- Tu m'expliques? Chuchotai-je à son oreille.

- On va enfoncer un clou de plus, elle croit que je suis pas d'accord avec ton attitude de toute à l'heure, là elle va être perdue.

- Ça va pas foutre en l'air la suite?

- Non, si je choisis cette façon c'est qu'il y a une raison.

- Tu m'expliqueras?

- Ouai mais pas là, faut être prêt si elle sort.

- La voilà, dis-je alors qu'une jambe sort de la douche et que je vois ce qui me semble être un peignoir remuer, elle doit être en train de sortir tout en l'enfilant.

- Va falloir être convaincante, dit-il en se jetant sur mes lèvres et sans aucune hésitations cette fois.

C'est compliqué de se dire que mes premiers réels baisers se font avec lui, juste pour le cinéma mais j'ai dépassé ça hier en l'embrassant la première.

C'est à son comportement plutôt évident l'instant suivant que j'ai compris ce qu'il essayait de faire croire. Et je ne peux rien faire d'autre que de répondre à son baiser en y mettant un peu du mien. J'ai dit que je jouais le jeu je le ferais mais la prochaine fois il devra me l'expliquer afin que je me prépare.

Alors qu'on s'arrête une demi-seconde pour reprendre notre souffle je remarque la tête silencieuse mais dépité de Gladys, Kaylan semble avoir autant de mal à réprimer son envie de rire que moi alors on ne peut que continuer pour étouffer cet amusement dans ces baisers qui se veulent un peu trop passionnés. J'en ai le cœur qui bat un peu trop vite, il y met trop du sien cette fois j'ai bien du mal à me dire que c'est pour le cinéma.

- Tu t'es foutu de ma gueule Kay? Lance-t-elle ce qui a pour effet qu'il arrête de m'embrasser pour enfouir sa tête dans mon cou.

- Ah tu étais là, tu m'excuseras mais finalement on s'est réconcilié, rétorque-t-il calmement.

- Lydie n'arrêtait pas de dire que vous le faisiez exprès, parce que comme par hasard c'est elle que tu te tapes alors qu'on a déjà des différents.

- Est-ce que tu veux voir si c'est du cinéma? La provoque-t-il en se mettant à m'embrasser réellement dans le cou, ce qui a pour effet de me faire frissonner. Tout à l'heure il s'était juste rapproché.

- Tu finiras pas revenir, elle est folle cette fille, grimace-t-elle.

- Tu peux toujours espérer prendre mes restes, glissai-je en me montrant à mon tour provocatrice avec Kaylan.

- Bon tu fais comme tu veux, lance soudain Kaylan en ouvrant la porte de la douche derrière moi, mais là j'ai mieux à faire que discuter. Ah et si tu sors referme la porte.

- Vous allez le regretter, entendis-je alors qu'il referme la porte sur nous, on arrête de s'embrasser mais il me tient toujours dans ses bras, histoire d'être sûrs qu'elle ne fasse pas une fausse sortie, il me repose au sol lorsqu'on entend la porte d'entrée claquer.

- Je pense que là, elle ne va plus avoir de doutes, lance-t-il tout de même à voix basse on est quand même dans le vestiaire des filles.

- Je savais qu'elles avaient des doutes, ça fait longtemps qu'elles auraient agi sinon, haussai-je les épaules.

- J'ai compris que je devais agir normalement pour que ça marche, et ça c'est ce que je fais normalement.

- Te montrer provocateur au point de te taper quelqu'un dans un lieu public?

- Voilà.

- Donc t'es vraiment un connard.

- Ça t'a quand même pas dérangé je te signale.

- Je voulais la blesser, c'est fait.

- Ton corps a réagi sous mes mains, tu as rendu ça très réaliste. Tu peux pas le nier.

- Ne cherche pas à dire n'importe quoi, niveau corps qui réagi t'es pas en reste va prendre une douche froide, tu te plaignais tout à l'heure, je suis pas ton plan cul je te rappelle.

Il grimace en se frappant le front de la paume de la main avant de sortir doucement en vérifiant autour de lui, je l'entends ensuite entrer dans la douche à côté, je décide d'en faire autant, une douche froide et vite, il a raison sur ce qu'il a dit et je risque pas de lui avouer. C'est qu'un connard qui sait y faire, il a dû oublier l'espace d'une minute qu'on jouait et il y a mis trop d'entrain.

Je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'à jouer avec le feu je vais finir par me brûler. Oui on sort ensemble pour de faux mais les baisers son vrais, son souffle dans mon cou aussi, alors oui il ne se passe rien niveau émotionnel parce que c'est qu'un con mais j'ai peur qu'on se fasse avoir par notre propre jeu, cette fois-ci était déjà limite, j'espère que ce sera la dernière où on sera dans de telles conditions. J'espère aussi qu'on en a bientôt fini, la voilà déjà blessée, maintenant il ne reste qu'à l'humilier publiquement mais pour ça on va devoir attendre un peu, si on en fait trop d'un coup ça marchera pas.

Il a été plus rapide pour prendre sa douche, il est ressorti pour retourner dans les vestiaires hommes alors que moi je finissais à peine. C'est donc pas étonnant qu'il m'attende dehors le premier.

Je le regarde attendre en me demandant de quel espèce il est, il a l'air d'avoir une personnalité bien complexe, il se plaint qu'à cause de ça il ne puisse pas amener de filles chez lui mais il peut un peu après jouer ce cinéma qui aurait pu déraper il faut bien l'avouer.

- Merci d'avoir attendu.

- J'allais pas partir comme un voleur.

- Tant mieux car j'ai une question.

- Ça m'aurait étonné.

- Tu te sens pas un peu frustré?

- Pardon?

- Avec ce qui tu as dit tout à l'heure et ce qu'il vient de se passer je me pose des questions.

- J'avais pas ces intentions envers toi, sinon j'aurais pas lancé le truc.

- Je suis pas sûre que ce soit un compliment ça.

- T'es pas mon genre, je te l'ai dit. Et si j'ai eu besoin d'une douche froide c'est parce que je suis un mec et que mon corps réagi dans de telles circonstances.

- Bref, soupirai-je, m'attendant pas vraiment à cette réponse. Je pense qu'on a réussi je l'ai pas revu en sortant.

- Elle a dû aller se plaindre à l'autre, attends-toi à des réactions au lycée.

- Si tu crois qu'elles me font peur.

- Je pense pas, se tourne-t-il vers moi, t'as pas l'air d'avoir peur de grand chose pour avoir joué le jeu sans poser de questions. D'ailleurs j'en ai une pour toi moi aussi, tu commences à voir le genre de personnage que je suis, ça t'es pas venu à l'esprit que je pourrais ne pas m'arrêter?

- J'aurais été capable de t'arrêter ne t'inquiète pas.

- Hum, il y a des situations ou même quand t'es une forte tête tu peux rien faire.

- Arrête de me prendre de haut gros malin, sinon je mets ton service trois pièces en congé prolongé.

- Ça sera pas  nécessaire, mais pourquoi t'es si déterminée?  Mon petit doigt me dit qu'elles s'en sont encore pris à ton pote là.

- Elles ont menacé de faire irruption ce soir, haussai-je les épaules, si elles ruinent son anniversaire je les démonte.

- T'es bizarre parce que tu dis que tu veux plus rien faire pour les autres, mais pour tes potes t'es prête à tout.

- Bizarre, si tu veux.

- Ce comportement m'énerve, d'ailleurs c'est ça qui m'agace avec toi. Je comprends pas.T'as l'air de la fille la plus naïve du monde et la seconde d'après tu pourrais tuer d'un regard.

- Quand tu te seras fait autant manipulé que moi tu comprendras. Mais bon dans le genre personnalité complexe t'es pas en reste.

- Sûrement, rit-il.

- Sur ce, moi je repasse à la maison, je dois me préparer pour aller voir les autres, dis-je en le dépassant.

- Attends je te ramène !

- J'y vais à pieds, j'habite pas loin.

- C'est dans le deal, je te ramène quand on est ensemble, dit-il alors que son téléphone sonne dans sa poche.

Je voulais pas qu'il me ramène, j'ai assez discuté avec lui pour aujourd'hui mais je suis quand même intrigué par le ton qu'il emploie en répondant au téléphone donc je m'arrête.

- Ce soir? Je peux pas.  Ah t'as entendu ça... Oui c'est vrai. Non avec des potes.

A la discussion j'en déduis qu'on vient de lui proposer quelque chose à faire ce soir, je soupire en reprenant ma marche.

- Ta gueule ! C'est moi qui décide ! L'entendis-je crier au téléphone ce qui m'arrête de nouveau. Je suis piquée par la curiosité là, j'ai bien envie d'attendre de savoir pourquoi il crie en pleine rue.

- Tu fais chier!  Ok je dirais à Kwan de venir mais tu vas le regretter.

- Apparemment il a cédé, riai-je en reprenant mon chemin.

- Non, bon je te laisse on m'attend, et me gave pas sinon tu te démerdes. Danika attends moi ! M'interpelle-t-il en rangeant son téléphone dans sa poche, ça me fait penser que je dois recharger le mien, je l'ai vu mourant quand je me suis rhabillée.

- Accélère alors, soupirai-je en l'attendant, je suis morte de curiosité, je vais devoir lui demander avec qui il parle comme ça, je pensais que ça m'était réservé, apparemment non.

- Deux secondes, j'arrive.

- Je t'ai dit que t'avais pas besoin de me ramener.

- C'est moi qui décide.

- Exaspérant, soupirai-je.

- Mon frère a l'air de vouloir me faire chier, ah ouai c'est vrai je t'ai pas dit, j'ai un frère.

- Je t'ai rien demandé, on a pas besoin d'échanger nos extraits de naissance.

- Je sais déjà tout de ta famille, c'est bien que tu saches que j'ai un frère quand même.

- Certes, j'aurai pas l'air d'une idiote si on me pose des questions, bien tu as un frère qui t'a demandé un service apparemment.

- Pour me faire chier, monsieur me réquisitionne pour la soirée.

- Tu t'entends pas avec lui d'après ce que j'ai entendu.

- C'est un monsieur je sais tout. Il me saoule. Bref on change de sujet?

- Si tu veux me raccompagner d'accord, mais on marche.

- Je récupèrerais ma voiture après.

Au lieu de changer de sujet, on est resté silencieux, lui parce qu'il répondait à des messages en marchant et moi à pester contre le mien qui s'est éteint sans que je me rende compte.

- C'est bon je suis arrivée tu peux partir, t'as l'air d'être très demandé.

- Tu peux au moins me servir un verre? Je meurs de soif.

- Si tu veux mais je pensais que tu n'aimais pas venir chez moi.

- Tes vieux sont pas là, et puis je me suis déjà tapé l'interrogatoire de ton père donc bon.

- Ah... C'est vrai.

- Tu dois rejoindre tes potes à quelle heure?

- Faut que j'appelle, mon tel est déchargé là, je sais pas trop c'est quoi le programme.

- Y a un truc avant ta soirée?

- Toujours, c'est une habitude comme ça. En général on passe la journée où en tout cas une partie de la journée à faire ce qu'il veut faire. Au mien on fait pareil.

- Un truc de gosse quoi.

- T'en as un mis un temps ! Entendis-je en ouvrant le portail.

- Lowen? M'étonnai-je.

- Ton tel est en option? J'ai essayé d'appeler dix fois au moins.

- Batterie à plat, mais qu'est-ce que tu fais là?

- Je suis venue te chercher. Ah t'es là toi, salut, remarque-t-il Kaylan.

- Salut.

- Pourquoi t'es pas prête? Tu sais pourtant qu'on fait des trucs l'après-midi.

- Contre-temps, regardai-je par dessus mon épaule.

- D'ailleurs tu viens toi? S'adresse-t-il à Kaylan.

- Non. Je suis venu passer un peu de temps avec elle parce que je suis pas là ce soir justement.

- Ok, tu repars?

- Je bois un truc et je pars oui pas de panique tu peux l'emmener avec toi ensuite.

- Tes parents savent que tu ramènes ton copain chez toi quand ils sont pas là?

- Lowen tais-toi, j'ai plus deux ans, d'ailleurs de quoi je mêle? Quand t'es aux quatre coins du monde tu te fiches bien de ce que je fais quand ils sont pas là.

- Pas la peine de mordre, je posais juste une question.

- J'en ai une à mon tour, pourquoi toi t'es venu me chercher? Il aurait suffit d'appeler Giulia pour me passer le message.

- C'était aussi simple comme ça, on doit retrouver les autres chez Harvey pour commencer.

- D'accord, laisse-moi le temps de me changer et je suis prête, entrez tous les deux. Kaylan tu pourras te servir dans le frigo, Lowen tu lui tiens compagnie le temps que je me prépare?

- Si tu veux.

Kaylan émet un petit rire qui se veut moqueur mais je vais pas relever, j'ignore ce qui l'a fait rire.

Je me suis donc changée et j'ai retrouvé les garçons au salon en train de regarder la télé, il est clair qu'ils n'ont rien dit pendant que j'étais partie. Kaylan s'est levé dès qu'il m'a vu et s'est aussitôt dirigé vers la porte on est sorti tous les deux histoire de faire genre, puis Lowen m'a rejointe pour qu'on parte tous les deux chez Harvey.

On arrive chez Harvey et je réfléchis si je n'ai rien oublié, j'ai tout mis dans les poches, mon téléphone est actuellement en train de recharger avec la batterie de secours. J'ai pas voulu prendre mon sac pour ne pas prendre le risque de le perdre je connais mon glouton et je pense qu'on va aller d'un endroit à un autre tout le reste de la journée.

- Hey les gars ! Je vous ramène Dani ! Lance Lowen, je comprends qu'il y a déjà plusieurs personnes avec Harvey qui sont en train de jouer à la console.

- Et pourquoi tu réponds pas quand on t'appelle? Entendis-je Tadéo, le frère d'Harvey.

- J'avais plus de batterie, désolée, mais j'allais venir de toute façon pas la peine d'envoyer Lowen.

- On l'envoie pas il se déplace tout seul, entendis-je une voix dans mon dos, Solyne, la soeur d'Harvey qui m'attrape le bras pour que je me tourne vers elle.

- Contente de te voir, je me sentais seule avec tous ces mecs.

- Tu devrais avoir l'habitude pourtant.

- C'est pas une raison.

- D'ailleurs vous restez pour le week end ?

- Oui oui on allait pas manquer l'anniversaire d'Harvey quand même. Sinon tu vas bien? Me prend-elle dans ses bras.

Je peux pas fuir, Solyne est gentille mais elle est du genre à me poursuivre pour faire la discussion si je l'évite.

- Oui.

- Tu me donnes chaud avec ta veste.

- Je l'ai prévu pour ce soir.

- Pas bête, je devrais peut-être me sortir une veste aussi.

- Sûrement.

- Au fait on a entendu la nouvelle, t'as un copain maintenant?

- Les nouvelles vont vites.

- Tu sais comment sont ces garçons, d'ailleurs il vient pas? Je pensais pouvoir le rencontrer moi.

- Il est réquisitionné par son frère pour la soirée, dis-je car de ce que j'ai compris finalement c'est ses plans pour la soirée.

- En parlant de frère arrive Tad dans mon dos.