- Alors Danika, comment tu vas? Reprend-elle.

- Comme un jour de semaine.

- C'est de la réponse ça, rit mon père.

- Maman, lancai-je sérieusement.

- Oui?

- Je voudrais t'informer que j'ai entendu la conversation que vous avez eu avant de partir chez Julie, avec Ben.

- Pardon?! S'exclame-t-elle alors que mon père ne fait que soupirer.

- J'étais dans le sous-sol quand vous avez élevé la voix, j'ai été curieuse.

- Toi et ta fichue curiosité, soupire-t-elle.

- Je t'avais dit qu'ils sont pas assez discret, ajoute mon père.

- Nolhann arrête. Oui donc tu nous as entendu, tu as donc des questions, je t'écoute.

- J'ai compris que tu devais passer des examens, je vais passé outre le fait que c'est encore un truc que vous m'avez caché, je peux comprendre, enfin je crois.

- Oui c'est vrai les médecins voulaient s'assurer que je n'avais rien de grave et moi aussi je voulais me rassurer.

- Et donc? Parce que je t'avoue que je m'inquiète un peu depuis que j'ai entendu ça.

- J'ai rien enfin à part que je tire un peu trop sur la corde parfois je vais donc devoir apprendre à déléguer mais c'est tout.

- Sérieusement? Tout ce mystère pour ça?

Mon père se lève pour allé voir le chien qui jappe derrière nous.

- Ils voulaient être prudents à cause de ce que j'ai déjà aux yeux. et les symptômes que j'avais aussi c'était un peu étrange. Mais il s'en résulte que mon corps tire la sirène d'alarme maintenant quand je force. C'est tout.

- Tant mieux, soufflai-je de soulagement.

- Désolée si je t'en ai pas parlé, je voulais pas que tu t'inquiètes.

- J'avais compris.

- Tu as autre chose à me parler?

- Pas pour le moment, je vais vous laisser ranger vos affaires et tout ça on aura bien le temps de discuter ensuite.

- Bien.

- Au fait, j'ai appris qu'Harvey était rentré, tu as prévu d'aller là-bas?

- On en parle plus tard? Me levai-je. Non, je savais pas qu'il était rentré.

- Si tu veux.

- Je serais dans ma chambre, appelez moi pour le dîner.

- D'accord.

Je suis montée en soupirant, voilà donc qu'il est de retour en ville. Maman m'a enlevé un pierre des épaules en me disant qu'elle avait rien de sérieux mais elle est de retour, cette pierre, parce que lui est là et je me demande comment ça va se passer.

J'étais à peine à la porte de ma chambre que mon portable sonne. Je l'attrape et soupire devant le nom qui s'affiche. Lowen. Mais je décroche.

- Salut Lowen.

- Salut.

- Comment va?

- Tranquille les vieux sont rentrés.

- C'est la journée des retours, semble-t-il rire. Je sais pourquoi il appelle maintenant. Je me disais que comme le blondinet est de retour pour quelques jours on pourrait se faire une soirée, ça fait longtemps.

- Sans façon.

- Hey me rejette pas comme ça, vous allez pas me laisser de côté tout le temps quand même.

- C'est pas toi que je rejette.

- Pardon? Est-il surpris de ma réponse.

- Harvey a fait un choix, s'il veut t'en parler il le fera.

- Attends mais de quoi tu parles?

- Pour te la faire courte, je ne connais plus celui qui est ton cousin.

- Arrête tu me fais marcher, t'étais désespérée quand il est parti.

- Les temps ont changés, c'est comme ça, pas autrement, raccrochai-je.

Je regarde Yogi en soupirant. Voilà la nouvelle va se répandre. J'ai rien à cacher, on verra s'il est honnête. Lowen reviendra m'en parler c'est une certitude.

HeartBeat - Morgan J, Cyrus

Après un dîner tranquille, je suis montée dans ma chambre pour écouter de la musique et réfléchir un peu à comment gérer la conversation qui ne traînerait pas, j'ai esquivé le sujet Harvey pendant le repas également mais je sais qu'elle reviendra à la charge, je la connais.

En fait, je pense aussi qu'il y a un sujet sur lequel je dois m'entretenir avec elle et c'est quand je prends cette décision qu'on toque à ma porte qui s’entrouvre, elle devait être mal fermée.

- C'est moi je peux entrer une minute? Lance ma mère.

- Oui.

- Tu es où? Que je sache vers où regarder.

- Sur mon lit. Tu veux quoi maman? Je m'apprêtais à aller me coucher.

- Te demander ce qui se passe avec Harvey tu es bizarre quand je parle de lui. Vous vous êtes disputés peut-être?

- C'est un lâche.

- Pardon?

- C'est nos histoires maman, mais sache que c'est changé c'est tout.

- Tu n'en diras pas plus?

- Non, j'ai pas envie que tu prennes parti. Je suis grande et je sais me gérer donc ne t'inquiète pas.

- Bien si c'est ce que tu veux.

- C'est le cas mais ce que je voudrais aussi, me redressai-je pour la regarder qui se tient au bout de mon lit, c'est savoir pourquoi tu lui parles à ce connard.

- Attends tu insultes un peu trop de monde pour que je sache de qui tu parles là.

- De mon géniteur. Ne mens pas, je sais que vous vous parlé toutes les semaines.

- Tant de curiosité, souffle-t-elle.

- N'essaie pas de noyer le poisson, c'est un enfoiré je veux savoir pourquoi tu lui parles autant.

- Déjà je parle à qui je veux, ce n'est certainement pas à ma fille de me dire quoi faire.

- Certes mais tu parles à un enfoiré je veux savoir pourquoi.

- Il a traversé une phase difficile.

- Et donc? Tu te rabaisses à lui parler? Tu sais comment il me parle à moi? Enfin lorsqu'il ne m'ignore tout simplement pas.

- Ce n'est pas aussi simple que ça en à l'air.

- Maman, ce mec t'a jeté alors que vous aviez un enfant ensemble je te rappelle.

- Il n'est pas toujours lui-même...il...oh non tu vas dire que c'est une excuse.

- Maman ! M'agacai-je. Je veux savoir pourquoi tu parles à un truc comme lui.

- Je n 'ai pas le droit...je...semble-t-elle hésiter.

- Je t'en prie maman.

- Bien, soupire-t-elle tu ne me laissera pas tranquille de toute façon.

- Exactement.

- Tu te souviens qu'on a jamais compris son comportement? Qu'il était vraiment étrange?

- Oui, je pense que l'idée générale c'est qu'il se droguait ou qu'il buvait, si je me souviens bien.

- Oui et bien il y avait du vrai, il m'a avoué s'être drogué. D'avoir eu de très mauvaises passes à l'époque.

- Admettons mais ça pardonne pas tout.

- Le problème, reprend-elle avec sérieux, c'est que ça a visiblement provoqué quelque chose que jamais personne n'avait soupçonné parce qu'il est le roi pour s'isoler.

- Je comprends pas, il a quoi? Attire-t-elle mon attention.

- Il a développé un trouble mentale dont je n'ai pas retenu le nom mais pour faire simple, cela l'empêche d'éprouver des émotions.

- Pardon?!

- Il essaie depuis des semaines de se soigner, c'est compliqué mais c'est pourquoi je lui parle. Je le soutiens comme je peux.

- Attends, t'es en train de me dire que s'il me traite comme de la merde c'est parce qu'il est malade? C'est trop facile.

- J'ai réagi comme toi, mais je suis allée voir son médecin avec lui après qu'il m'ait supplié. Rien est irrévocable, il doit vraiment faire tout ce qu'on lui recommande il va aller de mieux en mieux.

- Trop facile, me laissai-je tomber, blasée.

- Il me parle de toi.

- Je veux pas savoir.

- Danika, essaie de comprendre.

- Bravo pour toi si tu arrives à faire comme si c'était normal mais m'en demande pas autant.

- Danika...

- Maman. J'ai compris pourquoi tu lui parlais, ok. Admettons, il a une maladie, c'est cliché à mort mais on dira que c'est la vérité. J'espère que tu t'attends pas à ce que je lui saute dans les bras quand il ira mieux, s'il va mieux un jour parce que ça n'arrivera pas.

-  T'es aussi têtu que lui.

- Faut bien que ça serve les gênes. Maintenant tu peux me laisser? J'aimerai dormir.

- Il va mieux, sache-le. Bonne nuit, sort-elle de ma chambre. Alors que je rumine en m'endormant. D'où il croit pouvoir avoir une maladie qui explique tout? Hors de question, c'est trop facile.

Ce qui devait arriver, arriva et un réveil trop matinal s'offre à moi. Évidemment que ça me fait gamberger ce que maman m'a dit mais ce n'est pas aussi facile que ça, ok il est peut-être malade mais pourquoi il m'ignore encore aujourd'hui s'il se soigne alors? Je l'aurai envoyé sur les roses mais il ne l'a quand même pas fait.

- Et t'en penses quoi de tout ça toi? Lancai-je en caressant la squatteuse de canapé. Je connais assez ma mère pour savoir qu'elle va revenir avec l'intention que je le rencontre mais je n'ai pas envie, ça me fatigue toute cette histoire.

Après avoir assez flattée Gaïa je suis allée me prendre un petit déjeuner des plus basiques, des céréales. C'est tout ce dont je suis capable en même temps.

Celui qui me sort de mes pensées par son arrivée c'est Alexander qui arrive dans la cuisine et se dirige droit vers la machine non sans avoir jeté un regard vers moi.

- Je vais encore me lancer dans un monologue de si bon matin, je suppose, lance-t-il sans que j'y réponde. On vit sous le même toit, tes parents sont là va falloir que tu arrêtes tes gamineries, je vais pas perdre mon boulot parce que tu fais une fixette.

J'écoute et suis encore une fois saoulée de ses paroles tout sonne faux maintenant, il serait temps pour moi de tourner la page à son sujet et de m'entrer dans le crâne qu'il ne sert à rien ce mec.