- Tu es passée un peu plus tôt? Parce que je viens de rentrer...

- Non , voilà que j'arrive, j'ai de la chance alors.

- Luke était là mais bon quand il écoute sa musique il n'entend pas toujours.

- Non mais je ne suis pas venue avant, rassure-toi.

 Arrivée dans la chambre, je constatais Charlie effectivement endormie. Je sais qu'elle a souvent des douleurs comme ça quand elle ne prend pas ses cachets juste à temps. Elle a dû avoir l'esprit ailleurs. Je me surprends même parfois à me demander si c'est héréditaire. Si sa mère biologique souffrait de la même chose, mais ces pensées s'envolent aussitôt.

Pourtant en regardant son visage, j'hésite à la réveiller, elle semble avoir le sommeil agité comme quand elle était petite. D'après mes souvenirs elle faisait souvent des cauchemars. Peut-être qu'elle est justement en plein milieu d'un autre. J'avancais vers le lit quand mon portable se met à sonner et je l'attrape rapidement pour qu'il cesse afin qu'elle ne l'entende pas.

- T'es seule? Je vais t'appeler. C'est Thomas. Lis-je.

- Non non attends, rétorquai-je rapidement en passant mon téléphone en mode vivreur.

- Vite, c'est urgent.

- Je suis dans la chambre de ma soeur, je redescends, donc attends quelques minutes.

- D'accord.

Je ressortais de la chambre en priant pour que je puisse lui parler sans oreilles indiscrètes. Je me doute qu'il appelle pour savoir si j'ai trouvé son porte-feuille.

- Elle dort encore, déclarai-je en descendant les escaliers. Mais bon tu peux monter, elle va devoir manger un morceau quand même.

- T'es sûre? Y a deux minutes tu voulais pas que je monte.

- Et bien j'ai réfléchi, alors file.

- D'accord.

 La seule façon pour qu'elle ne m'entende pas c'était ça, elle serait restée au moins le temps de me donner les cours et ça aurait été trop long.

Elle était à peine arrivée à l'étage que j'ai senti mon téléphone vibrer dans ma poche et j'ai décroché aussitôt.

- Oui?

- Mon porte-feuille, dis-moi que je l'ai oublié à ton boulot. Me lance-t-il et l'inquiétude était remarquable.

- Non au resto, l'informai-je, on me l'a rapporté.

- Pourquoi tu m'as pas appelé? Je suis ne panique depuis que j'ai vu que je ne l'avais plus.

- Parce que j'ai pas sauvegardé ton numéro et que donc je pouvais pas.

- D'accord, d'accord, tu peux me l'amener?

- Là je peux pas non.

- Bon de toute façon j'en aurai besoin que demain, mais il me le faudra demain matin, tu pourras me le rapporter?

- Je bosse mais je comprends que c'est urgent, où ça et quand? Dis-je alors que la porte s'ouvre et que Jackson entre.

- Hum, dans le même parc qu'aujourd'hui? Avant que tu n'arrives au boulot, je t'attendrais.

- D'accord, je viendrais de bonne heure dans ce cas. Faut que je te laisse.

- A demain, bonne nuit.

 J'avais rapidement raccroché pour aller me précipiter dans les bras de Jackson.

 - C'était qui? Demande-t-il en me gardant serrée contre lui.

- Riley. Mon boss veut lui demander un service, j'ai dit que je m'occuperais de ça demain matin, mentis-je.

- Ah d'accord, sourit-il avant de m'embrasser à nouveau. J'avais plus qu'à demander à Riley de me couvrir, encore une fois.

- Ca fait combien de temps que t'es là? Baillai-je à ma meilleure amie.

- Quelques minutes, j'hésitai à te réveiller.

- Pourquoi? Et c'est quoi cette tête?

- Et toi plutôt, t'avais l'air de te débattre, tu faisais un cauchemar?

- Je crois oui, soupirai-je en me redressant.

- Déjà! Mais tu viens que maintenant? M'étonnai-je après avoir vu l'heure.

- J'ai peur que tu sois fachée après moi.

- Moi? Mais pourquoi? Demandai-je en regardant par la fenêtre pour constater la fin de la journée.

- Je l'ai perdu.

- T'as perdu quoi?

- La bague.

- La bague, tu veux dire notre bague??

- Oui, j'ai remarqué qu'elle n'était plus à mon doigt je l'ai recherché jusqu'à maintenant, sans résultat.

- Comment ça a pu arriver ça, soupirai-je en ramener mes yeux vers elle et son air dépité.

- Je suis désolée, elle est importante pour moi , je m'en veux déjà pour l'avoir perdu et je voulais pas que tu m'en veuilles en plus.

- Ca arrive, je suis pas fâchée après toi, juste désolée. On disait toujours qu'on devait y prêter attention et voilà... Mais bon c'est un accident, tu n'y peux rien.

- Je sais, je m'en veux assez. Il me reste encore un endroit ou aller, je vais y aller après, j'espère qu'elle y sera.

- Tu me tiendras au courant.

- Oui, et si toi tu me disais pourquoi tu as l'air complètement absente?

- Je sais pas, j'ai révé de quelque chose qui n'a pas pu se produire.

- Comme quoi?

- Et bien déjà c'était très enneigé, il y avait une femme et deux enfants, deux filles.

- Ta mère, toi et Alix, c'est possible ça.

- Ouai mais dans la neige? Je me souviens pas d'un truc comme ça. Et il faut que je vérfie quelque chose, tu peux attraper ma boïte à musique dans mon armoire?

- Pourquoi ce vieux truc?

- Allez, sors-là. Avant qu'Alix ne vienne.

- J'y crois pas que t'a encore cette boïte.

- Je l'ai depuis toujours, je vais pas m'en débarasser maintenant.

- Je sais bien, et qu'est-ce que tu veux faire avec?

- Les photos; quelque chose me chiffone, je dois vérifier.

- Quoi donc?

- Dans ce rêve, il y a une toute petite, si je suis ton raisonnement, c'est moi. Mais je ne sais pas si c'est vrai pour Alix, la façon de parler ne lui ressemble pas, je sais pas, j'ai besoin de nous voir à cette époque ou dans les environs.

- Tu vas réveiller des douleurs, là-dedans y a des photos de ton père et ta mère.

- Je sais, mais je peux pas aller chercher un album en bas, Alix le saurait je dois regarder celles que maman m'avait donné avant de mourir. C'est tout ce que j'ai ici.

 J'ai ouvert la boite à musique et j'en ai sorti quelques photos.

- Ca va aller?

- Oui oui, ça va, mais reste ici encore un peu je veux pas les regarder toute seule.

- J'ai pas l'intention de bouger.

- Oh tiens, j'avais jamais remarqué, elle est coupé celle là.

- Mais c'est toi? T'était trop chou, t'avais quel âge?

- Ah c'est écrit derrière, remarquai-je. C'est écrit Charlotte à deux ans et demi.

- Ah celle là aussi, c'est mimi, mais on voit pas avec qui tu danses comme ça, c'est dommage.

- Ouai c'est vraiment con de les avoir coupé, grimacai-je.

- Ah nous voilà tous les quatre, souriai-je.

- T'avais l'air plus timide sur celle là, c'était avant ou après?

- C'est écrit la même chose que les autres, pourtant.

- T'as pas d'autres photos de lui pas vrai?

- Papa? Faut regarder dans un album, maman m'avait donné que celle là.

- Ohh t'es trop mimi sur cette photo, t'avais quel âge?

- C'est pas noté, mais cinq ou peut-être six ans.

- Tu te souviens de cet ourson? Il est vachement coloré.

- Tu vas rire mais je me souviens plus du tout. Je demanderais à Alix. C'est bizarre de l'avoir dans les bras dehors non?

- Alors celle la, pas mal, vous faisiez des grimaces à qui comme ça?

- Maman. Je me souviens de ça, soupirai-je.

 - Pourquoi tu grimaces? C'était pas un bon souvenir?

- C'était peu avant qu'Alix ne parte.

- Qu'elle parte? Elle est partie où?

- J'en sais strictement rien.

- Comment ça?

- Elle a juste quitté la maison, pendant plus d'un an. Enfin si j'ai tout compris elle était partie pour suivre son petit ami.

- Mais elle est revenue finalement.

- L'état de santé de maman n'était pas très bon. Je suppose qu'elle n'a pas pu se résoudre à nous abandonner.

- Tu m'as jamais parlé de ça.

- Parce qu'on s'est réconcilié elle était vraiment désolée. Mais durant tout le temps ou elle était pas là, maman était un peu absente, elle lui manquait.

- C'est normal, c'était sa fille.

- Charlie? T'es réveillée?? M'interpelle Alix.

- Oui !!!

- Bon moi  j'y vais, tu viens en cours demain?

- Yup, t'inquiète.

- J'ai jeté les cours dans ton tiroir pendant que tu dormais, jette un oeil.

- OK, appelle pour la bague.

- T'inquiète.