Le problème c'est qu'en attendant je ne sais pas quoi faire donc je me mets à penser à ce qu'Eloys avait bien pu faire pour me dire que ça ne pouvait pas être elle qui a mis ce mot dans la boîte aux lettres.

Mais aussi en y pensant si ce n'est vraiment pas elle, qui a bien pu mettre quelque chose d'aussi inutile et bourré de sous-entendus?

- Eloys, tu devais pas appeler Alvin? Me souvins-je soudainement.

- Ah si, je m'en occupe après, merci.

- Pas de soucis.

Arthur commence à ronchonner, se frottant les yeux.

- Lucy, puisque tu fais rien, occupe toi de ton frère, lance mon père.

- Pourquoi moi?

- Tu n'as rien à faire et il faut juste aller le mettre au lit.

- Bon puisque j'ai pas le choix, soufflai-je en allant l'attraper.

- Hey ! T'es devant la télé ! Grogne Sarah.

- Ouai bah deux minutes, je passe.

- Grouille !

- Je t'emmerde Sarah, si t'es pas contente tu le prends et tu vas le mettre au lit.

- Lucy ! S'exclame ma mère.

- Quoi Lucy? Merde à la fin je parle si je veux et comme je veux à cette folle, passai-je près d'eux.

- Allez hop au lit, apparemment tu dois faire une sieste avant de manger, dis-je en installant Arthur dans son lit.

Il ne lutte pas vraiment, il doit savoir qu'il est fatigué, je le vois s'allonger puis fermer les yeux.

Je sais que je devrais pas m'énerver quand il est à côté parce qu'il répète facilement mais elle m'agace rien que par sa présence, c'est plus fort que moi.

J'attends qu'il se soit endormi profondément avant de sortir de sa chambre en silence et regagner le salon, je n'ai vraiment aucune envie d'y aller mais bon j'ai dit que je serais là, je le suis, je fais des efforts on verra si ça paye.

- Il dort, lancai-je pour les informer.

- Ok. Il faudra aller le récupérer dans une heure.

- Débrouillez-vous maintenant je suis pas sa nourrice.

Je vois mes parents lever les yeux au ciel avant de se remettre à jouer mais je me tourne vers l'autre côté très rapidement Eloys semble au téléphone et je suppose très vite qu'il appelle son frère mais à mesure que j'approche, son ton me fait bien comprendre le contraire.

Il s'agite et semble s'agacer, je sais déjà qui est au téléphone avant même d'être plus près. Swann.

- Hey si tu veux gueuler au téléphone va dehors , j'essaie de regarder la télé là, lui lance Sarah-Jane. Au vu de ce qui passe sur l'écran je sais qu'elle raconte n'importe quoi mais bon elle aime ça râler.

- Swann !! L'entendis-je crier avant qu'il ne baisse le ton, se rendant compte du bruit qu'il vient de faire sûrement.

Je n'entends donc plus ce qui se dit mais ça confirme ce que je pensais Swann...

- Sarah, résonne la voix de ma mère, tu peux venir me remplacer? Je dois m'occuper du repas.

- Bien sûr tata, j'arrive.

- T'as vu, c'est à moi qu'ils demandent, me nargue Sarah en passant près de moi.

- Rien à faire.

- C'est pas ce que tes yeux disent.

- Ta gueule.

- Trop drôle, rit-elle en remontant le volume de la conversation.

Je me tais, parce que c'est ce qu'elle cherche, me faire exploser et me faire encore passer pour la méchante et je pose mes yeux sur Eloys qui vient de raccrocher et se tourner vers moi.

- Quoi? Demandai-je avec appréhension.

- Désolé, grimace-t-il.

- Tu vas pas me laisser tomber quand même !

- Faut que j'y aille, je suis désolé.

- Qu'est-ce qui arrive à Swann encore?

- Elles sont coincées dans un resto Swan a oublié son porte-feuille et Miranda a pas assez vu qu'elle était pas censer payer pour les deux. Faut que j'y aille pour leur donner l'argent.

- Mais tu reviens?

- Désolé, je vais devoir les ramener après ça fera trop tard.

Je regarde vers la cuisine pour ne pas croiser son regard et je sers les poings de toutes mes forces à tel point que mes phalanges blanchissent.

- Déjà tu me lâches encore pour dépanner Swann, et en plus aujourd'hui alors que j'avais besoin de toi? Tu oses? Mais elle pourrait appeler quelqu'un d'autre! Tu n'es pas sa seule famille à ce que je sache.

- Elle a peur qu'on lui reproche le fait qu'elle soit tête en l'air.

- C'est que la vérité... Bref casse-toi.

- Lucy...

- Je t'emmène dehors j'aurai l'air moins stupide, tournai-je les talons pour me diriger vers l'entrée.

- Bon d'accord t'es fâchée, lance Eloys alors qu'on est devant la maison.

- Évidemment, tu m'avais promis que tu resterais avec moi, maintenant je me retrouve toute seule. là où je ne voulais pas être.

- Désolé.

- Je peux rien dire de toute façon pour te retenir ici.

- Faut vraiment que j'y aille.

- Va alors, mais je pensais qu'on en avait fini avec les faux plans.

- C'est le cas non? Aujourd'hui c'est particulier elles sont coincées.

- Admettons, haussai-je les épaules, mais je suis pas un bouche-trou, rappelle-toi en bien.

- Arrête c'est pas ça et tu le sais.

- Bref, casse-toi elles vont t'attendre.

- J'y vais, je peux au moins t'embrasser?

- Non. Je suis pas d'humeur là.

- Bon j'y vais alors, je t'appelle, tourne-t-il les talons.

- Je me rattraperais pour ça, ajoute-t-il.

- On verra comment tu vas t'y prendre, dis-je alors que son portable sonne à nouveau.

- Elle peut même pas attendre deux minutes ! Râlai-je alors qu'il décroche.

- ALLO ! L'entendis-je crier. J'ARRIVE !

En le regardant s'éloigner je me demande combien de fois encore je vais devoir m'acclimater à ces imprévus, je commence déjà à en avoir ras le bol.

- Ton chevalier servant n'est plus là pour t'aider, entendis-je Sarah-Jane.

- Qu'est-ce que tu fais là toi !

- J'observe comment ton copain se sauve.

-  Ne parle pas de ce que tu ne sais pas.

- J'ai entendu qu'il allait voir Swann donc il te lâche pour sa soeur, j'adore.

- Ferme ta gueule ou je t'en colle une.

- Viens, on verra qui ils vont accuser après.

- Je sais pas ce qui me retiens de t'en coller une pour tout ce que tu fais contre moi, ah non mais attends je t'en ai déjà mis une, je pourrais très bien recommencer.

- Avec les vieux derrière? Viens je t'attends.

- Me provoque pas inutilement, je saurais où te trouver en temps voulu.

- Moi aussi je sais où te trouver, espèce de déchet, dit-elle en tournant les talons.

- Tu t'es pas regardé dans un miroir récemment? Parce que c'est à ça que ça ressemble un déchet.

Elle se met à rire, ignorant bien ce que je pouvais dire ce qui m'énerve encore plus, je serre les dents parce qu'il ne faut pas que je m'emporte, je dois faire des efforts.

- Sarah-Jane, dis-je calmement, ta vie doit être bien triste pour que tu te préoccupe autant de la mienne, je te plains.

- Mais ferme ta gueule, claque-t-elle la porte derrière elle.

Je suis contente du résultat, j'ai réussi à la moucher alors que j'étais très énervée et en plus je ne sens pas de mal de tête, c'est une bonne chose.

Je rentre ensuite et réussi à aller dans ma chambre sans que personne ne le remarque, ils étaient tous trop occupés soit à jouer au billard soit à cuisiner.