Avant de me détacher complètement de lui j'ai susurrer quelque chose que lui seul pouvait entendre, je lui permettais de faire ce qu'il voulait. Alors les secondes suivantes Walter a paru moins méfiant.

- D'accord, je suis un peu trop méfiant, admet-il. Je pensais que c'était une échappatoire au mariage arrangé qui te pend au nez.

Là j'ai compris vraiment tout.

- Tu devrais apprendre à faire confiance, dis-je sans me démonter.

- Bon est-ce que je peux parler? Intervient Merick.

- Vas-y, dis-je un peu trop sèchement.

- Je voudrais vous présenter Lyne.

- Bonjour, sourit d'ailleurs cette Lyne.

- Je savais pas que vous connaissiez Walter et que vous seriez ici, poursuit-il. Je trouvais étrange qu'il ne relève pas tout ce qu'il venait de voir mais j'ai perçu le soupire de soulagement de Maël.

- C'est mon cousin, il est venu pour m'aider, enfin ils sont venus tous les deux, répond le concerné en sortant une clé de sa poche.

-  Tori? Est-ce que tout va bien? S'enquit Maël.

- Oui pourquoi??

- Je sais pas tu as l'air complètement ailleurs.

- Non c'est rien.En fait je trouvais cette situation un peu étrange.

- Bon si on entrait? J'habite ici.

- Dans cette maison? M'étonnai-je.

- Oui ce sont des appartements en fait.

- Ah c'est cool.

J'avais passé une étrange après-midi, j'avais compris que la fête avait lieu l'après-midi à cause de la disponibilité de nombreuses personnes. Que Maël avait besoin de moi pour échapper à un mariage que sa famille lui avait arrangé avec un fille que Maël connaissait à peine. J'avais fait la connaissance de Lyne et j'avais envie de l'enfermer sur le balcon de l'appartement, il me semblait qu'elle n'avait dans la tête qu'une seule idée. Aller s'enfermer dans la chambre avec Merick. Quand à Maël avec qui j'ai joué au petit couple parfait tout l'après-midi, il n'a pas su comment me remercier en me laissant à quelques rues d'ici.

En arrivant devant la maison, une voiture farée dans l'allée du garage a attirée mon attention, je ne la connaissais pas et n'était même pas immatriculée par ici. Sans doute de la visite mais je me demande bien qui pourrait avoir si jolie voiture.

Puis mon regard a été attiré par quelqu'un sortant de la maison, un homme, quelqu'un que je ne connais pas.

Ses pas l'emmènent à mon encontre et sans doute jusqu'à cette voiture. Je ne tarderai pas à demander qui est cet homme.

- Bonjour, dis-je en m'arrêtant à sa hauteur.

- Bonjour, rétorque-t-il en souriant. Sa voix me semblait familière. Comment vas-tu Victoria? Ah non c'est vrai, Tori.

- Oh ! Ecarquillai-je les yeux. C'est vous !

- Enchanté. Apparemment j'ai une voix qu'on retient, ta maman a fait la même tête.

- Qui êtes-vous??

- Je m'appelle Sam. Excuse-moi, je suis pressé. Mais on se reverra une autre fois.

- Elle est a vous cette voiture?

- Oui. Tu aimes?

- Beaucoup.

- Une autre fois je t'emmènerai faire un tour si tu veux.

- On verra bien.

- Quand tu sauras qui je suis, sourit-il, bon je dois y aller à bientôt.

- Au revoir.

- Est-ce que ça va? Entendis-je la voix de mon père en entrant dans la maison. Par reflexe j'ai empêché la porte de se fermer pour qu'on m'entende pas entrer.

- Que veux-tu que je te dise? Je pensais que le passé était derrière nous pour de bon avec l'arrestation de Cole. Et puis ça nous retombe dessus.

- Ce n'est pas la même chose quand même.

- Je sais mais quand même, déjà revoir Pierrick est difficile, si lui entre dans nos vies, qu'est-ce que ça va donner?

Tout à coup leur conversation me semblait bien intéressante.

- Il faudra prendre chaque problème un à la fois. Tu n'es pas contente de qui il est?

- Je sais pas, c'est compliqué.

- Notre vie est compliquée.

- Oui mais là... Ce père dont j'ignorai le nom jusqu'à ce qu'il m'en parle revient au centre de mes questions.

Je comprenais pas tout ce qui se disait mais cette dernière phrase attirait mon attention. Je savais que maman n'avait jamais connu son père biologique et que ma grand-mère était morte sans en délivrer le secret. Alors que venait-il donc de se passer?

- Bon écoute Kat, Sam a dit de ne pas te prendre la tête, il voulait se présenter c'est ce qu'il a fait, maintenant il faut qu'on voit si on doit dire ça aux enfants.

Les morceaux commencaient à se coller dans ma tête.

- Je peux pas cacher l'existence de Sam, il reviendra et je ne veux pas le présenter en tant qu'ami simplement il ne mérite pas ça. Donc je crois que je vais être simplement honnête si on me pose la question.

Après cette phrase, je savais comment agir pour vérifier mon hypothèse.

- Je suis rentrée ! Y a quelqu'un? Lancai-je en fermant enfin la porte.

- Par ici Tori ! Me lance mon père.

- Ah vous êtes ici.

- T'es toute seule?

- Oui Maël devait retrouver Thomas.

- Dites, repris-je en allant m'asseoir, j'ai croisé un certain Sam en arrivant.

- Oh...

- J'ai reconnu sa voix, c'est l'homme du téléphone, non? continuai-je.

- Alors tu seras la première à connaître cette histoire, sourit ma mère.

- Une histoire? Quelle histoire???

- Je vais te faire le résumé, se lance alors ma mère, Sam est mon frère, enfin mon demi-frère, nous avons le même père.

- Comment ça?

- Mon père biologique, Sam a appris mon existence et a voulu me connaître, à l'époque j'étais encore mariée à Cole et tu sais bien ce qui se passait.

- Oui.

- Et bien c'est lui notre bon samaritain si on peut dire.

- Oh... Je vois.

- Par contre, intervient mon père, Sam n'a pas tout dit, je le sens. Déjà il n'a pas voulu donné des détails sur la façon dont il nous a trouvé.

- Tu te méfie de lui ?

- Je ne sais pas, attendons qu'il nous dise tout ce qu'il sait avant d'émettre un jugement. Pour l'instant je le remercie de tout ce qu'il fait pour nous aider.

- Oui, je suis d'accord avec toi.

- Et bien on peut dire que notre famille est compliquée, levai-je les yeux au ciel. Nous voilà avec un oncle supplémentaire, sorti d'on ne sait où.

- Vive les famille recomposées, rit mon père.

- Tu m'etonnes, acquiescai-je.

- Moi aujourd'hui, je suis contente d'enfin pouvoir mettre un nom et un visage sur cette voix de l'époque.

- Tu vas chercher à connaître ton père? Demandai-je, sceptique.

- Non. Je n'en ai pas besoin. J'avais tiré un trait sur mon passé, je n'ai pas besoin qu'il revienne démolir ce qu'on a aujourd'hui.

- Je vois, haussai-je les épaules en me levant, je vais monter.

En montant les escaliers, des rires se sont fait entendre. Deux rires que j'identifie vite, celui de ma soeur et de son petit ami.

Je sais que les parents n'imaginent pas qu'ils sont plus qu'amis ces deux-la. Mais moi je les surprends régulièrement à s'embrasser. Parce qu'ils ne se méfient pas assez la journée.

- Vous finirez pas vous faire prendre, lancai-je pas trop fort pour ne pas être entendu du rez de chaussée.

- Ils montent jamais la journée, on risque rien, hausse des épaules Nélia.

- Il suffit que je vous balance.

- Tu ferais pas ça, se décompose aussitôt ma soeur.

- Non parce que je veux pas que qu'il ait des ennuis. Dis-je avant d'aller dans ma chambre ou je ferme la porte à clé avant de me laisser tomber à genoux pour me mettre à pleurer en silence.

Toutes les émotions contenues toute la journée devaient sortir... Mais enfin et surtout, j'avais embrassé Maël sur un coup de tête. Ca ne me ressemble tellement pas. Certes je voulais l'aider mais ce n'était pas ça qui m'avait motivé non, et je m'en suis rendue compte rapidement... C'était Merick... Il a fallu tout ça pour me rendre compte que j'avais un faible pour lui et que j'étais jalouse...

Je dois tuer ce début de sentiments avant qu'il n'évolue, je n'aimerais jamais à sens unique, je me le suis promis. Parce que je sais combien ça peut être douloureux.