Ca faisait presqu'une heure qu'on discutait, on remuait le passé,  ranimant des souvenirs qu'on avait presque oublier. Une bonne humeur globale qui a détendu l'atmosphère. Mais voilà quelques instants que chacun et perdu dans ses pensées, scrutant l'horizon, ce que je suppose n'est pas bon dans un moment pareil.

- On devrait peut-être rentrer, déclarai-je.

- Encore un moment, s'il-te-plaît.

- Macy, on avait dit une heure à maman.

- Quelques minutes, regarde, dit-elle en pointant le ciel du doigt. Puis j'ecarquille des yeux, ce sont les premières neiges qui commencent à tomber.

- La neige, merde alors, je l'attendais pas celle la.

- Moi oui, sourit Macy, je l'ai senti, pas vous?

- Pas vraiment, hausse des épaules Seth.

- Non plus.

- Parce que vous êtes focalisés sur moi, si vous faisiez attention vous auriez vu que la température est idéale pour la neige.

- Un peu moins pour toi, relevai-je.

- Je sais, on va rentrer je voulais vraiment la voir tomber, cette première neige.

Seth et elle continuent leur discussion tandis que moi, je regarde le ciel, cette neige ne me dit rien qui vaille tant qu'elle était pas là, je pouvais être rassuré, il m'a dit qu'il neigerait... Mais maintenant...

- Tu es restée sufisamment debout comme ça, dis-je en passant mes bras autour d'elle.

- J'avais besoin de ces queqlues minutes, renifle-t-elle.

- Voilà tu pleures maintenant, je n'aurais pas dû t'amener ici.

- Oh non , ne regrette pas je suis contente d'être ici.

- Alors dis-moi, parle-moi, je me sens complètement impuissant.

- Y a rien, je me suis dit que je voudrais voir toutes ces choses une dernière fois avant de mourir.

- J'aime pas quand tu parles comme ça.

- Je fais que dire la vérité, je le sens au plus profond de moi-même, se remet-elle à sangloter.

- Allez viens-la, soufflai-je alors qu'elle pose sa tête sur mon torse, vas-y pleure, il faut que ça sorte.

- Ca va ? S'inquiète aussitôt Seth.

- Juste un trop plein de nostalgie, ça va aller, tentai-je de le rassurer.

- Promets-moi...

- Quoi donc?

- Qu'une fois que tout sera fini, tu la retrouveras.

- De quoi tu parles?

- Mia, je sais qu'elle te manque, je te dirais bien d'aller la trouver maintenant mais je suis assez égoïste pour te vouloir près de moi jusqu'à la fin.

- Je n'avais pas l'intention d'aller à sa recherche.

- Menteur, c'est moi qui t'en empêche, je le sais. Alors promets-moi que tu iras, que tu sauras pourquoi elle est partie.

- Je m'assurerai de ça, intervient Seth.

- Alors , promis Elias?

- Je le promets, quand on aura plus besoin de moi, j'irai.

- Tu la laisses toute seule?

- Elle en a besoin je crois.

- Je la trouve bien pâle moi depuis ce matin.

- T'es pas le seul, mais assieds toi, je m'occupe d'elle.

- D'accord.

Intrigué je me suis laissé impreigné des émotions de Macy et j'avais deviné juste, elle utilise cette journée pour dire au revoir à cet endroit ou on a tant rit ensemble, en famille. Tant de nostalgie émane d'elle que j'en ai le souffle coupé.

- C'est si triste que ça? Me surprend Seth.

- Quoi donc?

- Tu verrais ta tête, tu as sondé ses émotions non? Alors quoi elle déprime?

- Elle déprime pas, elle repense à tout ce qu'elle a vécu ici et donc ça la bouleverse.

- Alors arrête, ne prends pas ses émotions, t'as besoin d'être fort aujourd'hui.

- Tu as raison, soupirai-je en me concentrant pour reconstruire ma barrière.

Ne voulant plus la laisser seule plus longtemps je me suis avancé, faisant signe à mon frère de rester là où il est. Je savais que cette journée serait triste mais je ne voulais pas qu'elle fasse ça seule dans son coin.

- Ca va je suis pas trop lourde??

- Tu t'en préoccupe pas d'habitude non?

- C'est vrai mais avec mon ventre...

- T'inquiète et tiens-toi.

- Tu te souviens quand est-ce la première fois que j'ai sauté sur ton dos sans te prévenir?

- Je devais avoir six ans et toi trois, je faisais mon lacet et tu m'as sauté dessus.

- Vraiment? Je me souviens pas.

- C'est pas étonnant. Allez on y va, Seth va se demander ce qu'on fait.

- Ca va toujours? Demandai-je à ma soeur après avoir réussi à descendre sans dommage.

- Pour la millième fois, oui. Mais pose-moi maintenant.

- Sois prudente.

- Mais oui, allez pose-moi.

- Tu vois, tes tontons nous ont emmenés à la plage alors qu'on est en novembre et qu'il fait super froid. Ils feraient vraiment n'importe quoi pour moi.

- Macy, qu'est-ce que tu fais?

- Je parle à mon fils et je lui dis quels extraordinaires tontons vous ferez pour lui.

- N'abuse pas quand même.

- Nan elle a raison, intervient Seth, moi en tout cas je serais le tonton le plus génial qu'il puisse exister, rit-il.

- Ca va les chevilles ?

- Impec pourquoi?

- Non comme ça.

- Excusez-moi, lâche Macy avant de s'éloigner doucement.

- Enfin ! S'exclame Macy après qu'on soit descendu de voiture.

- T'es sure que ça va debout?

- Oui, ça va, je suis droguée aux médicaments de toute façon.

- Je vais installer la couverture pendant que vous descendez, appelle si t'as besoin de moi, lance Seth comme  un diable sorti de sa boïte.

- Oui et bien cours pas trop si tu vas te ramasser.

- T'inquiète.

- Je pense qu'il me cherche celui-là, soupirai-je.

- Non, il fuit, c'est tout. Ca l'embête que je dise des choses comme ça.

- C'est pas le seul.

- Je vais faire des effforts.

- Seth fait ce qu'il peut pour ne rien montrer, repris-je. Lui en veux pas.

- Je lui en veux pas, au contraire, je suis fière de lui, il arrive à gérer ça, même si je sais que tu l'aide.

- On fait ce qu'on peut.

- Merci, je préfère ne pas voir vos mines tristes.

- Et moi j'aimerai que tu reviennes à la raison, laisse-moi te porter.

- D'accord, cède-t-elle, finalement, je m'en sens pas la force.

- Je l'aurai parié, aller monte sur mon dos.