- Tu es certain que c'est bon si je m'assieds sur toi??

- Oui oui j'ai l'habitude, ne t'inquiète donc pas.

- Comment ça??

- Léna, elle s'installait comme ça pour masser mes jambes.

- Je vois, Léna, qui j'en reviens pas encore comme le monde est petit.

- Comme tu dis.

- Non mais qu'on la connaissait tous les deux, c'est une chose mais qu'elle sorte avec mon meilleur ami, ça c'en est une autre.

- Oui c'était drôle quand Angel est venu te présenter sa "petite amie" en disant que tu la connaissais. Tu es restée bouche bée plusieurs secondes.

- Tu peux parler, Owaren et Lou, c'en est pas un autre de hasard?

- Je dois bien l'avouer. Mais bon ce sont des nouveaux appartements donc ils étaient libre, si owie n'avait pas emménager là-bas ils se seraient pas connu de cette façon, et peut-être qu'ils ne sortiraient pas ensemble aujourd'hui et ce serait pas plus mal pour la pauvre Lou. Se coltiner un mec comme lui...je la plainds.

- Arrête un peu, ils sont mignons tous les deux. Et puis Owaren est gentil même si tu dis qu'il est un peu coureur, il y a un temps où il se calmera.

- Hum, tu as peut-être raison. J'ai peur de la réaction de ma soeur si elle l'apprend.

- Elle a surement tourné la page aujourd'hui, tu crois pas?

- Si, enfin j'espère, pour l'instant elle reste à l'étranger mais bon on sait jamais avec elle.

- Tu sembles beaucoup te préoccuper des autres, ça, ça te ressemble.

- J'ai eu une période où seul ma petite et misérable personne comptait, je pense que je veux rattraper le temps perdu.

- Je peux pas te blâmer, ça doit être difficile à traverser comme épreuve.

- Je ne le souhaite à personne, enfin sauf à une en particulier.

- Te crispe pas, ça fait du bien?

- Oui ça va mieux, merci, et j'y peux rien si de penser à l'autre tocard j'ai envie de meurtre.

- Il ne peux plus rien me faire aujourd'hui, calme-toi.

- Humpf..

- Moi aussi , est-ce que je peux t'aider?

- Non c'est bon, merci, mais ça passera bien.

- Kenzo, tu as toujours été comme ça, je me souviens d'une fois où tu t'étais enfoncé une écharde, j'ai du insister pour que tu me laisses te l'enlever.

- Oh... C'est vrai je me souviens.

- Je suis contente, tes souvenirs semblent tous revenus même les plus banals.

- C'est le cas, je me souviens de tout ce que j'avais oublié.

- Tant mieux, je n'imagine pas un seul instant comment ça peut être d'oublier un morceau de sa vie.

- Ce n'est pas ça qui m'énervait le plus, c'est... c'est de ne pas me souvenir de toi qui m'énervait le plus.

- Maintenant je suis là, dis-je en m'agenouillant à côté de lui.

- Je peux te poser une question?

- Oui biensûr.

- Pendant ces quatre années, qu'as-tu pensé de moi? Du fait que je ne te recontactai plus.

- C'est la première fois que tu me poses la question.

- C'est pas évident à demander.

- J'avais totalement confiance en toi, dis-je ne posant ma main sur la sienne, alors quand tu n'es pas venu, j'ai été blessée, et je t'ai détesté. J'ai cru que tu avais fuis à cause de la grossesse, j'ai eu du mal à accepter ça, ça ne te ressemblai pas du tout.

- Désolé.

- Tu n'as pas à t'excuser tu ne pouvais pas prévoir cet accident.

- Oui mais si ça n'avait pas été le cas, que serions nous devenu?? Si j'avais pu venir à ce rendez-vous?

- Allonge-toi, changeai-je de sujet, je vais te passer pour aider ta crampe à partir, et pas le droit de te plaindre.

Il obtempère en me lancant un étrange regard, je sais qu'il voudrait une réponse mais je me sens pas capable de lui répondre sans lui dire que c'est ce que je souhaite encore aujourd'hui.

KATHERINE

J'étais à peine à quelques mètres de la maison quand j'ai appelé Kenzo, c'est donc quelques minutes plus tard que j'entre dans la maison.

- Kenzo, j'entre ! Dis-je à voix haute pour me faire entendre, mais seul le silence me répond. J'avance en regardant dans chaque pièce, il n'a pas dû m'entendre.

- Kenzo ! T'es où??

- Dans ma chambre !! Entendis-je enfin.

- J'arrive!

- Oui viens je suis un peu coincé là !

- Qu'est-ce qui t'arrive?? Demandai-je rapidement en entrant dans la chambre.

- Une crampe, j'ai pas encore réussi à la faire passer.

- Ah mince, comment c'est arrivé??

- En m'étirant, c'est régulier depuis que je force sur les exercices.

- Tu forces peut-être un peu trop.

- Non non je ralentirai pas j'endurerai autant de crampe qu'il faudra, je veux me tenir sur mes pieds très vite.

- Ca va je la connais la chanson, souriai-je.

- En tout cas ravi de te voir.

- Allo?? Dis-je enfin en me redressant.

- Bonjour Kenzo, c'est moi, je te dérange pas? T'as l'air essouflé.

- Bonjour Kat', non tu me déranges pas, j'ai juste galérer pour attraper le téléphone, riai-je.

- Ah, d'accord, tu as quelque chose de prévu aujourd'hui?

- Pas du tout.

- Je sais que Cory est chez sa mère, et moi j'ai déposé les enfants chez Angel il a proposé de me les garder, je me demandais si je pouvais passer.

- Evidemment, tu es toujours la bienvenue, tu le sais bien.

- Je me disais que tu avais peut-être de la visite.

- Même si ça avait été le cas, tu n'aurais pas dérangé. Et puis Owaren est sorti avec Lou, tu sais bien ils sont partis à la mer. Mis à part lui j'ai pas grand monde en visiteurs. Enfin si il y a Lena, mais bon elle ne vient pas aujourd'hui.

- Ca je sais, je viens de la croiser, bon et bien dans ce cas je serais là bientôt, je ne suis pas loin de chez toi.

- Je t'attends. Ah et entre sans frapper, je sais que tu arrives.

- D'accord.

Soudainement de bonne humeur, je basule sur le ventre le sourire aux lèvres. Voir Katherine seul à seule est assez rare, il y a presque toujours au moins un enfant avec nous. Peut-être devrais-je saisir l'occasion pour lui dire, au risque de me prendre une veste, mais au moins je serais fixé.

- Bon, je devrais peut-être retourner m'asseoir pour éviter de passer pour un idiot, soupirai-je en m'asseyant d'abord avant de m'étirer de la tête aux pieds, ce qui a, pour mon plus grand malheur, provoqué une crampe, ce qui a tendance à me laisser sur place pendant quelques minutes.

KENZO

Quelques semaines se sont écoulées depuis que j'ai fait la connaissance de ma fille, comme sa mère je dois l'apprivoiser, à ce jour elle vit encore avec Angel même si Katherine a trouvé un appartement elle ne veut pas brusquer les choses avec elle. Quand je ne m'occupe pas de Cory ou de sa soeur, je vois régulièrement Kathrine et cela commence à être difficile de ne pas lui dire ce que je ressens pour elle. Mais je ne veux pas la mettre au pied du mur avec tout ce qu'elle traverse en ce moment. Et donc pendant ce temps je travaille beaucoup sur ma rééducation et je dois bien reconnaître que ça porte enfin ses fruits.

Maintenant je peux bouger mes jambes de mieux en mieux pas seulement les orteils, mais il faut encore attendre pour que je me tienne debout. Mais chaque instant m'est profitable puisqu'en étant assis à soupirer de l'absence de Cory parti chez sa mère pour le week-end je dorce un peu pour exercer une tension et en prendre l'habitude, ressentir la douleur de tous ces efforts ne me fait même plus grimacer.

Récemment j'ai eu des nouvelles de ma soeur qui m'a annoncer qu'elle poursuivrait ses études à l'étranger et qu'elle ne savait pas quand elle rentrerait. Dommage elle ne sera sans doute pas ici quand je pourrais enfin me tenir sur mes pieds.

La sonnerie de mon téléphone me sorti de me penser.

- Oh merde, soufflai-je en le constatant au sol près du lit. Pas le temps de chipoter, sachant à qui est attribuée cette sonnerie, je ne veux pas manquer son appel. C'est pourquoi je me glisse par terre pour ramper jusqu'à lui, mais avec beaucoup plus de facilité puisque je peux un peu m'aider de mes jambes.