- Bon pour changer de sujet, reprend-il après quelques minutes, si on se décidait?

- Se décider? A propos de quoi?

- Le mariage. Combien de temps vas-tu le faire mariner?

- Tu veux qu'on fixe la date? M'étonnai-je. Déjà?

- Et bien réfléchis-y au moins, et tu me diras ça à mon retour.

- D'accord.

En souriant, il est venu m'embrasser. Le mariage est bien la dernière chose que j'ai en tête en ce moment mais comment je pourrais lui dire ça? Je vais juste y penser comme il me l'a demandé. J'ai une semaine pour mettre ça au clair. Reculer ma décision lui ferait de la peine et j'en ai pleinement conscience.

Son baiser a bientôt voulu dire autre chose, me rapprochant de lui, il l'approndit et laissa sa main se hasarder sous mon haut, ce qui me fit réagir tout de suite. Je la lui ai saisi et avec l'autre je l'ai repoussé un peu. C'est avec un regard intrigué qu'il s'est détaché de moi, mais d'à peine quelques centimètres.

- Qu'est-ce qu'il y a?

- Je sais où tu veux aller là mais je suis vraiment pas d'humeur.

- T'es sérieuse?

- Oui, j'ai pas envie, pas ce soir. Désolée.

- Ok, conclut-il en se relevant pour aussitôt se diriger vers la porte de la chambre.

- Te fâche pas Jackson.

- Je vais prendre une douche bien froide.

- Désolée.

- Je sais.

Il a boudé toute la soirée. C'est la première fois que je le repousse et il se sent frustré ce que je peux comprendre mais mes préoccupations sont autres que celles-ci pour le moment.

* * *

Le lendemain matin après m'être réconciliée avec Jackson et avant de partir pour le boulot, je reste devant le téléphone et j'hésite à le prendre pour composer le numéro. J'ai passé une partie de la nuit à réfléchir à ce que je devais faire, et j'avais pris ma décision. Pourtant au moment de le faire, j'ai encore quelques appréhensions.

Finalement j'attrape le combiné pour y composer le numéro que j'avais mémorisé. Elle ne s'attendrait pas à avoir de mes nouvelles si vite mais c'est mieux pour Charlie de le faire, non? Je serais là si ses découvertes sont si horribles que je le crains. Mais je ne peux pas la laisser me détester à cause de ça.

- Allo? Résonne enfin la voix de Jocelyn.

- Bonjour c'est Alix, je peux vous déranger un instant?

- Oh bonjour, oui biensûr. Que me vaut cet appel matinal?

- Je vous appelle au sujet des photos.

- Oui ?

- Vous pouvez nous les faire parvenir rapidement?

- Vraiment? Mais ta soeur...

- Charlie savait déjà, me contentai-je de l'informer. Elle l'a entendu lors d'une de mes conversations avec mon fiancé. Je l'ai appris que suite à votre appel.

- Est-ce que j'ai provoqué quelque chose?

- Non, elle a juste entendu qu'il existait des photos, elle veut les voir, elle me l'a donc dit à cette occasion. Mais j'ai refusé sur le coup alors elle est partie de la maison pour se réfugier chez son amie mais à bien y réfléchir, même si maman me l'a déconseillé, c'est ce que je dois faire.

- Je vous les envoie dès aujourd'hui vous les recevrez sûrement demain. Mais s'il y a le moindre problème, appelez moi.

- Je n'y manquerai pas.

- Quelqu'un sera là pour vous aidez toutes les deux? Tu as dit avoir un fiancé, il connait toute l'histoire? Sinon je pourrais essayer de me déplacer, je serais très ennuyée si les choses se passent mal entre vous.

- Oui, Jackson, il sait tout ce qui concerne Charlie, ne faites pas le déplacement.

- Tant mieux. Je suppose que ça pourra aider.

- Sans doute oui. Bon je vais vous laisser maintenant, je dois partir travailler. Merci.

- Y a pas de quoi, bon courage et bonne journée.

- A vous aussi.

- Donc tu pars, soupirai-je à Amélia pendant la pause.

- Je suis dégoutée qu'on ait pas réussi à les convaincre.

 - Et moi alors. Mais tu as bien entendu ton père il ne cèdera jamais.

- J'ai pas dit mon dernier mot.

- Qu'est-ce que tu vas faire?

- Lui faire comprendre qu'il peut avoir confiance en moi puisque c'est visiblement le problème. Il finira peut-être pas accepter l'idée du foyer.

- J'espère mais il te reste pas beaucoup de temps.

- Je sais. M'enfin je vais gérer tu vas voir. Et toi alors t'as rappelé ta soeur? Elle doit paniquer à mort.

- Non. Mais je vais rentrer ce soir. Je pense qu'on a besoin d'une bonne discussion, c'est n'importe quoi.

- T'es sûre?

- Oui au besoin je reviendrais chez toi.

- Tu me diras. Je dois aller aux toilettes tu viens?

- Non vas-y je reste ici.

- D'accord, mais arrête de te prendre la tête.

- J'essaie.

- Essaie plus fort. Tu t'es agitée toute la nuit.

- Je sais. J'ai encore rêvé d'eux, murmurai-je à moi-même alors qu'elle sort de la salle.

Rêver d'eux, encore... De ce que je me souviens, j'ai encore rêvé de ce qui semble avoir été un accident de voiture. C'est ce qui revient me hanter le plus souvent.

- Charlie? Me fait sursauter la voix de Viktor. T'étais ici.

- Tu me cherchais?

- Oui. Je pense que tu as oublié un truc chez moi, je l'ai retrouvé sous mon lit.

- Moi? Peut-être,qu'est-ce que c'est? Demandai-je en me retournant vers lui.

- D'abord dis-moi, t'es toujours ok pour m'aider ce week end?

- Mais oui, c'était le deal non? Que je te couvres quand tu vas voir ton mec tant que tu ne tentes plus rien de suspect avec moi.

- Cool, bon alors tiens, dit-il en cherchant quelque chose dans sa poche. Je sais que c'est la tienne, je l'ai reconnu tout de suite.

Mes yeux se fixent aussitôt sur ce qu'il venait de sortir de sa poche. J'étais ébetée.

- C'est ta bague non? Celle que tu portes toujours.

Je cachais ma main ou la mienne était déjà et je me suis emparée de celle-la. Il a raison sur un point, c'est la même. Sauf que ce n'est pas la mienne.

- Tu dis qu'elle était sous ton lit?

- Exact, pourquoi tu fais cette tête?

- Parce que je me demandais où elle était, rétorquai-je alors que les informations commencaient à faire bouillir le sang dans mes veines.

- Maintenant que tu l'as retrouvée, on va boire un café?

- Attends j'ai une affaire à régler, dis-je en refermant mon poing sur cette bague.

- Je t'attends ici?

- Oui oui, je reviens tout de suite juste deux mots à dire à quelqu'un.

- Ok.

Deux, ou plusieurs même... Elle avait pas fait ça... Elle a pas osé...

- T'es là? Demandai-je après être entrée dans les premières toilettes que j'ai croisé.

- Charlie? S'étonne Amélia.

- Oui, j'ai une quesiton à te poser.

- Maintenant?

- Oui alors réponds. Est-ce que tu as déjà ne serait-ce qu'une fois couché avec un mec que je coinvoitais?

- Quoi? Pourquoi tu demandes ça?

- Tu l'as fait, oui ou non?

- Charlie, attends au moins que je sorte. Qu'est-ce qui t'arrive?

- Tu n'as pas nié, déglutis-je doucement. Bien j'attends, soufflai-je en repensant le coeur serré à ce jour-là.

Le jour ou nous avons acheté ces bagues. On voulait quelque chose pour représenter notre amitié. On s'était fait des promesses ce jour-là. Du fond du coeur j'espère qu'elle ne l'a pas fait.

"- On ne laissera plus jamais un garçon nous séparer.

- On ne se mentira jamais.

- On ne piquera jamais le copain de l'autre et on ne s'en approchera même pas.

- On se protègera toujours l'une l'autre.

- Tu promets?

- Je le promets , on se trahira jamais. Et toi tu promets?

- Je promets".

- Quelle foutaise. Grognai-je en essayant de chasser ce souvenir de ma tête. Quelque chose qui peut paraitre si niais aux yeux des autres. Pourtant à cette époque on avait été blessée toutes les deux et on avait décidé de ne plus jamais revivre ça...

- Quoi?

- Je veux que tu me réponde Amélia, est-ce que tu l'as fait?

- Pourquoi tu m'agresses comme ça? Demande-t-elle en apparaissant, le regard gêné.

- Si tu l'as fait, dis-le, ne rajoute pas le mensonge à ta trahison.

- Je comprends pas qu'est-ce qui se passe?

- Tu as toujours pas retrouvé la bague?

- La bague? Non je l'ai pas retrouvé. Mais qu'est-ce que ça vient faire là?

-  Tiens.

- Qu'est-ce que...

- Viktor a cru que c'était la mienne.

- Je... Je suis désolée, réagit-elle aussitôt en se lavant les mains, les yeux rivés sur la bague.

- Alors c'est vrai? Tu as couché avec lui? Tu savais pourtant que je m'intéressais à lui. 

- C'est vrai, je suis désolée Charlie, c'était avant que tu sortes avec lui.

- Ca suffit pas.

- Je sais qu'il t'intéressait, je suis désolée vraiment désolée. C'est arrivé comme ça. Pardon.

- Amélia, tu aurais dû me le dire.

- Je sais, j'ai eu tord. Je regrette mais tu sors avec lui maintenant comment j'aurai pu le dire?

- Avec franchise, je m'en fiche de lui ou de ce qu'il fait, mais toi, tu aurais dû me le dire. C'est ce qu'on s'était promis, tu te rappelles comment ça a failli finir à l'époque? Tu t'en souviens?

- Je sais, je suis désolée, je veux pas qu'on en arrive là.

- Ne recommence plus jamais, serrais-je les poings, je ne pourrais pas passer une autre fois. Là c'est parce que c'est lui... et je veux pas qu'il soit entre nous deux. Ca n'en vaut pas la peine.