- Je ne voulais pas que tu me montre tu sais...

- T'inquiète pas, ce ne sont que des photos de moi plus jeune.

- Alors là, je veux voir.

- Et bien voilà, dit-elle en ouvrant un mail dont le sujet fut si court qu'il était facile à retenir, "n'oublie pas".

" Bonjour Mia, ça fait un bail dis-moi. J'ai voulu te rendre visite et devine ce que j'ai appris, tu as déménagé. J'ignore où mais un jour on se recroisera, ne t'inquiète pas.

Je me souviens comme tu aimais les photos alors je me suis dit que j'allais t'en envoyer quelques unes que j'ai retrouvé.

Regarde, celle-ci c'était quand tu as eu sept ans. Ca faisait déjà deux ans que tu étais avec nous."

- Deux ans? Remarquai-je. Ca veut dire quoi c'est qui lui?

- J'ai attéri dans cet orphelinat quand j'avais cinq ans. Mes parents sont morts dans un accident de voiture. Et lui c'est un de ceux qui travaillait là-bas.

" Là tu avais quatorze ans si je me souviens bien."

- Mais tu as grandi là-bas? M'étonnai-je. Tu n'as jamais été adoptée?

- Non, j'étais trop renfermée, c'était ce que j'entendais tout le temps.

" Ca, c'est la dernière photo qu'on ai prise ensemble à l'orphelinat, c'était tes dix-sept ans. Il y en a eu d'autres qu'on a faite après, je te les enverrais aussi. Toi qui aime les photos ça doit te faire plaisir. Sur ce, je te laisse. Je te recontacte bientôt. Larry"

- Ce Larry, sur les différentes photos il a la même tête, c'est dingue.

- Il a toujours fait attention à son apparence, je te parie qu'aujourd'hui il a la même coupe de cheveux.

- Je vois le genre, en tout cas il a l'air gentil.

- Il l'est, tout le monde l'aimait là-bas, et tu vois il prenait le temps de poser avec chacun d'entre nous au moment de nos anniversaires aucun des autres ne le faisait.

- Alors pourquoi t'as l'air si triste en regardant ces photos?

- Pour rien, soupire-t-elle.

Je décidais de sonder ses émotions et je n'étais pas surpris en découvrant sa tristesse après tout grandir dans un orphelinat ce n'est pas très joyeux, non ce qui m'intrigue c'est cette peur qui ne descend pas.

Je pose ma main sur son épaule et elle a aussitôt un sursaut.

- Désolé je voulais pas te faire peur.

- J'étais perdue dans mes pensées. Excuse-moi mais je vais rentrer maintenant.

- Qu'est-ce que tu ne me dis pas?

- Rien, je suis contente d'être sortie de cet endroit, ça me fait bizarre de voir ça, c'est tout.

- J'imagine que c'est pas super de grandir là-bas. Sur les photos tu as l'air complètement éteinte.

- Eteinte... C'est exactement le mot. J'aurai tout donné pour avoir une vieille tante, un grand-père, un cousin, même une amie de la famille, n'importe quoi, mais mes parents n'avaient plus de famille, et leurs amis ne se sont jamais manifestés et donc j'étais seule au monde et ce n'est pas l'idéal un orphelinat pour grandir dans la joie.

- Je comprends , ça ne devait pas être évident.

- Comment veux-tu comprendre tu as une famille soudée, toi.

- C'est certain que je ne peux pas comprendre ce que tu ressens, je suis désolé. Mais je me doute bien que ça ne devait pas être évident.

- Tu ne sais même pas à quel point, se lève-t-elle brusquement, cet endroit c'est l'enfer. Dès que j'ai pu, j'en suis parti alors tu vois ces photos, c'est pas vraiment un bon souvenir.

- C'était si affreux que ça?

- Non biensûr quand j'allais à l'école j'ai rencontré Doreen j'aimais l'école.

- Dans l'orphelinat, je veux dire, tu as l'air d'avoir gardé que des mauvais souvenirs.

- J'ai eu quelques bons souvenirs, je dois l'admettre, mais...elle commencait à se tordre le poignet...mais à côté de ce que j'ai comme souvenir global ce n'est rien, rien du tout.

- Pourquoi j'ai l'impression qu'il t'est arrivé quelque chose d'horrible dans cet endroit?

- Parce que c'est le cas, j'ai grandi sans parents, avec des éducateurs et des enfants qui ne restaient pas, eux, alors oui c'était horrible.

- Excuse-moi, je veux pas que tu te souviennes de tout ça. Elle me tournait le dos mais j'avais la sensation au son de sa voix qu'elle retenait des larmes.

- Je vais rentrer, s'il-te-plaît la prochaine fois qu'on se voit, ne m'en reparle pas.

- Promis, mais t'es pas obligée de partir.

- Je préfère. On se voit plus tard.

- Qu'est-ce qui t'as rendu si triste, soupirai-je en me prenant sa tristesse contre mon gré, c'est si fort que ma barrière n'a pas suffit.

- Arrête d'être si curieux Elias, c'est pas bon pour moi, et pour toi non plus. Conclut-elle en sortant par la porte qu'elle referme doucement.

Quoi qu'elle ait vécu sa tristesse est si profonde que je n'arrive pas à la bloquer, et évidemment maintenant je veux savoir pourquoi. Qu'est-ce qui peut briser quelqu'un de la sorte.

- Longue journée hein? Soupirai-je en m'allongeant sur mon lit près de ma soeur. Je suis fatigué.

- A qui le dis-tu.

- En tout cas tu vois, les parents attendent demain pour se prononcer.

- Oui. T'avais l'air ailleurs pendant le dîner, ça va?

- J'aurai pas dû dîner avec vous, il m'a fallu beaucoup de self-controle, t'imagine même pas toutes les émotions qu'il y avait.

- Désolée, c'est de ma faure hein.

- Mais non arrête.

- Si c'est à cause de ça, t'as voulu tempéré résultat tu t'es tout pris.

- Une bonne longue nuit de sommeil on en parlera plus alors t'inquiète.

- J'ai pas besoin que tu m'apaise ce soir, ça t'épuise et tu es déja trop fatigué.

- J'en suis pas à ce point-la, et puis si tu es là c'est que tu te sentais pas d'être toute seule non?

- Humpf, je me sens mal que tu fasses ça pour moi chaque fois.

- Si ça te fait bien dormir moi ça me va.

- Pour changer de sujet, elle voulait quoi Mia à débarquer chez nous comme ça?

- Arrête un peu, c'est une amie je l'ai pas vu depuis longtemps alors elle est venue et je te rappelle que je sors quasi plus.

- C'est pas moi qui te force à rester avec moi.

- J'ai rien dit, je dis juste qu'elle est venue saluer la famille et tout ça, rien de plus.

- Bah elle avait l'air bizarre quand elle est repartie, si tu veux mon avis.

- Pourquoi tu dis ça?

- Elle rasait limite les murs, je l'ai vu parce que je sortais de la salle de bain. Elle est sortie sans rien dire.

- M'étonne pas elle avait l'air pressé.

- Qu'est-ce qui t'intéresse autant chez cette fille? Si elle te plaît, tu te la fais on en parle plus.

- Arrête de parler comme ça, t'es vulgaire.

- Je m'en fiche pas mal moi d'être vulgaire, je dis que la vérité.

- T'occupe pas de ça tu veux, y a quelque chose chez elle qui m'intrigue je veux juste savoir ce que c'est.

- Tsss mon pauvre frangin t'as le don d'attirer les cas.

- Toi t'es mon cas principale alors chut.

- N'empêche que je te dis de laisser tomber.

- Tais-toi et dors saleté.

- Moi aussi je t'adore, grimace-t-elle.

- Tu sais je crois que je le veux ce bébé.

- Sh..endors-toi, il est trop tôt pour prendre une décision.

- C'est ma seule chance de laisser quelque chose derrière moi quand cette saloperie me tuera.

- Tais-toi, parle pas comme ça et dors on en reparlera après ton rendez-vous.

- D'accord, soupire-t-elle en se tournant me faire face au mur.

J'essaie de l'apaiser un maximum pour qu'elle s'endorme enfin et ensuite je pense à ce qu'elle vient de dire. Je crois qu'elle le sait déjà, qu'elle le gardera, quoi qu'il se dise demain elle ne changera pas d'avis, je le sais parce que je l'ai vu mais à son attitude il est difficile d'avoir des doutes.

Décidé à m'endormir moi aussi je m'installe en soupirant, je sais que je suis fatigué mais trop de choses me tournent dans la tpete et hj'ai bien du mal à trouver le sommeil.

Puis j'ai entendu un bruit que j'ai très vite identifié être des vibrations provenant du bureau et donc émises par mon portable. J'hésite avant d'aller répondre mais Darwin m'ayant toujours pas rappeler c'est peut-être lui donc je me m'extirpe en douceur de mon lit pour aller vérfier que c'est lui.

- T'as toujours pas imprégné qu'ici il est pas la même heure que chez toi, soupirai-je en voyant bel et bien Darwin affiché sur mon écran, je décroche avant qu'il n'arrive sur le répondeur.

Je tourne le dos au lit, hésitant à sortir pour ne pas réveiller Macy mais en pyjama ça craint un peu.

- Il fait nuit ici bouffon, soupirai-je en décrochant.

- Merde, j'avais oublié.

- Ca m'étonne pas mais t'aurai pas pu m'appeler plus tôt non?

- J'ai dû faire des papiers, bref qu'est-ce que tu veux que je te dise.

- Mes parents sont contre depuis qu'ils le savent.

- Je sais, je t'ai dit qu'elle l'aurait quoi qu'il se passe.

- Tu veux dire que...

- C'est exactement ce que je dis, mais maintenant tu vas apaiser tout ça, je l'ai vu.

- Certain?

- Mais oui t'inquiète. Par contre fais attention à toi.

- Je vais bien qu'est-ce que tu me fais.

- Tu veux aider ta soeur, c'est bien, mais protège-toi un peu plus, ça va te bouffer.

- Roh arrête, t'exagère, je suis juste un peu fatigué, un bon dodo et voilà.

- Si tu le dis.

- Tiens bah puisque je te tiens, tu n'as rien vu à propos de quelqu'un d'autre par hasard?

- De qui tu parles?

- Mia, tu la connais donc je sais que tu peux savoir.

- Non je n'ai rien vu sur elle, mais je sais que tu devrais pas t'épuiser avec tout ça.

- Qu'est-ce que tu dis pas toi.

- Rien, je dois y aller on m'appelle, mais repose-toi, je te contacte vite.

- T'as plutôt intérêt.

- T'inquiète.