KATHERINE

- Oh...Je me suis vraiment endormie ici, soupirai-je en me réveillant sur le banc du parc.

- Ca n'a pas dû durer bien longtemps.

La voix de mon meilleur ami me fit sursauter, je ne m'attendais pas à ce qu'il soit là.

- Qu'est-ce que tu fiches ici Angel?

- Morgane m'a appelé pour me prévenir de ce qui se passait je voulais pas te laisser dans les rues trop longtemps toute seule.

- De ce qui se passait, répétai-je machinalement en me remémorant la raison de ma présence ici.

- Est-ce que tu vas bien? Je veux dire c'était ta mère.

- Elle ne m'a jamais mené la vie facile, pourquoi veux-tu que je sois triste pour elle?

- Parce que je te connais, tu as beau dire , je sais que malgré tout, tu aimais ta mère.

- Où est Tori? Changeai-je de sujet.

- Ne change pas de sujet.

- Dis-moi donc où elle est.

- Avec Lou, tu sais bien qu'elle arrivait aujourd'hui.

- Oh oui c'est vrai.

- Alors comment tu te sens?

- Je ne sais pas, je suis perdue, d'un côté je veux y aller, d'un autre côté ce serait affronter Pierrick et mon beau-père. Je sais pas. Dis-je me levant pour aller blottir dans ses bras.

KENZO

- Attends deux secondes, je peux pas répondre en marchant.

- T'abuse, ça fait bien six fois depuis qu'on est sorti de la maison.

- Désolé mais je l'ai rencontré aujourd'hui.

- Roh dis-moi au moins pourquoi tu lui parles autant depuis tout à l'heure.

- C'est ma  nouvelle voisine, tu sais je t'ai dit qu'il y avait plusieurs logements dans mon immeuble à louer.

- Ah oui je me souviens, et?

- Bah on a sympathisé, elle est vraiment gentille.

- Ok, je vois le tableau, bon et bien appelle la au moins je serais tranquille pendant un moment parce que tes textos, je suis saoulé.

- Bonne idée.

- Allo?? Oui c'est moi. Non je l'ai reçu mais mon pote dis qu'un appel ira plus vite.... Mais oui Kenzo tu sais je t'en ai parlé... Oui voilà. On est sorti faire un tour. Et toi tu fais quoi? Ah elle est gentille? Quel âge elle a? Ah le même âge que ma fille alors faudra les présenter à l'occasion.

Je soupire en l'écoutant parler, une conversation banale avec celle qui semble être sa prochaine vicitime.

- Demain ça te va? Oui en soirée. Non ma fille sera avec la baby sitter. D'accord alors à demain. Bonne soirée. Bye.

- Bon voilà je suis tout à toi Kenzichou. Que veux-tu qu'on fasse?

- Que tu m'explique de quoi t'étais en train de parler pour commencer. Qui a le même âge que qui?

- Elle garde une gamine de l'âge d'Ofélia. Apparemment c'est pour aider un ami qu'elle l'a suivi ici, j'ai pas tout compris. Mais bref apparemment elle la garde régulièrement alors ça fera une copine à Ofé.

- Je vois. Et pendant que les enfants jouent tu t'occupera de la nounou si j'ai compris ton idée.

- ABSOLUMENT, rit-il.

"- Ecoute bien Katherine. Il faut que tu cesses d'agir comme un bébé.

- Mais maman, c'est pas moi!! C'est lui il a dit que j'étais pas vraiment sa soeur, que papa c'était pas mon papa.

- Vraiment, parler d'une chose si importante maintennat.

- Qu'est-ce que ça veut dire maman? C'est des bêtises."

En repensant à l'air agacé de ma mère qui n'exprimait aucune tristessen j'en ai les larmes aux yeux. A l'époquen je me souviens m'être mise à pleurer en silence attendant que ma mère parle. Comme si elle allait m'annoncer une catastrophe. Et à vrai dire pour la fillette de six ans que j'étais à l'époque, ça l'était.

- Pierrick a dû entendre une conversation qu'il n'aurait pas dû, mais ce qu'il a dit, c'est la vérité.

- L..La vérité...

- Et pas la peine de pleurer. Autant que je te le dise aujourd'hui puisque de toute façon c'est la vérité. Je regrette chaque jour qui passe de t'avoir mise au monde. J'ai découvert ma grossesse trop tard mais j'aurai dû de faire adopter.

- P...Pourquoi....

- Parce que tu me rappelle une période que j'aimerai oublié. Alors n'oubie jamais ceci. Tu vas vivre chez nous puisque tu es ma fille et que Pierre t'a reconnue. Mais dès que je pourrais te mettre dehors, c'est ce que je ferais.

- Mais maman...."

Cette fichue conversation m'a hanté tous les jours qui ont suivis. Ma mère se montrait plus gentille avec moi certains jours mais ça ne durait jamais bien longtemps. J'étais comme un objet qu'on déplace à volonté.

"- Bon qu'est-ce qui se passse ici?

- Maman c'est Katherine, elle a dit qu'elle voulait me pousser dans l'eau.

- Hey ! Mais c'est toi qui a commencé !!!

- C'est vrai ce que dit ton frère? Tu lui as dit ça.

- Oui mais...

- Y a pas de mais, viens ici Pierrick.

- Je sais pas pourquoi elle est méchante, moi je lui ai rien fait.

- Ne t'inquiète pas, je m'occupe de ça, retourne dans l'eau, j'arrive.

- Oui maman !!

- Bon Katherine, qu'est-ce que tout ça veut dire? Tu veux bien m'expliquer?

- Maman ! C'est pas ma faute, Pierrick il a dit que des bêtises et il arrêtait pas de me pincer.

- Je n'ai vu qu'une petite fille bien mal élevée moi."

Ce jour, c'était le lendemain de ma rencontre avec Angel, je croyais que ma mère voulait se racheter de ne pas m'avoir souhaiter comme il le fallait mes six ans en nous emmenant à la piscine. Mais comme toujours Pierrick était venu me taquiner. Et comme souvent ma mère avait pris son parti. Mais je ne m'attendais pas à ce qui allait venir ensuite.

KATHERINE

Après avoir enfilé un t-shirt à longues manches, parce qu'il fait plus frais que dans l'après-midi, je suis sortie marcher dès que Morgane fut rentrée, la laissant mettre les enfants au lit. Finalement je me suis arrêtée au parc. Je n'arrivais pas à prendre ma décision, ma mère était morte et je ne ressentais rien.  C'est malgré moi qu'un des pires souvenir de mon enfance vient se glisser dans ma mémoire.

"- Arrête de m'embêter !!

- Nan !

- Méchant, pourquoi t'arrête pas de dire des bêtises.

- C'est pas des bêtises ! J'ai entendu papa et maman le dire !

- Je vais te pousser dans l'eau, ça t'apprendra à pas vouloir me laisser tranquille.

- Je te laisserai pas tranquille jusqu'à ce que tu partes. T'as rien à faire à la maison, t'es même pas ma vraie soeur !

- Ca c'est même pas vrai!"

C'est ce jour maudit où j'ai vraiment appris que mon père n'était pas mon vrai père, et c'est ce jour-là que j'ai compris que je n'aurai jamais ma place dans cette famille. Pierrick me l'a fait comprendre à sa façon le premier, ensuite, rien a plus jamais été pareil.