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    J'ai presque perdu connaissance à cause de ma migraine et Nolhann a insisté pour qu'on parte, j'ai fini par céder. Je ne sais pas ce qui est arrivé après ma chute mais j'en suis convaincue maintenant, elle m'a poussé. Il va falloir que je creuse et que je trouve quelqu'un avec les informations car je n'arrive pas à m'en souvenir, de ce moment après la chute.

    En attendant, nous étions allés à l'hôpital le temps que mon mal de tête se calme puisque nous étions à côté et que j'avais besoin d'un cachet avant de vraiment tourner de l’œil. Nolhann ne m'a pas posé de questions et m'a laissé seule.

    Quand je me suis sentie mieux que le docteur Soya m'a permise de rentrer, j'ai remarqué que Nolhann était toujours là.. Nous nous sommes remis en route pour rentrer et sur le chemin nous nous sommes arrêtés afin de discuter.

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    - Alors tu vas me le dire ou pas? Lance-t-il finalement.

    - Te dire quoi?

    - Ces soucis avec ta tête, c'est à cause de tes souvenirs qui sont revenus?

    - On va dire ça, j'en ai jamais vraiment parlé à part à mon médecin tu sais.

    - Je t'oblige pas à le faire si t'en as pas envie, mais ça pourrait te faire du bien.

    - Il n'y a pas grand chose à dire, j'ai de fortes migraines depuis longtemps, dernièrement à cause des souvenirs qui reviennent j'arrive plus bien à contrôler mes émotions et c'est plus fréquent.

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    - Je me doutais de quelque chose dans ce genre. Tu sais d'où ça vient? Ce qui provoque ces douleurs?

    - Je crois que tout est lié à cette chute dont j'ai tellement eu du mal à me souvenir, j'ai dû faire un blocage.

    - Peut-être. L'autre fois c'était ça aussi alors?

    - Oui. C'est rien de bien spectaculaire, tant que je gère mes émotions et que je ne retiens pas tout en moi, je vais bien.

    - Mais?

    - Mais... Mais ça peut m'arriver quand je m'y attends pas, il suffit d'un choc.

    - Je comprends. C'est pour ça que tu ne vas plus dans l'eau?

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    - Tu veux vraiment tout savoir aujourd'hui.

    - J'aimerais t'aider, si je le peux.

    - Je fais un blocage au niveau de l'eau depuis qu'elle est morte, je sais pas pourquoi.

    - Si tu sais, Nicole s'est noyée, c'est pas plus compliqué que ça.

    - Mais je détestais ma soeur pourquoi je ferais un blocage à cause de ça?

    - Ça, je peux pas y répondre. Mais t'aider à y retourner, c'est possible.

    - J'ai déjà essayé de moi-même, je me tétanise dès que j'en suis trop proche.

    - J'avais remarqué, jette-toi simplement, tu te souviens pas de quand on était enfants? On sautait même d'ici.

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    - Je m'en souvenais pas jusqu'à tout à l'heure, mais tous mes souvenirs de nous deux, ainsi qu'avec Maria et Julien me sont revenus, enfin globalement, c'est d'ailleurs tous ces souvenirs qui m'ont fait mal à la tête. J'étais une autre personne à ce moment-là. Je me suis levée en soupirant, plus je lui parle plus je réalise les choses.

    - Ça, même moi je l'ai remarqué, avant tu riais facilement tu n'avais peur de rien, tu sortais de chez toi toute seule à chaque fois. Maintenant j'ai l'impression qu'il manque une partie.

    - Nicole l'a tué à cause de toute sa méchanceté, soufflai-je en tournant les talons.

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    - Alors je vais devoir la ressusciter ! L'entendis-je dire avant que mes pas s'arrêtent après avoir entendu un bruit dans l'eau.


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    - Nolhann? L'appelai-je après m'être retournée. Il n'était plus là. Nolhann ! Ce qui avait fait ce bruit est devenu évident à mesure que j’avançais et que j'entendais les bruits dans l'eau. Il avait sauté. Il riait joyeusement quand je l'ai enfin repéré.

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    - Ca fait du bien, ça faisait longtemps.

    - Andouille, tu m'as fais peur.

    - Mais je vais bien tu vois.

    - Tu l'as fait exprès?

    - Oui, je voulais voir ta réaction.

    - Pff c'est stupide.

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    - Stupide ou pas, ce que je viens de faire, je vais réussir à te le faire refaire.

    - Je t'en serais reconnaissante mais franchement j'ai de sérieux doutes.

    - T'en fais pas, ta vie va changer.

    - Et en quoi je te prie?

    - Tu verras, tu vas t'en rendre compte.

    - Bon je ressors là-bas, j'arrive.

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    Je le regarde s'éloigner en me demandant ce qu'il pouvait bien trafiquer, mais à vrai dire discuter avec lui sans me préoccuper de ce qu'il pourrait bien penser m'a fait du bien. Je me suis pas retenue aujourd'hui et je lui ai dit tout ce qui me passait par la tête. Et quand au fait que ma vie va changer, c'est déjà le cas, depuis qu'il est apparu mon comportement a commencé à changer.

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    - T'as l'air malin, lui dis-je après avoir été le retrouver, t'es trempé.

    - Certes, j'aurais pu me déshabiller j'aurai eu l'air moins con mais ça aurait été moins spontanée.

    - Tu étais déjà comme ça quand on s'est connu?

    - Comme quoi?

    - Faire ce qui te passe par la tête.

    - Un peu mais pas autant que toi.

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    - Bon tu devrais rentrer, tu vas attraper la mort. Au fait il est où ton portable?

    - Le truc c'est que j'ai pas mes clés vu que je suis parti comme ça, et qu'à cette heure-ci y a personne à la maison. Je vais attendre, ça va sécher. Mon portable est dans le sac avec le vélo, je suis pas aussi stupide quand même.

    - Bon viens à la maison, tu pourras prendre une douche, tu rentreras quand tu pourras.

    - C'est sûr ça te dérange pas?

    - Non, viens.


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    J'ai donc laissé Nolhann utilisé la salle de bain, lui proposant de faire sécher ses vêtements dans le sèche-linge s'il voulait gagner un peu de temps. Pendant ce temps j'essaie de rassembler un peu mes pensées et mes idées qui ont bien été bousculées. Mais surtout depuis quand je me sens si à l'aise avec Nolhann au point de passer la journée avec lui et de discuter de tout sans réserve?

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    Fixer la photo de Nicole me remplit de colère, j'ai qu'une envie c'est d'aller la décrocher et de la jeter à la poubelle mais je pense que je risque de passer un mauvais moment, j'en ai pas très envie.

    On toque à la porte, surprise je me lève pour aller voir. J'attends personne et j'ai pas vraiment envie d'avoir de la visite.

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    - Qu'est-ce qu'elle fait là, elle, soupirai-je en voyant Lei derrière la porte. C'est la reine de l'hypocrisie elle, j'aime pas quand elle se pointe ici seule. J'ignore ce qu'elle va pouvoir me raconter.

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    - Qu'est-ce que tu veux? Ouvrai-je la porte.

    - Te parler.

    - J'ai rien besoin de te dire.

    - Tu vas m'écouter.

    - Et pourquoi je le ferais?

    - Parce que je vais faire de ta vie un enfer sinon, rentre-t-elle dans la maison.

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    - Tu te crois où là? Sors de chez moi.

    - Dès que je t'aurais dit ce que je suis venue dire.

    - Dis-le mais dehors.

    - Sarah-Jane est privée de sortie jusqu'à nouvel ordre, c'est de ta faute il parait, dit-elle en se stoppant mais toujours derrière mon dos.

    - C'est une voleuse, c'est de sa faute.

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    - T'as des preuves?

    - Elle n'a pas nié, alors arrête, et sors de là. Tu voulais me parler d'elle? Que j'aille plaider sa cause? Sûrement pas, ça lui apprendra à être complètement folle.

    - Tu sais même pas ce que tu fais.

    - Tu crois que tu me fais peur avec tes menaces là?

    - Lucy, tu peux me filer un truc à ton père? Entendis-je Nolhann.

    - Nolhann? Semble s'étonner Lei.


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    Je me suis retournée et j'ai compris le ton étrange de sa voix, c'est sûr que de voir Nolhann vêtu d'une simple serviette il y a de quoi être surpris.

    - Lei, tu te promènes?

    - Je devais dire un mot à Lucy.

    - Tu pourrais partir là? Tu déranges.

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    - Je vais y aller oui, accepte-t-elle sans rechigner.

    - Dis à ta copine de rendre ce qu'elle a pris dans la chambre, sifflai-je.

    Elle se contente de tourner les talons et de sortir sans rien ajouter.

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    - Tu sais qu'elle va s'imaginer des trucs là?

    - Ça, je lui fais confiance pour inventer des histoires, et à vrai dire je m'en fiche.

    - Tu t'en fiches qu'elle aille raconter qu'elle t'a vu ici dans cette tenue?

    - Carrément, et je parie qu'elle dira qu'elle nous a surpris alors qu'on venait ou allait coucher ensemble, quelque chose du style, sourit-il.

    - Ça te fait rire?

    - Complètement, j'ai rien à cacher moi, on sait tous les deux pourquoi je suis comme un con en serviette au milieu de ton salon.

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    - D'ailleurs, je t'ai entendu, j'aurai dû y penser plus tôt à te filer des fringues de mon père, excuse-moi.

    - On peut pas penser à tout hein, file moi un truc qui me permettra d'attendre mes vêtements.

    - Ça marche.

    - Pourquoi tu baisses là tête?

    - Je suis un peu mal à l'aise là, haussai-je simplement les épaules.

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    - Fais pas cette tête, je suis plus vêtu que quand je vais à la mer, là.

    - C'est une façon de voir.

    - Allez va me chercher de quoi m'habiller tu te sentiras moins mal à l'aise.

    - D'accord j'arrive.


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    Plus tard dans la soirée, de nouveau seule à la maison, je me suis décidée à me faire une petite soirée DVD. Mais déjà le premier commençant à se terminer que je dois lutter pour ne pas m'endormir.

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    Apparemment ma journée m'avait fatiguée plus que ce que je ne l'aurai pensé.

    Un bruit à la porte me fait ouvrir les yeux d'un coup sec alors que j'allais doucement sombrer.

    - Lucy? Entendis-je.

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    - Papa? Me redressai-je.

    - Ça va tu ne dors pas encore.

    - Vous rentrez? Enfin, on dirait que t'es tout seul.

    - Je suis venu pour parler à Sarah-Jane de cette histoire. Je repars demain.

    - Oh. Tu aurais juste pu faire ça par téléphone.

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    - J'aurai pu mais comme j'avais aussi un dossier en attente je suis venu.

    - Je vois, et vous allez rentrer quand? Il va pas mieux ton ami?

    - Pas vraiment, on en a encore pour quelques temps.

    - Ok.

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    - Je fais que passer donc mais as-tu besoin de quelque chose pour la maison?

    - Non, tu m'as mis assez d'argent je peux gérer ça. Je veux juste que ta nièce arrête de me faire des peur pareil j'ai cru mourir de trouille.

    - Je sais, c'est pourquoi je suis venu, elle vous a même fait appeler la police. Si elle voulait quelque chose elle aurait dû le demander.

    - Là, je suis tout à fait d'accord. C'est n'importe quoi.


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