- Ca va, j'arrive, râlai-je en me frottant les yeux et les joues pour tenter de masquer mes larmes.

- Dépêche ! Je prends racine ! Entendis-je une voix qui me presser le pas et ouvrir la porte à la volée.

- Qu'est-ce que tu fais ici? Dis-je les larmes aux yeux.

- Je suis dit que de voir un visage familier te ferai un grand bien.

- Tu sais même pas à quelle point, lâchai-je en me remettant à pleurer.

- Oh bah non, pleure pas.

- J'arrête pas depuis une heure.

- Laisse-moi deviner, Merick?

- C..Coment tu sais ça?

- Devine qui il a appelé juste après toi.

- Je veux m'excusez mais il veut plus décrocher, sanglotai-je.

- Ca va aller, dit-il en m'attirant dans ses bras. Il a dit qu'il te rappellerait demain matin, ce soir il a besoin de réfléchir tout seul.

- Il m'en veut beaucoup?

- Il m'a juste dit de te rassurer le reste j'en sais rien.

- D'accord, reniflai-je. Entre.

Cory et moi avons discuté de tout ce qui s'est passé depuis mon arrivée ici et quand j'ai pensé qu'on avait enfin fini, il s'est allongé l'air songeur semblant réfléchir à ce qu'il allait dire.

- Tu savais pas vrai?

- Je savais quoi?

- Pour Lucile.

- Je... Hésitai-je tout à coup mal à l'aise.

- Elle est venue me voir ce midi au resto. J'ai décidé alors de te venir ce soir.

- Excuse-moi je ne pouvais vraiment pas te l'annoncer moi-même.

- Je t'en veux pas, je t'avais pas parlé de ce qui se passait entre nous.

- D'ailleurs je suis pas certaine d'avoir compris.

- Moi j'étais sérieux mais elle je pensais qu'elle s'amusait donc j'ai fait comme si.

- Alors tu...

- Je suis content qu'elle attende mon enfant oui, et on va essayer de se mettre ensemble pour voir ce que ça donne, mais je sais pas comment l'annoncer aux vieux.

- Maman sait déjà que Lucile est enceinte, Morgane lui a dit. C'est d'ailleurs comme ça que j'ai su.

- En laissant traîner tes oreilles, comme toujours.

- Oui, mais Cory cette situation te va vraiment?

- J'étais surpris mais je suis grand je tournerai pas le dos à mon enfant et puis avec Lucile on verra si on s'amusait ou s'il y avait vraiment quelque chose pour nous deux.

-Je vois, dis-je alors que mon téléphone se met à sonner. Après un seul coup d'oeil à l'écran j'ai compris qui c'était et pour éviter que Cory ne décroche je me jette littéralement dessus.

- Ca va destresse. Qui est-ce? Je doute que ça soit Merick.

- Ah non c'est pas lui du tout.

- Si c'est Shay, je te décalque.

- C'est pas lui non plus, dis-je en me levant pour décrocher.

- Allo?

- Tori?

- C'es moi oui.

- J'ai entendu que tu restais en ville.

- Oui quelques temps, pourquoi?

- Viens chez moi.

- Pardon?

- C'est soit toi, soit un inconnu. Et puis tu vas pas rester à l'hôtel tout le temps.

- Je suis un peu surprise.

- Je t'oblige pas mais je te le propose, si tu le veux, viens dès demain matin.

- Il faut que je réfléchisse.

- A demain, conclut-il en raccrochant.

- T'en fais une de ces tête, c'était qui? M'interroge Cory tout en s'étirant.

- Le père de maman.

- Hein? Genre il t'appelle tranquille?

- Je suis la première surprise.

- Qu'est-ce qu'il te voulait?

- Je crois qu'il m'a demandé d'aller vivre chez lui le temps que je serais ici.

- Il a quoi? Ecarquille-t-il les yeux.

- Je comprends pas ce qu'il veut.

- Qu'est-ce que tu vas faire?

- Je sais pas, je dois en parler à maman avant de me décider.

Il m'a fallut un appel chez mes parents pour me décider. Ma mère m'ayant dit de faire ce qui me semblait le mieux et quoi que je fasse elle ne m'en voudrait pas. J'ai donc décidé d'emménager chez mon grand-père le temps de mon séjour.

Ca fait maintenant trois semaines que je vis ici dans la chambre d'amis. Les choses avec Merick semblent s'être arrangé, il est venu les deux derniers week-end mais ce week-end il semble pas pouvoir.

Mes relations avec mon grand-père sont plutôt étranges, j'évite de le déranger, je fais ma vie de mon côté.

Je suis là parce que sa santé s'est visiblement détériorée et qu'on lui a demandé d'éviter d'être seul et qu'il apprécie le fait que je lui réponde, il m'a à la bonne comme on dit. Naoki n'en revient pas que je m'entende à peu près bien avec lui.

Pendant ces trois semaines, je me suis pas mal occupée du petit Malo qui me fait penser à son père chaque jour qui passe. Et avec Shay aussi, ça va mieux. On a une relation que je qualifierai d'amicale même s'il se gêne pas pour m'envoyer promener mais je luis rends la pareille.

J'envisage doucement de rentrer, Merick me manque mais à par lui, je ne sais si retourner là-bas serait la meilleure chose.

On est samedi et je suis chargée de surveiller mon grand-père puisque je ne fais rien de particulier.

De la surveillance... Si on peut dire ça comme ça, je vérifie qu'il respire toujours et qu'il n'a besoin de rien, ça s'arrête là.

- Bon où est-ce qu'il peut être, soupirai-je en regardant autour de moi. Pour finalement le trouver allonger dans le canapé... Je le suppose endormi, comme souvent dernièrement.

Parfois je me sens triste pour lui, il s'en veut de ne pas avoir fait parti de la vie de maman et pour ce qui s'est passé pour elle ensuite.

Même s'il l'ignore, je l'ai vu pleurer en lisant la lettre qu'elle lui a adressé. Elle ne voudra jamais le rencontrer mais elle a finalement décidé de lui écrire, j'ignore ce qu'elle contenait mais il semble un peu apaisé depuis. Je suppose donc qu'elle lui a écrit des choses qu'il espèrait.

Par reflexe je me rapproche et vérifie qu'il respire encore. Comme je le pensais il est juste endormi. A ce stade il devrait être couché, au lieu de ça il reste debout autant qu'il le peut. Son coeur finira par le lâcher pour de bon, et il le sait mais quoi qu'on dise rien ne l'arrête, on dirait qu'il veut mourir quoi qu'il arrive.

J'allais retourner dans ma chambre quand la porte d'entrée s'est faite entendre. Je me retourne vivement pour voir qui entre ici sans même frapper bien que les possibilités soit minimes.

- Yo ! Lance Shay en arrivant.

- Salut, mais qu'est-ce que tu fiches ici?

- Je me promène ça se voit pas?

- Si est d'ailleurs tu dois geler comme ça.

- Ma veste est dans la voiture.

- Et qu'est-ce qui t'amène?

- Je me demandais si ça t'interesse de sortir un peu ce soir, j'ai une soirée.

- Sans façon.

- Bah allez, te déprime pas parce que l'autre a pas voulu venir ce week-end.

- Arrête de parler de lui comme ça.

- Bah quoi? Moi à sa place je viendrais plus souvent que ça.

- Il peut pas, il travaille à plein temps maintenant !