- Vous allez faire quoi ?

- Je ne sais pas, on verra bien, et toi?

- Je vais rester là avec les filles, on se verra tout à l'heure après ton boulot de toute façon?

- Oui oui.

- Bon bah à tout à l'heure alors, dommage qu'on reste pas tous ensemble.

- Essaie de comprendre, j'avais prévu de voir Camden avant.

- Je sais, je sais, sourit-il.

- Par contre, ce soir, tu auras le temps pour dîner avec moi?

- Oui.

- Me fait pas faux bond sinon...

- Je le ferais pas, je peux t'embrasser? Tu n'es plus fâchée?

- Oui, mais tu sais qu'on va nous regarder?

- Je m'en fiche.

- Ah voilà les réconciliations, entendis-je Swann alors qu'Eloys m'a approché de lui pour m'embrasser.

- Arrête de les regarder, c'est gênant.

- Si mon frère en avait quelque chose à faire ça se saurait.

- Stop, chuchotai-je à quelques millimètres de sa bouche, j'y vais.

- Ok, je t'appelle.

- Ça marche à tout à l'heure.

- Cam' on y va? Me retournai-je vers lui.

- Alors c'est encore la guerre avec Eloys ? Me demande Camden un peu tard alors qu'on s'était arrêté sur un ponton non loin de chez lui.

- Ça l'est un jour sur deux. Je savais que ça serait compliqué d'être avec lui, il m'avait prévenu alors je fais avec.

- Bon courage.

- Merci. Et toi au fait? Toujours personne en vue? Tu vis avec deux jolies filles maintenant.

- Non et ces deux-là j'y toucherai pas parce que les relations dans la maison sont interdites mais aussi et surtout parce que je suis pas intéressé.

- Je vais commencé à croire que tu es gay tu sais?

- J'ai rien contre eux mais non merci j'aime les filles, c'est juste que je suis difficile.

- A la limite c'est mieux comme ça au moins t'es pas déçu.

- Lucy, je peux te poser une question?

- On a décidé de pas se regarder pour pouvoir parler sans gêne alors vas-y.

- Pourquoi moi plutôt que Nolhann ce matin? Je sais qu'il avait pas de portable pour l'appel de la nuit mais tu aurais pu le trouver au lieu de venir chez moi.

- Si je te dérange tu le dis je m'en vais.

- C'est pas ce que j'ai voulu dire, je suis intrigué, vous avez rapidement formé une complicité malgré votre passé.

- C'est justement ça, il est sans doute trop impliqué et puis même, c'est toi que j'avais envie de voir.

- Ça, c'est cool, j'aime beaucoup passer du temps avec toi.

- Camden, me retournai-je vers lui, tu ne traînes plus avec Tao ces derniers temps non?

- Exact.

- Il y a une raison à ça?

- Amitié finie, ça te parle?

- Quoi? Mais tu m'as rien dit.

- Il m'agace de toujours prendre le parti de sa pouffe et en plus ça lui plaisait pas que je te vois si régulièrement. Alors à choisir entre vous deux, mon choix est fait.

- Je suis désolée.

- Pas moi, tu savais déjà que son attitude me révoltait, à un moment j'ai tout balancé et voilà.

- Vous étiez amis depuis si longtemps, ça te manque pas?

- Parfois mais je vis très bien sans lui.

- Tao se fait manger le cerveau, haussai-je les épaules.

- Il va finir par s'en rendre compte et ce jour-là il se retrouvera seul.

- Ah, désolé mon téléphone, on m'appelle, l'interrompis-je.

- Décroche.

- Allo?

- Lucy ? C'est Eddy, tu vas bien?

- Oui ça va. Qu'est-ce que tu racontes de beau?

- Une bonne et une bonne nouvelle, rit-il.

- Ah ? commence par la bonne.

- Personne n'a vu qu'on était pas là où on était censé être.

- Cool et l'autre?

- On revient te voir bientôt.

- Mais c'est super ! Comment ça se fait?

- Rien est encore officiel mais on a vraiment beaucoup aimé l'ambiance quand on était là-bas du coup on a qu'une envie c'est de revenir.

- Génial.

- Et la cerise sur la gateau c'est qu'on viendra pas pour quelques jours mais pour toujours.

- Vous emménagez? Vraiment? J'ai hâte !

- Qui ça ? S'intéresse Camden.

- C'est Eddy je te raconterai après.

- T'es avec Camden de si bon matin?

- Oui c'est compliqué mais oui.

- Passe lui le bonjour.

- Ca sera fait, mais alors vous venez quand?

Camden me fait signe que je me remettre en marche alors que j'ai hâte de savoir quand je les reverrais.

- Ecoute j'ai pas de date à te donner, parce qu'on finir quelques trucs ici et nous trouver un logement par chez toi mais bientôt, promis.

- J'ai vraiment hâte.

- Nous aussi Daisy et moi on a vraiment aimé te rencontrer et tout ça.

- C'est réciproque. Je suis contente, je pensais qu'on resterait plusieurs semaines avant de se revoir.

- Mais non, rit-il bon je dois te laisser je voulais que tu saches, on se voit bientôt et promis, je vais secouer pas mal de choses quand j'arriverais, à bientôt.

- A bientôt, raccrochai-je, Camden se retourne alors et me regarde droit dans les yeux.

- Quoi? M'étonnai-je.

- Est-ce que tu le sais?

- Je sais quoi?

- Que dès que tu lui parles ton attitude change, il y a un truc entre vous ou quoi?

- Non, c'est juste qu'on se comprend au vu de nos familles alors on s'entend bien mais je comprends pas, qu'est-ce que tu veux dire?

- Je pensais déjà m'être trompé mais non, tu souris, dès que tu lui parles tu as le visage souriant, je pensais que je ne verrais jamais ça chez toi.

- Arrête de dire des bêtises.

- J'en dis pas, j'ai vu toutes tes dents quand tu l'as entendu dire qu'il emménageait ou quelque chose comme ça.

Le reste de ma journée s'est passée tranquillement, après avoir passé ma matinée et mon déjeuner avec Camden, je suis allée travailler, puis directement avec Eloys pour la soirée et le dîner. A présent on rentre à la maison en discutant, la discussion du matin a l'air d'avoir apaisé les tensions, je suis plus détendue.

Je termine par lui expliquer que je me sentais étrange depuis que je sais que mon père n'est pas mon père et que j'ai voulu éviter la maison pour me permettre de me préparer à ne pas leur jeter tout ça à la figure.

Il s'est montré attentif me donnant son avis, à l'écoute réelle pour la première fois depuis un moment, je commence à le retrouver un peu, je pensais l'avoir complètement perdu.

- Allez t'inquiète pas, ça va aller, m'attire-t-il contre lui.

- Je voudrais que tu restes mais j'ai pas envie d'entrer dans un conflit aujourd'hui.

- Appelle-moi si tu veux parler, promis je répondrais.

- J'y compte bien, me redressai-je.

- Allez, souffle-t-il à la limite de m'embrasser. Je te laisse.

- D'accord, je t'appellerais tout à l'heure.

- Ça marche.

Un peu rassurée quand à ma relation avec Eloys je suis rentrée et je suis allée dans ma chambre sans adresser un seul mot à mes parents installés sur le canapé. Ce fut le cas pour toute la soirée. La meilleure défense pour le moment c'est la fuite donc je vais juste les éviter un max le temps de réussir à me contrôler mais pas trop longtemps car mes maux de tête risquent de refaire surface.

Quelques jours ont passés et j'ai jamais autant esquiver la maison, je fais toujours en sorte de ne pas être là quand eux y sont, mais aujourd'hui c'est avec Nolhann que je passe ma matinée, on est pris chacun de notre côté, on se voit pas beaucoup et ça sera pire quand il y aura la rentrée. Ce matin il vient m'annoncer que finalement Julien et Maria ne reviendront pas même s'ils en ont envie, ils ont décidé de se prendre un appartement donc ils sont dans les procédures de location. Ce qui m'a fait lui parler de mon avis plus que fréquente d'en faire autant, me prendre un petit logement.

- Tu n'es pas bien quand tu es ici, et si tu as la possibilité alors va.

- C'est aussi ce que je me dis, j'en ai déjà repéré un à vrai dire mais il est disponible que dans deux semaines.

- Ca veut dire que si tu prends ça tu déménageras juste avant la rentrée?

- A peu de chose près, oui.

- C'est peut-être pas plus mal, mais du coup on sera plus voisins?

- Non, je me suis éloignée d'ici pour éviter de les voir tous les jours, d'ailleurs je compte bien leur annoncer que je sais pour mon père juste avant, histoire de pas le garder pour moi.

- Tu as sans doute raison.

- Bref, sinon toi tu voulais me parler de quelque chose non?

- Oui, de ta terreur de l'eau tu as réessayé il y a combien de temps?

- Longtemps, je veux pas me décevoir encore une fois alors je ne le fais pas, pourquoi?

- Je voudrais bien t'aider à le surmonter, si c'est possible.

- Si je pouvais avant la fin de l'été, ne serait-ce que rentrer dans cette piscine.

- Je serais d'avis de te dire de te jeter directement dedans et voir, mais bon.

- Pourquoi pas, me levais-je.

- Hey je rigole !

- Pas moi, avancai-je.

- T'es pas sérieuse, Lucy?

- Si très, j'en ai plus que marre de ne pas pouvoir profiter de l'eau pendant l'été.

- C'est pas une raison pour faire des folies.

- Et pourquoi pas? T'es là si je fais une crise de panique.

- Hey ! Me rattrape-t-il. Oui je suis là, je peux pas gérer si ça te créé des maux de tête, c'est dangereux pour toi.

- Ca ira, j'ai plus aussi mal à la tête dernièrement.

- Justement va pas provoquer.

- Nolhann essaie de me comprendre.