KATHERINE

Il est à peine huit heure et je suis douchée et déjà prête à attaquer ma journée. C'est d'ailleurs à peine sortie de la salle de bain que j'ai entendu un appel de la chambre des enfants. Mon fils, m'indiquant qu'il était réveillé. Je presse le pas pour aller le chercher avant que son père ne l'entende, ça le mettrai de mauvaise humeur... Et ce n'est pas ce dont j'ai envie de si bon matin.

En entrant je remarque que ma fille elle est toujours endormie, c'est vrai qu'elle a l'habitude.Elle partage la chambre de son petit frère depuis toujours et c'est elle qui l'a choisi, elle refuse de séparer de lui. Je la comprends bien vu l'ambiance parfois et je n'ai pas cherché à la convaincre du contraire, elle n'a que six ans, on verra dans quelques années.

- Maman, sourit Adam, agé de deux ans, mon  petit rayon de soleil, sans lui et sa soeur, il y a bien longtemps que j'aurai lâché prise.

- Chut, tu vas réveiller Beverley.

- Faim.

- Je sais, tu es un petit glouton.

- On va au parc aujourd'hui mon poussin? Dis-je en le sortant de son lit.

- Dada !

- Oui t'as bien compris, souriai-je.

- Maman? Emerge mon aînée ce qui me fait faire volte-face. 

Une fois lavé et habillé, je me suis installé devant mon ordinateur, pour traîner, faire de multiples recherches, et soupirer à multiples reprises en voyant la photo de mon fils sur mon fond d'écran, à cette période, j'avais encore mes jambes. Finalement, je me décidais qu'il était tant de la supprimer, elle date à présent.

- Kenzo !!!! Entendis-je hurler à travers toute la maison.

- Je suis là ! Rétorquai-je sur le même ton. Mais je suis pas sourd.

- Si tu savais !! Commence ma soeur en ouvrant la porte violemment.

- Je ne sais pas encore, mais tu vas me le dire, soufflai-je.

- Yoh grincheux, décoince-toi.

- Irina, tu t'apprêtes à aller faire le trottoir? CInglai-je après avoir levé les yeux vers elle.

- Oh ça va, t'est pas mon père.

- Ni ta mère, je suis ton frère et j'apprécie pas que tu sois vêtue comme ça.

- J'ai croisé Nancy, change-t-elle de sujet.

- Pardon?!

- Oui avec un mec, je sais pas qui c'est, mais elle semblait l'apprécier vu sa façon qu'elle avait de l'embrasser.

- Et Cory? Froncai-je les sourcils.

- Je l'ai pas vu.

- Elle m'a pas fait ça, venir en ville et ne pas m'amener mon fils? Dis-je alors que la sonnette de la porte retentie.

- Bouge pas, j'y vais.

Je m'installai à table avec mon bol de céréale et réfléchissai de ce que je ferai de ma journée. Je sors pas où alors quand je le dois vraiment, me déplacer devient vite contraignant avec ce fichu fauteuil.

Je m'étais décidé à enfin enfourner une cuillère dans ma bouche quand le téléphone de la maison se met à sonner.

- Si c'est une blague, elle est pas drôle, grognai-je en lachant ma cuillère pour faire demi-tour , vers le salon où se trouve le téléphone.

- Non mais vous avez vu l'heure !! Criai-je presque après avoir décroché.

- Désolée frangin, j'ai pas fait attention, s'excuse ma soeur à l'autre bout du fil.

- Roh putain Irina, je te maudis.

- Moi aussi je t'aime Kenzo, je voulais te prévenir que je serais là dans la matinée.

- Reste donc chez toi, j'ai pas besoin de baby-sitter.

- Non, non , je te laisse pas tout seul.

- Ai-je le choix??

- Même pas.

- Pourquoi tu m'appelles si tôt au fait? T'es tombée du lit?

- Je viens de rentrer, je vais aller prendre une douche et faire une sieste mais je voulais te prévenir que je viendrais.

- T'es encore sortie toute la nuit.

- Evidemment, rit-elle, et je sors encore ce soir, allez j'y vais, à tout à l'heure mon frangin d'amour.

Je raccrochai blasé de l'attitude désinvolte de ma petite soeur.

KENZO

 Une nouvelle journée commence, le soleil se réveille à peine que je soupire déjà devant la journée qui m'attend.

Un nouveau samedi qui me semblera interminable comme presque chaque jour de mon existence depuis un moment déjà, quatre ans pour être exact. 　 

J'ouvre les yeux difficilement, je pourrais rester au lit, évidemment, qu'est-ce que je ferais d'autre?  

Mais ça m'est impossible, particulièrement aujourd'hui où le sommeil me déserte... Parce que justement ça fait quatre ans aujourd'hui que ma vie est devenue un enfer. 

 Un enfer dont je ne peux pas m'échapper, là où on m'a plongé en me foncant dessus à vive allure alors que je ne demandais rien à personne, je rentrais chez moi après une soirée avec des amis, je marchais parce que j'avais un peu trop bu... Quelle bonne blague.

 Cet enfer le voilà, un fauteuil roulant du uel je ne peux plus m'échapper, après avoir fait quelques semaines de coma, je me suis réveillé avec des trous de mémoire et une incapacité à marcher, que je ne pourrais sans doute plus jamais retrouvé à voir la tête des médecins. Même s'ils ne disent rien de définitif, moi je le prends ainsi.

Je m'extirpe de mes couvertures et me glisse dans le fauteuil à la force de mes bras, comme je le fait chaque jour, et tel un rituel je sors de ma chambre et traverse le couloir pour ouvrir une autre porte.

 La chambre sans vie d'un enfant...le mien... il a six ans et je n'ai plus la chance de le voir chaque jour qu'il m'est permis de vivre... Parce que sa mère en a décidé ainsi quand elle a divorcé à peine quelques mois après mon accident. Elle a déménagé dans une ville voisine et me l'amène que quand elle a le temps... et moi... comme dirait mon meilleur ami, je la laisse faire sans me battre. 

 Je tiens à mon fils plus que tout au monde, il ne faut pas en douter, mais il est sans doute plus heureux ainsi loi de moi, qu'ai-je à lui apporter... Rien...

Blasé, je referme la porte et me dirige vers la cuisine, maudissant chaque tour de roue que je dois effectuer pour avancer... La journée promet d'être longue.

=> Freaky Mymy: Ca marche pas chez toi??