Je ne sais pas combien de temps je me suis assoupie mais quand je me suis réveillée le soleil brillait déjà fort et lorsque j'ai voulu regarder l'heure sur mon téléphone il n'était plus là, connaissant le lascar je sais déjà que Nolhann a dû le prendre pour me laisser dormir je sors donc de la chambre à sa recherche et j'entends discuter.

- Hey tu as fini d'embêter ta soeur?

- Mais tonton je veux aller jouer dehors moi.

- Et bien une minute, excuse-toi maintenant.

- Bonjour, intervins-je pour me faire remarquer.

- Ah coucou, sourit Lucy assise sur le canapé.

- Bien dormi? Me questionne Nolhann.

- Oui mais tu m'as pris mon portable? Je voulais voir l'heure qu'il est.

- Oui. Il est actuellement en recharge mais ne t'inquiète pas, rien de grave n'est arrivé ce matin j'ai eu ton frère.

- T'as appelé Ben?

- Oui. Je voulais comprendre la situation totalement et on est tombé d'accord pour te laisser dormir en silence.

- Je suis d'accord si rien n'est arrivé, haussai-je les épaule, dépitée.

- Bon allez Tad', va t'excuser auprès de Soso et allez jouer dehors, reprend-il.

- D'accord.

Les enfants courent dehors quelques instants plus tard.

- Lucy, désolée d'avoir débarqué si tôt ce matin.

- T'en fait pas Nono m'a expliqué la situation tu as eu raison de venir ici.

- Merci. Mais ça n'embête personne vraiment?

- Si dans ta question tu veux savoir pour Camden, non, il aurait fait la même chose que Nolhann alors arrête de te stresser.

- C'est gentil. Mais avec tout ça il est quelle heure?

- Dix heure et demi quelque chose comme ça.

- Ah quand même.

- Ta fille est réveillée viens que je te la donne, sourit Nolhann en changeant de sujet.

- Ma poupée, m'approchai-je d'abord pour l'embrasser, je suis si contente qu'elle ait été ici cette nuit plutôt qu'avec moi ou pire à la maison avec mes parents.

- Je pense à ça, tu as ta petite soeur aussi, elle était chez une nounou ou quelque chose? Tu n'en as pas parlé.

- Elle a décidé de dormir chez les parents de Damian parce qu'elle voulait être avec Jillian, heureusement, je veux même pas imaginer ce qui lui serait arrivée si elle avait été sur place, soupirai-je en attrapant ma fille.

- Ton frère m'a dit que ta mère était plutôt bien réveillée mais que ton père est toujours inconscient.

- La situation est la même que ce matin alors, j'espère qu'il va se réveiller.

- Pourquoi vous êtes si inquiets? Si les médecins ont fait leur boulot, il se réveillera non? Intervient Lucy.

- Mon père a déjà eu un soucis qui l'a plongé dans le coma il y a plusieurs années, depuis il avait toujours un peu de soucis de douleur, là les médecins se demandent s'il va réussir à revenir une deuxième fois.

- Ta famille semble compliquée, à côté nous on est des petits joueurs, hein Nono?

- Je vous l'expliquerai peut-être un jour, lorsque je serais sûre que mon père ira mieux lui aussi. Ah mais au fait et Pedro? Réalisai-je.

- Il est toujours devant la maison, on lui a proposé d'entrer mais il a refusé.

- Oh, d'accord.

- En tout cas tu peux rester ici le temps qu'il te faut, on s'arrangera, sourit Lucy.

- Je veux pas vous déranger.

- Tu devrais pas la contrarier, me fait-on sursauter.

Camden émerge du côté nuit.

- Bonjour visiteuse de nuit.

- Bonjour, désolée du dérangement.

- Arrête de t'excuser, je suis aussi au courant de la situation et tu ne nous dérange pas. Tout comme ta fille.

- C'est gentil.

- T'en fais pas.

- Par contre, reprend-il en passant derrière moi, mes deux monstres sont dehors? J'ai cru comprendre qu'il y avait un soucis.

- Tad était impatient et s'en est pris à sa soeur, grimace Lucy.

- Je vais les voir, je reviens.

- D'accord mais laisse les jouer un peu dehors.

- Oui oui.

- Ça en fait du boulot, les jumeaux qui semblent souvent en désaccord et Harvey.

- On gère, et puis Nono nous aide quand il est là.

- Super tonton.

- Tu vas faire quoi alors? reprend le concerné.

- Je pense que je veux aller voir ma mère et prendre des nouvelles de mon père.

- Dans ce cas vas-y mais on va veiller encore un peu sur Danika.

- Je peux pas abuser, grimacai-je.

- Tu peux pas aller à l'hôpital avec elle, sois sérieuse une minute et puis tu me fais confiance pour elle non?

- Oui c'est sûr.

- Arrête de vouloir te sentir redevable, si on te le propose c'est de bon cœur.

- Il a raison, sourit Lucy, les amis ça sert à ça, mais avant tout tu peux aller prendre une douche si tu veux te rafraichir.

- Je redonne ma fille à Nolhann qui tend les bras.

 

- Ok, dans ce cas je vais abuser de votre gentillesse un moment.

- Sans problème, sourit Lucy.

- Et de toute façon j'ai déjà tout expliqué à ton frère, tire la langue Nolhann.

- Décidément vous ne vous quittez plus vous deux.

L'heure où j'ai enfin pu me rendre à l'hôpital est venue alors je m'y suis rendue, sur les lieux Pedro est resté un peu à l'écart pour parler aux autres qui sont dans le coin. J'ai tout de suite demandé des nouvelles de mon père et si je pouvais lui rendre visite, ça a été catégorique, il n'a droit à aucune visite pour le moment. J'en suis frustrée alors que je me rends là où se trouve maman.

- Maman, soupirai-je de soulagement en la voyant bel et bien réveillée.

- Béa, me regarde-t-elle l'air fatigué.

- Comment tu te sens?

- Je vais aller bien, et les médecins m'ont dit que je te le dois d'être arrivée à ce moment-là.

- J'ai vraiment eu peur de te perdre, grimaçai-je pendant qu'elle se redresse, ton cœur battait si lentement.

- Je suis là ma puce, un peu de repos et il n'y paraîtra plus, essaye-t-elle de me rassurer après s'être levée pour m'enlacer.

- J'espère. Ben est déjà venu? Il habite plus près d'ici que là où j'étais.

- Oui il reviendra tout à l'heure il doit s'occuper de retarder son voyage de noce.

- C'est vrai j'y avais pas pensé, il devait partir aujourd'hui.

- Oui, souffle maman en s'installant sur le lit, je ne peux que constater la lenteur de ses mouvements.

 

- On t'a dit pour papa ? Il va s'en sortir?

- Oui ils viennent me tenir informer, je sais qu'il ne peut pas avoir de visite.

- Mais pourquoi?

- Parce que son état est critique, lâche-t-elle les yeux dans le vide, je me rends compte qu'elle essaie de contenir sa tristesse, mais il est fort il reviendra. Il m'a déjà fait le coup une fois.

- J'espère que tu as raison, mais ils l'ont sacrément amoché, on a rien vu parce qu'il avait rien au visage nous.

- Je sais, on m'a déjà tout raconté dis-moi plutôt où est ma petite fille?

- Avec Nolhann chez Lucy, je pouvais pas l'emmener.

- Ah oui Ben m'a expliqué que tu avais passé la nuit là-bas, je me souviens.

- Quand j'ai su que tu allais mieux en même temps que papa ça n'allait pas fort j'ai eu envie de la voir alors j'y suis allée. J'ai attendu que Nolhann se réveille et je suis allée la voir et il m'a poussé à me reposer là-bas. Tout comme il m'a proposé de me la garder le temps que je vienne ici.

- Tu as de bons amis.

- Oui mais je préfèrerais l'avoir avec moi dans la maison avec papa et toi.

- Bientôt on rentrera, en attendant tu peux aller chez ton frère.

- Je sais il me l'a proposé, mais et Julie? Elle sait tout ça?

- Gwen est passé ce matin il s'est fait refoulé mais tu le connais il a forcé le passage, il voulait savoir s'il pouvait aider alors je leur ai demandé s'ils pouvaient la garder le temps que je sois ici. Ils ont pas dû lui expliquer pourquoi alors ne va pas la voir l'air paniqué, je lui expliquerai le moment venu. Pour l'instant c'est comme si elle passait quelques jours là-bas comme elle l'a déjà fait.

- D'accord.

- Je veux juste que tu te montres prudente, je m'inquiète beaucoup en vous sachant dehors. Je ne sais pas quel était le but de ces gens en faisant ça mais j'aime pas ça.

- J'ai Pedro à mes basques, ça va aller, tout ce que je veux maintenant c'est que tu puisses sortir et que papa aille mieux.

- C'est ce qu'on veut tous, nous interrompt une voix dans mon dos.

- Alix, réagit maman.

- Comment tu te sens? C'est quoi cette chambre?

- Une chambre de transition, je vais pas rester là. Tu sais comment je me sens Alix.

- Pourquoi tu crois que je suis là?

- Alix, soupire maman.

- Mais bon cette fois tu as les enfants qui viennent te tenir compagnie, salut Béa.

- Bonjour.

- Charlie, tu sais ce que dirais Byron?

- Oui, je sais.

- Alors ne fais pas cette tête et puis il est costaud, il va se réveiller.

- Il dirait quoi papa? M’intéressai-je.

- Il dirait à ta mère de ne pas se replier sur elle-même et ne rien dire comme elle a tendance à le faire quand ça ne va pas. Mais heureusement vous êtes là cette fois.

- Cette fois, tu fais référence à l'accident du passé?

- C'est exactement ça, soupire maman.

- Ils ont dit qu'on pouvait pas te rendre visite longtemps, poursuit Alix, parce que tu as besoin de repos.

- Oui ils m'ont prévenu. C'est pour ça Béa, tu ne pourras pas rester ici et de toute façon je ne veux pas, je veux que tu ailles près de ta fille, moi je vais me reposer, et s'il y a du nouveau avec papa tu seras prévenue.

- Mais... J'aurais l'impression de vous abandonner si je vous laisse comme ça.

- Tu ne pourras rien faire de plus, tu vois que je vais bien, je dois juste me reposer un jour ou deux et papa il se bat.

- Elle a raison, confirme Alix, d'ailleurs si tu as besoin d'un endroit où aller avec la petite le temps que ça se passe, tu peux venir à la maison on a de la place.

- C'est gentil. Je vais voir à ça mais tu crois que je peux passer à la maison récupérer des affaires? Parce que je vais sentir le fauve si je porte ça tout le temps.

- Vois avec Thomas.

- Il est là?

- Oui, il parle avec les gars.

- Je vais aller voir, maman, je repasserais plus tard dans la journée alors, me levai-je. Et repose-toi tu en as besoin.

- Je t'appellerais ma puce, on va m'installer tout ça quand j'aurai une chambre.

- D'accord.

- Sois prudente et embrasse ma petite-fille pour moi.

- Ça sera fait.

Pedro et moi sommes donc allés à la maison chercher quelques vêtements pour Danika et moi. J'ai eu Ben au téléphone et il veut me voir quelques minutes ce que je fais donc maintenant.

- Je peux savoir pourquoi on est là comme des cons? Soupire Pedro.

- Parce que Ben doit passer par ici c'est donc plus simple.

- Tu aurais pu aller chez lui aussi, j'aime pas qu'on soit là où on peut nous voir.

- Justement on est dans un endroit passant c'est plus sûr.

- Mouai, et sinon t'as prévu quoi tu veux rester où? Tu vas accepter l'aide de quelqu'un en particulier?

- Je sais pas, et toi?

- Moi je me fais relever bientôt, faut que je dorme aussi.

- Je pense à ça à New York tu étais tout seul?

- Oui, il y avait pas vraiment de menace donc je connaissais tes horaires, j'étais un peu ton ombre, j'ai loué un appart près du tien.

- Mais quand on était dans la maison les derniers temps, tu faisais comment?

- Je te collais un peu moins les basques je dois bien l'admettre mais tu sortais moins aussi et étant un peu isolé ça allait.

- Ton job est assez ingrat quand même.

- C'est le boulot et faut dire que tu as beaucoup visité donc j'en ai profité aussi. Bref, on s'éloigne, tu veux faire quoi?

- Récupérer la petite déjà parce qu'elle me manque. J'ai pas l'habitude de la laisser même si je peux leur laisser les yeux fermés.

- Et? Chez qui tu vas aller t'échouer?

- Honnêtement, j'en ai aucune idée, je vais attendre un peu avant de me décider, dis-je en fronçant les sourcils, il me semble reconnaître cette fille qui va passer devant nous mais je ne suis pas sûre.

- Qu'est-ce qui se passe?

- Elle, je la connais je suis sûre.

- Kiara. Sœur de ce Jayce, on est au courant de tout ce qui se passait avant notre arrivée.

- Oh c'est ça, confirmai-je, je l'ai à peine vu elle mais son visage me semblait familier.

- Je pense que ça a changé de couleur, la photo qu'on avait montrait des cheveux court et bleus il me semble.

- C'est ça.

- Repéré, dit-il alors qu'elle tourne les talons vers nous.

- Tiens salut, me lance-t-elle tranquillement.

- Salut.

- Tu te souviens pas de moi?

- Si même si tu as changé, tu es Kiara.

- Et toi Béatrice.

- Personne ne m'appelle comme ça, mais oui.

- On te voyait plus dans le coin , tu étais en vacances ou quelque chose comme ça? S'enquit-elle.

- En voyage, confirmai-je, depuis pratiquement un an, je suis rentrée il y a une semaine.

- C'est long pour un voyage, t'étais où?

- Elle a voyagé pour ses études, intervient Pedro.

- Ah c'est cool, mais t'es qui toi?

- Un ami, dit-il en haussant les épaules, son ton a changé il n'est pas du tout cordial comme il l'est avec moi mais je le laisse faire. C'est vrai que tout dire à cette fille n'est pas utile.

 

- Ok, vous avez l'air d'attendre quelqu'un.

- Mon frère, oui.

- Ah d'accord, bon je vous dérange pas plus longtemps, à une prochaine.

 - A plus.