- Arrête. Dis-je en m'agenouillant devant elle tout en posant mes mains sur ses avant bras pour commencer à l'apaiser.

- Qu'est-ce que tu fais?

- Ce qu'il faut pour t'aider, si maman rentre et te vois dans cet état ça sera très dur.

- Merci, sanglote-t-elle.

- Maintenant, relève la tête, dis-je en tenant ses mains, et parle-moi.

 - Ca me fait un mal atroce quand je monte ou descends les escaliers, comment ça a pu arriver entre hier et aujourd'hui?

- Déjà hier tu commencais vraiment à avoir du mal, rappelle-toi.

- Oui mais...

- Mais rien du tout, tu te feras porter pour monter ou descendre, c'est tout. Y a papa et moi ne t'inquiète pas.

- Mais...

- Y a pas de mais, on veut que tu sois bien alors n'hésite pas à demander.

- Et c'est obligatoire le lit qu'ils sont partis me chercher? ajoute-t-elle l'air penaud.

- Obligatoire, non, mais préférable oui, tu sais très bien pourquoi.

- Parce que je vais être de plus en plus fatiguée et donc plus difficile de me lever donc c'est mieux, mais bon , j'ai l'impression d'être impotente.

- Macy, tu le fais exprès pour m'énerver là? Et arrête de pleurer, s'il-te-plaît.

 - Je suis désolée.

- J'aime pas quand tu es abattue comme ça, je vais peut-être annuler pour rester avec toi.

- Non c'est bon, tu peux y aller, de toute façon ils vont plus tarder.

- T'es sûre?

- Oui, tu m'a apaisée là de toute façon.

- Bon d'accord, j'y vais mais tu m'appelles en cas de besoin et je reviens illico.

- Oui mais arrête donc de te faire autant de soucis pour moi.

- J'arrêterai pas, dis-je en le forcant à se lever pour la prendre dans mes bras, t'es ma seule petite soeur.

- Humpf, arrête tu vas me faire pleurer.

- Ca va aller, tu as assez pleuré pour aujourd'hui.

Finalement après le petit déjeuner en famille, je suis remonté dans ma chambre pour étudier un peu et je ne me décide à en sortir qu'à l'heure où je dois aller rejoindre Mia.

 Ce sont des bruits de sanglots qui me freineront avant que je n'atteigne la porte d'entrée. Ce n'est pas vraiment une nouveauté dans cette maison, mais de ce que je sais les parents sont partis avec Seth et ma soeur faisait une sieste dans le canapé, enfin c'était ce que m'avait dit ma mère avant de partir.

En rejoignant le salon, je réalise que c'est bel et bien Macy qui pleure à chaudes larmes devant la cheminée. Je ne la vois jamais pleurer de cette façon, elle se cache normalement, mais je suppose que cette fois, elle a craqué.

- Macy, soufflai-je, le coeur serré.

- Va-t-en, renifle-t-elle.

- Sûrement pas, c'est la première fois que je te vois dans cet état.

- Je pensais que tu étais déjà parti.

- Sans prévenir, c'est ça oui.

 - J'ai besoin d'être seule, laisse-moi.

- Je vais te laisser, après, je veux d'abord savoir pourquoi tu as craqué comme ça.

- Cette situation, je veux pas de cette chaise, j'ai l'air encore plus misérable.

- On en a pourtant déjà parlé, dis-je en réactivant le feu, c'est pour ton bien.

- Mais regarde Léa et Gary vont venir tout à l'heure, ils vont paniquer en me voyant comme ça.

- Je sais bien mais ils connaissent la situation.

- Presque, je leur ai pas dit que mon état avait évolué.

- J'en doute, mais c'est noté.

- Tu boites, te forces pas.

- Ca me lance un peu mais ça va.

- Attends moi, on va descendre à deux, je pourrais t'aider dans les escaliers.

- Est-ce que tu ressens ou pas?

- Evidemment que non, la première chose que je fais en me levant c'est de m'isoler surtout depuis que tu es là, j'y pense même plus.

- D'accord.

- Pourquoi ça t'ennuierai si je le fais?

- J'ai mal au pied je me demande si tu le ressentirais.

- C'est rien du tout à côté de ce que je ressens des autres, souriai-je en la rattrapant.

- Pas la peine de t'enfuir comme ça tu sais bien que je t'ai promis de ne pas le faire.

- Je sais bien mais comme tu viens de te réveiller.

- T'en fais pas, c'est un reflexe maintenant. Encore quelques mois et je me le fais retirer de toute façon.

- Ah bon?

- Je le garde principalement à cause de ma soeur, je le garderai tant que... soupirai-je sans finir ma phrase.

- Je comprends, tu t'en sépareras quand ils n'auront plus besoin que tu les aides.

- C'est ça. De toute façon je le laisse endormi les trois quart du temps il me sert à transmettre plus qu'autre chose.

- C'est déjà beaucoup, tu apaises les cauchemars, c'est génial, ajoute-t-elle en se tournant vers moi poru qu'aussitôt j'aille l'embrasser.

Je la trouve étrange, d'habitude, elle ne dit rien quand elle se réveille dans mes bras, elle ne parle pas de ça, c'est étrange et son histoire de douleur au pied et complètement ridicule, c'est un pretexte et je l'ai vite deviné.

Ce sont des mouvements dans le lit qui me tirent de mon sommeil dans la matinée. En ouvrant les yeux, le soleil m'ébloui ce qui déclenche aussitôt une vilaine grimace.

- Saleté de soleil, grognai-je.

- Te plains pas trop, de la pluie est prévue pour la fin de journée, me rétorque la voix ensommeillée de Mia.

- T'as bien dormi?

- Oui, par contre désolée je crois bien que je t'ai réveillé.

- Pas grave, et ton pied c'est toujours douloureux?

- Un peu mais ça va passer. Qu'est-ce que tu as prévu aujourd'hui?

- Pas grand chose, on est samedi, pourquoi?

- J'ai prévu quelques trucs de mon côté mais on se retrouve pour déjeuner?

- Ca me va. je pense que je vais traîner un peu ici je sortirais que pour te rejoindre, d'ailleurs où est-ce qu'on se retrouve?

- Je devrais être du côté du terrain de basket en fin de matinée, ça va si on se dit là-bas?

- Parfait si je suis en avance je ferais quelques paniers comme ça.

- Alors on fait comme ça, sourit-elle avant de tourner les talons pour se diriger doucement vers la porte.

- Mais qu'est-ce que tu as à faire? Je peux peut-être t'accompagner.

- Non, ça va être ennuyeux, des papiers à faire et quelques courses d'ailleurs je dois aller faire quelques photos supplémentaires pour ta soeur.

- Comme tu veux tu m'appelles si tu veux que je te rejoigne.

- Alors tu regrettes? Demandais-je un peu plus tard.

- Pas du tout, merci de m'avoir comprise, quand...

- Ne t'inquiète pas, avec ce que tu as vécu je m'attendais pas vraiment à ce que tu ne penses pas à ça à ce moment là, c'est juste que j'ai bien galéré, j'suis mort maintenant.

- Pauvre petit chou, sourit-elle, amusée.

- Ca te fait rien en plus.

- Désolée, je suis tellement contente que ça se soit bien passé.

- Comme tu dis, j'ai jamais ressenti ça.

- Qu'est-ce que tu veux dire?

- Je veux dire que c'est la première fois que je fais l'amour avec la fille que j'aime depuis que mon don s'est réveillé et visiblement ça change beaucoup de choses.

- Attends tu peux le refaire?

- Quoi tu veux que je te le dises plus clairement?? Je t'aime et même si j'aurai dû le dire avant j'ai jamais trouvé le bon moment. Et non je ne dis pas ça à cause de ce qui vient de se passer, je le sais depuis un moment je voulais pas le reconnaître c'est tout.

- Oh...

Amusé par son trouble je décide de me lever pour aller à la salle de bain histoire de pas la forcer à me répondre.

- Je reviens.

- Elias? M'interpelle-t-elle alors qu'elle était lovée dans mes bras un peu plus tard.

- Qu'est-ce qu'il y a?

- Tout à l'heure, tu ne m'as pas laissé le temps de répondre et tu es parti à la salle de bain.

- Je sais. Parce que je veux pas que tu te sentes forcée de dire quelque chose.

- C'était très généreux de ta part mais j'ai pourtant quelque chose à te dire,baille-t-elle.

- Moi aussi, je t'aime, et je le sais depuis bien longtemps, je voulais pas paraître ridicule de le dire si tu ne pensais pas la même chose.

Ne sachant pas quoi répondre j'ai resserré mon étreinte en remarquant qu'elle commencait à s'assoupir.

- Bonne nuit.

- Bonne nuit.

J'ai pas vraiment l'habitude de cet situation mais je me sens pas mal à l'aise comme je l'aurai pensé. Je veux juste profiter du temps présent et m'endormir doucement en repensant au moment qu'on vient de passer ensemble. Même si en me réveillant je regrette de m'être laissé emporté par mes émotions, à cet instant j'en suis plus que ravi.

Et voilà une MAJ un peu plus longue et que vous attendiez j'imagine xD