- Ou est-ce que tu m'emmènes et c'est quoi cette façon de réagir?

- C'est pas à moi de te le dire, mais réfléchis, comme si tu n'étais pas malade et en attendant ne dis rien, jusqu'à ce qu'on soit dans la voiture.

- Euh..d'accord, mais je trouve ça un peu bizarre.

- Ah papa, l'interpelai-je juste en sortant de la salle de bain.

- Quoi?

- Je prends la voiture, t'avais rien à faire de toute façon non?

- Vas-y prends là je veux pas que ta soeur marche trop longtemps. Mais qu'est-ce qui se passe au juste?

- Je l'ai dit, je l'emmène chez le médecin.

- Je sais pas si ça me plaît que ce soit toi qui fasse ça, Elias.

- Papa, levai-je les yeux au ciel, je t'assure, je suis le mieux placé, et ne vous inquiétez pas d'accord? On rentre aussitôt pour vous dire ce qui se passe.

- Tu as intêret.

- Faites vite, renchérit ma mère.

- T'en fait pas maman je veille sur Macy.

- Je le sais bien ça mon grand.

- Alors arrête d'avoir peur de ce qui va se passer, dis-je dévoilant ainsi que je sondais ses émotions.

- Comment tu veux que je n'ai pas peur? Le médecin nous annoncera peut-être une terrible nouvelle.

- Maman ! Grondai-je en sentant la main de Macy se serrer dans la mienne. On y va.

Dans la voiture, Macy se torturait mais sans trouver, c'est lorsque j'ai demandé à voir un gynécolgue en arrivant à l'hôpital qu'elle a compris à quoi je faisais allusion. Conduite aussitôt près du médecin, qui par chance n'avait pas de rendez-vous à ce moment-là, je n'ai pas eu l'occasion de lui répondre.

Le médecin m'ayant fait entré un peu plus tard pendant qu'il allait chercher quelques papiers, je me suis assis attendant que ma soeur se rhabille.

- Macy, qu'est-ce qu'il t'a dit?

- Tu le sais pas vrai?

- Dis-le moi.

- Je suis enceinte, tu le sais pas vrai? Annonce-t-elle après s'être fait un passage entre deux paravents.

- Oui je le savais.

- Comment? Et pourquoi tu me l'as pas dit directement?

- Je ne voulais pas intervenir et c'est Darwin qui me l'a annoncé quand il est venu le mois dernier. D'ailleurs il est venu en grande partie pour ça.

- Je vois. Il a dit que ce serait pour janvier. J'en suis à six semaines.

- Janvier, soufflai-je.

- C'est quoi cette tête? Tu sais quelque chose que j'ignore?

- Non, menti-je, j'enregistre l'information.

- Je suis pas stupide Elias, un bébé dans mon état, c'est ridicule.

- Olivier est le père n'est-ce pas? Changeai-je de direction je pouvais pas répondre à ça.

- Evidemment.

- Parce que tu parlais d'un mec aussi à ce moment là si je ne me trompe pas.

- Mais j'ai couché qu'avec Olivier, y a pas de doute possible.

- C'est déjà ça.

- Elias, je sais ce que tu te dis. Dans mon état, un bébé, c'est ridicule, en plus j'arriverais probablement pas à le porter, mon corps sera trop faible ou je ne sais pas trop quoi à peine le médecin était en train de m'examiner que je me posais déjà des questions. Mais je veux pas dire hors de question là tout de suite, j'ai besoin d'en parler à maman et papa, et d'y penser.

- T'inquiète, je me pose pas autant de questions. Dis-je en effaçant une larme qui coulait sur sa joue pour ensuite l'attirer vers moi.

- Pourquoi? Qu'est-ce que tu sais?

- Je ne te dirais rien, ça pourrait changer le futur mais quoi que tu fasses, je suis là.

- Elias, c'est de ma faute, tu sais que c'est de ma faute? J'ai cru que je pouvais me permettre n'importe quoi j'ai pas pensé à ça. Enfin si peut-être au fond, mais je croyais pas que...

- Chut...calme-toi, dis-toi bien que dès que les parents seront au courant ils vont t'emmener voir l'autre la pour savoir les conséquences, tu dois être préparée.

- J'ai peur Elias, fond-elle en larmes en s'agrippant à moi, qu'est-ce qu'ils vont dire?

- T'as peur de la réaction des vieux c'est tout? M'étonnai-je.

- Oui, je veux pas qu'ils me forcent à avorter, c'est pas juste.

- Te forcer à avorter, quand tu parles comme ça on dirait bien que tu as pris ta décision.

- Quoi mais non, je...

- Tu as besoin de temps, vraiment, c'est important comme décision et je te connais, au fond tu sais déjà ce que tu veux faire.

Moi je sais ce qu'elle va faire mais je dois la laisser le réaliser elle-même.

- Si tu me disais, ça m'aiderait.

- Non je ne dirais rien, tu dois trouver la solution toi-même d'accord?

- Tu me promets que tu m'abandonneras pas si jamais je le garde ce bébé? Tu me le promets hein?

- Juré, et si tu avortes, je serais là aussi, tu seras jamais toute seule.

- Merci.

- Allez reprends-toi, le médecin va revenir bientôt.

- Tu as raison, renifle-t-elle, faut pas que je pleure pour ça. Surtout quand j'en parlerais aux parents, sinon ça sera trop difficile.

- Tu voudras que je sois avec toi?

- Non je veux être seule avec eux. Je te préviendrais quand ça sera fait.

- Ok.

J'ai déposé Macy à la maison et après m'être assuré qu'elle voulait être seule pour leur parler, je me suis éclipsé et pour la première fois depuis un moment je suis allé sur la plage.

Vu l'heure je pensais la trouver déserte mais j'ai rapidement remarqué que non et ça tombe bien je voulais avoir de ses nouvelles de vive voix, les textos ne m'ont pas transmis ses émotions.

Mia, je ne l'ai pas vu depuis qu'elle a déménagé de la maison, mais on communique pas textos. Elle semble avoir trouvé un petit boulot mais elle m'a souvent dit qu'elle venait ici. Je constate que c'est vrai, et me promets de ne pas la sonder pendant que je serais avec elle, sauf si je trouve ses réactions bizarres.

- Salut Mia ! Ca fait un bail !

- Salut Elias, sourit-elle, en effet ça fait un moment.

- Pas drôle t'as pas sursauté.

- Je t'ai vu arriver.

- Tout s'explique. Tu vas bien?

- A merveille oui et toi?

- On dira que ça va.

- C'est fou ce que tu as l'air convaincu.

- Boarf moi je vais bien, c'est pas de moi que je m'inquiète.

- Quelque chose est arrivé ?

- On peut dire ça comme ça.

- Je peux t'aider?

- Je veux pas t'ennuyer avec tout ça.

- N'importe quoi. Je me confie à toi, tu peux bien le faire aussi de temps en temps.

- Ce n'est pas si terrible.

- Pourtant parfois on a l'impression que tu portes la tristesse du monde sur tes épaules.

- Tu vois ça toi?

- Je vois ça oui, alors tu vas me dire ce qui te tracasse? Vider ton sac pourrait te faire du bien tu sais.

- Mouai, soupirai-je en m'allongeant.

- En fait, je viens d'apprendre que ma soeur est enceinte, et en ce moment elle l'annonce à nos parents.

- Ah mince, et non-désiré, je suppose.

- Exactement. Et je me demande comment ça se passe là-bas.

- Je connais tes parents, ça ira, j'en suis certaine.

- J'espère que tu as raison.

- Laisse donc faire ta soeur, elle a une forte personnalité, elle va se tirer de là.

- Roh déjà.

- Quoi?

- Mon téléphone vibre,dis-je en me redressant pour me lever ensuite et attraper mon portable et lire le message qui s'y trouve.

" C dit, rentre stp"

- Désolé, je dois rentrer.

- Oh...déjà.

- Ma soeur a besoin de moi.

- Je comprends. Est-ce que ça dérange si je viens aussi? Dit-elle en se levant.

- Venir? A la maison tu veux dire?

- Oui, mais je comprendrais que tu refuses, ça doit être la crise chez toi.

- Non en fait, que tu viennes ça aiderait peut-être à désamorcer, mais pourquoi veux-tu venir?

- J'ai un p'tit service à te demander en fait.

- Dis-moi.

- Voila j'aimerais lire mes mails, chez Doreen, j'ose pas, j'ai peur que... enfin tu comprends?

- T'as peur que l'autre psychopathe ait remis ça et qu'elle tombe dessus tout comme je l'ai fait c'est ça?

- Oui ça résume bien , et comme toi tu en as déjà vu...

- Ca me va, tu pourrais utiliser mon ordi tranquillement dans ma chambre pendant que je parlerai avec mes parents.

- Vraiment?

- Oui, ça fait combien de temps que tu ne les as pas consulté?

- Je suis allée dans un cyber il y a trois semaines.

- Ok, allons-y alors.