Plus tard, après le dîner, comme toujours quand Cory est à la maison, il est resté jusqu'à ce que je me mette au lit, même si j'ai maintenant dix-neuf ans, il agit comme si j'en avait dix.

- Dis donc marmotte, pourquoi tu as l'air si crevé?

- J'ai fait que déménager des meubles aujourd'hui, je suis mort.

- Tu t'es pourtant levé tard non? Merick t'attendait quand je l'ai vu aujourd'hui.

- Parce que j'étais en retard? Rit-il en s'étirant.

- Evidemment.

- Je me suis réveillé vers onze heure, je suis sorti ensuite, j'avais deux-trois trucs à voir avec des potes et j'étais à l'autre bout de la ville quand je me suis rendu compte que j'étais en retard.

- Tsss, tête en l'air.

- Hum, sinon, changeai-je de sujet, je peux te poser une question? Dis-je alors qu'il se laisse tomber pour s'allonger.

- Evidemment, tu sais bien que tu peux tout me demander.

- Euh...c'est que... Hésitai-je.

- Hola, j'aime pas cette hésitation, me dévisage-t-il, t'as pas fait de connerie au moins?

- Mais non banane qu'est-ce que tu vas encore et t'imaginer.

- Alors dis-moi.

- En fait c'est Mélusine, elle se pose des questions, lâchai-je en jouant avec les pates de ma peluche.

- A propos de quoi? Non parce que t'es bien gentille mais je suis pas devin.

- A propos de son frère va, elle le trouve bizarre.

- Qui bizarre? Merick?

- D'après ce qu'elle dit, moi je l'ai pas vu assez longtemps pour juger. Mais bon je te demande toi qui sait toujours tout ce qui se passe avec lui.

- Si par bizarre tu veux dire amoureux, alors oui il l'est, m'informe-t-il avant de bailler la bouche grande ouverte.

- Amoureux? Répétai-je, hébétée.

- Bah ouai, enfin je dis ça, mais je m'avance peut-être un peu. En tout cas il a une nouvelle copine.

- Une nouvelle copine?

- C'est ce que je viens de dire, mais pourquoi tu répète tout comme ça? J'articule mal ou quoi?

- Non non, excuse-moi, c'est juste que je suis surprise. La vérité c'est que oui j'étais surprise, mais cette annonce venait de me faire serrer Punky si fort que si ça n'était pas une peluche, il serait en train d'étouffer. J'étais seulement en train de me demander pourquoi je réagissais comme ça tout à coup. 

- Ouai t'es pas le seul, ça fait des mois qu'ils est célibataire et là je le vois se pointer avec une fille, j'ai halluciné.

- Tu m'étonnes.

- Bon, dit-il en se levant d'un bond, si tu n'as plus de questions je vais rentrer, sinon dans deux minutes je dors.

- D'accord, souriai-je, mais tu pourrais rester ici, je suis sure que les parents seraient d'accord.

- Non merci, si j'ai déménagé c'est pour pouvoir me reposer comme il faut. Tu verras quand tu le feras aussi.

- Rêve, ils sont trop content que je reste ici le temps de la fac, ils me laisseront pas partir comme ça.

- On verra bien, allez viens par ici, ajoute-t-il en m'attrapant une main pour m'inciter à me lever.

- Bonne nuit petite soeur, on s'appelle.

- Ouep, à demain, dors bien.

Parfois j'aimerais qu'il ne soit jamais parti vivre dans son petit appartement, j'aimais quand il partageait la chambre d'Adam, que j'avais juste le couloir à traverser pour aller le chercher.

- Ah oui ! Je bosse demain donc attends que moi j'appelle, je sais pas à l'heure que je fini.

- Dacodac, mais n'oublie pas sinon gare à tes fesses.

- T'inquiète. Allez fais de beaux rêves, conclut-il en refermant la porte derrière lui. Au même moment, je me suis laissée tomber sur le lit.

- Pffff, c'est n'importe quoi... Lâchai-je en serrant Punky contre moi d'un bras et que l'autre sers le draps si fort que mon poing en devient blanc par endroit.Merick est juste un ami, c'est tout, un ami. S'entendre bien avec lui, ça ne veut pas dire craquer pour lui. N'importe quoi, je suis pathétique.

- Je suis jalouse qu'il ait trouvé quelqu'un parce que moi je suis toute seule, c'est tout, ça ne peut être que ça de toute façon. Ca ne doit être que ça. Je ne veux pas être le voeur d'artichaud du coin. Alors Tori ma grande tu dors et tu oublies ce que ça vient de te faire, demain est une autre journée, dis-je à moi-même avant de tourner sur le dos balancant la pauvre peluche à travers la pièce. Demain j'aurais bien d'autres chose à faire, concluai-je avant d'aller éteindre la lumière pour me coucher ensuite.

Le lendemain après-midi, je suis sortie prendre l'air, ma mère m'a demandé au déjeuner si j'étais prise ce soir, comme une conne j'ai dit que je ne l'étais pas, résultat elle m'a demandé de faire du baby-sitting et je n'ai pas pu lui dire non. Ce n'est pas que je les aime pas ces mioches enfin deux d'entre eux en tout cas, les deux autres, rien que les voir me donne envie de les balancer dans le mur, mais je me suis faite piégée et j'aime pas ça.

Donc pour me relaxer avant cette terrible soirée qui s'annonce, j'écoute de la musique allongée dans l'herbe laissant vagabonder mes pensées.

"- Allez relève-toi gros malin.

- C'est ta faute si je suis tombé !

- Menteur!!T'as juste glissé en voulant faire le malin.

- Mais euh !!!

- Allez attrape moi ta main, je vais t'aider."

Ce souvenir me fait sourire, je me souviens bien ce jour. Travis et moi étions ici et il est tombé alors qu'on faisait un concour de celui qui tiendrait le plus longtemps sur un pied. C'est un peu ridicule mais on était que des gosses et tout portait à compétition.

" - Tu pourras jamais, t'es une fille ! T'es pas assez costaud.

- Tu paries tête de noeud?? Allez tiens bien ma main.

- Pourquoi tu m'aides?

- Parce que t'es un idiot mais je vais pas te laisser comme ça."

Travis avait cette aptitude de me faire rire avec ses pitreries. Et je le soupçonnait parfois de faire exprès de provoquer ces situations.

- Qui me changera les idées aussi vite et aussi bien que toi, soupirai-je.

"- Veuillez m'excusez chère amie.

- Pff que t'es bête. T'as vu que j'ai réussi à te relever.

- J'ai vu, t'es plus forte qu'on croierait. Normal, après tout tu t'appelles Victoria.

- Arrêteuh j'aime pas qu'on le dise en entier.

- Je sais, Tori... Travis et Tori, les meilleurs amis pour la vie."

- Merci d'avoir pris tant soin de moi Travis, soufflai-je en me relevant pour m'asseoir près de l'eau pour regarder les poissons.

- Hola señorita ! Me fait sursauter une voix masculine que je reconnais vite.

- Yo ! Ajoute une seconde voix, que je m'attendais à entendre après la première.

- Bande d'andouille, vous m'avez fait peur.

- Ca n'aurait pas été marrant sinon mon capitaine, ne peut s'empêcher de rire Thomas.

- Un coup vache en vaut un autre mon capitaine, surrenchérit Maël, le meilleur ami de Thomas, et un de mes très bon amis.

- T'aurais pas encore de travers la façon dont je t'ai réveillé la dernière fois? Rétorquai-je comprenant à quoi il faisait allusion.

- Oui mon capitaine.

- Il a pas aimé se faire réveiller à coup d'eau mon capitaine, ajoute Thomas.

- Ca t'apprendra à t'endormir dans mon lit au lieu de ton sac de couchage, crétin.

- J'étais plein, j'ai pas fait exprès, je te l'ai déjà dit.

- Même, et puis imagine la tête de mes vieux s'ils étaient entré.

- On en a déjà parlé. Je suis désolé.

- C'est bon allez, ne restez pas debout avec cet air, on va vous prendre pour des fous. Et arrêtez donc de m'appeler capitaine, c'est quoi encore ce nouveau délire, soupirai-je alors qu'ils s'installent chacun d'un côté.

- Sinon qu'est-ce que tu fabriques ici? Me demande rapidement Thomas.

- Je me détends, enfin me détendais, parce que maintenant vous êtes là.

- Genre on te dérange?? Intervient Maël.

- Ca dépend si vous êtes en mode boulet ou pas. Et d'abord qu'est-ce que vous, vous faites ici?

- On te cherchait figure-toi. On, enfin non moi je voulais te demander quelque chose.

- A moi? M'étonnai-je.

- Ouai, tu me rendrais un service?

- Oula, ça dépend de ce que tu vas me demander.

- Tu voudrais bien être ma cavalière?

- Pardon?

- Anniversaire d'un cousin, je veux pas me pointer tout seul comme un crevard.

- Je lui dis que tu accepterais surement, intevient Thomas, après tout, moi j'ai joué le rôle au mariage de tes parents.

- T'étais déjà invité espèce d'andouille, ce n'est pas comparable. Levai-je les yeux au ciel.

- Ouai ouai c'est que tu dis.

- Bref, ce que tu me demandes là Maël, c'est d'y aller en tant que...

- Faire semblant d'être ma petite amie, oui. Termine-t-il à ma place.

- T'es sérieux? Pourquoi tu me demandes ça à moi?

- Parce que je peux pas demander à beaucoup de monde de faire semblant.

- Oui bah je sais pas, tiens pourquoi pas Ofélia? Proposai-je.

- Parce qu'elle est en froid avec toi, et qu'à choisir on te choisi toi et  surtout c'est avec toi qu'il veut y aller, lance Thomas.

- J'avais oublié qu'Ofélia refusait de me parler, soupirai-je. Bon que puis-je dire. C'est quand d'ailleurs?

- Demain. Je sais je m'y prends tard mais...

- Non c'est bon, d'accord, je viendrais et je jouerai le jeu. Ca pourrait être amusant.