- Toujours là où on les attend, dis-je en me dirigeant vers mes amis.

- Haaaa ma sauveuse !!! S'écrit Mélusine, adossée au mur alors que son frère frappe dans un ballon, comme à son habitude.

- T'avais lair désespéré dans ton texto, qu'est-ce qu'il a encore faire?? demandai-je en me plantant devant elle.

- Cory est encore en retard, il m'énerve, jamais à l'heure ce gros dormeur, et patati et patata.

- Comme d'habitude, riai-je.

- Mais grave, ça fait dix ans qu'ils se connaissent pourtant ils en sont toujours là. Cory en retard et Mérick qui s'impatiente.

- Mais s'ils changeaient, seraient-ils encore nos frères à ton avis?

- J'avoue, non. Mais regarde le. Il se défoule sur ce pauvre ballon.

- Mérick !! Interpelai-je, BONJOUR ! Dis-je en insistant bien.

- Putain ouai tu dis même pas bonjour, tu crains, soupire Mélusine.

- J'ai l'habitude, haussai-je les épaules.

C'est un fait, Mélusine est toujours la première à venir à mon encontre quand j'arrive quelque part alors que Mérick, lui attend d'avoir fini ce qu'il fait avant de me calculer. Ils sont pourtant bel et bien frère et soeur.

- Saluuuuuuuuuuut, lance-t-il finalement en venant nous rejoindre. Tu vas aller avec elle?

- Evidemment, tu vas la rendre folle sinon.

- Gna gna gna.

Merick est le meilleur ami de Cory. Je le connais depuis aussi longtemps, depuis qu'il venait à la maison passer son temps avec lui. Et je connais Mélusine à peu près depuis ce temps la aussi. Elle est un peu plus jeune, en fait de deux ans. Mais en la voyant, il est difficile de le deviner.

- Oh, je t'attendais toi, souriai-je en voyant l'expéditeur de ce fameu message.

- "Pitiééééééé, viens me chercher, il va me rendre folle si tu débarques pas rapidement."

- "J'arrive". Ai-je répondu en riant. L'endroit n'avait pas besoin d'être précisé. Je sais bien où ils sont.

- Ohé! Y a quelqu'un?? Lancai-je une fois en bas des escaliers. Je voulais savoir si je devais fermer la porte à clé, c'est tout ce qui m'interessait.

- Moi ! Entendis-je depuis la cuisine.

En levant les yeux au ciel, je m'y suis rendue. Non que ça me plaise que ça soit lui le dernier à être à la maison et que je doive lui parler, mais je devais savoir s'il sortait ou pas.

- Je n'ai qu'une question, tu sors? Demandai-je à Adam.

- C'est pas prévu. Pourquoi?

- Moi je dois m'absenter mais je reviens, c'est pour savoir si je prends mes clés ou si c'est pas la peine.

- Prends-les on sait jamais.

- D'accord, haussai-je les épaules avant de tourner les talons.

Voila en quoi consiste mes relations avec lui, un dialogue entre gens vivant sous le même toit mais sans plus, même si un an et demi nous sépare seulement, j'ai l'impression que c'est un fossé. Dommage, qu'il ait également tendance à prendre parti pour Beverley, sa "vrai soeur", lors de nos disputes.

Tout ce qui me relie finalement à Beverley et Adam, c'est que nous ayons la même mère, ça s'arrête la.

Rapidement j'ai attrapé mon trousseau que j'ai glissé dans une poche de mon short avant de sortir. Le chemin ne serait pas long jusqu'à ma destination mais valait mieux ne pas la faire attendre.

- Allez s'il-te-plaît Tori.

- Non et puis tu crois que tu vas sortir comme ça? T'as vu ta jupe?

- T'occupe pas de ça, je te demande d'avertir maman pour qu'elle m'attende pas trop tôt.

- Démerde toi, t'as qu'à demander à Adam il doit traîner dans le coin.

- C'est ce que je vais faire, toi t'es vraiment trop égoïste.

- Oh oui, c'est vrai je suis égoïste et je ne pense qu'à moi, j'oubliais. Rétorquai-je en tentant de garder mon calme devant cette hypocrite de première.

- Exactement, la preuve, t'as fini la soirée dans ta chambre au mariage, alors que tout le monde se demandait si tu allais bien. Et maman qui disait que tu étais fatiguée, moi je suis sure que c'était juste pour emmerder le monde.

- Mais oui, c'est bien connu mon but ultime dans la vie c'est de pourrir vos vies.

- Nel?? Entendis-je provenir de la chambre de Nélia.

- Ici. Lui indiquait cette dernière alors que ça devenait difficile de garder mon calme.

- Qu'est-ce que tu fais ici? Je t'attendais en bas mais je te voyais pas arriver. Lance Beverley en arrivant par la porte communicante.

- Je demandais à Tori de prévenir maman que je dinais avec toi.

- Laisse moi deviner, elle a refusé? T'inquiète pas, je vais l'appeler.

- Cool.

Ce qui me met hors de moi, c'est cette façon dont celle qui est censée être ma grande soeur m'ignore quand je me trouve dans la même pièce alors qu'elle s'entend parfaitement bien avec Nélia. Je ne sais pas ce qui anime cette envie de m'ignorer mais depuis j'ai appris à en faire avec. Après tout, je n'ai pas besoin de cette demi-soeur si elle ne peut toujours pas m'accepter après tout ce temps.

- Bon c'est pas réunion Tupperware ici alors vous remuez vos derrières et vous vous barrez de ma chambre ! Grondai-je en me levant.

Beverley se contente de me regarder en haussant un sourcil alors que Nélia s'apprête à sortir de la chambre la première il fallait que je le dise.

- Et tu devrais lui dire de mettre autre chose ! Parce qu'une jupe si courte à son âge c'est indescent ! Si tu la laisse faire t'es vraiment la pire, concluai-je en foudroyant Beverley du regard.

- Mais mêle toi de ton cul,soupire-t-elle avant de sortir avec Nélia en refermant la porte derrière elles.

- Faudra pas venir pleurer après, quand on s'habille comme une pétasse à quatorze ans à peine, c'est qu'on cherche la misère. Marmonnai-je en soupirant avant d'entendre mon portable sonner, m'indiquer la réception d'un nouveau message.

Le week-end nuptial étant terminé, j'ai pris la décision de revenir en mode positive, après tout, c'est ce que je suis censée faire, c'est que j'ai décidé. En principe, j'avais une après-midi plutôt libre, je devrais sans doute voir une amie si son hypothèse de vendredi dernier était juste. Mais à part ça, je pensais aller profiter du soleil en allant me promener.

Mais avant tout, je voulais écouter ce morceau jusqu'au bout. Histoire de me mettre parfaitement de bonne humeur. Mon père est au travail, ma mère partie chez Morgane. Logiquement, restent à la maison Adam, et Nélia mais de ce que j'ai entendu cette dernière doit passer l'après-mimi avec Beverley.

En parlant du loup, je vois la porte communicante entre nos chambres s'ouvrir et automatiquement je fronce les sourcils.

- On t'a jamais appris à toquer ? Combien de fois devrais-je te dire de ne plus passer par cette porte comme si cette chambre faisait partie de la tienne? Lancai-je avant même de vérifier que ce soit ma soeur qui venait d'entrer.

- Du calme Brutus. Je savais que tu étais là, c'est pour ça que j'entre sans frapper.

- Ne m'appelle pas comme ça, grognai-je. Je déteste ce surnom dont j'ai hérité récemment. Ce n'est pas de ma faute si rien qu'à sa vue, j'ai envie de lui donner une claque pour lui enlever cet air niais.

- Alors arrête de m'aboyer dessus, Brutus, ajoute-t-elle avec un sourire en coin.

- Qu'est-ce que tu veux? Changeai-je de sujet.

- Que tu préviennes maman que je vais manger dehors avec Bevy ce soir.

- Je suis pas messager, débrouille-toi comme une grande.

- J'ai peur d'oublier après quand je ferais les magasins.

- Si tu oublies tant pis pour toi.

- Pleure, vas-y, je te prête mon épaule.

- Thomas, pourquoi tu es là, dis-je en me demandant pourquoi ma tête était posée sur son torse alors que ça ne lui ressemble pas du tout de me consoler, moi ou n'importe qui d'autre d'ailleurs.

- Parce que tu as besoin de vider ton sac avant d'exploser alors moi, je suis ici pour ça. Profite, c'est pas tous les jours la fête. Après ça, il va falloir que tu relèves la tête, Travis ne voudrait pas te voir dans cet état.

Je restais bouche bée, Thomas parlait enfin comme quelqu'un avec un coeur et non pas comme celui pour qu'il il se faisait passer le reste du temps.

- C'était ton meilleur ami, mais ce n'était pas toute ta vie, tu dois continuer le chemin sans lui,ajoute-t-il en passant sa main dans mes cheveux.

- J'ai pas vraiment envie de parler, mais est-ce que je peux rester comme ça quelques minutes?

- Vas-y.

Je resserrais mes bras dans son dos. Profitant de cette étreinte pour sécher mes larmes. Je n'avais plus envie de pleurer. Thomas a raison, Travis n'aurait pas voulu que je pleure.

Thomas est depuis longtemps un de mes amis même s'il arrive parfois qu'on se demande si on est pas un peu plus que ça. Et je sais malgré tout ce qu'il peut dire qu'il n'aime pas me voir triste alors quoi qu'il dise je sais quand il est sincère ou pas.

- Je te préviens, si tu racontes ça à qui que ce soit, je nierai en bloc.

- Je me disais aussi que c'était trop bizarre que tu fasses ça.

- Bah c'est un moyen comme un autre pour que tu te tiennes dans mes bras, rit-il.

- Hé !! Me plaigni-je en tentant de me dégager de ses bras, en vain. T'es vraiment trop con !

- Je sais.

J'ai fini par rire en lui marchant sur les pieds pour me dégager, il voulait sans doute me changer les idées et je pense qu'il a réussi, enfin pour le moment.