Assis dans la salle d'attendre quelques temps plus tard, je me remémore ce que je viens de vivre. Aussitôt Macy arrivée elle a été emmené en salle de travail, la douleur dans son ventre, c'était des contractions... Mais les douleurs ailleurs, c'était parce que son corps devient trop faible pour le supporter... Je suis allé avec elle dans cette salle et je n'oublierai jamais ce qui s'y est passsé.

Ma main sur son bras pour l'apaiser autant que possible, j'étais terrosisé alors qu'elle poussait en hurlant de douleur à chaque fois que le médecin le lui indiquait, c'était allé vite entre son arrivée et le début réel du travail.

- Macy, tu tiens le coup? Lui ai-je alors demandé en la voyant avoir des difficultés à respirer entre deux poussés.

- Il le faut, Elias, quoi qu'il arrive, je dois le voir, m'a-t-elle supplié avant d'être prise par une nouvelle contraction.

- Ca ira. A ce moment là, j'ai fais tout ce que j'ai pu, je lui ai donné tout ce que je pouvais, faisant le vide autour de moi, pour l'aider, je voulais absolument qu'elle le voit.

- Allez encore une fois et il sera là.

Puis ce fut des pleurs qui me firent revenir à la réalité au même moment ou ma soeur se laissait tomber sur le dos.

- Ca va tu as réussi ma belle, lui avais-je soufflé en cherchant ensuite le bébé du regard.

- Il va bien? M'a-t-elle demandé à bout de souffle.

- Oui, nous indiqua alors la voix de Martin, Elias, prends-le montre-le à sa mère avant qu'on aille le mettre en couveuse.

Quand j'ai vu qu'elle était toujours en vie quand il est venu au monde, j'ai pensé que Darwin s'était trompé, que ça n'était pas arrivé le jour-même. Je l'ai lâchée pour aller prendre dans mes bras ce petit bout, envoloppé dans un linge pour rapidement l'amener à ma soeur.

- Regarde Macy, il est magnifique.

- Magnifique.

- Est-ce que je peux le poser sur elle?

- Oui.

- Ravie de te rencontrer, Myles. J'avais peur de ne jamais pouvoir voir, ta jolie frimousse mais je suis heureuse, d'y être arrivée. Merci Elias, c'est grâce à toi.

- N'importe quoi.

- Si, je me suis sentie partir mais tu m'en as empêcher, merci.

- Dis-pas n'importe quoi.

- Elias, dis-leur bien à tous que je les aime, et je compte sur toi pour être heureux et je te confie mon fils. C'est les derniers mots que j'ai entendu avant que ses yeux se ferment qu'un bip me fasse sursauter.

- Reprends-le. On la perd.

 J'ai été poussé au fond de la salle alors qu'on me reprenait mon neveu des bras pour le mettre dans une couveuse pour qu'il soit ensuite emmené, mais mon regard ne quittait pas le visage de ma soeur, je voulais qu'elle rouvre les yeux, une seule fois.

Maintenant je suis dans la salle d'attente avec ma famille à espérer qu'on vienne nous dire qu'elle est revenue. Ils tentaient de la ramener quand on m'a gentiment dit que je devais attendre dehors, alors après avoir annoncé la naissance de Myles mais également le fait que Macy était dans un état critique, j'attends désesperemment qu'on vienne me dire que Darwin s'est trompé que ma soeur ne mourra pas aujourd'hui.

Pourtant je le sais, j'en ai conscience, j'attends un espoir perdu.Je ne reverrais jamais ma soeur en vie, je le sais. Mais je ne veux pas le reconnaître. C'est trop dûre.

Et comment dire à ma famille déjà en larmes que c'est fini? Leur enlever l'espoir infime de la voir se réveiller? Je ne peux pas, je n'y arriverai pas.

- Excusez-moi, nous interpelle d'une voix pleine de tristesse Barbara.

Un seul regard dans sa direction suivi de la sensation de ce qu'elle émane me suffit, elle est venue leur dire. Elle est complètement abattue et je le ressens rapidement, impossible de lutter, je suis trop fatigué de l'aide apporté à Macy.

- J...Je suis désolée, souffle-t-elle les larmes aux yeux, Macy... Macy n'a pas survécu.

A cet instant j'ai ressenti se briser le coeur de chaque membre de ma famille.

- Ils ont tout essayé mais son coeur n'est pas reparti, je suis vraiment désolée.

Ma mère a commencé à hurler de douleur alors que je m'écroule à genoux, complètement anéanti.

- Brabara, emmène Elias, entendis-je mon père, s'il-te-plaît, il peut pas supporter tout ça.

Il a raison chacune de leur larme ressemble à un coup de couteau, à ce rythme je m'écroulerai dans pas longtemps.

- Vous pouvez aller la voir, poursuit Barbara en me rejoignant, je m'ocucpe de lui.

Le jour de la mort de ma soeur était l'un des plus durs pendant lequel surmonter le chagrin de tout le monde fut difficile, mais le jour de l'enterrement, c'était pire. Il y avait plus de monde, plus de tristesse et plus de larmes, il a fallu que je m'isole ensuite, pendant une journée entière pour récupérer.

Le moment où on a pris connaissance des lettres fut bouleversant aussi, elle m'a demandé de prendre soin de notre famille et de son fils mais surtout de ne pas oublier de vivre ma vie.

Cela fait un mois déjà , ma vie, je la vis, mais différemment.

Je me réveille régulièrement la nuit, pour une raison appelée Myles, je laisse ma porte ouverte pour pouvoir l'entendre, je veux que Seth ou mes parents dorment. Moi, de toute façon je suis réveillé par leurs émotions avant que ce soit les cris de mon neveu qui ne le fassent. Il était prématuré mais  ça n'a heureusement eu aucune conséquence à part qu'il est un peu plus petit.

Et ce matin, ce sont des petits bruits que je reconnais vite qui m'ont réveillés alors que je m'étais une nouvelle fois rendormi sur les couvertures.

- Je le savais, mais qu'est-ce que tu fais ici toi.

Que Myles soit déposé ainsi près de moi le matin, ce n'est pas la première fois, en général c'est parce qu'il n'y a plus personne dans la maison, comme ça doit être le cas aujourd'hui, si mes souvenirs sont exacts, en tout cas pour ce matin.

- Ah je me souviens, dis-je après que mes idées se soient éclaircies. Rendez-vous avec le pédiatre aujourd'hui.

Ca s'est imposé sans que je le recherche vraiment. Je m'occupe de Myles le plus souvent, sauf quand j'ai les cours. Parce que sa présence m'apaise quand je suis trop fatigué.

Il ouvre et ferme ses yeux mais ne tarde pas s'agiter. Vu l'heure il va pas tarder à réclamer son biberon. Dans la lettre que j'ai eu de Macy elle me dit que si Myles devait avoir un don, il faudrait lui laisser prendre la décision mais être prudent, elle ne veut pas qu'il subisse le même sort qu'elle.

- Il va falloir que je te mette dans le parc avant le biberon bonhomme je dois prendre ma douche, soufflai-je en me levant du lit pour m'étirer et le regarder s'énerver.

Je le prends dans mes bras pour le calmer en réfléchissant à ce qui était le plus judicieux, le nourir ou le faire patienter.

- Va falloir que tu attendes un peu, de toute façon il n'est pas tout à fait l'heure.

En regardant la nouvelle photo accrochée au mur, je me souviens, que son père est venu pour l'enterrement de Macy, il a vu le bébé mais ne s'en ai pas vraiment inquiété, comme je l'ai supposé.

 Une photo de Macy et moi, faites lors de mon anniversaire il y pas si longtemps, la dernière de nous deux en fait. Elle était avec les affaires qu'elle m'a dit de regarder, il y en avait quatre, une pour moi, une pour myles, une pour Seth et une pour les parents. Je l'accrochai quand justement ma mère m'a prévenu qu'il se tenait devant la porte, ce jour-la.

- Bon sois sage, je fais vite, dis-je en déposant Myles dans le petit parc qu'on a installé dans ma chambre pour les fois ou il reste avec moi. C'est plus pratique que de le triballer dans un transat ou de le laisser dans sa chambre avec les portes ouvertes.

Myles est le mignature de ce petit garçon dont les traits sont encrés dans ma mémoire, celui que j'ai vu dans les flashs de Darwin. J'aurai tellement voulu qu'il se trompe, mais tout ce qu'il a vu semble se produire ou en prend le chemin en tout cas.

Pendant qu'il est calme je me dépèche d'aller à la salle de bain laissant la porte entre-ouverte, comme d'habitude, pour prendre une douche rapide qui me permettra de me réveiller complètement.