- Pas de soucis. Je t'attends. Dit-il en allant dans les escaliers.

- Bon vous me voulez quoi? enchaînai-je.

- Donne nous ton avis. Et on voudrait t'expliquer on t'as pas vraiment tout dit.

- Je vais le faire, intervient Alexander.

Je le regarde, sceptique.

- Nous en avons déjà parlé pendant ton absence donc j'imagine que je peux faire le résumé, cherche-t-il l’approbation de papa ce qu'il lui donne en un hochement de tête. Donc, ta mère a demandé de garder sa liberté, je serais donc à sa disposition mais pas obligé d'être toujours avec elle.

- Et tu feras quoi pendant le reste du temps?

- Il prendra des cours, intervient maman.

- Des cours? Me tournai-je vers elle. Je croyais que tu cherchais une aide pas un étudiant en manque de fric.

- Danika, justement c'est ce qu'on t'as pas vraiment expliqué. Ce que je veux c'est quelqu'un qui sera là pour me conduire où j'ai besoin d'aller, parce que tu conduis pas et que ton père n'a pas que ça à faire. J'ai pas besoin de lui au travail parce que j'ai déjà formé qui il faut. Par contre à la maison c'est autre chose. Et puis il n'a rien demandé, c'est nous qui lui avons proposé. Tu n'as pas besoin de savoir pourquoi mais on lui a dit que ça nous dérangeait pas tant qu'il reste disponible, il pourra faire ce qu'il voudra.

- Attendez, c'est normal qu'elle se pose la question. Ça te pose un problème? Revient vers moi Alexander.

- Non. Tant que tu fais ton boulot avec ma mère tu peux bien faire ce que tu veux de ton temps libre.

- Dans ce cas, tu as des choses à rajouter ça se voit.

- Tu vas vivre ici mais il y a des choses qui ne peuvent pas être bousculées par toi.

- Tant qu'on me dit lesquels.

- Laisse-moi y réfléchir.

- Bien. Quand à moi j'ai quelques questions.

- Pose-les.

- Tu vas au lycée?

- C'est mes dernières semaines, pourquoi?

- Juste pour comprendre. Bien. Tu as dix-huit ans?

- Presque. Mais c'est un interrogatoire?

- Non, j'aime savoir avec qui je vis, tes parents m'ont dit que tu répondrais si je te demandais directement.

- Admettons, soupirai-je, c'est pas que j'en ai quelque chose à faire mais t'as quel âge toi?

- Vingt deux.

- Danika, reprend mon père alors que je me lève.

- Quoi?

- Tu vas où?

- Je monte, je me suis fait mon avis.

- Et donc?

- Tant que je garde mon espace vital, ça me va.

- Attends j'espère que t'as pas prévu de sortir, m'arrête maman.

- Pourquoi?

- Parce qu'il va emménager ce soir, tu vas m'aider à ranger la chambre d'amis.

- Mais, soupirai-je, j'ai prévu d'aller avec Kay.

- Hors de question tu restes ce soir. On est rentré tu vas pas commencer à faire ce qui te plaît.

- Faites chier, grognai-je ne montant les escaliers.

- C'est qui le blondinet ringard? Me lance Kaylan, assis sur mon lit, alors que j'arrive dans ma chambre.

- L'aide de ma mère, enfin plutôt son chauffeur, j'en sais rien haussai-je les épaules, la raison pour laquelle j'étais censée être là et la même qui m'empêche de sortir.

- T'es sérieuse?

- Ouai, faut que je mette en place la chambre qu'il va occuper, dis-je en m'installant à côté de lui.

- Autant mettre à plat ce qu'on veut se dire tout de suite alors sinon tu vas encore nous faire un caca nerveux.

- Il y a une simple question à laquelle on doit répondre, tu t'intéresse à moi ou c'est juste pour le jeu.

- Tu m'intéresses, je te l'ai dit. Et c'est facile de savoir que moi aussi je t'intéresse sinon tu jouerais pas le jeu si facilement, d'ailleurs c'est pour ça que je comprends pas cette prise de tête, il suffit de continuer ce qu'on fait déjà mais avec le bonus.

- Tu proposes qu'on sorte ensemble comme on est supposé le faire mais en ajoutant les parties qu'on ne faisait pas, c'est ça?

- Ouai. On sort ensemble pour tout le monde alors moi je dis qu'on peut le tenter, hausse-t-il les épaules.

- C'est pour ça que tu t'en fichais d'en parler? Pour toi c'est une évidence? On continue et voilà.

- Carrément, dit-il alors que le téléphone sonne dans sa poche.

- Allo? Nan j'suis chez Danika. Hein? Ouai je sais qu'elle est rentrée qui tu crois qui a été la chercher à la gare?

- Kwan? demandai-je à voix basse, question à laquelle il répond en hochant la tête.

- Hey minute, je suis en pleine discussion là je peux pas me ramener dans la seconde.

- Je reviens, me levai-je.

- Non on discute de choses sérieuses. Je te raconterai. Fais pas chier Kwan.

Je m'amuse parce que c'est à peu près la même conversation que j'aurais si on m'appelait. Kay semble écouter avec attention ce qui se dit au téléphone et je réalise qu'en fait, il suffit de faire ce qu'on veut sans se prendre la tête.

 - Ok. Et tu me dis ça que maintenant? T'es con ou quoi? Tu sais pourtant que...roh ça va j'arrive. J'arrive je te dis, bouge pas.

- Tu t'en vas ? Demandai-je les mains toujours sous l'eau.

- Kwan insiste. Bon on est d'accord alors ?

- On est d'accord. Faisons comme ça, mais attends je me sèche les mains, j'arrive.

- Pas le temps, on s'appelle, claque-t-il la porte de ma chambre.

- Ça commence bien, soufflai-je, va falloir que je m'habitue avec ses manies. Mais je compte pas me faire marcher dessus comme ça.

On toque à ma porte alors que je soupire longuement.

- Qu'est-ce que c'est?

- Ta mère, je peux entrer?

- Oui viens, sortis-je pour être sûre qu'elle ne se cogne pas.

- Euh maman tu te serais pas changée par hasard?

- Si, je me suis renversée du café dessus, d'ailleurs ça va je me suis pas trompée?

- Tu pensais mettre quoi?

- Un pull gris avec un col blanc façon chemise.

- C'est exactement celui-là que tu portes.

- C'est que ton père me l'avait bien rangé, sourit-elle.

- Oui, mais sinon tu voulais quoi? Tu m'as déjà mis ma soirée à l'eau.

- Te prévenir.

- De quoi?

- Avant le dîner on va vite aller chez Ben.

- Pourquoi ?

- Je dois lui dire pour Julie. Il ne sait pas tout de la situation.

- Je comprends mais tu vas me laisser toute seule avec le nouveau?

- Aide-le a s'installer.

- Oui je sais. Mais maman vous êtes sûrs de votre choix? Il a l'air coincé à mort.

- On veut juste qu'il fasse ce qu'on lui demande, tu as dit que ça irait.

- Oui, ça ira, tant qu'aujourd'hui est le seul jour qui fasse que je reste là.

- Ça sera le cas, c'est promis.

- Je te crois. Mais tu peux me dire pourquoi vous avez pris quelqu'un d'aussi jeune? Je comprends pas le délire.

- Un peu d'animation dans cette maison ce sera pas plus mal tu crois pas?

- Maman, dis-je en allant m'asseoir à côté d'elle.

- Oui?

- Je suis là moi, et mes amis vont et viennent, je pensais que c'était bien assez.

- C'est vrai mais tu grandis et tu n'es plus très souvent à la maison.

- Désolée.

- T'excuse pas pour ça, tu es fille unique on s'attendait à ça un jour.

- Tant que vous l'adoptez pas.

- Danika, soupire-t-elle.

- Je te taquine maman, j'espère qu'il est pas casse-pieds c'est tout.

- On verra avec le temps.

- Oui, j'imagine.

- A propos c'est bien que tu sortes mais j'aimerais que tu te concentres un peu sur tes études.

- Ça va c'est bientôt la fin, je suis une grande fille, et quand t'avais mon âge...

- Quand j'avais ton âge, m'interrompt-elle, j'avais ton oncle pour veiller sur moi, et les autres garçons aussi, dit-elle alors qu'on toque à la porte.

- Qui est-ce?

- Excusez le dérangement, entre Alexander.

- Oui? S'intéresse ma mère.

- Monsieur vous cherche.

- Il va falloir que tu apprennes à nous tutoyer, sourit maman, d'accord j'y vais. On en aura pas pour longtemps.

- Vous avez besoin de moi?

- Non non tu commences que demain, ce soir tu t'installes, on va chez mon frère mais on reviendra pour le dîner.

- Voulez-vous que je le prépare?

- Le préparer? Relevai-je.

- Ça sera pas nécessaire, je le ferais en revenant, mais c'est gentil.

- D'accord, je vais donc aller récupérer mes affaires, mais quelle est ma chambre?

- Je laisse Danika te l'expliquer.

- Ça ira ou vous voulez que je vous aide?

- Je connais la chambre de Danika, ça ira.

- Maman, l'interpelai-je, on discutait là.

- Conversation terminée.

- Pff.

- Tu me montres ?

- Eux tu les vouvoie mais pas moi, tu m'expliques?

- Je suis plus vieux, et eux je leur dois le respect.

- Et pas à moi, ok. Je sens qu'on va s'amuser.

- Au fait ton pote est déjà parti?

- Oui. Bref je te montre?

- Ok.

- Donc à l'étage il y a les chambres, la mienne, celle des parents et celle d'amis que tu vas donc occuper, puis une salle de bain. Moi j'ai la mienne mais vous partagerez l'autre.

- Étrange que ce soit toi et non eux qui ait la salle de bain.

- C'est comme ça d'être enfant unique.

- Si tu le dis.

- D'ailleurs, il y a un sous-sol à la maison, sache que maman n'y descend pas donc si elle a besoin de quelque chose tu devras y aller mais autrement c'est un endroit où je vais souvent et où j'aime pas être dérangée.

- C'est noté.

J'ai aidé le nouveau à s'installer, les parents son revenus on a mangé et je suis allée dans ma chambre pour raconter aux autres comme promis, d'ailleurs ils m'attendent quand je me connecte. Occupée à terminer un devoir je les ai pris en audio pour pouvoir le faire en même temps ce qui me facilite les choses sauf pour les remarques qui ne sont pas nécessaires.

- Alors ça dit quoi? Lance le premier Harvey.

- C'est un gars genre premier de la classe avec une allure de plouc.

- Sérieux, rit Giulia.

- Oui tu le verras demain matin.

- Et ça va il a pas l'air trop con?

- Vous aurez l'occasion de me donner votre avis, moi je sens qu'il va être barbant.

- C'est un vieux? Tu nous a pas dit.

- Nan, il suit toujours des cours visiblement, il s'est arrangé avec mes vieux pour pouvoir le faire tout en bossant pour ma mère. Il m'a dit son âge mais je m'en souviens déjà plus.

- C'est pour ça que tu dis premier de la classe? Essaie de comprendre Giulia.

- Nan mais vous verrez, il vouvoie les parents c'est trop bizarre.

- Hâte de voir la tête qu'il a sérieux, s'intéresse Harvey.

- Ça manquera pas il va vivre ici. moi je suis arrivée en retard du coup j'étais de corvée pour l'aider à emménager pendant qu'ils étaient chez mon oncle.

- Merde, pauvre de toi.

- Comme tu dis, j'ai pas préparé les cours en plus, dis-je alors qu'on toque, qui est-ce?

- Alexander.

- Oh, regardez, lancai-je ma caméra avant de reprendre plus fort, entre !

- Danika?

- Mais quoi? T'as déjà perdu le chemin de ta piaule?

- C'est juste que j'aimerais prendre ma douche et que je sais pas où sont les serviettes, j'ai entendu que tu parlais je suis venu te voir plutôt que déranger tes parents.

- Ah. Détail important. Il y en a dans le meuble de la salle de bain mais connaissant mes parents tu dois déjà avoir tout ce qu'il faut dans la commode. Celle où tu n'as pas rangé tes vêtements, visiblement.

- La colonne, comprend-il.

- Sûrement, haussai-je les épaules.

- Merci pour l'info.

- De rien tu peux me laisser maintenant? Je discute avec mes amis.

- Tes amis?

- Salut, lancent-ils tout à coup.

- Ah ok avec eux que tu parles, salut !

- Oui et j'aimerais terminer.

- J'y vais.

- Au fait, prends bien note que je suis pas un service de renseignement, ça va parce que c'est la première journée, n'en fait pas une habitude.

- C'est noté.

- Arrête de regarder autour de toi, y a rien qui va t'intéresser, sors, je suis occupée.

- Je sens qu'on va s'amuser, lance-t-il sans que j'en comprenne dans quel sens il l'a dit, allez bonne nuit petite.

- Hey ! Grognai-je alors qu'il referme la porte sur lui.