je voulais pas rentrer après cette journée de merde.

- Et pourquoi t'as les yeux aussi tristes? Il se passe quoi?

- Journée de merde.

- Tu veux m'en parler?

- Je vais la faire courte, Harvey m'a lâché et Alex ment de plus en plus. Sans oublier ma mère qui a la santé qui inquiète.

- Ok bon t'as besoin de te reposer en fait.

- Oui. Je vais te demander de m'aider cette fois.

- Tu as bien fait.

- Je vais t'emprunter ton canapé. Je repartirais demain matin.

- Celle là, sûrement pas. Déjà tu vas prendre ma chambre. Et je te ramènerai avant d'aller faire mes trucs.

- Je peux pas te demander ça.

- Arrête ou je me fâche je vais juste changer mes draps et tu pourras y aller.