- Désolée de vous déranger les filles.

- Tu nous déranges pas, qu'est-ce qu'il y a?

- Ton père est rentré et tes parents se sont enfermés dans leur chambre pour discuter apparemment. Et ton frère s'est assoupi dans le canapé. Donc je me suis dit que je pourrais venir vous voir.

- T'es le bienvenu mais de toute façon j'allais partir, on a fini. L'informe Mayu.

- En effet, vous n'avez pas l'air en train de vous acharner sur vos cahiers.

- Je te l'ai dit, on a fini.

- Va falloir que je me change, déclarai-je en me redressant, si maman sait que j'ai encore mon uniforme elle va péter une durite.

- Et elle m'a dit qu'entre vous c'était tendu en ce moment donc oui n'en rajoute pas.

- J'y crois pas, elle t'a raconté ça, soupirai-je.

- Bah j'ai demandé comment tu allais, elle m'a dit ça.

- A mons avis elle ne t'a pas tout raconté, bon attends, dis-je en me dirigeant vers ma meilleure amie.

- Je ramènerai tout demain, ne t'inquiète pas, souriai-je.

- T'es sûre?

- Oui, je vais le mettre tout de suite dans mon sac.

- Parfait alors j'y vais.

- Bon et bien à demain Riley, à plus tard Sony, dit-elle en attrapant son sac pour sortir aussitôt.

- Riley tu te changes et je t'emmène manger dehors.

- Ah bon?

- Oui j'en ai parlé avec ta mère donc on y va.

- Laisse moi le temps de m'habiller.

Après que Mayu ait salué elle aussi Sony, ainsi que ma mère, nous nous sommes dirigées vers ma chambre, Sony derrière nous pour qu'il entre dans celle de mon frère. Et je sens que Mayu brûle d'impatience de me dire quelque chose.

- Qu'est-ce qu'il y a? Lui demandai-je pour l'inciter à parler.

- Ton cousin, t'as pas eu l'impression qu'il voulait te dire quelque chose? Dit-elle une fois celui-ci entré dans la chambre d'Anthony.

- Tu crois?

- Je sais pas, j'avais l'impression.

- On verra bien, haussai-je les épaules en ouvrant la porte de ma chambre.

Plus d'une heure s'est écoulée, on écoutait maintenant la radio en réfléchissant encore sur les musiques sélectionnées et sur lesquelles on hésite encore.

- Je crois qu'on devrait demander aux gars leur avis, concluai-je.

- T'as tout noté?

- Oui oui.

- Je me demande laquelle serait bien pour ma tonalité.

- On va faire comme d'habitude, tester.

- Oui, et pour en revenir à ton cousin, tout à l'heure.

- Oui quoi?

- Quand il t'a serré dans ses bras, t'as rien remarqué d'étrange? Vraiment?

- Bah il m'a dit que j'avais pas changé, c'est ça qui te surprend?

- T'as pas vu la tête qu'il faisait en le disant.

- Ah? Quelle tête?

- Je sais pas, préoccupé je dirais.

- Je vais le questionner tout à l'heure alors, dis-je alors qu'on toque à la porte. Qui est-ce?

- Moi, je peux entrer?

- Oui.

- Je savais bien que j'avais reconnu cette voix.

- Salut cousine, ça fait longtemps.

- Qu'est-ce que tu fais ici?

- C'est une façon d'accueillir ton cousin? Soupire ma mère.

- Je suis là pour ton anniversaire évidemment, rétorque Sony.

- T'es en avance là c'est que samedi.

- Bon d'accord mais j'avais envie de passer un peu de temps avec vous, puisqu'après que les cours soient commencé j'aurai plus beaucoup de temps.

- Ah bah voilà. Mais ut veux dire que tu vas squatter ici ?

- Oui, le canapé va devenir mon meilleur ami.

- Ah..ok...

- Merci pour ton enthousiasme, rit-il en me prenant dans ses bras.

- C'est la surprise, mentis-je. La vérité c'est que s'il campe le canapé, il sera difficile pour moi de m'échapper en soirée.

- Ca fait plaisir, au moins toi tu changes pas.

- Pourquoi je changerai. En tout cas c'est sympa d'être venu.

- C'est normal, bon apparemment t'as des trucs à voir avec ta copine. Je vais aller discuter un peu avec Anthony, il a dû se changer maintenant.

- Oui on parlera après. Maman il est où papa?

- Pas encore rentré, hausse-t-elle les épaules.

- Ah, d'accord.

Après les cours, Mayu a fait le chemin avec moi pour qu'on puisse réfléchir à ce qu'on devrait jouer avec les autres. On pretextera des devoirs, comme d'habitude afin qu'on soit pas dérangés.

- On aurait aussi bien pu aller chez moi tu sais?

- Je préfère être à la maison avec tout ce qui se passe, et puis j'ai pas encore vu mon frère, je veux savoir si ça va.

- Ouai je comprends, j'espère juste que ta mère va pas nous griller.

- J'espère aussi.

- Ca commence à devenir énervant de jouer les morceaux des autres, tu trouves pas?

- Si mais aucun de nous n'a l'âme d'un compositeur, on a pas vraiment le choix.

- Tu as raison, soupire-t-elle, dommage.

Déjàç surprise que la porte sois ouverte en l'absence de voiture, je suis surprise d'entendre ma mère discuter.

- Tiens, elle est déjà rentrée.

- Elle est pas censée arriver dans une demi-heure seulement? Ajoute ma meilleure amie.

- Bah si... Puis une voix masculine se fait entendre.

- Je connais cette voix, relève Mayu.

- Oui moi aussi, confirmai-je en accélérant le pas.

- Il est pas censé être à la fac lui?

 - Si. Et je sais pas ce qu'il fait là.

- Riley? M'interpelle alors ma mère.

- Oui, je suis avec Mayu.

- Venez ici.

A la fin du cours et pendant que tout le monde sort, je vais dans l'autre sens, à l'encontre de Junpeï. J'ai eu deux heures pour y penser, je sais exactement ce que j'ai vais lui dire mais il faut que je le fasse toute de suite, avant de me dégonfler.

- Riley, un problème?

- A vrai dire, j'en ai plusieurs et l'un deux se tient en face de moi, ajoutai-je à voix basse pour qu'il soit le seul à entendre cette partie.

- C'est ni le moment, ni l'endroit pour parler de trucs personnels, on en reparlera plus tard.

- Non y aura plus de plus tard, je ne te verrais que pendant les cours, c'est fini, tu m'as assez prise pour une conne.

- Ce n'est pas...

- J'ai attendu une heure, l'interrompis-je, merci, mais ce n'est pas ce que je voulais te dire.

- De quoi tu veux parler? Dit-il en vérifiant par dessus mon épaule que les autres sont sortis.

- Demande à ton cher petit papa ce qu'il faisait hier soir. Pour voir si l'un de vous est complètement honnête.

- De quoi tu parles?

- Je crois que ton père couche avec ma mère, c'est tout.

- Tu quoi?

- Je pense que j'ai étais assez claire, dis-je en tournant déjà les talons.

- Riley !

- Au revoir monsieur Endo, concluai-je. Je sais très bien que ça, il ne va pas aimer, mais je m'en fiche, s'il n'y avait pas le risque qu'un élève revienne dans la salle, je lui aurai mis une gifle en supplément.

- Riley ! Je te parle ! Continue-t-il mais sans bouger.

Je me contente de sortir en refermant la porte derrière moi avant de rejoindre les autres comme si de rien était. Mon coeur est lourd et me fait mal mais ça passera. Je n'ai pas le choix de toute façon, je ne peux parler de ça avec personne, ça devra passer tout seul...