- Allo?

- Je te réveille?

- Non. J'ai pas réussi à dormir.

- On peut discuter?

- Justement j'attendais de te voir. Au fait comment t'as eu mon numéro? J'ai pas pensé à te le donner.

- On a eu la même idée. J'ai pas pu faire autrement j'ai demandé à Swann.

 - Ok. Mais est-ce à propos de la même chose que tu voulais me parler?

- Sûrement. A cause de mon attitude non? Tu n'as rien dit quand on s'est recroisé mais j'ai le sentiment que tu aurais pu.

- J'ai pas réagi tout de suite, c'est en y repensant que je me suis rendu compte que tu me jouais du pipeau. Tu m'avais déjà vu en sous-vêtements, ça t'avait pas fait réagir comme ça.

- Lève ta tête.

- Quoi? Pourquoi? Dis-je en m'exécutant.

- Oh. Écarquillai-je les yeux. Qu'est-ce que tu fais là.

- Je voulais t'attraper quand tu sortirais pour faire ton jogging et je t'ai vu là en passant.

- Tu avais qu'à venir directement pourquoi m'appeler?

- Etre sûre que tu veuilles me parler.

- C'est le cas, approche, raccrochai-je.

- Ok, je l'admets, parle-t-il assez fort pour que je l'entende tout en se rapprochant, j'étais tout sauf honnête quand je t'ai parlé tout à l'heure.

- Pourquoi?

- J'ai plusieurs raisons en fait, mais l'une d'elle était que j'avais pas envie de me prendre un râteau.

- Qui a dit que tu t'en serais pris un?

- Franchement? J'avais pas envie de prendre le risque.

- Sois franc cette fois et dis moi la vérité.

- J'y peux rien, j'arrête pas de penser à toi dernièrement, tu me plais beaucoup.

- Tu aurais aussi bien pu le dire tout à l'heure, tu m'as pas laissé l'occasion de te dire ce que je pensais de tout ça , tu t'es trouvé une excuse.

- Tu as dit que ça ne causerait aucun problème, j'ai pensé que c'était la réponse.

- Et tu y as cru?

- Evidemment, tu n'as rien laissé paraître alors j'ai pas eu de doutes, mais pourquoi...

- J'ai pas totalement été franche non plus, et j'ai assez l'habitude pour cacher mes émotions ou mes sentiments.

- Tu veux dire que...

- Je veux dire que si tu m'en avais laissé l'opportunité je t'aurai pas repoussé, apparemment tu me plais bien aussi.

- Oh.

- Oui, oh, je sais pas pourquoi tu as pensé le contraire d'ailleurs.

- Et bien avec Tao tu avais l'air encore bien secouée la dernière fois alors bon.

- Tao m'a fourni un très bon vaccin de réagir comme ça, à vrai dire je pense plus du tout à lui depuis.

- Tant mieux pour moi, tu serais prête à tenter un truc avec moi alors?

- Oui, si tu te défiles pas encore.

Il sourit et fais un pas vers moi, s'apprêtant à m'embrasser mais je l'arrête juste avant.

- Attends.

- Quoi? Tu ne veux pas?

- Laisse moi juste poser une question.

- Laquelle ?

- Notre relation, tu veux la cacher des autres ou pas?

- Non. Pas du tout, plutôt le contraire même.

- Merci, c'est tout ce que je voulais entendre.

J'ai fini le chemin moi-même pour que nos bouches se croisent à nouveau. J'étais prête à me lancer dans une nouvelle relation.

J'ai apprécié chaque seconde, dévorant ses lèvres un peu plus chaque instants. J'espère ne pas me tromper car je n'avais pas ressenti ce bien-être depuis longtemps.

- Il nous interrompt, prenant ma main dans la sienne, viens on va prendre un café.

J'ai dû lui expliquer la présence de mon sac à dos et après discussion on a décidé de le rentrer avant de repartir pour aller prendre notre café. J'avais une sensation étrange mais très apaisante.

Il ne m'avait pas lâcher la main une seule fois depuis qu'il l'avait prise sur le ponton, il avait tenu à ce qu'on vienne là même si je lui ai avoué que j'aurais bien apprécié une petite douche avant de me promener.

- Eloys, maintenant que j'y pense, Swann ne va pas se demander où tu es?

- Elle dort à cette heure-ci.

- Le stand n'est pas encore ouvert, remarquai-je.

- On va patienter, viens on va s'asseoir.

- Au fait, je ne sais pas si elle l'a déjà répandu mais Lei va sûrement raconter des trucs bizarres.

- Que tu sors avec Nolhann? Elle l'a déjà fait, Swann m'a raconté.

- Apparemment tu n'y as pas cru.

- Même pas une seconde, mais j'aimerais quand même savoir ce qu'elle a vu.

- Nolhann était trempé, il a pris sa douche à la maison parce qu'il n'avait pas ses clés, elle l'a vu quand il sortait de la salle de bain pour me demander des fringues le temps que les siennes sèchent voilà tout.

- Et elle en a conclu que tu couchais avec lui.

- Oui et on s'en doutait, on s'en fichait un peu mais maintenant ça m'aurait ennuyé que tu comprennes de travers.

- Ce n'est pas le cas.

Quelques discussions plus tard on avait nos cafés en main, on avait discuté de ce qu'on pourrait faire ensemble dans les jours à venir, une conversation plutôt banale.

- Ha, je pense qu'on va rigoler, dit-il en regardant par dessus mon épaule.

- Quoi?

- Lei et Tao, quoi qu'il arrive tu me permets de faire ce que je veux?

- Tu me fais peur, mais d'accord, haussai-je les épaules en me retournant pour les voir arriver.

- Depuis quand vous courez? Demandai-je, surprise.

- Depuis qu'on a du temps à perdre, qu'est-ce que vous faites là ensemble? Lance-t-elle.

- Ca va te surprendre, mais on est en train de boire un café.

- Fais pas ta maligne avec moi.

- Je vois pas où je fais ma maligne, tu vois pas qu'on boit un café?

- Goüt de trop peu d'ailleurs si tu veux mon avis, intervient Eloys.

- Sérieusement, vous faites quoi ici si tôt? Demande enfin Tao, qui nous dévisageait depuis son arrivée.

- Je pense pas que ça vous regarde en fait, haussai-je les épaules.

- Ton copain sait que tu traîne avec un autre si tôt ? Ne tarde pas à dire Lei un petit sourire au lèvres.

- Ah oui il le sait, sourit Eloys. C'est même lui qui lui a dit de venir ici.

- Alors Nolhann est avec vous? Suppose-t-elle, ce qui a fait rire Eloys dans mon dos.

- Tu crois qui lui faudra combien de temps pour réagir? Viens me parler à l'oreille Eloys, avant de m'embrasser sur la joue.

- Oula, je comprends plus rien moi, il te les faut tous?

- Quand tu auras fini tes films dans ta petite tête Lei, tu comprendras que je n'ai jamais couché avec Nolhann, c'était drôle de voir ta tête par contre.

- Son copain c'est moi, et ça c'est pas du bidon, affirme Eloys alors que je me délecte de l'expression dans les yeux de Lei et Tao.

- Ça tu peux le colporter où tu veux, on s'en fout.

- Lei, on devrait y aller, tourne les talons Tao, on va finir par les déranger.

- Bien vu, confirme Eloys.

- T'as vu leurs têtes? Me lance Eloys après qu'ils se soient assez éloignés.

- Oh que oui, ça valait le détour.

- Je pense que j'ai été trop gentil avec un crevard comme lui, merde.

- Je me disais aussi, c'était pas que pour lui clouer le bec à elle.

- Évidemment, mais bon je pense qu'on va pouvoir remettre ça et lui faire bouffer sa connerie un de ces quatre.

- Il va y avoir de l'ambiance.

- T'en fais pas.

Eloys était rentré chez lui, pendant ce temps j'en avais fait autant, je m'étais douchée, j'allais me reposer un peu lorsqu'ils ont sonné à la porte, Eloys et Swann.

On s'est installé devant la télé mais j'étais tellement claquée que j'ai dû m'assoupir, je m'en rends compte alors que je réalise ma tête sur les genoux d'Eloys.

- T'es réveillée ? Me lance celui-ci.

- Oui, désolée.

- T'avais l'air crevée.

- J'ai pas vraiment dormi la nuit dernière, fallait s'en douter.

- T'inquiète pas, intervient Swann, on a regardé la télé pendant ce temps, sourit-elle, et tu veux la vérité? Il s'est assoupi aussi.

- Hey ! Balance pas, boude Eloys.

- Bah quoi? Vous étiez trop mignons.

- Je vais nous servir à boire, vous avez soif?

- Tu m'en veux pas? Je me suis servie, grimace Swann.

- Ah non t'as eu raison, rétorquai-je alors qu'on sonne à la porte, j'étais franchement bien installée, aller ouvrir m'ennuyait profondément, mais c'est pourtant ce que j'ai fait.

- Oh, salut, dis-je à Julien et Maria qui se tenaient derrière la porte alors que je l'ouvre.

- Salut, me répond Julien alors Maria sourit, on te dérange pas?

- Non non, comment ça va?

- Elle se remet, répond-il à sa place alors qu'elle hoche la tête.

- Tant mieux, vous voulez entrer?

- Non, on reste pas on voulait te dire au revoir.

- Au revoir? M'étonnai-je en sortant puisqu'ils ne veulent pas rentrer.

- On va rentrer à la maison, Maria pourra mieux se reposer chez elle.

- Je comprends, mais c'est dommage, alors que je me rappelle enfin de vous, on a pas eu le temps d'en profiter.

- On reviendra, sourit-il, Maria agite ensuite les bras, je vais traduire.

- Merci.