- Même à plein temps, il a surement les week-end de libre, c'est quoi son boulot?

- Dans la pub, enfin il est en bas de l'échelle pour le moment mais ils disent qu'il est prometteur.

- Tu parles d'un job ! Rit-il.

- Au moins il en a un lui. J'en connais un qui se glande toute la journée.

- J'ai pas envi de me prendre la tête à mon âge je suis pas comme ton frangin à peine plus jeune que moi et qui va déjà avoir un gosse.

- Allez dehors, tu parles trop et tu fais trop de bruit. Dis-je en le poussant de toute mes forces.

- Hey mais fais gaffes j'ai failli me ramasser.

- Si tu crois que c'est facile de te faire faire demi-tour.

- Tu me chasses de chez mon grand-père où je rêve?

- C'est le mien aussi je te rappelle et avec tes conneries tu vas le réveiller.

- J'ai pas oublié que c'était le tien aussi, bougonne-t-il en se laissant pousser.

- Je pensais que t'avais digéré ça? Je t'ai pardonné tes conneries à la condition qu'il n'y ai aucun sous-entendu. Donc soit un cousin bien gentil et fiche-le-camp il doit se reposer.

- Je préfèrais quand tu me répondais pas.

- Ca sera plus le cas maintenant, bouffon.

- Bon j'y vais, soupire-t-il finalement, mais je repasserai.

- Il devrait encore dormir une heure. Repasse après si tu veux le voir.

- Bien chef.

Je le regarde partir avec un petit pincement au coeur quand même. Ma résolution d'être qu'amie avec lui est difficile parfois. Mais c'est mieux pour tout le monde.

Mon grand-père s'était réveillé un peu moins d'une heure plus tard et avait appelé un de ses amis et quand il est arrivé ils sont tous les deux allés dans le jardin pour discuter et moi j'en profite pour appeler Merick.

J'ai déjà essayer une première fois et je suis tombée sur le répondeur, mais comme il m'a prévenu que parfois il ne l'entend pas ou le sent pas vibrer, je réitère.

- Allo? Me répond-on enfin mais ce n'est pas Merick, mais bel et bien une voix féminine.

- Désolée, j'ai dû me tromper de numéro. M'excusai-je en m'apprêtant à raccrocher alors qu'un petit rire se fait entendre.

- Non non Tori, tu ne te trompes pas si c'est Merick que tu cherches. Cette fois la voix me paru familière et le visage de cette fausse blonde s'affichait devant mes yeux.

- Qu'est-ce que ça veut dire pourquoi tu décroches sur le portable de Merick? Déglutis-je en me redresssant.

- Arrête Tori, il te faut pas de dessin quand même?

- Explique-toi.

- Et bien tu vois, c'est très simple. Son téléphone a déjà vibré il y a un moment mais on était, comment dire, très occupés. Mais cette fois Merick est parti prendre une douche donc je me permets de décrocher pour te tenir informer.

- Je te crois pas, dis-je la gorge nouée et les larmes aux yeux.

- Qui va à la chasse, perd sa place ma petite, tu vas devoir l'accepter.

- Tu mens, passe-le moi.

- Je t'ai dit qu'il était sous la douche. Ecoute Tori, il en avait assez que tu le mène en bateau. Il est revenu vers moi.

- A ce que je sache, tu étais partie, pas lui.

- Oui mais maintenant que vous avez essayé et que ça a pas marché tu crois quoi?

- Sale garce, lâchai-je.

- C'est la vie, maintenant va donc voir ailleurs s'il y est.

- Hey t'as vu mon portable? Entendis-je la voix de Merick.

- Oui juste la, et ça a coupé. A chaque bip, je sentais mon coeur se briser en mille morceaux...

Je me levai du canapé, le téléphone encore dans ma main, je ne savais pas si je devais rappeler ou pas. J'étais désamparée. Que Merick m'ait trompé après m'avoir dit qu'il m'aimait, et ajouté qu'il attendrait tranquillement mon retour. Je pensais qu'il avait compris, même si je ne lui ai jamais dit.

Après avoir remis le téléphone sur son socle, et avant de croiser quelqu'un, je file je veux m'enfermer pour pleurer. Je suis déçue et j'ai le coeur qui me fait mal.

- Tori? J'ai vu Shay se garer devant la maison. Me lance mon grand-ère dans mon dos.

- Dis-lui que je dors.

- Tori?

- Je veux voir personne, sanglotai-je.

- Qu'est-ce qu'il y a? Me demande-t-il à travers la porte que j'ai déjà vérouillé avant de me dirgier d'un pas lent vers le lit.

- Rien, je veux juste être seule.

- Bien, je vais dire à Shay que tu te sens pas bien et que tu veux pas le voir.

- Oui.

J'éclate finalement en sanglots en me laissant tomber sur le lit, tant pis si je fais du bruit, j'ai besoin que ça sorte. Je suis tellement déçue.

Je le croyais vraiment différent, même s'il était jaloux de Shay, je croyais qu'il savait après être venu, mais ce n'est qu'un homme après tout. Il n'a pas pu attendre que je rentre.

Parce qu'au fond peut-être qu'attendre quelques semaines le dérangeait, devoir dormir sur le canapé quand il est venu ici, peut-être qu'il ne le vivait pas si bien que ça.  Peut-être l'ai-je perdu parce que j'étais trop égoïste de vouloir m'occuper un peu de Malo et de mon grand-père. Peut-être aurai-je dû lui dire ce que je ressentais pour lui maintenant il est trop tard.

Après un samedi soir à pleurer, un dimanche à réfléchir, à tenter de cacher la vérité à Shay qui revenait à la charge pour savoir pourquoi je ne riait pas. Jai fini par lui dire ce matin il a évidemment descendu Meick en l'insultant de tous les noms possible mais il a tenté de me réconforter en me faisant rire.

Quand à Merick, j'ai fait ma fourbe et je lui ai envoyé un sms après n'avoir pas répondu à ses appel j'ai pretexté une extinction de voix, donc il me contacte par texto, je lui réponds le strict minimum, je suis pas prête à l'affronter pour entendre ses excuses bidon.

En ce lundi après-midi, j'attends dans le parc où j'ai rencontré Malo pour la première fois. Comme je le fais régulièrement, je l'attends. M'occuper un peu de lui va me permettre de me changer les idées. Surtout qu'aujourd'hui, je le garde pour la première fois toute seule.

Aujourd'hui est un grand jour pour lui, son existence sera connue dans la famille de son père. Sa grand-mère tient à le faire elle-même mais pour ça elle veut être seule pour passer cet appel et donc elle me le confie sans hésiter, Malo semble aimer passer du temps avec moi, et c'est réciproque.

 Je souris niaisement en les voyant débarquer dans le parc, Malo me fait terriblement penser à son père parfois, il a hérité de certaines de ses mimiques, je le vois déjà alors qu'il est si petit, je me demande ce que ça donnera dans une quinzaine d'années et je ferai tout mon possible pour le voir de mes yeux.

- Bonjour, dis-je en me levant pour les rejoindre.

- Bonjour Tori, me répond aussitôt Edna.

- Bonzour ! Sourit Malo en lâchant la main de sa grand-mère.

- J'espère que ça ne te dérange pas de le garder cet après-midi.

- Non biensûr, j'adore ce petit bout. Et je comprends que vous vouliez être seule pour expliquer tout ça à la famille de Travis.

- C'est que j'ai peur qu'ils veulent me le prendre.

- Vous inquiétez pas, dis-je en soulevant Malo dans les airs, on en a déjà parlé. Ce sont des gens bien. Ils voudront le meilleur pour lui.

- J'ai bien compris.

- ' vion !! Rit aux éclats Malo.

- Je pense que ça va aller avec lui, donc vous pouvez partir l'esprit tranquille.

- Je me demande comment une jeune fille comme toi peut passer autant de temps avec un enfant comme lui. Tu devrais être à la fac ou je ne sais ou.

- J'ai fait un break, je reprendrais au prochain semestre. Et ce petit monstre n'est pas n'importe quel enfant.

- Tu semblais être quelqu'un de proche de son père.

- C'était le cas, je crois même aujourd'hui être capable de comprendre pourquoi il ne m'a pas parlé de Chanelle et du bébé. Je pense qu'il ne voulait pas me décevoir, moi où même ses parents.

- Je comprends, mais pourquoi porter tant d'attentions à Malo?

- Travis a toujours été là pour moi, j'ai toujours pu pleurer sur son épaule. Je veux être là de la même façon pour son enfant.

- Merci, si  tu es sincère, je sais qu'il sera bien accompagné dans sa vie future.

- Il le sera ne vous inquiétez pas.

- Bon sur ce je vous laisse. A tout à l'heure Malo.

- Au 'voir.

En prenant Malo sur mes épaules je repense à un de ses nombreux moment où il m'a consolé.

"- Allez arrête de pleurer, je suis sure qu'elle le pensait pas.

- Si elle a dit qu'elle me détestait, que maman elle avait pas besoin de moi dans sa vie parce qu'elle était déjà là, elle et que elle, c'est sa vraie fille parce qu'elle l'a eu tout bébé.

- Elle dit n'importe quoi. C'est ta soeur elle peut pas te détester. Et tu es la fille de ta mère autant qu'elle, laisse-la dire des bêtises."

Quand j'y repense Beverley n'a jamais dépassé ce stade, elle me prend toujours pour l'enfant qui n'avait rien à faire là. Je crois bien que je ne pourrais rien y faire.