- C'est drôlement silencieux, remarquai-je en entrant dans la maison.

- Peut-être qu'ils sont dehors. Il m'a semblé entendre des voix.

- Tu as sûrement raison.

- Vas-y, je t'attends ici.

- Non non, moi j'y vais mais toi tu peux monter, je vais arriver.

- T'es sûr? Je veux pas abuser.

- Vas-y je te dis, je te rejoindrais par dehors si tu pouvais juste vérifier que ma porte est dévérouillée.

- Entendu.

Il vaut mieux que je vois comment est l'ambiance avant de la mêler à ça. Je suis plutôt rassuré dans son cas, il me semble qu'elle va mieux. Peut-être que son boulot l'a aidé à se changer les idées.

- Pas possible, écarquillai-je les yeux en voyant le reste de ma famille. Ils sont tranquillement dehors, comme si de rien était, un peu trop bizarre, elle m'a pourtant dit qu'elle leur avait annoncé, va falloir qu'on m'explique.

- Euh...tout va bien? Demandai-je en m'approchant.

- Pourquoi ça n'irai pas? Me demande mon père alors que je cherche le regard de ma soeur pour comprendre.

- Ils ne veulent rien entendre, soupire-t-elle.

- La question est réglée, intervient ma mère.

- Réglée?

- Ta soeur ne le gardera pas, point final y a pas à débattre, ajoute mon père.

- J'arrive pas à les faire décoller de ça, je peux rien faire, aide-moi.

- Nan mais vous êtes sérieux?! M'emportai-je. Alors d'après vous, elle n'a rien à dire c'est ça?

- Elias, ne te mêle pas de ça, ça ne te regarde pas, gronde mon père.

- Evidemment que ça me regarde, je fais partie de cette famille je vous signale. On sait tous ce qui en est mais avant ça vous croyez pas que la première chose à faire c'est de consulter l'autre blaireau qui vous dise ce que ça peut avoir comme conséquence?

- Elias...hésite à présent ma mère.

- Maman, regarde Macy, dis-lui en la regardant dans les yeux que vous allez la traiter comme si elle n'était qu'une enfant qui n'est pas capable de prendre ses décisions parce qu'elle n'a pas encore dix-huit ans. Allez dis-lui.

- Elias, laisse-tomber, j'essaie depuis tout à l'heure, hausse les épaule Macy.

- Ton frère a raison, on devrait t'écouter, cède le premier mon père en manquant de se prendre le ballon envoyé par Seth dans les tête.

J'en reviens pas, que j'agisse comme ça, mais c'est ce qui me semblait juste. Faudra juste que j'appelle Darwin parce que je comprends plus rien. Là.

- Puisque j'ai relancé la discussion, je m'éclipse, dis-je en me dirigeant vers l'échelle.

- Tu vas où? Demande Seth. Je croyais que tu faisais parti de la famille.

- Tout le monde connait mon avis. Je pense que c'est à elle de prendre la décision, pas à nous. Maintenant j'ai d'autres chats à fouetter alors si vous voulez bien m'excuser.

- Déjà? S'exclame Mia quand j'entre dans ma chambre.

- Oui, la discussion était bloquée, je n'ai fait que la relancer.

- Comment ça se passe?

- Comme je le supposais , ils avaient décidé sans écouter Macy. Maintenant au moins ils vont l'écouter.

- Super Elias a encore frappé si j'ai bien compris.

- C'est ça, moque-toi, je te dirais rien.

- Je me moque pas, mais Willy dit toujours que tu veilles sur les autres comme si c'était ton devoir.

- C'est pas un crime, si?

- Non, je me demandais juste si quelqu'un avait déjà fait quelque chose pour toi.

- J'ai besoin de personne.

- C'est toujours ce qu'on dit, sourit-elle doucement.

- Bref, et si tu regardais ces mails?

- D'accord.

- Attends faut que je le dévérouille.

- Tu mets un mot de passe?

- Obligé avec les p'tits fouineurs.

- Bon voilà, est-ce que tu as tout ce qu'il te faut?

- Oui oui, ça t'ennuie si je fais quelques recherches aussi?

- Pas du tout, fais ce que tu veux, je vais te laisser le temps que tu as besoin.

- Tu me déranges pas.

- Je vais pas jouer l'incruste cette fois, souriai-je avant de tourner les talons.

- Ah et si tu as besoin de noter ou je sais pas quoi t'as de quoi écrire sur le bureau aussi.

- Merci.

- Y a pas de quoi t'aura qu'à me rejoindre quand tu auras fini.

- D'accord.

Je suis sorti et j'écoute vaguement la discussion agitée, en bas. Cette fois ils négocient sec, même Seth semble donner son avis, lui qui en général se tient à l'écart, ne serait-il pas si indéifférent que ça au sort de notre soeur?

Je pourrais descendre et me jeter dans l'arène mais j'ai assez donné je ne comprends d'ailleurs pas ce qui s'est passé. Si je n'étais pas intervenu, Macy aurait avorté à cause d'eux alors pourquoi Darwin m'a dit qu'elle l'avait gardé quand même. Il faudra que je le joigne rapidement, par téléphone ou mail mais j'aimerais qu'il m'explique.

Mia m'intriguait aussi et même si je m'étais promis de pas le faire, je vais sondé les émotions maintenant que je maîtrise à peu près je peux facilement isoler. Je suis d'abord assaili par la terreur de ma mère, la colère de mon père, l'angoisse de Macy, la peur de Seth un peu moins forte que les autres mais elle est là. Et ensuite j'arrive à trouver les émotions de Mia, la tristesse mélée à de la peur. Je suppose très vite qu'elle a eu de nouveau un mail de ce malade.

- Voilà, j'ai fini, arrive quelques instants plus tard Mia. Après que j'ai entendu le bruit du store, elle est passée en dessous avant de les laisser retomber lourdement.

- Déjà?

- Oui ça semble calmé en bas.

- Te fie pas aux apparences, ils sont en pleine négociations.

- Tu n'y es pas allé toi?

- Non, ils connaisent mon avis sur la question.

- D'accord. Tu penses que je peux aller les saluer avant de partir?

- T'es pas obligée de te sauver, à moins que tu sois occupée.

- Pas vraiment non en fait mais bon je crois que c'est pas le jour pour rendre visite.

- N'importe quoi, tu voulais les saluer attends que ça se calme et vas-y.

- Tu crois?

- Mais oui alors arrête de te prendre la tête, et attends qu'ils cessent le feu.

- D'accord.

- Alors t'as eu des nouvelles?

- J'ai eu un mail, mais pas de lui, c'est autre chose, hausse-t-elle les épaules, son regarde s'assombrissant aussitôt.

- Qui ça?

- Mia !! Nous interrompt ma mère. Tu tombes bien tu peux venir?

- Excuse-moi. Je vais voir ta mère je reviens.

- Vas-y mais pas de boulette dis pas que tu sais pour Macy.

- Ne t'inquiète pas.

Elle est descendue par l'échelle et est aléle les rejoindre pendant que moi je me lève pour rentrer dans ma chambre. J'aimerai réussir à joindre Darwin et je vais tenter mon premier essai tout de suite.

- A cette heure-ci je peux tenter de l'appeler, s'il répond pas c'est qu'il a fait la fête toute la nuit et qu'il dort encore.

Aussitôt je sors mon portable et compose le numéro de Darwin, il sonne plusieurs fois avant de basculer sur son répondeur, je lui laisse alors un message court mais qui le fera réagir, en tout cas j'espère.

- "Ayé la grossesse est découverte mais j'ai besoin que tu m'explique un truc, rappelle-moi."

Je me suis laissé tomber dans mon canapé et m'y suis allongé, j'y serais bien installé en attendant le retour de Mia que je compte cuisiner un peu plus, quelque chose la perturbait tout à l'heure et je veux savoir quoi.

- Me revoilà.

- Tiens tu passes là.

- Oui, on est tous revenus dans la maison, excuse-moi d'être entrée sans frapper.

- Peu importe je t'attendais de toute façon. Que voulait ma mère?

- Me parler d'un travail qui pourrait m'intéresser.

- Ah? Je croyais que tu en avais un.

- Exact, dans un boutique. J'ai croisé ta mère il y a quelques temps déjà et lui ai expliqué que mon contrat se finissait à la fin mai.

- Elle a cherché pour toi?

- Pas vraiment, en fait dans la crèche qu'elle gère, un boulot vient de se libérer, elle a pensé à moi.

- Attends, tu bosserais pour ma mère? Mais ça te convient de moucher le nez des mioches?

- En fait c'est la formation que j'ai, j'ai déjà travaillé quelques fois dans des maternelles.

- La crèche c'est un peu différent tu sais? Ils sont plus petits.

- Je sais, je dois voir avec ta mère dans la semaine. Elle dit qu'elle me formera et m'aidera à avoir un diplome qui me manque.

- Sympa.

- Oui, je ne sais plus comment la remercier.

- T'en fais pas, elle a le coeur sur la main, je suis même pas étonné, en plus elle t'a à la bonne.

- Arrête, tu me gênes.

- D'accord j'arrête, je vais te demander quelque chose d'autre.

- Dis-moi.

- Tout à l'heure, quand tu parlais du mail que tu as reçu je t'ai senti touché, c'est grave?

- Viens, je vais te le montrer.