Mon estomac se serre alors qu'Eddy ne réapparaît pas. Je dois lutter contre cet afflux d'émotions pour en pas m'évanouir car ce n'est pas le moment. Je cherche encore où il peut bien être avec la peur qu'il soit en train de se noyer qui se dessine dans mon esprit. J'espère au fond qu'il me fasse une blague et que dans une seconde il se montrera.

Cette idée s'échappe à l'instant même où une silhouette se dessine au travers de l'eau... J'ai bien du mal à distinguer et m'approche au bord pour constater avec effroi que c'est lui et si dans les secondes qui suivent ils continuent à ne pas bouger ça confirmera mes craintes que ce soit pas une blague.

- Eddy !! Criai-je de toutes mes forces et à plusieurs reprises.

Je suis tétanisée.

Il faut le sortir de là mais je suis seule ici et le temps que les secours arrivent il sera trop tard j'en ai la conviction alors que je m'approche encore plus. Je sais qu'il faut que je le fasse pour l'aider, je dois surmonter ma peur. Je peux pas le laisser comme ça.... Au fond je le sais..

Sa première apparition me revient alors en tête... Cette chaleur qu'il a tout de suite émit. Cette attitude fraternel qu'il a très vite établi avec moi... Avant même que je le réalise je prenais mon élan...

Cette chose que je n'avais pas faite depuis la mort de Nicole, un simple plongeon... Dans a mer en plus... Je n'ai pas le temps d'y penser tout ce qui m'importe à cet instant est de foncer vers lui pour le faire remonter à le surface avant qu'il ne soit trop tard.

J'atteins rapidement Eddy et l'agrippe pour qu'on remonte tous les deux, le plus compliqué fut de le hisser hors de l'eau. Inconscient et trempé j'ai eu l'impression qu'il pesait deux tonnes.

Terrifiée par le fait que j'ai mis trop de temps à réagir je m'assure très vite qu'il respire encore ce qui est le cas car je sens son pouls il semble juste inconscient.

- Allez Eddy, tu vas pas me forcer à te faire de la réanimation hein ? Aller reviens à toi. Le secouai-je. Eddy ! Il y a des tonnes de choses dont on doit parler alors va falloir que tu reviennes à toi et vite ! criai-je presque à bout de souffle.

- Allez ! Tu viens de me faire plonger dans la mer ! Tu dois l'entendre pour te dire que tu as réussi ! Allez ouvre les yeux !

Plutôt que ses yeux, j'ai d'abord sentis sa main bouger dans la mienne puis il a toussé avant d'ouvrir puis refermer les yeux.

- Ca y est t'es de nouveau avec moi?

- Je crois que j'ai bu la tasse, tousse-t-il à nouveau.

- Idiot j'ai failli mourir de peur.

- Je sais pas pourquoi je suis tombé... J'ai raté le bord.

- On s'en fiche, tu vas bien? Tu sens que t'as mal quelque part?

- J'ai la gorge qui brûle c'est tout.

Je me laisse tomber à côté de lui, je me laisse aller à ma fatigue quelques minutes maintenant que je suis rassurée.

- Et toi tu vas bien? Me regarde-t-il.

- A part que j'ai ruiné mon portable tu veux dire?

- Fais pas l'andouille tu as plongé? Toi qui n'arrivait même pas à aller dans la piscine tu as sauté dans la mer?

- J'allais pas te laisser couler... et puis mon corps a fini par se réveiller j'étais dans l'eau avant de m'en rendre compte.

- Désolé de t'avoir fait peur. Mais ça aura servi au moins à ce que tu sautes.

- Je ne sais pas si je pourrais remettre ça, là je ne pouvais simplement pas te laisser couler.

- On s'en assurera... par contre il va vite falloir qu'on se change, j'ai pas envie d'attraper la mort.

- On pourrait aller chez moi, c'est à côté... à non c'est vrai mes parents diraient à ton père que tu es là... au mieux je peux rentrer me changer et te rapporter de quoi te sécher et changer.

- C'était une bonne idée mais je crois que je vais tenter chez toi...

- Ils ne te feront pas de cadeaux tu le sais? Et puis je doute qu'ils soient absents à cette heure ci.

- Je m'en fiche, tu crois pas que je vais te laisser rentrer seule? Et si tu me fais un malaise sur le chemin? Je vais m'en vouloir.

- Si tu es sûr de toi, on y va dès qu'on arrive à se lever.

- D'accord.

- Te voilà dans la cage aux lions, dis-je à Eddy alors qu'on entre dans la maison.

- Je suis prêt.

- Tant mieux alors.

- Et toi ça va? Pas de migraine ou je ne sais quoi à l'horizon?

- Ca va, juste de la fatigue. J'ai hâte d'aller me coucher.

- Moi aussi... J'ai manqué de me noyer, ça épuise... Mais avant ça je pense qu'on va au devant de gros ennuis.

- On?

- Enfin moi. Surtout quand je vais les croiser. Ils sont où d'ailleurs?

- Apparemment pas là. Peut-être déjà dans leur chambre.

- Ah non je crois pas, dit-il en regardant vers la salle de bain. Lucy. Quoi que tu entendes maintenant sache que je ne mens pas et que je t'expliquerais tout.

- Comment ça? De quoi tu parles?

- Bonjour tante Marjorie ! Lance-t-il un large sourire que je sais ironique, plaqué sur le visage.

- E..Eddy? En perd ses mots ma mère. Lucy tu es avec lui?

- Ça se voit pas? Par contre on est trempé, on va se changer, continuai-je mon chemin pour éviter leur tête à tête dans la seconde puisqu'Arthur est là et j'ai l'impression que ça va monter dans le ton.

- Lucy ! Reviens ici !

- Qu'est-ce que tu me veux?

- Lucy, attendons là, j'ai vraiment hâte de voir ce qu'elle va dire sur ma présence, m'incite à m'arrêter Eddy. Et tu ne devrais pas toujours t'enfuir quand tu veux savoir quelque chose, c'est pas la meilleure chose à faire.

- D'accord, soufflai-je, mais vite, je suis gelée.

- Eddy qu'est-ce que tu fais ici? Lance-t-elle sèchement.

- Là tout de suite Lucy et moi voulions nous sécher au cas où tu n'aurais pas vu on est trempés.

- Ce que je voulais dire c'est dans cette ville, dans cette maison.

- Je suis venu voir Lucy.

- Lucy, va dans ta chambre, je dois lui parler, me crie-t-elle presque dessus.

Eddy passe devant moi en me faisant reculer, comme s'il allait me défendre de coup qui viendraient. Je le regarde les yeux ronds.

- Lucy ! Je te parle !

- Tu parles pas tu me cries dessus !

- Tu peux arrêter de t'en prendre à elle? Si tu as besoin de te défouler c'est sur moi, c'est moi qui suit venu ici.

- Eddy qu'est-ce que tu cherches en venant ici?

- Quoi vous avez tellement peur de la vérité? Vous avez peur qu'elle sache?

- Lucy ! Dégage de là me lance-t-elle cette fois en criant.

- Arrête de parler à ma soeur de cette façon ! Lâche-t-il sans sourciller alors que moi j'ai un mouvement de recul. Sa soeur?

- Eddy ! Nous fait sursauter la voix de mon père.

- Oh ça va hein pas toi non plus qui prétendait qu'elle allait bien, je suis venu voir par moi-même et ce que j'ai vu m'a empêché de dormir bien assez de fois.

Pendant qu'ils s'expliquent je regroupe les informations en ma possession puis je réalise... En fait il est vrai que je lui ressemble un peu.

- Eddy, ce n'est pas ce que tu penses.

- Arrêtez de baratiner.

- Tu es mon frère? Tentai-je finalement.

- Désolé que tu l'apprennes comme ça, se radoucit-il c'était pas mes intentions.

- Je comprends pas.

- Je t'expliquerait après ne t'inquiète pas.

- Eddy tu ne peux pas... Tente-t-il en s'approchant.

- J'ai eu papa au téléphone tout à l'heure, il avait l'air tout aussi choqué que vous mais je m'en fous, vous vous prenez pour qui pour prendre des décisions aussi débiles que celle la?

- Depuis quand vous vous connaissez?  Me parle-t-il enfin.

- Quelques semaines, haussai-je les épaules.

- Tu n'as pas à te justifier devant eux Lucy, dit calmement Eddy alors qu'il m'attrape la main.

- Marjorie, va coucher Arthur, il a assez entendu crier pour la journée, lui ordonne presque mon père - enfin ce qu'il est encore pour le moment en tout cas-.

- D'accord, puisqu'elle sait maintenant je m'en lave les mains de toute façon, tourne-t-elle les talons pour ouvrir la porte de la chambre.

- Vraiment charmant ton attitude tante Marjorie.

- Eddy, tu ne peux pas juger une situation juste à cause d'une visite où deux.

- Ce que j'ai jugé c'est l'état dans lequel se trouve ma soeur depuis que je la connais, je suis sûre que j'en sais plus sûre elle de lui parler depuis quelques semaines que vous qui l'avez élevé.

- Eddy...

- Ça suffit. Et vous donnez pas la peine de contacter papa, ni toi ni elle, c'est moi qui vais le faire, en attendant on va attraper froid à force donc on va aller se sécher.

- Prends ce qu'il faut dans ma chambre, soupire mon père.

- Je me doute que tu ne comprends rien, reprend-il souriant alors qu'on va vers ma chambre.

- C'est peu de le dire, j'ai rien dit pendant votre conversation parce que tu les a remis en place mais là j'ai besoin d'explications.

- Je sais, et je vais te les donner, on va juste de sécher avant et je te dis tout après.

- Bon je te l'accorde tout ce que je vais te dire risque de te perturber un peu mais ça ira, n'oublie pas que maintenant tu m'as moi.

- Eddy, dis-moi quand même une chose avant tout, es-tu mon frère, vraiment?

- Oui et pas la moitié d'un, je suis à cent pour cent ton frère on à les même sang pas comme ces imposteurs, sourit-il, bon suite dans quelques minutes on va finir par geler pour de bon.