A l'instant où j'ai été déposée sur mon lit, je me suis réveillée. J'ai à peine entrouvert un oeil alors qu'il allait se chercher une chaise... En voyant qu'il allait s'asseoir près de mon lit je les ai refermé. Il était revenu vers moi et j'ai senti ses pouces sur mes joues, j'ai pas réagi, faisant semblant de dormir. Il m'a fallut quelques secondes pour comprendre, j'avais dû pleurer dans mon sommeil.

A présent Luke est assis près de mon lit et je n'ose pas lui montrer que je suis réveillée. Sa présence m'intrigue bien trop. Peut-être qu'il se trahira cette fois. Que je comprendrais ce qui se passe dans sa petite tête.

Il soupire à plusieurs reprises, il me semble qu'il hésite à parler.

- Qu'est-ce qui se passe avec toi, lâche-t-il me surprenant, c'est la première fois que je te vois pleurer dans ton sommeil. T'as des ennuis? Et ces mecs qui t'ont ramené, c'est qui encore... Je savais que tu faisais des choses qui me dépassent mais là... Un nouveau soupir mais ce qui m'intrigue à cet instant c'est ce qu'il a voulu dire en disant ça.

-Tu as raison, j'ai pas agi comme d'habitude avec toi dernièrement. Faut dire que je ne sais pas trop quoi penser de tout ça. Je peux pas t'en parler tu te demanderais comment je suis au courant et je me sentirais pas plus à l'aise. Alors je ne sais pas quoi faire. Pourquoi tu m'as mis dans cette situation? Je peux plus te voir comme je l'ai toujours fait, j'y arrive pas. Et si par le pur hasard tu ne dors pas maintenant et que tu entends tout ce que je dis, tu vas me prendre pour un fou. Mais bon si tu viens me demander alors je t'en parlerais, j'ai pas le choix.

Je resistai tant bien que mal à l'envie d'ouvrir les yeux et de lui demander tout de suite de quoi il était en train de parler mais j'ai entendu la porte s'ouvrir ce qui m'en a empêché.

- Tu es toujours là Luke? Résonne la voix d'Alix.

- Oui je voulais voir si elle n'avait pas le sommeil trop agité et toi tu n'es pas allée te coucher?

- Je suis venue pour les mêmes raisons. Mais visiblement ça va non?

- Oui. Je pense que tu peux attendre demain pour savoir pourquoi elle pleurait.

- D'accord, au fait Jackson a dit qu'il voulait te parler tu peux le rejoindre en bas si tu veux, je vais aller prendre un bain.

- J'arrive. Bon dors bien Charlie. Dit-il avant que je n'entende le bruit de la chaise quand il s'est levé puis le bruit de la porte quand , sans doute, ils sont sortis, mais elle n'a pas cliquer indiquant qu'elle était bel et bien fermée. J'ai donc encore attendu quelques instants pour ouvrir les yeux, encore sceptique à cause de ce que je venais d'entendre.

Je me suis redressée, essayant de mettre de l'ordre dans ce que je venais d'entendre.

Tout ça me fait penser qu'il a découvert quelque chose à mon sujet. Et dans un baillement le pire me vint à l'esprit.

- Au fait Luke ! Entendis-je la voix de ma soeur à travers la porte.

- Oui quoi?

- Tu sais s'il se passe quelque chose au lycée ? Peut-être qu'elle s'est disputée avec son petit copain.

- Je sais pas Alix, en ce moment on se parle pas trop.

- Ca c'est un euphémisme, remarquai-je avant de prendre subitement peur. L'idée la plus terrifiante venait de se nicher dans mes pensées, effrayant au possible. Et s'il savait pour les soirées, déglutis-je en me relevant du lit. Avant d'entreprendre quoi que ce soit, j'ai cherché mon portable dans mes poches sans le trouver. Il est fort possible que je l'ai perdu de la même façon que mes chaussures et là c'est un peu plus ennuyeux. J'ai jeté un regard vers la porte restée entrouverte tout en soupirant, il faudrait que j'explique la perte de mon portable à ma soeur et sans doute la disparition des chaussures aussi.

En attendant, il n'y a plus l'air d'avoir âme qui vive sur le palier et il faut que je fasse ce qu'il faut pour comprendre tout ça. Luke est descendu discuter avec son frère, il ne remontera donc pas avant un moment. Je dois en profiter.

Je suis entrée dans sa chambre qui était vide, comme je le pensais. Et je me suis demandé quoi chercher et par ou commencer. Je ne savais pas ce qu'il y avait exactement à trouver mais il y avait quelque chose, obligatoirement.

Ma première idée fut de regarder sous le lit, puis les tiroirs de sa table de nuit. Mais rien de bien intéressant à y trouver.

Ensuite je suis allée chercher dans sa bibliothèque ouvrant et secouant quelques livres, espérant en faire tomber quelque chose mais rien qui puisse répondre à mes questions. J'ai pourtant pris tout mon temps, je savais que j'avais un peu de temps avant qu'il ne revienne dans sa chambre.

Commencant à m'éverner je suis finalement allée à sa commode, là où même quand je dois ranger le linge je ne vais jamais. Le tiroir de ses sous-vêtements. Je me suis soudain dit que s'il devait y avoir un truc que je devais pas voir ce serait là où je ne regarde jamais.

J'ai soulevé une pile de caleçon et aussitôt quelque chose s'en est échappé finissant sa course à mes pieds. J'ai remis les caleçons en place et j'ai regardé de quoi il s'agissait.

J'ai froncé les sourcils et j'ai fini par comprendre qu'il y avait là une photo, et un papier. De ma hauteur j'ai tout de suite pensé qu'il pouvait s'agir de moi, enfin plus précisemment de Carly... En train de boire un verre.

Je me suis acroupie, j'ai ouvert le morceau de papier c'était une petite note à l'attention de Luke. Puis j'ai remarqué sous la commode, une autre photo. Cette fois il n'y avait pas de doute. C'était moi et ce que je fais ne laisse passer aucun doute. Ce que je ne comprends pas c'est comment c'est arrivé là. Le petit mot saura sûrement me répondre, je l'ai donc pris dans mes mains ainsi que les photos que j'ai regardé en soupirant. J'étais démasquée.

Je tremblais tellement qu'il a fallu que je prenne les deux mains pour réussir à déplier et lire cette petite note.

" Hey Luke, c'est bien la fille qui vit chez toi nan? J'ai hésité parce qu'elle semble plus vieille. En tout cas si c'est elle, si tu savais ce que j'ai vu... Enfin si ça t'intéresse, appelle-moi je te dirais ce que je sais. Benjy."

Quelqu'un m'avait dont reconnu et en avait informé Luke.

Je regardais à nouveau les photos. Mes actions n'ont plus aucun secret en voyant ça, c'est évident. Et Luke savait tout ça, il fallait donc que je mette les choses au clair avec lui et très vite. Qu'il le sache c'est une chose mais il ne doit pas en parler. A aucun prix, et je ferais tout ce qu'il faut pour ça.

La porte dans mon dos s'est ouverte, me faisant revenir à la réalité, j'ai froissé ce que j'avais dans la main et j'ai fermé mon poing.

- Charlie? Qu'est-ce que tu fais dans ma chambre? Je pensais que tu dormais.

- Je me suis réveillée, dis-je en me relevant, jetant ce que je tenais sous la commode.

- C'est quoi ça? Me demande-t-il aussitôt.

- Depuis quand tu sais ça, dis-je simplement dans un soupir.

- Que je sais quoi?

- C'était les photos. Celles que visiblement tu as cherché à me cacher.

- Les ... photos? déglutit-il .

- Je savais qu'il y avait quelque chose, j'ai trouvé.

- J'hésitais à t'en parler, c'est un peu gênant.

- Oui. D'accord tu m'as vu dans ces conditions, et alors qu'est-ce que tu veux?

- Moi? Rien pourquoi?

- Tu ne peux plus me regarder comme tu le faisais avant, c'est ce que tu disais non?

- Tu ne dormais pas?

- Non. Et fais pas ta prude Luke. Dis-moi ce que tu penses.

- Est-ce que tu fais vraiment ce que je pense dans ces toilettes?

- C'est exactement ce que j'ai l'air de faire. Alors qu'est-ce que tu veux?

- Rien.

- C'est pour ça que tu me matais en train de dormir et pendant que j'étais avec Viktor?

- Je..Je.. bafouille-t-il, cherchant ses mots.

- Est-ce que je t'intéresse? Tu as des sentiments pour moi? Ou c'est juste ça? Dis-je en otant mon haut.

- Arrête, qu'est-ce que tu fais. Tu es comme ma petite soeur.

- Donc tu n'as pas de sentiments, juste une envie irrestitible de me mater voir plus? Le provoquai-je en laissant tomber ma jupe sur le sol.

- Hey qu'est ce que tu fais ! Lâche-t-il en se retournant. Rhabille-toi tout de suite.

- Fais pas ton coincé. C'est ça que tu voulais non? Et bien regarde. Je suis juste ici.

- Arrête... Tu dis n'importe quoi.

- N'importe quoi? Vraiment? Alors prouve-le. Retourne toi, et dis-moi que ce n'est pas ce que tu voulais. Souriai-je en continuant de me déshabiller, jetant par dessus lui mon soutien-gorge qui s'écrase devant la porte de sa chambre.

- Charlie arrête, à quoi tu joues?

- Quoi? Je te choque?

- Quand j'ai vu ces photos j'ai pensé à un montage.

- Et non, c'est bien moi, avec quelques petits artifices. Désolée de te décevoir. C'est comme ça que je suis. Alors dis-moi, ces photos tu les as maté longtemps? Tu aurais voulu être à sa place?  Ou alors je te choque parce que tu aimes la petite fille sage.

- J'ai rien pensé de tout ça.

- Menteur. Regarde moi.

- Non. Rhabille-toi d'abord.

- Luke, est-ce que tu en pinces pour moi?

- Non pas du tout.

- Oh oh, alors c'est plus simple que ça. T'as juste envie de me sauter.

- Ne parle pas comme ça.

- Mais tu ne nies pas, m'amusai-je en me plaquant contre son dos.

- Ne fais pas ça.

- Et bien quoi? Tu veux me sauter? Et bien vas-y. Mais je te préviens après arrête de me regarder avec tes yeux de cocker et laisse-moi vivre ma vie.

- Je peux pas faire ça.

- Quoi tu as besoin de motivation? Je peux le faire tu sais.

- Mais arrête, crie-t-il brusquement en se retournant avant de baisser le ton, je veux pas te faire ça.

- T'as peur de quoi? On est assez grand pour savoir si on veut coucher ensemble ou pas.

- Tu te rends compte de ce que tu dis?

- Je le sais très bien, et je connais assez vos mentalités de mec pour savoir ce que dis un regard qui se pose sur moi. Alors regarde moi et sois honnête. Qu'est-ce que tu veux? Arrête de mentir, ça sert plus à rien.

- Ok ok, tu as raison, je n'ai qu'une envie là et c'est sûrement pas de discuter. Mais je peux pas, pas comme ça et surtout pas avec toi.

- Quoi? Tu as peur de me choquer? Tu crois que dans ces toilettes il n'y a eu que des mecs que j'aimais ou qui m'aimais? Non je suis pas dans ces niaiseries. Alors je me fiche bien comment tu me vois, je sais ce que ton entrejambe te crie depuis tout à l'heure. Concluai-je en le faisant basculer sur le lit. Et pour ça je peux faire quelque chose.

A peine m'étais-je laissée tombée sur lui qu'il a pris possession de mes lèvres. J'en suis aussitôt amusée parce qu'il ne m'a pas repoussé une seconde, j'avais donc raison. Voilà ce qui lui trottait dans la tête. Il  n'y a rien à faire, un mec reste un mec.