• ○ 246 ○

    - Assez, tu m'agaces, cingle-t-il.

    - Pas la peine d'être si froid avec moi.

    - Je parlerai comme je veux à qui je veux, disparais juste de ma vue, merci.

    ○ 246 ○

    - Ca va je m'en vais, comment j'ai pu être triste pour toi, je sais même plus. T'es juste un connard en fait.

    - Tu passeras le bonjour pour moi à Merick surtout n'oublie pas, lâche-t-il alors que je sors de la chambre.

    Une phrase qui ne va cesser de me tourner dans la tête jusqu'à je sois en bas et que j'en déduise qu'il sait pour Merick et moi.

    ○ 246 ○

    - Naoki ! Appelai-je en ravalant un sanglot. Il demande à ce que vous alliez le voir.

    - Très bien j'y vais merci.

    - Je vous préviens, il est remonté.

    - Ca m'étonne même pas, je reviens, sourit-il en attrapant son fils pour monter ensuite. J'attends qu'il soit en haut pour sortir un peu bout de papier de mon sac à main et y griffoner quelques mots.

    " Désolée mais je préfère partir, Shay ne me veut pas ici, merci pour tout. Tori."

    ○ 246 ○

    Le petit mot placé bien en évidence, j'attrape mes sacs le coeur serré. Finalement je me suis peut-être vraiment trompée avec lui. Après tout il a sans doute joué avec moi, rien d'autre.

    ○ 246 ○

    - T'es vraiment trop con Shay, marmonnai-je, les larmes aux yeux.  J'étais vraiment trop bête de croire que tu voulais me voir, vraiment trop.

    Je refermais la porte doucement avant d'avancer en essayant de pas faire de bruit, je ne suis pas capable de parler sinon je vais me remettre à pleurer alors autant ne pas me faire remarquer.

    Mais quelques pas plus loin, j'entends à nouveau la porte s'ouvrir.


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  • ○ 247 ○

    - Tori, ou est-ce que vous allez?

    - Vaut mieux que je parte, finalement j'aurai mieux fait de rester chez moi.

    - Il m'a envoyé bouler aussi, rit-il, mais ensuite il m'a dit qu'il était content que ça soit moi qui l'ait trouvé. Il faut pas se fier à ses réactions.

    - Shay est un con, c'est tout, il changera pas.

    ○ 247 ○

    - Quand je suis entré dans la chambre il avait la tête entre les mains et s'insultait.

    Ses paroles m'arrêtèrent dans ma lancée.

    - Il a dit qu'il ne supportait même pas de me voir.

    - C'est de Shay qu'on parle là, n'oubliez pas.

    ○ 247 ○

    - Vous dites qu'il le dit mais qu'il le pense pas?

    - C'est ce que je pense.

    - Vous ignorez ce dont vous parlez, Shay et moi avons une histoire compliquée.

    - Je sais.

    - Comment ça? Froncai-je les sourcils.

    ○ 247 ○

    - Vous étiez plus ou moins ensemble quand vous avez appris que vous étiez de la même famille, non? Dit-il en s'approchant.

    - Comment vous savez ça? Shay vous l'a dit c'est ça?

    - Non, Shay n'a rien dit à part qu'il pensait que vous seriez sans doute en train de partir, sur ce point il avait raison.

    - Alors comment?

    ○ 247 ○

    - Je vous ai dis que votre nom m'était familier, et bien j'ai compris pourquoi.

    - Expliquez-vous.

    - Je pense que là je vais plus avoir trop le choix, admet-il dans un soupir. Je peux pas laisser ça comme ça.

    - Qu'est-ce que vous me dites pas.

    - Venez, entrez, je vais vous expliquer.

    ○ 247 ○


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  • ○ 248 ○

    - Bon je t'écoute, dis-je quelques minutes plus tard après qu'il ait récupéré Junpei, resté en haut avec Shay qui apparemment s'est rendormi. Et ne me cache rien cette fois.

    - J'étais censé ne pas le divulguer, c'est pour ça que j'ai fait comme si, mais bon cette mascarade ne menne à rien.

    - De quoi est-ce que tu parles? Oh désolée, j'ai tutoyé.

    - Pas de problème. Ca me dérange pas.

    - Alors ça doit être réciproque.

    ○ 248 ○

    - D'accord, alors en fait si Shay et moi nous sommes perdus de vue, c'est parce que j'ai voyagé, ça je l'ai déjà dit avant mais ce que tu ignores c'est avec qui j'ai fait ces voyages.

    - C'est censé m'intéresser?

    - Si je te disais son nom, tu ne le reconnaitra pas, donc je vais simplement te le dire, c'est le grand-père de Shay et donc le tien.

    ○ 248 ○

    - Attends, si je comprends bien, tu parles du père biologique de ma mère?

    - Exactement.

    - Qu'est-ce que tu fais pour lui?

    - Je suis son secrétaire, enfin ça c'est le poste officiel, mais en fait je règle ses affaires quand il ne peut pas le faire. Et je lui trouve les renseignements qu'il demande.

    -  En fait t'es son larbin quoi.

    - Non pas vraiment mais ce serait trop long à expliquer.

    - D'accord mais si tu bosses pour lui, pour Shay, tu n'aurais pas eu besoin de m'appeler.

    ○ 248 ○

    - En fait je sais que Shay aurait de gros ennuis si Leonard l'apprenait.

    - Tiens, c'est donc son prénom, relevai-je.

    -  Oui. Depuis la naissance de Junpei, je travaille un peu moins mais je sais tout ce qui se passe dans cette maison. Et je sais aussi que j'ai fait une bellle boulette en te faisant venir ici maintenant. J'ai pas réalisé que tu étais la petite fille dont j'ai entendu parler.

    ○ 248 ○

    - Est-ce que ma présence dérange ce vieux ?

    - C'est pas ça, te méprends pas, est-ce que tu sais qu'il a tenté de rencontrer ta mère?

    - Elle m'en a parlé, mais elle a refusé. C'est quoi le problème? Il n'a jamais rien été pour elle dans sa vie, c'est pas maintenant que ça va commencer.

    - Est-ce que tu méprises cet homme?

    - Evidemment, après ce que maman a enduré. Je ne sais pas pourquoi mais je suis certaine que c'est en rapport avec lui.


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  • ○ 249 ○

    - Alors Sam ne l'a vraiment dit qu'à tes parents, soupire-t-il.

    - Qu'est-ce que ça veut dire? Froncai-je les sourcils.

    - Si ta mère a dû endurer tout ça c'est en partie à cause de Léonard, elle est sa fille et le beau-père de ta mère ne l'a pas supporté, c'est lui qui est derrière tout ça. Il m'a annoncé ça d'un air triste, comme s'il se sentait concerné.

    ○ 249 ○

    - Tu rigoles j'espère! Ce vieux n'a rien voulu avoir à faire avec maman , puis elle vit tout ça, et moi je subis ça aussi par dérivé, et tout ça à cause d'une rivalité entre deux connards?

    - Je suis désolé.

    - Oh bon sang c'est ça ! Sam essaie de rattraper les fautes de son père !!! Compris-je enfin.

    - C'est ça, mais il ne rattrapera pas tout, déglutit-il en dévisageant son fils.

    - Qu'est-ce qui se passe? Pourquoi ça à l'air de te toucher autant?

    - La mère de Junpei était maltraitée par les hommes du beau-père de ta mère, quand je l'ai rencontré, j'ai tout expliqué à Léonard et il l'ont vengé, déglutit-il en fermant les yeux.

    ○ 249 ○

    - Pas criste papa, intervient Junpei en s'accrochant au bras de son père.

    - Si sa mère est morte aujourd'hui, souffle-t-il, c'est parce que son corps n'était plus assez fort pour supporter cette grossesse, à cause de ce qu'elle a vécu avant, pourtant elle l'a voulu son petit bonhomme.

    - Je suis vraiment désolée. Cette guerre entre eux aura fait bien des victimes, quand cela s'arrêtera-t-il?

    - Quand l'un des deux mourra. Ce qui, je dois te l'annoncer, ne devrait plus tarder, Léonard est malade, il ne lui reste que quelques semaines.

    ○ 249 ○

    - Il va mourir, dis-je en me levant, merci Naoki, grace à toi, j'en connais un peu plus sur ce qui fait que ma famille est dans cet état aujourd'hui.

    - Ne fais rien de stupide. S'il apprend ta présence il va vouloir te voir.

    - J'ai juste besoin de voir des visages familiers pour l'instant et je l'attends, j'ai moi aussi quelques mots à lui dire

    - Pas de bêtises en tout cas et reviens quand tu veux, je vais surement le garder quelques temps ici le lascar qui roupille.

    - Merci.

    ○ 249 ○

    - Excuse-moi d'avoir parlé de moi alors que tu voulais des renseignements sur ton grand-père.

    - Non je sais ce que j'avais beosin de savoir, et ca t'a surement fait du bien d'en parler, souriai-je tristement, et regarde Junpei, il sait que tu es triste, il te console.

    - Oui je sais, j'ai de la chance qu'il soit avec moi.


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  • ○ 250 ○

    Je suis allée dans un hôtel où j'ai réservé une chambre et dans laquelle j'ai déposé mon sac, ensuite j'ai essayé d'appeler Mason sans réussir à la joindre. Je lui ai laissé un message disant que j'étais en ville et que j'aimerai vite le voir et donc de me rappeler.

    En attendant j'ai marché un peu en ville pour me rapprocher de chez lui et je me suis arrêtée dans l'espace vert non loin de son appartement. C'est le moment que j'ai choisi pour appeler Merick.

    - Allo?

    - Merick, c'est moi.

    - Je sais, j'attendais que tu m'appelles qu'est-ce qui s'est passé?

    ○ 250 ○

    - J'ai beaucoup discuté avec l'homme qui l'a retrouvé, et il m'a appris pas mal de choses, apparemment il travaille pour mon grand-père, tu sais le père biologique de ma mère. Parmis tout ce que j'ai appris, je sais qu'il va bientôt mourir et que c'est surement pour ça qu'il veut voir maman.

    - Qu'est-ce que tu vas faire?

    - J'en sais rien, je suis un peu perdue.

    - Tu veux que je viennes?

    - Ca va aller, j'ai appelé Mason.

    - Bon d'accord mais tu m'appelles si tu veux que je vienne, et je viendrai.

    - Je sais, merci. Mais je suppose que tu veux savoir ce qui se passe avec Shay pas vrai?

    - C'est vrai.

    ○ 250 ○

    - Comme je le pensais, il m'a envoyé bouler dès qu'il m'a vu.

    - Je vois...

    - Merick, je suis là parce que je me suis inquiétée pour lui, je rentrerai demain quand j'aurai vu qu'il va vraiment bien.

    - Même s'il se fiche que tu sois là?

    - Oui.

    - Fais bien comme tu veux, soupire-t-il.

    - T'es fâché? Je pensais qu'on en avait assez parlé.

    - Je constate que tu restes même s'il ne veut pas de toi.

    - Je ne reste pas seulement pour lui Merick, je veux voir Mason, et puis cette histoire avec le père de ma mère me travaille, je voudrais en savoir un peu plus.

    - Tori?

    ○ 250 ○

    - Mason est là, avertis-je Merick après avoir jeté un oeil par dessus mon épaule.

    - D'accord, je vais te laisser avec lui, je vais rejoindre Cory de toute façon.

    - Dis-lui que je l'appelle ce soir.

    - Je lui dirais.

    ○ 250 ○

    - Merick, est-ce que tu m'en veux?

    - J'espère simplement que tu fais les bons choix.

    - S'il-te-plaît...

    - Ca va, je t'appelle ce soir, ne t'inquiète pas.

    - D'accord à ce soir alors, concluai-je avec un petit pincement au coeur.



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