• ○ 266 ○

    - Il me semble que je me souviens de toi, je t'ai déjà vu quand je passais chercher Chanelle en voiture. Et si mes souvenirs sont exacts, tu étais souvent avec ce Travis non?

    - Oui, c'est ce qui m'amène.

    - Tu viens vérifier que cet enfoiré a fait un gosse à ma fille avant de se barrer?

    - Ne parlez pas comme ça de lui ! Ralai-je.

    - Je parle de lui comme je veux, et puis quoi il t'envoie cette fois il est pas capable de venir?

    ○ 266 ○

    - Alors vous ne saviez pas, Travis est décédé depuis plusieurs mois déjà.

    - Oh vraiment, en effet je l'ignorais, alors dans ce cas pourquoi êtes vous ici?

    - Pour comprendre ce que c'est que cette histoire, j'ai seulement entendu ça hier.

    ○ 266 ○

    - Il n'a donc jamais parler de son fils à personne c'est bien étonnant.

    - Un fils?

    - Oui il a dix-huit mois.

    - Mamiiiiieeeeeee!!!!!!!!!!! Nous interrompt une petite voix venant du bac à sable.

    - Je reviens, dit-elle en se levant.

    ○ 266 ○

    Je la regarde aller prendre le fils de Travis dans ses bras. Je pourrais bientôt voir sa bouille. Mais j'appréhende de poser un peu plus de questions, elle semble remontée contre Travis.

    ○ 266 ○

    - Il va plus tarder à avoir faim, on va devoir rentrer.

    - Attendez laissez-moi encore quelques minutes, je voudrais en savoir un peu plus sur lui.

    - Quelques minutes alors, soupire-t-elle, en tournant Malo un peu plus vers moi pour que je puisse enfin le voir.


    votre commentaire
  • ○ 267 ○

    - Voici Malo.

    - Bonjour Malo, souriai-je en regardant sa petite frimousse et ses yeux que je reconnais rapidement.

    - Bonzour!! Rit-il.

    ○ 267 ○

    - Il est bien le fils de Travis n'est-ce pas? Il a ses yeux.

    - Oui, je n'ai jamais dit le contraire.

    - Est-ce vrai que son père ne s'est jamais intéressé à lui? Osai-je enfin demander.

    ○ 267 ○

    - Ma fille a eu cet enfant seule, il lui a dit nier le fait qu'il pouvait être père, comment veux-tu qu'un garçon comme celui-la vienne voir l'enfant.

    - Parce que je le sais, il l'a peut-être rejeté au début, mais il a surement voulu le rencontrer.

    - Vous savez, sa mère est morte, Malo n'avait pas encore un an. Et je dois m'occuper de lui chaque jour parce qu'il est tout ce qui me reste de ma fille unique, je ne veux pas que tu viennes mettre la pagaille.

    ○ 267 ○

    - Il lui ressemble tellement, soupirai-je, mais vous ne répondez pas à ma question, Travis n'a-t-il jamais voulu rencontrer son fils?

    - Qu'est-ce que tu veux à la fin? Tu n'es personne pour Malo ou moi-même.

    - Je veux savoir si Travis avait vraiment tourné le dos à cet enfant.

    - Oui il l'a fait, maintenant il faut que je rentre.

    ○ 267 ○

    - Attendez, est-ce qu'au moins, je pourrais revenir le voir?

    - A quoi bon? Une gamine de ton âge va s'intéresser à lui quelques temps puis n'y pensera même plus. Il n'a pas besoin de ça.

    - Mais pour qui vous me prenez? Je m'inquiète vraiment pour lui. Il n 'a plus de parents.


    votre commentaire
  • ○ 268 ○

    - Mais il a une grand-mère qui l'aime, ça lui suffira.

    - Est-ce que ça ne vous pèse pas de devoir l'élever seule? Je suis sure que s'ils apprenaient son existence, sa famille voudrait le rencontrer.

    - Quelle famille? Je suis sa seule famille.

    - Les parents de Travis sont en vie tous les deux, il avait également un frère et une soeur. Malo pourrait avoir une grande famille qui prendrait soin de lui. Il est également la seule chose qui reste de leur fils.

    ○ 268 ○

    - Je me demande pour qui tu te prends de venir comme ça et me dire toutes ces choses.

    - Je ne veux pas vous manquer de respect, mais dès que j'ai entendu cette histoire j'ai voulu le rencontrer et donc je sais que si l'histoire leur arrive aux oreilles ils débarqueront ici aussi et réclameront de voir le fils de Travis. Vous ne voudriez pas que cela arrive alors qu'il sera déjà grand et qu'il n'aura jamais entendu parler de son père ou de sa famille tout de même? Vous ne voulez pas le garder au point de le faire souffrir je suppose.

    - Tu ne sais pas ce que j'ai déjà fait pour qu'on ne me le reprenne pas, ne parle pas sans savoir.

    ○ 268 ○

    - Qu'est-ce que vous voulez dire? Dis-je en commencant à trouver son attitude étrange.

    - Ton ami, Travis est venu, c'est vrai, admet-elle, il disait qu'il voulait assumer son fils.

    - Pardon? J'eus un mouvement de recul, elle cachait la vérité depuis le début.

    - Si vous lui disiez quand il est venu, intervient Naoki qui me fit sursauter.

    ○ 268 ○

    - Ah, vous êtes celui que j'ai eu au téléphone, je reconnais votre votre voix.

    - C'est vrai c'est moi, je n'ai pas voulu tout dire à Tori, je voulais qu'elle l'entende de votre bouche.

    - Entendre quoi.

    - Quand son père est-il venu le voir? Redemandai-je, perdue.

    - Le dix février. Avec toutes ses belles paroles, je lui est dit que je ne l'autoriserait jamais à approcher son fils. Je n'ai même pas voulu qu'il ne le voit. Il a perdu le droit quand il a laissé ma fille seule avec sa grossesse.


    votre commentaire
  • ○ 269 ○

    J'étais bouleversée, je commencais à comprendre ce qui avait poussé mon meilleur ami à un acte si lâche. Je me suis plantée devant son fils à son niveau pour lui parler, espérant que la grand-mère entende bien ce que je dis et réalise la gravité de ses propres paroles.

    - Tu sais Malo, ton papa a beaucoup regretté de ne mas s'être occupé de toi, il devait avoir peur, un bébé quand on est pas prêt c'est effrayant. Mais je comprends enfin aujourd'hui qu'il aurait tout donné pour t'avoir près de lui. Je crois qu'il a tellement regretté qu'il en a mis fin à ses jours.

    ○ 269 ○

    - Attends, qu'est-ce que tu viens de dire?

    - Travis est mort le douze février, il s'est suicidé. Je ne comprenais pas les raisons réelles de ce geste, maintenant je saisis. Il a sans doute été cruel avec votre fille mais il était prêt à assumer son fils pour qu'il ne soit pas seul. Et tout ce que vous avez fait avec votre égoïsme, c'est de l'envoyer paître. Travis a dû être tellement triste. Il cachait tout à l'intérieur. Je sais qu'il n'avait sans doute pas qu'une seule raison pour en arriver la mais vous pouvez comprendre ce qu'il a pu ressentir non?

    - Tori, calme-toi, m'interrompt Naoki.

    - J'ai tellement été cruelle avec lui,souffle-t-elle.

    ○ 269 ○

    - Laissons ça derrière nous, mais s'il vous plaît ne gardez pas Malo pour vous toute seule. Il voudra sans doute connaître ses racines plus tard.

    - Comment vont-il réagir, ils vont vouloir me le prendre.

    - Ne vous inquiétez pas, ce sont des gens biens. Mais je pense que si vous leur parlez vous-même ce serait mieux que si je faisais l'intermédiaire, en attendant pourrais-je lui rendre visite?

    - Oui mais tu ne vis pas dans les parages, je suppose.

    ○ 269 ○

    - Je resterais dans le coin le temps qu'il faut pour que ce petit bout s'habitue à tout ça.

    - Tori? Tu ne devais pas retourner chez toi? S'étonne Naoki.

    - Je peux pas tourner le dos à Malo maintenant qu'il se tient devant moi, j'assumerais toutes les conséquences. Concluai-je en ne quittant pas du regard le petit blondinet qui ne semble pas tout saisir de ce qui se passe autour de lui.


    1 commentaire
  • ○ 270 ○

    En soirée j'ai enfin eu le courage d'appeler une nouvelle fois Merick et je lui ai expliqué la décision que j'avais prise. Ca avait été plus facile avec mes parents qui m'ont simplement demandé de rentrer rapidement. Merick lui s'est une nouvelle fois faché. C'était il y a une heure  qu'il m'a raccroché presque au nez. Je pleure depuis, esperant qu'il me rappelle. J'ai bien essayé mais il ne répond pas.

    ○ 270 ○

    Je ne sais plus quoi faire, je veux rester ici mais je suis consciente que je risque de le perdre et ça je ne le veux pas. J'agis en égoïste, je le sais bien. Mais je suis pas capable de rentrer, je veux être ici encore pendant un moment.

    ○ 270 ○

    - Comment je peux m'excuse si tu me réponds même plus, soupirai-je en me redressant.

    Je sais que je le blesse à agir comme ça mais j'arrive pas à m'en empêcher.

    J'entends des pas dans le couloir qui semblent s'arrêter à mon niveau alors je prête attention.

    ○ 270 ○

    On toque aussitôt à ma porte. Je suis dans un hôtel et peu de gens vivant dans cette ville se donneraient la peine de me rendre visite. Je soupire, ne voulant pas vraiment avoir de la compagnie, j'ai juste envie qu'il me rappelle. Mais mon visiteur insiste.


    votre commentaire