Enragé, j'ai bien du mal à me contrôler et mon dernier coup dans le ventre je l'éjecte un peu plus loin, près des escaliers. Je n'entendais rien venant du côté de Mia ce qui ne m'aidait pas à me calmer mais tant qu'il est assomé, je décide d'arrêter là pour le moment j'ai besoin de me rassurer à propos de Mia.

- Tu diras à ton indic qu'il t'a mal renseigné. Tocard.

- C..Comment tu nous a retrouvé, déglutit-il.

- Un simple tampon sur une lettre, crétin, après il a suffit que je t'apercoive dans la rue et me voilà. Dis-je en tournant les talons pour entrer dans la fameuse pièce en allumant la lumière.

Je suis horrifié de ce qui se présente devant moi.

- Mia... Soufflai-je pour qu'elle sursaute aussitôt.

- Tu ne l'auras pas, lance Yvan toujours rétalé sur le sol.

- Ferme ta grande gueule ou je viens t'achever, dis-je froidement.

- E...Elias? Est-ce que c'est toi?

- Oui. Acquiescai-je en me précipitant vers elle. La voir ainsi, ligoté, les yeux bandés et très peu vétu me serre le coeur.

- Tu mens, qui es-tu?

- Si c'est moi, dis-je doucement en m'agenouillant devant elle, prêt à lui retirer le bandeau qui lui cache la vue.

- P...Pourquoi? Comment?

Je me rends bien compte qu'elle est terrosisée et qu'elle a dû mal à croire ce qu'elle entend. Alors je lui retire le bandeau pour que ses yeux remplis de larmes s'écarquillent aussitôt.

- Regarde, c'est moi.

- Elias? Pourquoi? Tu ne devrais pas être là.

- Tu ne m'as pas convaincu, j'ai réalisé que quelque chose sonnait faux.

- Elias...

- Attends, dis-je en me levant brusquement pour me jeter sur Yvan qui tentait de s'approcher de moi dans mon dos.

- Qui tu crois être crevard. Tu te prends pour qui pour faire ça? De quelle droit tu la séquestre de cette façon?!

- Elle m'appartient.

- Elle n'appartient à personne, ce n'est pas un objet.

- Si tu tiens autant à elle, pourquoi tu as attendu tout ce temps pour la rechercher? Rit-il avant de grimacer par la pression que j'exerce sur son cou.

- Ca te regarde pas, cinglai-je en l'attrapant toujours par le cou pour le maintenanir contre le mur en le soulevant avec une facilité qui m'étonne et serrer ma main autour de celui-ci.

- C..Comment tu fais ça?

- T'occupe, avec quoi elle a les mains attachées? Et réponds sinon je t'envoie faire un vol plané.

- Menottes.

- Donne les clés, sinon je viens les chercher.

C'est en tremblant qu'il les sort de sa poche pour me les tendre.

- Mia ça va si je te les envoie tu pourras te détacher??

- J..Je crois.

- Alors dis-moi, pauvre raclure, comment tu veux finir? Oui parce que ne croit pas que je vais te laisser t'en sortir si facilement. Faut vraiment pas être net pour faire ça à quelqu'un.

- L..Laisse-moi partir, je...je l'approcherai plus, crache-t-il avec difficultés.

- Tu rigoles j'espère, dis-je en resserrant ma main autour de son cou. Là tout de suite j'ai juste envie de te briser les os un par un.

- Qu'est-ce qui m'en empêche dis-moi.

- Elias ! Tu n'es pas toi-même ! Intervient Mia, les mains enfin libre. Arrête, tu vas le tuer.

- C'est tout ce qu'il merite.

- Elias !! Me supplie-t-elle en attrapant ma main libre, ressens-moi, arrête avec ta colère, je t'en prie. Il faut le faire enfermer mais ne le tue pas.

Comme un électrochoc, je le relâche pour qu'il s'effondre au sol, à bout de souffle alors que Mia me lâche.

- Il est K.O. Constatai-je après m'être approché assez près de lui. Balance moi les menottes que je l'attache pour le moment.

Mia s'exécute sans rechigner pour que je les passe aussitôt à l'autre. Mais elle garde précieusement la clé dans sa main tout en mettant de la distance entre nous. Je commence à retrouver mon calme et réalise ce qui vient vraiment de se passer.

- Tu n'avais plus le contrôle, remarque Mia, des larmes recouvrant maintenant ses joues.

- Je sais, je crois que tout ce que je retiens depuis...vient de ressortir là, soufflai-je. Heureusement que tu m'as fait reprendre le contrôle.

- J'ai pensé qu'en ressentant mes émotions, tu te focaliserais dessus.

- Ca a été le cas, et comment tu vas?

- Je ne suis pas blessée.

- Je ne parlais pas de ça mais tant mieux.

- Ca ira, j'ai vécu pire, souffle-t-elle.

- Je suis désolé que tu aies eu à revivre ça. Dis-je en me dirigeant vers elle.

- C'est pas de ta faute. Je l'ai suivi.

- Pourquoi t'as fait quelque chose d'aussi stupide?

- Parce qu'il ne m'a pas vraiment laissé le choix il me faisait un chantage monstre.

- Tu aurais dû m'en parlé, soufflai-je en la prenant dans mes bras.

- Tu avais assez de soucis avec Macy, dit-elle en me rendant mon étreinte.

- Stupide raisonnement, dis-je en me sentant partir, je vais pas tenir longtemps.

- Epuisé?

- Complètement. Appelle la police.

- Mais...

- Dans ma poche, l'hôtel ou je suis, en cas ou je me réveille pas.

- Tu es fou d'être venu jusqu'ici avec tout ce que ça implique pour toi.

- Je suis content de t'avoir retrouvé, soufflai-je avant de perdre complètement pied.

- Ma tête, soupirai-je en sentant un terrible mal de tête tout en me réveillant dans ce qui me semble être un lit. En ouvrant les yeux je reconnais le lit de ma chambre d'hôtel mais aucun souvenir de comment je suis arrivé ici. Mia? Appelai-je en remarquant très vite sa présence . J'en profite aussitôt pour tenter de me protéger de ses émotions, je ne veux pas être attaqué dès le réveil.

- Bonjour.

- Comment je suis revenu ici?

- Tu ne te souviens pas?

- Pas du tout, le dernier truc dont je me souvienne c'est de m'être écroulé.

- Et bien tu as fait un petit somme pendant que j'appelais la police. Quand ils sont arrivés ils m'ont entendu, ont embarqué Yvan et je sais pas s'il a eu peur de toi mais il a avoué. Quand ils ont demandé s'il fallait t'emmener à l'hôpital j'ai dit que je m'en occupait, mais tout ce que j'ai fait c'est récupérer des vêtements, prendre un taxi pour venir ici et avec l'aide de la réceptionniste on t'a porté jusqu'ici.

 - Combien de temps j'ai dormi?

- Pratiquement toute la journée, il est dix-sept heure. D'ailleurs ton portable a sonné plusieurs fois mais j'ai pas osé répondre.

- Merde je pensais que je pourrais récupérer plus vite. C'est sans doute mes parents ou Seth. Je les rappellerai après.

- J'ai profité du temps que tu dormais pour sortir mais suis vite revenue pour ne pas rater ton réveil.

- Tu est sortie couper tes cheveux? Supposai-je.

- O..Oui... Je me sentais sale avec ces cheveux. Et puis je suis allée à l'hôpital, avec ce qui s'est passé ils avaient besoin de preuve même s'il a reconnu les faits et c'est pas vraiment ce qui manquait.

- Je comprends. Quand je t'ai vu la première fois tu avais déjà coupé tes cheveux.

- C'est vrai. Même cause, même effet.

- Tu es celle qui m'a déshabillé?

- Oui... Tu avais froid alors j'ai pensé que le contact de la couverture serait mieux que des vêtements gelés...excuse-moi.

- C'est pas grave tu as bien fait j'ai sans doute bien dormi grâce à ça. Mais je vais prendre ma douche et m'habiller, ensuite je pense qu'on doit discuter.

- Oui.

- Mia? Est-ce que ça va? Lancai-je en sortant de la salle de bain.

- Oui, pourquoi?

- Je sais pas tu as l'air pensive.

- Un peu avec tout ce qui est arrivé, j'ai du mal à réaliser.

- Tu devrais simplement tourner la page maintenant, il ne viendra plus.

- Je sais mais...

- Mais quoi?

- C'est te revoir qui est difficile, lâche-t-elle tout bas.

- Moi? Pourquoi?

- Je t'ai attiré assez d'ennuis jusqu'à maintenant tu t'es même battu jusqu'à épuisement deux fois pour moi. Je veux pas que tu te ruines la santé pour moi. Et puis tu as une vie assez remplie si j'ai tout compris.

- Tu voudrais pas me laisser décider de ma vie pour une fois?

- Tu es trop gentil pour l'admettre, j'attire que des ennuis.

- Et puis quoi encore? C'est parce qu'au fond j'espèrais toujours te voir que j'ai réussi à me reprendre quand Macy est morte et que tout le monde autour me balancait sa détresse. Il m'a fallu du temps pour me remettre et l'idée de te revoir m'a beaucoup aidé, crois-moi.

 - Macy... alors le bébé...

- Le bébé dont je m'occupe c'est mon neveu oui, Myles. Elle est morte en lui donnant naissance, il y a un mois et donc avec pratiquement deux mois d'avance.. J'ai promis à Macy que je veillerais sur toi. Et d'ailleurs, maintenant que j'y pense, il y a un courrier pour toi dans la boîte.

- Dans la boïte? Quelle boïte?

- Macy a laissé un tas de choses derrière elle dont une lettre pour chaque personne qui tenait pour elle, il en reste deux, une pour Myles quand il aura l'âge, et une pour toi.

- Pourquoi elle aurait fait ça? Elle ne m'a jamais vraiment porté dans son coeur pourtant.

- Elle m'a fait lui promettre de te retrouver quand elle ne serait plus là. Je crois qu'elle avait compris.

- Compris quoi?

- A quel point tu étais importante pour moi. Elle voulait que tu sois près de moi pour endurer tout ça, elle savait que tu serais la seule. Mais j'ai pas eu le courage une fois que j'ai vu Myles.

- Je peux pas, dit-elle en se levant.

- Tu peux pas quoi?