• 190

    190

    Pour couronner le tout j'entends à présent des bruits qui me font peur, je suis bien consciente que tout ça est dans ma tête mais je peux pas m'empêcher de regarder partout autour de moi. C'est sans doute des bruits qu'il y a tout le temps sans que je les remarque mais le noir me fait toujours cet effet.

    C'est à ce moment-là que je lai vu, à travers la porte, immobile comme une statue.

    190

    Eloys. Il ne bougeait pas d'une millimètre, se contentant d'être là planté devant la porte sans bouger, se prenant la pluie.

    Je suis allée ouvrir la porte pour le découvrir complètement trempé.

    190

    - Eloys? Qu'est-ce que tu fiches ici? Pourquoi tu n'as pas frappé?

    - Je sais pas, soupire-t-il.

    - T'as pas remarqué le temps ou quoi? Tu vas attraper la mort.

    - La tout de suite je m'en fiche.

    - Entre, au lieu de dire des conneries.

    190

    - Je savais pas si tu voudrais me voir, dit-il s'exécutant quand même.

    - Imbécile. Par contre il y a une coupure de courant alors bon on va être un peu dans l'obscurité.

    - J'ai remarqué.

    - Bon viens tu vas pas resté mouillé.

    Il m'a suivi après avoir enlevé ses chaussures qui commençaient déjà à laissé des traces sur le sol.  J'attrapais la bougie posée sur le piano et on allait jusqu'à la salle de bain.

    190

    - Sèche-toi et mets tes vêtements au sèche-linge, il y a une tenue à mon père là, lui indiquai-je, donc change toi.

    - Attends Lucie, je suis venu pour qu'on parle.

    - Je vais m'habiller, je suis un peu mal à l'aise là, on parlera après, dis-je en sortant de la salle de bain pour aller dans ma chambre.


    votre commentaire
  • 191

    191

    Trimballant mes bougies d'une pièce à l'autre je soupire. Je regarde la flamme de celle-ci, que je venais d'allumer. Je relève la tête et sursaute en voyant les matelas gonflables s'envoler, enfin assez pour se déplacer de quelques mètres en tout cas. J'aurai du rangement ça c'est sûr.

    191

    - Lucy? Me fait ensuite réagir Eloys en toquant à la porte.

    - Je suis pas encore changée, tu as fait vite.

    - J'entre.

    - Hey ! T'es sourd? Je suis pas encore changée.

    191

    - C'est pas ça qui va me choquer, entre-t-il, je me suis pas changé non plus, dit-il avant que je remarque qu'il ne porte lui aussi qu'une serviette autour de la taille, je me sens pas du tout la même que quand c'était Nolhann dans cette position. Ce n'est plus de peur que mon coeur s'affole maintenant.

    191

    - Ok, bon quoi? Allai-je vers lui. Pourquoi t'es venu?

    - Parce que je voulais pas terminer ma journée alors que tu étais si remontée tout à l'heure.

    - J'ai sans doute un peu abusé, admis-je.

    - Tu as dit vrai, j'aurai pas dû te faire ça aujourd'hui. J'ai seulement pensé à Swann oubliant ce que tu pouvais bien penser de tout ça, excuse-moi.

    191

    - Si seulement tu m'expliquais, je pourrais sûrement mieux comprendre pourquoi tu as besoin de prendre soin d'elle, dis-je tout en détournant les yeux, le regarder me ferais fla,cher c'était facile de le deviner.

    - C'est pourquoi je suis venu, je vais te le dire.

    - Elle le sait?

    - Elle m'a dit de le faire, elle a pas le courage, elle a peur de ta réaction quand tu sauras, elle t'aime bien.

    - C'est grave?

    - Parfois elle a la mémoire qui flanche.

    - Ça peut arriver ça.

    - Oui mais là c'est spécifique, il lui arrivera aussi bien de se réveiller en ne se souvenant pas qu'une journée est passée et tout ce qu'elle a fait ce jour-là.

    - Oh... Mais pourquoi tu la surprotèges à ce point?

    - Elle a eu une crise sévère un jour elle s'est réveillée et elle avait oublié six mois de sa vie. Demain elle pourrait très bien se réveiller en ne se souvenant pas t'avoir rencontré. Je la suis parce que je peux lui dire au cas où ce qu'elle a fait et ce qui s'est passé. Je suis sa mémoire en quelque sorte.

    - La pauvre... Mais pourquoi je pourrais mal réagir?

    - Parce qu'elle a perdu nombre d'amis, à force d'oublier pourquoi et comment ceci ou cela est arrivé. Elle avait peur que tu en fasses autant et comme elle t'aime beaucoup ça l'a empêché de te parler.

    - Elle est bête, dis-je en sentant ma voix trembler.


    votre commentaire
  • 192

    192

    - Fais pas cette tête, ça fait apparemment un moment que ça ne lui est pas arrivé, j'ai peur que ça recommence, du coup j'ai tendance à lui céder, je l'admets.

    - Oh... Il y a pas de solutions?

    - Aucune, enfin pas à ma connaissance, les médecins disent qu'elle finira avec un Alzheimer sans doute précoce.

    - Merde. Moi qui me plaint de mes migraines à cause d'un choc à la tête, j'imagine que ce qu'elle vit c'est pire.

    - Parle lui en quand tu la verras. Montre lui que tu ne vas pas la chasser de ta vie parce qu'elle a des trous de mémoire. Maintenant tu sais ce qui se passe alors tu peux essayer de me comprendre un petit peu? Même si c'est beaucoup demandé.

    J'hoche la tête en me mordant l'intérieur de la joue, je me sentais tellement ridicule maintenant.

    192

    - Voilà une chose de faite, dit-il en m'embrassant sur le front, la suivante maintenant.

    - Quoi? Laquelle?

    - Je crois que j'ai compris ce que tu t'es empêché de dire.

    - Que...

    - Être complètement avec toi, tu m'en veux de te dire non c'est ça? Que je me défile chaque fois que tu cherches un rapprochement.

    - J'étais énervée c'est tout. Tu as dit que tu voulais prendre ton temps.

    - Pour te dire la vérité, j'ai du mal à gérer à chaque fois, te repousser c'est vraiment compliqué mais je voulais vraiment qu'il n'y ait plus de secret pour accéder à cette étape.

    - Tu veux dire que...

    - Que j'ai plus de raison de me retenir maintenant, dit-il en m'embrassant.

    192

    Il ne devrait pas me parler comme ça, ça bouillonne déjà à l'intérieur, si jamais il me dit ça sans vraiment le penser c'est d'un autre genre de frustration qu'il s'agira.

    192

    Et donc pour éviter tout malentendu, je l'ai attiré contre moi un peu plus, approfondissant nos baisers. Je sens rapidement ses mains descendre l'une est déjà sur mes hanche puis sur mes fesses.

    192

    - Si tu me dis que tu dois partir je te tue de mes mains, dis-je, sentant le feu sur mes joues.

    - C'était pas mon intention. Hors de question que je m'arrête là, sauf si...

    - Dis pas de conneries, soufflai-je en l'attirant vers le lit.

    192

    Cette fois-ci à moins que le toit de la maison s'effondre je ne le laisserais pas s'en aller, j'en veux toujours un peu plus à chacune de ses caresses. Découvrant chaque centimètre de sa peau, je le laisse découvrir la mienne avec délice.

    192

    Le seul instant où il a quitté mes bras c'est pour aller chercher de quoi se protéger dans le tiroir de ma table de nuit et il est vite revenu vers moi en me regardant dans les yeux.

    J'étais bien loin de mes préoccupations de la journée à présent, je comprenais un peu pourquoi il agit comme ça, je sais aussi que ça changera pas grand chose, qu'il sera toujours collé à Swann mais je sais pourquoi maintenant. Et ce n'est pas vraiment dans mes pensées à cet instant je dois bien l'avouer.

    192


    15 commentaires
  • 193

    193

    Je suis réveillée depuis plusieurs minutes maintenant, blottie dans les bras d'Eloys. Je n'ai pas osé bougé, je ne voulais pas le réveiller et perdre cette sensation de bien être.

    Nous n'avions pas seulement franchi le pas cette nuit mais ensuite on avait discuté beaucoup jusqu'à nous endormir. Je commence, il me semble, à le comprendre un peu.

    193

    J'entends alors une sonnerie de téléphone qui n'est pas la mienne, et je ne peux m'empêcher de soupirer alors qu'il s'éveille à son tour.

    - Merde quelle heure il est? baille-t-il.

    - Encore tôt. Laisse sonner.

    - Je peux pas, c'est peut-être important.

    Je le laisse se lever par dépit et en boudant à moitié.

    193

    - Allo? Alvin? T'es sérieux tu m'appelles à cette heure-ci? Ça te regarde pas je t'ai demandé à ce qu'elle passe la nuit avec vous pas de me fliquer. Roh t'es sérieux là?

    J'écoutais, me demandant ce que pouvait bien lui vouloir son frère à cette heure-ci.

    - Mais de où tu me sors ça toi? Ok, tu veux savoir où je suis? Je suis chez ma copine et je te fais pas le dessin, ok?

    193

    Je me sens rougir qu'il parle comme ça.

    - Oui Lucy, et non je ne vais pas partir tout de suite, tu m'as bien regardé? Alvin ! Non ne fais pas ça !

    - Qu'est-ce qu'il y a? Demandai-je alors qu'il ne parle plus et lève les yeux au ciel.

    193

    - Cet abruti est parti amener le téléphone à Swann. Elle veut me parler apparemment.

    - A cette heure-ci? Sérieusement?

    - Désolé. Allo? reprend-il au téléphone.


    votre commentaire
  • 194

    194

    - Swann rendors-toi sérieusement, je découche une fois et c'est la fin du monde ?

    A force de le regarder et même si je suis flattée qu'il veuille rester avec moi et tout ça je me suis demandée si ça serait le même cirque chaque fois que j'arriverais à l'avoir pour moi toute seule.

    - Non j'ai pas oublié, laisse-moi au moins prendre mon petit déjeuner. Mais oui je viens te récupérer aussitôt.

    194

    Il se tourne soudain vers la porte, puis à nouveau sur moi et comme je semblais pas percuter pourquoi, il cache le combiné pour me sortir de mes pensées.

    - Tu n'as pas entendu? Il me semble qu'on à sonner.

    - Quoi? A cette heure-ci?

    - Bah écoute, dit-il alors que cette fois j'entends sonner.

    - Merde alors, me levai-je du lit, intriguée par cette sonnette.

    194

    Je suis passée près de lui m'assurant que j'étais présentable en marchant, j'avais pas grand chose sur le dos mais assez pour cacher ce qu'il y avait à cacher. Et je suis vraiment trop curieuse maintenant de savoir qui peut oser sonner chez les gens à une heure si matinale.

    194

    - Camden? M'étonnai-je rapidement en le voyant au travers de la porte d'entrée. Je ne le savais pas revenu en ville et donc sa présence me surprend. Tout va bien? Lui demandai-je en réalisant son air un peu perdu alors que j'ouvre la porte.

    194

    - Désolé, je te réveille?

    - Non non mais il est très tôt.

    - Je suis rentré il y a pas longtemps et j'ai pensé à toi qui était seule chez toi plutôt que Tao ou j'aurai dérangé ses parents.

    - D'accord, mais et ton appartement?

    - Justement, quand je suis rentré j'ai réalisé qu'on m'avait cambriolé.

    - Oh merde. Vas-y entre tu vas me raconter.


    1 commentaire