- J'ai dit que c'était pas la peine, je n'ai plus rien à dire à monsieur Endo, dis-je en m'éloignant vers la sortie. Prends ton temps Sony, je t'attends dehors.

- Riley, arrête de faire ta tête de mule, rétorque ce dernier. Mais il ne comprend pas que si je parle maintenant avec Junpei je vais m'effondrer? Parce que quoi qu'il dise , comment pourrait-il justifier qu'il a une petite amie alors qu'il y a une semaine encore on était ensemble?

A peine la porte refermée derrière moi, j'ai l'impression qu'un goufre s'ouvre sous mes pieds. J'ai tellement mal que j'ai bien du mal à contenir mes larmes. Et si j'ai bien saisi, il m'a trompé avec elle, où est-ce elle qu'il a trompé avec moi? Après tout j'ai l'impression de ne plus le connaître.

- Fais chier putain, je suis vraiment trop conne. Mais trop conne.  Râlai-je alors que je n'arrive plus à empêcher les larmes de couler. Comment on peut être aussi stupide, mais comment?!

Il faut absolument que je me calme avant que Sonny sorte, parce qu'il me demandera ce qui se passe et il faut que je puisse lui mentir sans vasciller mais là, tout de suite, j'ai juste envie de pleurer.

- Je fais vraiment pitié tiens.

- Arrête, c'est pas toi qui est a blâmer, me fait sursauter la voix de Junpei.

- Barre-toi, j'ai vraiment pas envie de te parler là.

- Riley, laisse-moi t'expliquer, s'il-te-plaît.

- Me parler? Riai-je nerveusement en me retournant vers lui. Pourquoi pour me baratiner? Non merci j'ai eu ma dose, t'es qu'un sale menteur.

- Riley, ce n'est pas ce que tu crois.

- Ah parce que tu n'avais pas cette fille dans tes bras tout de suite? Et elle n'est pas ta petite amie? Ah désolée je dois être complètement folle, j'imagine des trucs alors?! C'est ça? C'est ça que tu veux me dire? Que j'imagine? Que j'invente?

- Arrête, calme-toi.

- Me calmer? Mais tu me fais pitié, laisse moi tranquille, dis-je en tournant les talons pour me mettre à courir.

- Riley...

- Oui avec Riley, on est venu manger un morceau, je suis de passage pour le reste de la semaine, tu sais avec son anniversaire qui approche.

- Ah d'accord.

- Bon tu me présentes?

- Sony Clémentine, Clémentine Sony.

- Enchantée de rencontrer enfin un ami de Jun.

- Tiens tu connais personne? S'étonne Sony.

- J'étais en voyage, je suis rentrée à cause de la rentrée, je suis l'assistante de l'infirmière dans le lycée où il travaille et d'ailleurs il me semble te reconnaître toi, dit-elle en me dévisageant.

- Pas étonnant, je suis dans ce lycée, dis-je sèchement.

- Elle est surtout une amie proche de ce cher Jun, enfin c'est ce qu'il me semble, lache mon cousin. Ca m'étonne donc que tu ne l'aies pas encore vu.

- En tout cas ça me fait plaisir de te voir, change du sujet Jun en allant serrer dans ses bras Sony.

- Moi aussi, mais je comprends pas, comment ça se fait qu'elle soit pas au courant si t'as une petite amie? Reprend-il, avec cette habitude de ne pas lâcher le le morceau.

- Apparemment il n'a pas jugé bon je m'en parler, dis-je la gorge nouée et en serrant mes bras autour de moi le plus possible, mon coeur est en train de se briser en petits morceaux et je ne suis pas sûre de réussir à tenir le choc.

- Riley, tente de parler Junpeï en cherchant à croiser mon regard.

- Après tout, monsieur Endo n'a rien à dire à une élève de sa classe, grognai-je.

- Qu'est-ce que t'as fait à ma cousine pour qu'elle soit de si mauvaise humeur tout à coup?

- Laisse tomber Riley, c'est pas le moment, me lance Junpei.

- Ca sent la dispute, intervient Clémentine, tu veux qu'on vous laisse discuter quelques mintues? Propose-t-elle ensuite.

- Si ça vous dérange pas, accepte aussitôt Junpei.

- Ca sera pas la peine.

- Allez Riley, je suis sûre que tu ne veux pas rester fâchée avec Junpeï, vous vous adorez, insiste Sony.

- Tu vois tu gardes ton canapé, dis-je un peu plus tard alors qu'on se décide à rentrer.

- Je m'avoue vaincu mais comment tu sais si bien jouer?

- On joue souvent avec les autres. J'ai de l'entraînement.

- Je comprends mieux.

- Ah au fait Sony, tes parents arrivent quand au juste?

- Vendredi soir.

- Ah d'accord.

- Ah tiens, c'est pas Junpeï? Dit-il me faisant ainsi relever la tête.

- Jun... déglutis-je difficilement après m'être pris l'équivalent d'un électro-choc.

- Il m'avait pas dit qu'il avait une copine ce petit malin, tu le savais?

- J'en avais aucune idée, soufflai-je sentent mon coeur se serrer devant le spectacle qui s'offrait à moi. Cherchant comment me sauver avant de me mettre à pleurer.

- Allez viens on va le saluer, sourit Sony en se dirigeant droit sur Jun et cette fille qu'il tient dans ses bras.

Cette fille qu'il me semble avoir aperçu au lycée d'ailleurs mais je n'arrive plus à me souvenir où, de toute façon tout ceci ressemble à une mauvaise blague.

- Salut Junpeï ça fait un bail !

- Mon coeur tu le connais ? Lance cette fichue blonde à qui j'ai envie d'arracher le sourire. Mais maintenant je sais qui elle me rappelle, c'est l'infirmière du Lycée, enfin son assistante...

- Evidemment qu'il me connaît, on est de vieux amis, n'est-ce pas Jun?

- Sony ! S'écrit aussitôt celui-ci en relevant la tête, tu te promènes? Lâche-t-il avant que son regard ne se pose sur moi.

- J'en conclus que ton père a fait quelque chose et que tu as peur que mon père lui casse les dents. Mais t'inquiète je lui répèterai rien.

- Juré?

- Promis. Ensuite je comprendrais peut-être pourquoi tu aboies sur ta mère tout le temps.

- Il y a deux ans, j'ai surpris papa avec quelqu'un. En rentrant de vacances. Et comme une idiote j'ai tout balancé à ma mère.

- Ton père a trompé ta mère et elle l'a accepté? S'étonne-t-il.

- Apparemment oui. Mais déjà à l'époque je trouvais bizarre qu'elle réagisse si calmement, depuis l'ambiance est électrique à la maison et ils se disputent tous le temps.

- Ta mère n'a peut-être pas réussi à lui pardonner, hausse-t-il des épaules.

- C'est ce que j'ai pensé oui, jusqu'à ce que je vois, ce que j'ai vu.

- Et qu'est-ce que tu as vu?

- Nan là je peux pas, soufflai-je, sache seulement que je vais bientôt mettre les choses au clair parce que ça m'énerve.

- D'accord mais parle-moi si t'as besoin.

- Merci Sony mais ça va aller.

- Bon changeons de sujet, pourquoi t'es si fachée après ta mère? Elle m'a dit que tu avais fait un scène quand Malo était là et que ça n'arrête pas depuis.

- Elle comprend jamais rien en ce qui me concerne de toute façon.

- Comme quoi?

- Bah la veille de la rentrée, par exemple, je la passe toujours avec mes amis et ce jour-la elle a décidé que je pouvais pas parce que monsieur Malo venait, j'ai trouvé ça injuste et je lui ai donc fait comprendre.

- Je vois, rit-il.

- Te moque pas. Ca m'énerve cette attitude qu'elle a comme s'il était la personne la plus importante, faut arrêter.

- Jalouse donc.

- Evidemment, et je le nie pas, mais bon assez parlé de moi, dis-moi qu'est-ce qui se passe pour toi?

Après avoir dîner et pour ne pas rentrer encore, nous avons décidé de monter au premier pour jouer un peu comme on l'a déjà fait des dizaines de fois dans cet endroit. Je vois pas souvent mon cousin même si on s'entend bien. Je lui fais confiance mais j'espère juste qu'il n'ira pas répété ce que j'ai dit à son père sinon je vais passer un mauvais quart d'heure.

- Prêt à te faire ridiculiser?

- C'est ça, tu rêves ma grande, c'est toi qui va pleurer.

- Qu'est-ce qu'on parie?

- Tu dors dans le canapé si je gagne?

- Chiche.

- C'est parti.  

Un peu plus tard on arrivé à destination, évidemment il a fallu que ça soit ici ou j'ai tous les risques de croiser Junpei.

- Pourquoi ici? Demandai-je alors à mon cousin.

- Parce que c'est le plus près quand on est à pied.

- T'as pas tord.

- T'as pas envie de manger ici? S'étonne-t-il.

- Si si j'adore cet endroit y a juste des personnes que j'ai pas envie de croiser c'est tout.

- Désolé. Mais bon il est tôt avec un peu de chance on croisera pas grand monde.

- Oui. Et au fait.

 - Oui?

- Mayu m'a dit que t'avais l'air de vouloir dire quelque chose tout à l'heure. C'est vrai?

- Exact, pourquoi tu crois que je t'emmène diner?

- Qu'est-ce qu'il y a?

- Deux minutes ça presse pas, viens on s'installe.

- Je veux te parler de tes parents, dit-il après qu'on ait passé commande.

- Mes parents?

- Oui, même papa s'inquiète. Il dit que quelque chose ne va pas quand ta mère l'appelle. C'est pour ça qu'il m'a envoyé ici en avance puisque lui peut pas quitter le travail comme ça.

- Que veux-tu que je te dise?

- Tout ce que tu sais, par exemple.

- C'est pas à moi de faire ça.

- Donc tu sais quelque chose, soupire-t-il.

- Plus ou moins, haussai-je les épaules, en souriant à l'arrivée de nos plats.

- Quelque chose dont tu ne peux pas parler à ton cousin préféré?

- Je veux pas que ça vienne aux oreilles de tonton Cory, c'est tout.