C'est une journée pluvieuse à Stapleton, encore un samedi déprimant, j'aimerais être dehors, plutôt qu'à la maison. Le week-end, je suis censé pouvoir me détendre.

Pour ça j'ai personne qui m'embête, c'en est même mortel. N'importe quoi pour avoir une interruption. Parce que condamné à être à la maison, j'ai qu'une chose à faire, enfin essayer du moins... bosser mes cours...

Pour la tranquilité, je suis servi, j'ai mon petit espace au dessus du garage, insonorisé en plus. Mon père a décrété quand j'ai eu mes dix-huit ans, que puisque je suis trop flemmard pour garder un job, et que mon frère et moi voulions être séparés, ce serait une solution cet endroit est devenu le mien. C'est censé être temporaire d'après lui. Le temps que j'arrive à gérer boulot et étude.

Mais bon ça fait déjà deux ans, et j'aime bien avoir une semi-dépendence. En fait j'aurai une petit cuisine, je n'aurai même pas besoin d'aller dans la maison, mais bon fallait pas trop en demander quand même.

- Y a pas moyen, j'ai pas envie de bosser, lachai-je en me laissant tomber la tête sur le bureau, démotivé.

- Je suis fou. Pourquoi j'ai pris psycho...Ah oui parce que le métier du vieux m'intéresse, mais rah que c'est long, soupirai-je en fermant les yeux. Un p'tit dodo, personne ne trouvera quoi que ce soit à redire, si?

Je me suis lancé dans les études pour devenir psychologue, comme mon père, parce quà le voir en parler je pense que c'est ce qui me conviendrait le mieux. Mais quand je sais qu'il me reste trois années après celle-ci, j'ai du mal à rester motiver.

Tout à coup, ma lassitude laisse sa place à tout autre chose, je me sens évervé, en colère.

- C'est pas vrai que ça recommence, levai-je les yeux au ciel, en me redressant, essayant de chasser tout ça de ma tête.

Mais ça persiste, c'est toujours là. Ces émotions qui ne sont pas les mêmes. Je le sais parce que je suis las, et non pas en colère. Plus ce genre de choses arrivent, plus je sais que je dois en parler à ma mère mais pour le moment, je me lève en jetant mon stylo sur ma feuillle encore bien blanche... Je devrais travailler tard ce soir.

Je regarde la porte qui me sépare du reste de la maison, d'un air hésitant. Cette émotion, je crois savoir à qui elle appartient, de toute façon c'est presque toujours elle.

Décidé à faire calmer tout ça, je sors de ma chambre en silence pour ne pas me faire remarquer. S'ils voient que j'ai arrêté de travailler, je vais en entendre parler pendant deux heures.

- Dans ta chambre petite chipie, marmonnai-je en devinant facilement ou la coupable se cache. Encore en train de s'énerver contre l'un de ses potes, à tous les coups en gagne.

J'entre sans frapper ou même m'annoncer, de toute façon elle se gêne pas si je ferme pas à clé elle vient squatter. Et la plupart du temps ma salle de bain, qui est censée être pour mon usage personnel. Je dirais l'usage d'Elias un peu, de Macy beaucoup.

- Bon vieille chose, qu'est-ce que tu fabriques, dis-je en la voyant taper sur son clavier assez violemment.

- Gary est un bouffon, grommèle-t-elle.

- Qu'est-ce qu'il a encore fait.

- Il dit qu'il va nous planter, Léa et moi, il vient pas au ciné.

- Bah t'énerve pas comme ça pour si peu. Il a d'autre choses à faire que de vous escorter.

- Il devait me présenter un de ses potes de judo cet espèce de crétin.

- Ah bah voilà, tout s'explique, riai-je. Une proie te passe sous le nez.

- Gna gna gna.

- Il le fera une autre fois va.

- Et comment t'as su que j'étais énervée toi? Change-t-elle de sujet. Je te croyais plongé dans tes cours.

- Tu tapais tellement fort sur ton clavier que je t'ai entendu, mentis-je. Si je le dis pas encore à ma mère, ce n'est surement pour lui dire à elle.

- Mouai, admettons, et toi tu voudrais pas venir avec nous?

- Ah non pas moyen, si je potasse après-midi, c'est pour pouvoir sortir un peu ce soir.

- Pfff, on peut venir avec toi?

- Hors de question. On va jouer au basket, pas besoin de piplettes derrière nous. Et puis t'es pas censée allez au ciné avec Léa?

- Allleezzzz! Me supplie-t-elle presque.

- De toute façon tu n'en feras qu'à ta tête, alors viens, soufflai-je. Mais tu te démerdes avec Dylan et Stan.

- T'inquiète je vais gérer.

- J'en doute mais tu peux toujours essayer. Bon je retourne potasser. Enfin je vais essayer. Alors arrête de t'énerver sur ton truc et va donc voir si la pluie va s'arrêter sinon c'est mort dans tous les cas pour ce soir.

- Rah c'est que je pensais, grognai-je après avoir refermer la porte. Ca évolue.

Ca fait quelques semaines déjà que je me rends compte qu'il se passe quelque chose, au début je devinais ce que les gens ressentais quand j'étais dans la même pièce, maintenant même ailleurs, ça me vient dans la face... J'ai plus de doute. Même si on croyait que j'étais passé à côté mais visiblement non. Soudain une autre émotion s'empare de moi, devinant aussitôt la présence de ma mère dans les parages, elle est inquiète. Je tourne la tête pour l'apercevoir plus loin dans le couloir.

- Tout va bien? Me lance-t-elle en croisant mon regard.

- Oui pourquoi?

- Je sais pas tu as l'air anxieux.

- Mais non. J'étais venu voir Macy mais je retourne dans ma chambre.

- Mouai, je suis pas convaincue.

- Arrête de stresser maman, je vais bien, j'avais juste besoin d'une pause.

- Bon d'accord, est-ce que ta soeur est occupée?

- Elle papote sur l'ordi.

- Bon je vais la réquisitionner alors.

- Pour faire quoi?

- Il faut que j'aille faire quelques courses, ton père est sorti récupérer Seth chez son copain, j'imagine que toi tu veux pas venir.

- Alors là, non sans façon, je passe mon tour, dis-je en tournant le dos. Elle a beau avoir changé de sujet, je sens qu'elle n'est pas rassurée.

- Elias ! M'interpelle-t-elle d'un ton qui se veut très sérieux. Si tu as quelque chose à dire, dis-le, tu sais qu'il y a une solution.

- Je sais même pas de quoi tu veux parler, fis-je mine d'ignorer.

- Je suis pas complètement idiote tu sais et tes réactions me font penser à ce que j'ai vu autrefois. Quelque chose s'est produit n'est-ce pas?

- Pas maintenant maman, j'ai des cours à bosser, concluai-je sans nier pour autant, de toute façon il faudra que je lui en parle et je le sais.

- Fais chier, râlai-je en refermant ma porte à clé cette fois.

Ma mère voyait la vérité à travers les yeux des gens, ma soeur pouvait se balader dans le temps, Seth pouvait balancer les objets à travers la pièce par la pensée, Ils ont tous les trois décidé de ne pas garder leur pouvoir. Maman parce qu'elle ne pouvait plus voir que la vérité, Seth a décidé d'avoir une vie banale, Macy, c'est récent, mais a préféré l'enlever aussi parce qu'il y avait trop de tentations. Mais moi si mes doutes sont fondés, je pourrais lire les émotions des gens, ça se manifeste tardivement mais je suis pas prêt à décider si je veux le garder ou pas.

Mademoiselle Ma: Le lien vers IYE marche pour moi, à mon avis il y a eu un bug de JV... Mais pour être sure voilà le lien

Le pb doit venir de chez toi, parce qu'ici tout marche :(

En soirée, la pluie s'était bien arrêtée alors je suis allé, accompagné de Macy et Léa, rejoindre Dylan et Stan.

- Un jour faudra m'expliquer pourquoi vous venez jouer ici alors qu'il fait nuit, lance Macy alors qu'on arrive.

- T'occupe, et si t'es pas contente fallait rentrer.

- Dylan a dit que c'est justement l'obscurité qui est appréciable, intervient Léa, ça complique les choses.

- Hann c'est vrai?

- Oui c'est vrai, soupirai-je.

- Au fait, repris-je en direction de Léa, ton frère sait que t'es là?

- T'es fou? S'il savait que je venais il aurait été capable de pas venir ou de le dire à papa pour qu'il s'interpose.

- Et bien ça va être pratique.

- Tout le monde a pas la chance de bien s'entendre avec son frangin, sourit niaisement Macy.

- Avance toi, dis-je en remarquant qu'elle s'était arrêtée. C'est vrai qu'on s'entend bien on a une belle relation, même si elle a tendance à en profiter.

- Tiens au fait Léa, Dylan m'a dit que tu voulais rendre visite à grand-père en France?

- C'est ce que je voulais oui, il est tout seul là-bas depuis qu'on est venu ici nous aussi, enfin à part Raven.

- Je sais bien et pourquoi tu parles au passé? T'as changé d'avis?

- C'est pas la peine que j'y aille puisqu'il vient.

- Ah ouai? Je savais pas ça.

- On a su ça au dîner papa à appeler papy, à mon avis tonton Lee le savait pas encore.

- Ok ok , je vois, donc faut s'attendre à le voir débarquer bientôt.

- Apparemment il arrive dans deux jours.

- Lundi donc, ok merci de l'info.

- De rien.

- Sérieux? T'as amené les filles? Soupire Stan en lancant le ballon dans le panier.

- C'est pas de ma faute, me plaigni-je, Macy s'est incrustée.

- Comme d'hab et toi pourquoi tu m'as pas prévenue que tu venais? Intervient Dylan.

- Sinon tu n'aurais pas voulu, hausse les épaules Léa.

- Tant que vous vous faites discrètes franchement là, je m'en tape.

- Ca c'est la classe frangin.

- Je sais je sais.

Dylan, d'environ sept mois mon aîné, est notre cousin, tout comme Léa est notre cousine. Il fut un temps ou ils vivaient en France mais mon oncle Shawn a décidé de rentrer finalement.

- Bon trève de bavardage,  on joue?? Intervient Stan.

- Ouep, je suis tout à vous, confirmai-je.

- Hey Stan, il fait quoi ton frangin ce soir? Il nous a planté. Nous interrompt Macy.

- Qu'est-ce que j'en sais moi.

- Allez tu dois bien savoir.

- Attends que je réfléchisse.... Ah mais oui, il a demandé au vieux s'il pouvait dormir ailleurs ce soir, donc je suppose qu'il est sorti parc contre me demande pas avec qui j'en sais strictement rien.

Stan est à peine plus jeune que moi, de six mois. Il est l'en des enfants de la meilleure amie de ma mère qui eux aussi sont revenus vivre ici après une période en France.

- Quel bouffon, râle-t-elle, s'il est partie voir Cécilia, je lui fais la tête au carré.

- Qu'est-ce que t'as encore à raler? Demandai-je en ressentant tout à coup toute cette colère.

-  Je vais l'étriper s'il me donne pas une bonne raison, et s'il a dormi chez Kévin il va avec du mal à s'asseoir tellement je lui aurai botté le cul.

- T'as un soucis avec Gary? S'étonne Stan.

- Laisse tomber, riai-je, Gary les a planté alors qu'il devait lui présenté quelqu'un, elle va s'en remettre.

- Tu te rends pas compte Léa?

- Calme toi, je vais lui envoyé un texto pour savoir ce qu'il fait.

- Gary te répondra pas.

- Pas  à Gary, à Kévin, si le bouffon est là-bas je le saurais.

- Bon les filles, allez sur le banc, oust, on veut jouer.

- Ca va on y va, soupire Macy en obéissant pendant que j'entends Léa s'énerver sur son portable.

- Magnifique, une crise existensielle de pot de colle...encore, rit Stan.

- Comme tu dis, confirmai-je en attrapant le ballon. Allez c'est parti.