- Maman, faim, piaille Adam.

- On va rentrer, je te donnerai quelque chose en attendant.

- Gateau ?

- Je sais pas, on verra.

Il me sourit , esperant que je craque, ce petit est déjà très manipulateur. 

- Tonton !!! Moi !!! S'imaptiente Adam alors qu'on arrive.

- Nan c'est moi, refuse de laisser sa place Beverley.

- Ca va, je peux vous porter tous les deux, vas-y, donne moi le petit.

- T'es sure? Parce qu'il a bien grandit.

- T'en fait pas, allez file le moi.

- Ca va ? Pas trop lourd? M'assurai-je.

- Un peu, mais pour quelques minutes, ça me va, ils me manquent tes petits monstres.

- A eux aussi tu leur manques.

- Je vois ça.

- Quand est-ce que tu deviendras sérieux pour te caser et fonder ta famille?

- Je suis trop occupé pour ça.

- Pourtant ça te va bien, je te confierai mes enfants les yeux fermés.

- Merci, ça me fait plaisir.

- Bon Cole ne revient pas avant une bonne heure, tu nous raccompagnes?

- Oui oui. Il me fait pas peur ton mec, j'avais bien l'intention de rester un peu avec vous.

- Dépose-les par contre , tu vas te démonter le dos.

- Oui, oui t'inquiète pas.

- Tu vois, tu ne manques pas qu'à moi, ajoutai-je.

- Je sais, tes enfants m'aiment bien, je les aime aussi et je te promets qu'un jour je reviendrai vivre ici.

- J'espère que oui.

- J'aimerai bien que ça soit toi mon papa, lance Beverley en reserrant ses petits bras autour d'Angel.

- Beverley! Intervins-je, surprise.

- Laisse, c'est pas grave, sourit Angel, je suis déjà un super tonton c'est déjà bien non? Dit-il à Beverley.

- Oui.

- Je te la confie deux minutes? Je vais chercher Adam.

- Pas de problème, va donc chercher mon petit pirate.

J'ai donc laissé ma fille et mon meilleur ami pour aller chercher mon fils en esperant que Cole ne se décide pas à rentrer trop tôt. Sinon, j'ignore ce qui pourrait se passer ou plutôt je préfère ne pas imaginer, il peut être d'une cruauté sans nom.

Je croise à nouveau le petit garçon de tout à l'heure, et cette fois, son regard me percute, il ressemble à quelqu'un que j'ai connu, mais ça ne se peut pas... pourtant...

Pourtant, en regardant mon fils, je réalise que tout est possible après tout ça remonte à un peu plus de quatre ans.

- Adam, tu viens? On va voir tonton Angel.

- Viii ! S'exclame-t-il en sautant dans mes bras.

- Angel, ça fait longtemps, tu me manques, lâchai-je, blottie dans ses bras.

- Je sais excuse-moi, mais avec le boulot, tout ça j'ai plus trop l'occasion de venir ici.

- Oui je sais. Mais pourquoi t'es allé à la maison? Tu sais que Cole n'aime pas trop quand t'es là.

- J'ai vu qu'il n'y avait pas la voiture, t'en fait pas. J'ai pas envie qu'il te fasse une autre crise de jalousie.

- J'aimerais bien pouvoir venir te rendre visite là où tu vis maintenant, changeai-je de sujet.

- C'est trop loin, il ne te laissera pas venir.

- Je sais, dis-moi tu as une femme dans ta vie?? Lui demandai-je.

- Non, pourquoi tu me dis ça?

- Tu sens un parfum de femme.

- Oh, ça c'est Ania, une de mes voisines, je suis allée la prévenir que je partais jusqu'à demain.

- C'est tellement bon d'être là, soupirai-je.

Les bras d'Angel, ce sont les seuls dans lesquels je me sens totalement en sécurité, il ignore ce que me fait endurer Cole, il le croit simplement jaloux, c'est mieux comme ça, il est rarement là il ne voit rien, et s'il le savait il interviendrait et c'est lui qui en paierai le prix.

Il est mon meilleur ami, comme mon frère, j'imagine pas ma vie, si lui n'y apparaît pas quelque part, alors même si une fois de temps en temps, je prends.

- Tonton Angel !! Se jette sur nous Beverly. Tu restes longtemps cette fois-ci hein? Tu repars pas déjà???

- Salut toi, et si j'ai peur de devoir vite repartir, tu sais bien que je peux jamais rester longtemps.

- Maiiiissssss, tu me manques à moi, boude-t-elle.

- Tu me manques aussi Bevy, dit-il en la prenant dans ses bras. 

Je suis allée rechercher Adam qui voulait changer de jeu, ravie de pouvoir me changer les idées avec ses rires.

- Tu veux faire un peu de toboggan ?

- Vi.

Alors que je reste près de mon fils, je vois Beverley courir vers le jeu qu'elle guette depuis notre arrivée, les fillettes qui l'occupaient viennent de le quitter.

- Sois prudente Beverley ! 

- Oui maman ! Ne t'inquiète pas.

- Katy !!!! M'interpelle une voix que je reconnaitrais entre mille.

- Qu'est-ce que tu fais là?? Ecarquillai-je les yeux de surprise.

- J'espèrais te trouver chez toi, il n'y avait personne.

- Cole travaille, et moi je suis là avec les enfants, dis-je avant de délaisser mon fils pour courir dans les bras de mon meilleur ami que je n'avais pas vu depuis des semaines.

Après avoir regarder Beverley glisser je me dirige vers le banc, plongée dans mes pensées.

Je me plais dans ce parc de jeu, même si cela me fait penser à cet enfant que j'ai perdu alors que j'étais à sept mois de grossesse c'était il y a un plus de trois ans. J'essaie de ne plus y penser, de toute façon, il est mort...non elle est morte, à cause de lui. Celle qui aurait dû être ma seconde fille m'a été enlevé par mon mari est sa cruauté. Même si je suis rapidement tombée enceinte d'Adam ensuite, cette fille, mon ange que je n'ai jamais connu tiendra toujours une place particulière dans ma vie.

Je regarde autour de moi,  essayant de chasser ces idées de ma tête, je me suis promis de ne plus penser à elle et au mal que ça m'a fait de la perdre, j'aurai pu partir alors mais il m'a certifié qu'il n'aurait aucun mal à s'en prendre à Beverley alors je reste et subit, espèrant trouver une échapatoire, un jour, avant de devenir complètement folle.

Une dispute me sort de mes pensées, une mère et son fils, apparemment. Alors par simple curiosité, je vais tendre l'oreille, les problèmes des autres, me permettent d'oublier les miens.

- Maman pourquoi je peux pas aller voir papa maintenant??

- Parce que c'est comme ça, tu iras le voir tout à l'heure.

- Mais !! Maman !!

- Y a pas de mais Cory, c'est moi qui décide, ton père n'est pas capable de s'occuper de toi, si ça ne tenait qu'à moi tu ne le verrais plus du tout.

- T'es méchante. Papa il s'occupe très bien de moi.

- Ca suffit, sinon tu n'y vas pas !

- pfff

Je regarde passer ce petit garçon qui boude sa mère, quand son regard croise le mien, il se met à sourire.

- Bonjour madame, sourit-il.

- Bonjour, lui rétorquai-je sur le même ton.

- Mamaaannnnnnnnnnnn !!!