- C'est ça, et laisser Doreen dans l'angoisse. Et puis comme je te l'ai dit au téléphone, mon don m'a été plus qu'utile je l'ai maitrisé en moins de deux.

- Mouai mais sois prudent bon sang, ça t'épuise ce truc.

- T'inquiète, je gère.

- Par contre, repris-je, je vais vous laisser tous les trois, je pense que Mia va vous parler. Enfin à Doreen mais tu dois rester là, vu comme ta petite amie est émotive.

- Ah? D'accord. Qu'est-ce que tu vas faire toi?

- Descendre, je vous attends au salon.

- Entendu.

- Où tu vas? Me demande rapidement Doreen alors que je rejoins la porte.

- Je descends, à moins que tu veuilles que je reste Mia?

- Non, t'as pas besoin d'entendre ça une nouvelle fois. Ca ira.

- En cas de besoin je serais donc au salon.

En sortant de ma chambre j'ai entendu Myles pleurer, je suis donc allé le récupérer. Surtout qu'il n'y a que nous, mes parents et Seth sont sûrement déjà parti pour aller chez mon oncle Shawn.

- N'hurle pas comme ça, j'arrive. Dis-je en l'attrapant, je réalise que la porte de ma chambre était fermée et quand c'est le cas je ne l'entends pas pleurer, je dois penser à prendre le babyphone maintenant que je vais avoir besoin de plus d'intimité dû au retour de Mia.

Le temps de le nourir et ils n'étaient pas encore descendus, je l'ai donc installé sur son tapis de jeu après qu'il ait bien digéré. Mia a raison, c'est bizarre à mon âge d'avoir déjà ces habitudes. Mais la vie est faite d'imprévus, c'est comme ça.

- Désolé on a été long, lance Mia alors qu'ils arrivent enfin, mais je leur ait tout expliqué.

- Et je comprends pas mal de choses maintenant, soupire Doreen.

- Tu t'es pas trop ennuyé? Change de sujet Willy.

- J'ai eu de quoi m'occuper, c'était l'heure du biberon.

- Merci de nous avoir laissé discuter j'ai bien pu leur dire les raisons de mon silence et tout ça, je me sens soulagée maintenant, sourit Mia en venant près de moi.

- J'avais bien compris que tu préfèrerais que je ne sois pas là quand tu m'as expliqué ce matin.

- Tu connais déjà l'histoire, et te faire revivre ça, c'était vraiment inutile.

Je me contente de lui sourire alors que Willy attire notre attention par un raclement de gorge.

- Qu'est-ce qu'il y a?

- On voulait vous dire qu'on a reparlé du mariage.

- Ah?? M'intéressai-je, vous avez fixé une date?

- En fait on va attendre une année supplémentaire, annonce Willy.

- Ah pourquoi? Réagi sans attendre Mia.

- C'est moi, je veux qu'on soit bien installé avant, et puis de longues fiançailles c'est bien aussi, sourit Doreen.

- Donc ce ne serait pas l'été prochain comme prévu, mais l'été suivant.

- D'accord, et bien vous avez dû bien y réfléchir je suppose, dis-je en fixant mon meilleur ami.

- On veut un beau mariage donc le choix a été vite fait.

- C'est parfait alors bon vous voulez faire quelque chose?

- Un billard, propose aussitôt Mia.

- Ok, je vais chercher son transat pour le mettre dedans et c'est parti.

Après cette journée, je suis bien épuisé quand je rejoins enfin ma chambre où Mia est déjà. J'ai dû mettre Myles au lit après son dernier biberon. Et il faut dire que je recule un peu ce moment car je ne sais pas trop quoi faire là, on en a pas parlé. Ayant oublié le babyphone dans la chambre de mes parents et ceux-ci étant endormis, je décide de laisser ouvert au moins pour cette nuit de toute façon je ne dormirai sûrement que d'un oeil.

- Tu dors?

- Non non, je réfléchis.

- Désolé j'ai pas encore remonté toutes tes affaires mais j'ai pas eu trop le temps avec tout ça.

- Ne t'inquiète pas, ça va très bien comme ça.

- Tu vois qu'ils ont bien réagi quand tu leur a dit, dis-je en allant vers le canapé, n'osant pas aller près d'elle sur le lit.

- Oui, tu avais raison, j'aurai dû en parler à Doreen, je me sens un peu apaisée depuis que c'est fait.

- Tant mieux alors.

-  Qu'est-ce que tu fais là-bas?

- Je pensais dormir sur le canapé, pour ce soir.

- Pourquoi? Il n'en a jamais été question.

- Et bien j'ai pensé que tu préfèrerai après tout ça.

- Tu te trompes, je veux que tu sois près de moi, viens.

- T'es sûre? Je peux très bien dormir ici.

- Si tu ne viens pas, c'est moi qui vient.

- D'accord, j'arrive.

- Elias, est-ce que tu penses que je vais te rejeter maintenant?

- Et bien... Ce que tu as vaicu n'a sans doute pas été agréable, donc je me suis dit que tu voudrais être un peu tranquille.

- Ne m'en demande pas plus ce soir mais tu peux dormir près de moi. Je sais que tu peux le faire sans arrière pensée.

- D'accord, c'est comme tu veux. Sache que le canapé me dérage pas, au cas où.

- Toujours ausssi prévenant. Mais j'ai vraiment besoin de savoir que tu es là.

- Alors je suis là, ne t'inquiète pas.

- Est-ce que je te dégoute? déglutit-elle.

- N'importe quoi. Pourquoi tu parles comme ça?

- Et bien, tu sais, avec Yvan, pendant que j'étais là-bas...

- Je sais, mais ce n'est pas toi qui me dégoute c'est lui. Et je comprends que tu aies besoin de temps après tout ça.

- Merci d'être toujours aussi gentil. Tu veux bien passer tes bras autour de moi?

- Biensûr, dis-je en m'exécutant, j'osais pas.

- Dis, tu crois qu'on saura où nous dans un an et demi?

- Peut-être dans notre propre maison ou pas encore. Mais toujours ensemble, veillant sur un petit bout. D'ailleurs si mes souvenirs sont bons d'après ce que j'ai vu grâce à Darwin, c'est cet été là qu'Olivier renoncera pour de bon à Myles.

- C'est triste, pauvre petit.

- Je sais, mais on sera là pour combler ce manque, n'est-ce pas?

- Oui, je t'aiderai pour ça, dit-elle en reserrant sa main autour de la mienne.

- Et toi, tu nous vois où ?

- Comme toi, et si on a notre propre toit, j'espère aussi que tes parents et Seth vivront mieux sans Macy.

- J'aspire à ça également... Le retour au calme dans les mois à venir.

Ces dix-huits mois sont passés à une vitesse folle, jonglant entre mes cours, mon job avec mon père, Myles et Mia, mon temps a souvent été très pris. Heureusement nous sommes en été , Willy et Doreen se sont mariés la veille avec un mariage comme ils en révaient. Comme je l'avais supposé à l'époque, c'était il y a une semaine qu'Olivier est venu pour cette histoire et demain je vais voir mon avocat pour devenir aux yeux de la loi le père de Myles. Et même si je suis fatigué après m'être amusé au mariage de mon meilleur ami jusqu'à tard dans la nuit j'ai eu besoin de faire le point sur tout ça, j'ai donc emmené Myles et nous nous sommes dirigés vers la plage.

Cette année, beaucoup de choses se sont passés, Dylan et Stan sont partis étudier respectivement la cuisine et le vin en France et n'ont décidé de revenir qu'une fois cela terminé. J'ai trouvé dommage qu'ils ne soient pas là hier mais étant en pleine formation dans un restaurant ils n'ont pas pu se libérer, dommage.

- Dis-moi Myles, est-ce que j'ai raison de faire ça? Soupirai-je. Mes parents n'y ont rien trouvé à redire quand j'ai parler de mon projet d'adopter Myles, mais moi je sais qu'il demandera encore après Olivier même dans quelques années. Mia m'a soutenu dans ce projet tout comme Seth qui considère que j'ai toujours été le seul père que ce petit ait connu.

- Il va falloir que je t'explique tout ça quand tu seras à l'âge de comprendre, dis-je en hissant Myles sur mes épaules. Je sais qu'à ce jour il est heureux et ne se pose pas beaucoup de questions mais un jour viendra ou il voudra comprendre toute cette histoire, pourquoi sa mère est morte en lui donnant la vie et pourquoi son père n'a pas voulu de lui et ce jour-la je devrais trouver les mots pour lui expliquer. J'espère juste qu'il acceptera bien tout ça. Que j'ai vraiment pris la bonne décision.

- C'est donc ici que vous êtes tous les deux. Tu m'avais pourtant dis que tu te reposerais cet après-midi.

- Miaaa, rit Myles.

- J'avais besoin de prendre l'air, avouai-je.

- Tu angoisses pour demain? Ca se passera bien tu sais. C'est juste pour confirmer.

- Je sais, mais quand même. C'est pas rien.

- Tu y as réfléchi toute la semaine, j'ai même eu peur que tu ne t'amuses pas hier, mais tu t'es lâché j'ai cru que c'était fini l'angoisse.

- Je suis terrifié à l'idée de devenir son tuteur légal, comment tu veux que ça passe?

- Je sais bien mais tu dois aussi te reposer, j'ai pas envie de devoir appeler ton père une nouvelle fois parce que tu tombes dans les pommes.

- Je sais que tu as raison, grimacai-je.