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    Finalement, j'avais laissé le petit devant l'ordinateur, j'avais réussi à trouver sur internet quelques épisodes d'un dessin animé qui lui avait plu et je profitais de ce temps pour classer les dossiers. Il était tellement sage qu'il s'était endormi sur la chaise, c'est pourquoi lorsque je l'ai remarqué, je l'ai récupéré dans l'intention d'aller l'allonger sur deux chaises collées comme j'avais l'habitude de faire avec Charlie lorsqu'elle était encore qu'une toute petite puce.

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    Devant ce petit visage endormi, je ne peux pas m'empêcher de fondre, il suce même son pouce. Mais le bruit de l'ascenseur me rappelle à mon devoir, le prochain client arrive sans doute et me trouver comme ça serait plutôt gênant.

    - Ca te va bien, me fait sursauter la seule voix que je ne pensais jamais entendre ici.

    - Qu'est-ce que tu fais ici? Me retournai-je vers lui. Et comment tu sais que je bosse ici?

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    - Il suffisait de demander à la personne qui m'a donné ton numéro, hausse-t-il les épaules. Tu n'as pas répondu à mon message je suis donc venu.

    - Je travaille là Thomas.

    - Je te croyais secrétaire, pas nounou. Qui est ce petit?

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    - C'est le fils d'une cliente, elle ne pouvait pas faire autrement j'ai donc surveillé le gosse. Et je t'ai pas répondu car je n'ai pas encore eu le temps.

    - Tu vas sortir déjeuner?

    - En voilà une question.

    - Viens avec moi, je t'invite.

    - En quel honneur? Tu n'étais pas censé me contacter pour rien.

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    - Allez accepte, on ne parlera que de ce que tu veux.

    - Je finis que dans une heure.

    - J'attendrais, c'est une salle d'attente non?

    - Je veux pas t'entendre, le prévins-je.

    - Ne t'en fais pas.

    - Bon d'accord, on déjeune mais si tu parles d'un seul sujet qui m'ennuie je m'en vais.

    - Adjugé.

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    La mère du petit était ressortie du cabinet quelques minutes après que Thomas soit arrivé. J'ai donc pu me remettre à travailler, même si Thomas qui s'était assis afin de m'attendre, ne faisait que me scruter. Puis l'heure du déjeuner est arrivé et comme prévu nous y sommes allés ensemble.

    - Je m'attendais pas vraiment à manger ici. Même pas à la même table est si éloignés, lance finalement Thomas après que moi je sois déjà servie.

    - J'ai l'habitude de venir ici. J'ai dit que je mangerais avec toi, c'est ce que je fais non?

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    - Certes. Mais bon ça me fait dire au même endroit, pas ensemble.

    - On peut toujours discuter, d'ailleurs tu voulais quoi? soupirai-je.

    - T'as vraiment aucune idée de ce dont j'ai envie de te parler pas vrai?

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    - Non, et à vrai dire je pensais qu'on en avait fini la dernière fois.

    - Pour l'autre sujet, mais ce n'est pas ce qui m'amène aujourd'hui, reprend-il sérieusement.

    - Et de quoi veux-tu parler? On s'est pas vu depuis des années.

    - Je me demandais si tu étais heureuse avec ton mec, alors qu'il ne sait apparemment pas tout de ta vie.

    - Je le suis, et je préfère le préserver car il n'a pas besoin de connaître une chose si personnelle c'est tout.

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    - Le préserver? Tousse-t-il. Apparemment quelque était passé en travers lors de sa dernière bouchée. Tu as bien dit que tu ne regrettais pas ton choix non? Alors il t'aime il peut l'accepter, à l'époque on se disait tout sur tout, aucun secret.

    - Tu ne connais pas Jackson, soufflai-je. Il serait tellement blessé que je ne lui en ai pas parlé quand ça a commencé à être sérieux et maintenant c'est beaucoup trop tard... Quand les mots furent sortis de ma bouche, je les ai réalisé. Il serait blessé que je lui ai caché cette vérité, plus qu'il ne le serait par mes doutes ou tout autre chose. C'était clair, il ne pouvait pas supporter les mensonges... Il me l'avait dit, j'avais juste préféré l'ignorer et cacher tout ça.
    Perdue dans mes pensées, cherchant comment me sortir de tout ça, j'avais fini de manger en silence.

    - Tu bois un coup? Me sort-il de mes pensées.

    - Je peux pas je travaille, mais je prendrais une citronade, demandai-je alors qu'il se commande un cocktail.

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    - Et la petite Charlie? Comment va-t-elle? Pourquoi vit-elle avec toi d'ailleurs?

    - Ma mère est morte et je ne pouvais pas la laisser seule, donc je l'ai prise avec moi.

    - Désolé. Et est-ce qu'elle sait? Je veux dire toi et ta mère vous aviez prévu de lui en parler, est-ce que vous avez eu le temps?

    - Elle ne le sait pas non, c'est vrai que tu connaissais l'histoire, toi.

    - Evidemment tu m'en avais parlé quand on était ensemble.

    - C'est mieux comme ça, elle a pas besoin de s'encombrer l'esprit avec des choses comme ça.

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    - T'es certaine que c'est la meilleure solution? Je veux dire, elle pourrait se souvenir un jour. Et se poser des questions.

    - Pourquoi tu me parles de ça d'abord? Pourquoi tu parles tant de ma soeur??

    - Histoire de faire la conversation, les sujets sont délicats, hausse-t-il les épaules. Et puis j'aimais bien la petite chipie qu'était ta soeur.

    - D'ailleurs si par malheur tu la croises et qu'elle te reconnait, fait profil bas.

    - Je sais.


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    On s'était rendu au parc car j'avais encore du temps avant d'aller travailler mais dans le plus grand silence. Thomas a toujours été capable de me destabiliser. Mais c'était pas le moment de me préoccuper d'une possibilité concernant ma soeur, pour le moment j'ai mes propres problèmes à résoudre.

    - Désolé, dit-il finalement dans un soupir alors que ses yeux sont perdus dans le vague. Je sais que j'ai pas le droit de parler comme ça. Mais on se connaissait tellement bien, pendant un instant j'ai oublié toutes ces années.

    - Pas grave, haussai-je les épaules. T'as toujours été comme ça, à dire tout ce qui te passe par la tête. C'était l'une des choses qui ont fait que je t'ai tellement aimé.

    - Tu me détestes aujourd'hui? De venir remuer le passé, de ressurgir dans ta vie.

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    - Te détester? Non, j'ai dépassé ce stade. Et puis je suis contente de voir que tu vas bien même si tu as malheureusement vécu des choses horribles. Mais c'est vrai que maintenant et pour ces raisons c'est quelque chose qui me complique un peu la vie.

    - Tu sais, je m'en suis voulu d'être parti comme ça.

    - Je t'en ai voulu Tomy mais plus maintenant, j'ai tourné la page.

    - Tomy? Relève-t-il. T'es la seule à jamais m'avoir appelé comme ça. Ca faisait longtemps.

    - Oups, grimacai-je, l'habitude. Je peux être totalement honnête avec toi?

    - Evidemment.

    - Je pense que t'es venu voir si t'avais une chance avec moi. Pas vrai? Je te connais je sais comment tu fais les choses.

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    - Mouai, plus ou moins, soupire-t-il. C'est vrai que te revoir l'autre fois a eu un effet étrange sur moi. J'avais pas ressenti ça depuis longtemps. Je voulais juste être certain que c'était pas n'importe quoi.

    - Désolée, je suis heureuse dans mon couple, j'ai vraiment pas l'intention de quitter Jackson. Et puis toi c'est...

    - Je suis l'ennemi public, j'avais bien compris. Excuse-moi, j'aurai pas dû te rappeler. C'était vraiment idiot.

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    - N'importe quoi ! Dis-je en me levant pour lui attraper le bras et l'inciter à se lever lui aussi. J'ai remarqué quelque chose, j'aime bien discuter avec toi c'est naturel ça fait du bien, donc tu n'es plus dans les gens indésiré mais ne me mets pas dans les ennuis, sinon ça pourrait bien changé.

    - Pourquoi tu veux que je me lève?

    - Fais-le juste.

    Alors qu'il s'exécutait, je me suis hissée sur la pointe des pieds pour lui déposer un bisou sur la joue.

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    Il avait l'air tellement déprimé, je ne pouvais faire que ça, le rassurer, et c'était pas un mensonge, je ne ressentais plus aucune rancoeur pour lui, juste de la peur qu'il ne trahisse mon passé. Mais tout de suite, c'était pas vraiment le problème.

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    - Pourquoi? Demande-t-il en passant sa main dans mon dos pour que je ne m'éloigne pas trop vite.

    - J'en avais envie, tu fais une de ces tête de caliméro, souriai-je. Allez tu finiras bien par refaire ta vie, ne t'inquiète pas. Et non tu ne ressens rien pour moi, c'est juste une idée en souvenir de ce qu'on a vécu.

    - Tu as raison. Mais j'étais quand même content de t'avoir vu aujourd'hui.

    - Mais tu aurais dû attendre que je te rappelle.

    - C'est vrai... je recommencerais plus.


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    Je n'avais dormi qu'une petite heure avant de me réveiller, je m'étais changé pour me mettre dans un truc plus confortable et je m'étais recouchée, perdue dans mes pensées. Je repensais à Alix, à maman, et à cette discussion que j'avais entendu... Est-ce qu'être adoptée fait réellement une différence au fond? Non, et si on m'a adopté, c'est parce qu'on m'a abandonné de toute façon. Je m'étais endormie sur ces pensées... J'aime pas cogiter sur quelque chose et c'est pourquoi je préfère restée occupée, mais étant un peu patraque, je ne pouvais pas empêcher mes pensées de se bousculer.

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     Pourtant mon sommeil n'est pas de tout repos, ça ne m'arrive pas souvent mais parfois, des images se bousculent dans ma tête mais je ne les comprends pas. Ca n'a aucun sens pour moi. Je faisais ce genre de rêve quand j'étais enfant mais maman me disait que ça venait des histoires ou des films que j'avais vu...

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    "- Tu n'étais pas censée jouer avec ta soeur? Elle est venue tout tristement me dire que tu l'avais pas emmenée.

    - Je suis désolée maman. Je voulais faire ce bonhomme et elle est trop petite.

    - Alors ne lui promets pas de jouer avec elle dans la neige, ce n'est plus un bébé, elle comprend ce que tu dis.

    - Pardon maman.

    - Pas zenti !

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    - Boude pas mon petit papillon, je suis désolée, je viens jouer avec toi.

    - Je préfère voir ça.

    - Neige

    - Oui viens avec moi on va jouer dans la neige"

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     Les voix étaient lointaines, et je ne comprenais pas ce que ça voulait dire, je m'étais alors relevée en sursaut, espèrant chasser ces images de ma tête. De la neige... D'aussi loin que je m'en souvienne, je ne me souviens pas en avoir vu... Et pourquoi petit papillon... J'ai cette sensaiton bizarre qui m'agace.

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     - Oh l'angoisse, soufflai-je en me laissant tomber. V'la que j'invente des évènements. Faut que je me repose et surtout que j'arrête de me prendre la tête.


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    - Allez allez saleté de machine, accélère... Grognai-je après être rentrée du boulot. J'avais vraiment besoin d'un café, mon déjeuner avec Thomas m'avait obsédé toute l'après-midi. Maintenant à la maison, il fallait que je revienne sur Terre. Je voulais aller voir Charlie mais Luke, que j'ai croisé il y a quelques minutes dans le jardin avec son ami Jake, m'a dit qu'elle dormait. Donc j'irai ensuite.

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    J'étais en train d'apprécier mon café quand je me suis souvenue du porte feuille qu'on était venu me rapporter au travail. Thomas l'avait laissé tombé au déjeuner et puisqu'on me connait bien ils ne l'ont pas ouvert, ils sont juste venus me le rapporter. Depuis et avec conviction, je m'empêche de l'ouvrir, malgré le fait qu'il soit dans mon sac à main.

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    Au travers de la fenêtre, je vois se dessiner la silhouette d'Amélia, elle vient sûrement rapporter les cours que ma soeur a manqué.

    - Entre ! C'est ouvert !! Criai-je. Ne voulant pas me lever pour aller lui ouvrir.

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    - Bonjour, je suis venue voir comment va Charlie et lui rapporter ses cours.

    - Pas de problèmes, mais elle dort, tu peux juste me déposer tout ça ici?

    - Il faut que je lui parle, je peux attendre qu'elle se réveille?

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    Elle était toujours à la porte et commencait déjà à m'agacer avec cette habitude de toujours vouloir la voir même quand elle n'est pas disponible dans la seconde.

    - Très bien, soupirai-je, je vais aller voir si elle dort encore, et nous aviserons. Viens t'asseoir.

    - Merci.


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