Après avoir vu Wily, expliquer que je partais peut-être que pour deux jours ou plus si j'avais des difficultés, et avoir pris les renseignements nécéssaire. J'ai jeté quelques affaires dans un sac et j'ai pris le premier train en partance pour ce petit patelin mentionné sur le cachet de la poste, avec un peu de chance cette lettre a été posté là où elle est. La nuit était déjà bien avancé quand je suis arrivé dans le seul hôtel de la ville, heureusement que j'ai pensé à appeler plus tôt pour vérifier si je pouvais arriver à n'importe quelle heure.

Je me suis couché rapidement pour essayer de trouver le sommeil, je compte commencer mes recherches de bonne heure. Plus tôt je la retrouverai, plus tôt je rentrerai. Je me sens déjà assez coupable de ne pas avoir pu être là cette nuit pour Myles ,c'est la première fois depuis qu'il est rentré à la maison.

Alors que je venais enfin de me relâcher et je m'endormir, quelque chose me tira de mon sommeil avec un sacrée violence.

A cette heure tardive je trouve bien étrange d'attraper encore quelques émotions à part la réceptionniste qui reste là toute la nuit, c'est pourquoi je m'étais relâché. Si ces émotions que je ressens sont réelles, elles me semblent bien familières.

- Je crois que je deviens fou, comment je pourrais ressentir quoi que ce soit d'elle, je sais même pas où elle est. Soupirai-je en m'extirpant des couvertures. Un peu d'eau sur le visage me remettra les idées en place. Faut que j'arrête de penser à elle, je commence à halluciner.

Pourtant maintenant que je suis bien réveillé j'ai la sensation que c'est bien réel. Un sentiment étrange et lointain mais que je reconnais sans aucun doute. De la douleur, de la peur, de la tristesse, tout ça mélangé me revient en plein fouet ce qui me fait enrager. et taper du point contre la porte menant à la salle de bain.

- Je vais te retrouver Mia, ne t'inquiète pas, grognai-je en essayant de me canaliser pour pouvoir réfléchir à quoi faire. Si ce que j'ai capté est vraiment réel alors j'avais raison depuis le début et elle n'est pas heureuse ici.

Après m'être rapidement habillé, je me suis rendu compte que je ne ressentais plus ce que j'avais déduis être les émotions de Mia.

- J'ai peut-être perdu les pédales, ou alors elle s'est juste endormie ou éloignée. En tout cas moi, j'attends pas, je dois la trouver. Soupirai-je en vérifiant que j'avais mon portable sur moi. En cas de besoin.

Résigné, j'ai laissé de côté ma fatigue et suis sorti de la chambre puis de l'hôtel sous le regard éberlué de la receptionniste. Tout ce qui compte pour le moment c'est de la retrouver, j'ai le sentiment que je n'arriverai pas à dormir dans le cas contraire mais je me suis assuré de me faire une barrière avant de mettre le nez dehors.

En sortant du bâtiment, je me suis demandé par où je devrais commencer mes recherches mais en pleine nuit, à part les ruelles, je ne vois pas quoi faire d'autre. Avec le genre de personnage que semble être cet Yvan, peut-être que j'aurai des informations.

Un rire me sort de mes pensées, je l'ai reconnu tout de suite. L'avantage d'une petite ville, il est facile de trouver les merdes quand on les cherche. Par contre je dois me montrer prudent, je ne sais pas sur quoi je vais tomber.

Je me suis adossé à un mur en cherchant la provenance de ce rire et je l'ai rapidement trouvé. Ce type, n'est qu'à quelques mètres de moi, mais pas l'ombre d'une Mia. Je vais donc devoir être patient, tôt où tard il m'amènera à elle et là, il va payer pour ce qu'il a fait.

Le silence autour pourra m'être bien utile pour essayer d'entendre ce qui se dit.

- Tu as fait quoi de ta copine? On l'a pas vu depuis un moment.

- A la maison. Vous devriez venir à l'occasion.

- Elle sort pas?

- Non.

- Si ça c'est pas bizarre, marmonai-je sans parvenir à entendre la suite à cause d'une voiture qui passe derrière moi. Bon reste calme Elias, pas le moment de perdre ton calme.

- Bon bah d'ailleurs j'y vais, on vous attend alors, on s'amusera bien.

Je suis resté caché derrière le mur en attendant qu'il s'éloigne, il rentre, parfait, je n'ai qu'à le suivre en restant assez loin pour ne pas me faire remarquer. Si cette ordure garde Mia enfermée, je n'imagine même pas ce qu'il a pu ou pourrait lui faire.

J'hésite un instant mais le fais quand même, brièvement, je sonde ses émotions et ce que je percois me fait froid dans le dos. Il est tellement content de lui. Il se croit invincible. Mais il ne sait pas ce que je lui réserve s'il a osé lui faire endurer une nouvelle fois tout ça.

Une fois qu'il est assez loin devant je me met en marche en gardant mes distances et toujours en rasant les murs. Pour pouvoir me cacher en cas de besoin. Rapidement on a quitté le béton pour arriver dans l'herbe, avec quelques maisons semées à droite à gauche. Ou chacun a sa tranquilité.

Alors qu'il entre enfin dans une maison, je m'arrête et m'éloigne de la lumière que projette le lampadaire. Je ne veux pas qu'il me surprenne tant que je ne sais pas où se trouve Mia et dans quelles conditions. Et pour ça il faut que je suive ses mouvements en espérant qu'il aille jusqu'à elle maintenant et pas demain, je serais gelé d'ici là.

Je me décide à m'approcher de la maison en courant légèrement pour aller me plaquer contre un mur. Le rez-de-chaussée et illuminé et je ne tarde pas à le retrouver près de ce que je devine être la cuisine. C'est très peu meublé, le strict minimum, et l'absence de rideau me facilite beaucoup les choses puisque je vois parfaitement au travers.

Pendant qu'il s'affaire à la cuisine je vais à la recherche des émotions de Mia, et j'arrive à les percevoir mais elle dort visiblement. Elle est donc ici, mais je ne sais toujours pas dans quelles conditions, je ne peux donc pas encore agir.

Finalement il se décide à emprunter les escaliers au fond de la pièce. C'est le moment que j'entre. Dans la maison je pourrais me faire une meilleure idée de ce qui s'y passe. Je suis préparé à devoir me battre et avec la colère que j'accumule je prédis un grand moment.

En ouvrant la porte, je souris en me disant qu'il n'est vraiment pas méfiant. Et je décide de la laisser ouverte pour qu'il n'entende pas le cliquetis de fermeture. J'espère juste qu'il ne redescendra pas avant que j'en ai fini avec ce que j'ai à faire.

Je me dirige directement vers les escaliers en regardant autour de moi. C'est totalement désert mais j'entends bien une porte s'ouvrir à l'étage. Puis se refermer. J'en profite pour monter quatre à quatre les marches pour arriver sur un palier qui dessert deux portes.

- Allez réveille-toi. Si tu crois que je vais te laisser dormir maintenant que je suis rentré. Entendis-je derrière l'une d'elle. Oh tu sais quoi j'ai entendu quelque chose d'intéressant à propos de ce mec avec qui tu étais.

- Qu'est-ce que tu as entendu?

- Mia, grognai-je en serrant les poings.

- Il paraît qu'il s'occupe d'un gosse, c'est mon vieux pote qui m'a raconté ça, à mon avis il t'a complètement oublié, il m'a dit qu'il l'a vu aller chez un médecin pour môme.

- Tu...Tu le fais surveiller?

- Evidemment. Tu crois quoi que je le laisserai venir m'emmerder? Ah j'y pense tu as sans doute soif, je reviens.  En entendant ces mots je me colle contre le mur en attendant qu'il ouvre la porte, prêt à lui sauter dessus avec la rage qui m'anime, j'en ai assez entendu.

- Détâche moi Yvan ! Entendis-je supplier à peine la porte ouverte.

- Rêve pas, la dernière fois tu as essayer de te carapater, je suis pas fou.

- Yvan pitié ça fait mal.

- Elle t'a dit de la détacher ! Crachai-je en lui balancant mon poing dans la figure.

- Qu'est-ce que ... Vascille-t-il.

- Tu devrais être plus prudent , on entre ici comme dans un moulin. Dis-je en continuant d'asséner de violents coups sans lui laisser le temps de répliquer.