Je l'avais vu s'approcher mais je n'avais pas imaginer ce qu'il allait faire... Il tient ma tête entre ses mains et a posé ses lèvres sur les miennes... J'ai les battements de mon coeur qui résonnent dans tout mon corps. A raison ou à tord je réponds à son baiser. Et je sens l'odeur de la cigarette comme jamais je l'ai senti auparavant.

- Oui très amusant, dit-il en me regardant droit dans les yeux l'instant d'après un sourire satisfait dessiné sur ses lèvres.

- Qu'est-ce que tu fais au juste?

- Je te montre à quel point il est facile et amusant de te torturer.

- Quoi?! Écarquillai-je les yeux.

- Béa, ce baiser t'a perturbée, exact?

- Je... Hésitai-je, ne comprenant pas du tout ce qu'il cherchait à dire.

- Et bien moi rien du tout, j'ai l'impression d'embrasser ma soeur. Tu comprends maintenant? Je suis gentil avec toi comme je le suis avec Jillian. et j'adore discuter avec toi à cause de ta franchise. C'est sûr j'ai abusé en disant que tu étais une gamine et je m'excuse pour ça, mais je veux que tu comprennes. Je suis pas stupide et je comprends ce qui te déplait dans mon attitude c'est pourquoi j'avais besoin de mettre les choses au clair une bonne fois pour toute, te voir t'énerver c'est mon passe-temps favoris. Un ami c'est fait pour ça.

Chaque mot a l'effet d'un couteau enfoncé en plein coeur, il venait de me faire redescendre sur Terre de la pire façon qu'il soit.

- Et m'embrasser était vraiment nécessaire? Déglutis-je, les larmes aux yeux.

- Ce n'est qu'un baiser tu ne vas pas en mourir.

- Dégage Damian, avant que je ne te mette ma main dans la gueule, casse-toi, dis-je froidement.

- J'aime mieux ça, calme-toi et rentre, conclut-il en tournant les talons.

- Pour quelqu'un qui disait ne pas vouloir me blesser, tu viens d'en faire une encore pire, marmonnai-je pour moi-même...C'était le premier..

Je me suis sentie ridicule et j'ai laissé les larmes couler.

Maintenant j'ai la confirmation qu'il s'amuse avec moi et je ne suis pas certaine de vouloir continuer à le laisser faire. Damian se joue de mes nerfs il va falloir que je lui rende la monnaie de sa pièce d'une façon ou d'une autre... Mais en attendant j'ai besoin d'évacuer tout ça pour ne pas me faire attraper en rentrant à la maison.

Me faire pleurer cette fois-là, il n'aurait pas fallu. A force de jouer avec le feu on fini par se brûler...

Je me suis mise à courir, j'étais en colère pourtant je n'arrive pas à arrêter mes larmes tout de suite elles ont besoin de sortir, je les laisse donc mais je ne veux rien laisser passer donc je marmonne à répétition pour que ce soit ça qu'il entende lorsque je passerais près de lui.

- Enfoiré, psychopathe, sans cœur, crétin, enfoiré, psychopathe, sans cœur, crétin....

- Enfoiré, psychopathe, sans cœur, crétin...

J'aurai pu simplement faire ce que j'avais dit et partir pour l'après-midi mais finalement il venait de me donner une bonne raison de rester et j'allais pas me faire prier. Par contre avant ça j'ai besoin de retrouver mon calme je m'arrête donc arrivée devant la maison et avant qu'on ne me voit.

Je suis essoufflée mais mes larmes ne coulent plus à présent. Pleurer ne me ressemble pas et j'aime pas du tout ça je vais donc faire ce que je peux pour montrer les dents et ne rien laisser deviner. Je suis douée pour ça et je suis sûre que ça va aller.

- T'es là, se plante-t-il devant moi.

- Vas faire ta vie tu veux ? 

- Tu vas faire la gueule maintenant? Je pensais que ça irait pourtant.

- Damian parfois je me demande si ton cerveau est endommagé. Et est-ce que tu te rends compte que tu as deux personnalités totalement différentes?

- Je veux qu'une chose c'est que ça redevienne comme avant, sans se prendre la tête.

- Si c'est ce que tu veux, dis-je en serrant les poings.

- Ayé t'as repris ton souffle? On rentre?

- Tu vas dire que tu m'as ramené?

- C'est un peu vrai là quand même, mais je te laisse dire, on y va.

- Ouai, allons-y.

C'est une drôle de sensation que je ressens pour le moment je dois vraiment faire des efforts pour ne pas faire demi-tour dans la seconde mais je veux lui montrer que ça ne me touche pas tant que ça son petit jeu même si au fond j'ai le coeur en morceaux. J'ai hâte tout à coup qu'il reparte.

- Tu vas réussir à gérer avec Valérie?

- Tu m'as remontée comme un ressort là si elle se prend une claque tu sauras à qui la faute.

Je vois les autres à travers la vitre, ils sont pas encore à table, tant mieux. Mais je pense que je vais devoir m'excuser auprès de mes parents pour être partie comme ça.

- Elle devrait se mettre carrément à poil ça irai plus vite, lance Damian. Je comprends bien qu'il parle de la tenue de Valérie mais moi ça me choque même plus.

- Il y a une raison qui fait que je peux pas la voir, et c'est pas seulement ses tenues de pétasse.

- Ah et quoi donc?

- Elle me jette dès que je parle avec vous, chez moi ça s'appelle de la jalousie, elle ne tolère pas ne pas être au centre de l'attention.

- Sûrement.

On entre dans la maison en silence, j'attends de voir si on va nous demander quelque chose ce qui ne tarde pas.

- Ah bah t'as ramené le tétard, lance la première Valérie.

- C'est de ma faute si elle était énervée alors arrête de t'en prendre à elle.

- Ça va? Me lance Adrien.

- Ouai, volte face un jour volte face toujours.

- Tu restes avec nous alors? Demande mon frère sans se retourner.

- Oui. Mais si la morue s'enflamme je garantis pas le calme.

- Béa! M'interpelle mon père.

- Quoi? Me tournai-je vers lui.

- Viens me voir une minute.

- Moi?

- Oui toi, allez viens par ici.

- J'arrive.

J'ai peur tout à coup de me faire engueuler à cause de mes propos.

- Ils se passent quoi? demandai-je en arrivant à la cuisine.

- Il paraît que tu as attrapé froid, intervient ma mère.

- D'où tu sors ça?

- Ben nous l'a dit, tu as éternué plusieurs fois apparemment, Damian le lui a dit.

- Quelle balance celui-la. C'est juste que je me suis pris la pluie, c'est tout.

- Arrête de parler comme ça, reprend mon père.

- Désolée. Bon j'ai pris froid, peut-être et puis quoi?

- Tu devrais aller chez le médecin.

- Pour un rhume? T'es sérieux papa? Mais il va me rire au nez.

- Non, bon écoute béa, il n'y a pas que ça, entendis-je ma mère.

- Quoi de plus?

- On a remarqué que tu forçais ta vue parfois. Tu t'en rends peut-être pas compte toi-même.

- Moi? M'étonnai-je. J'avais pas du tout remarqué ce fait en effet.

- Oui. Alors on s'est dit que tu devais peut-être avoir besoin de lunettes.

- Mais la dernière fois j'avais une vue parfaite.

- On ne sait jamais, du coup on aimerait que tu ailles voir le médecin et l'ophtalmo, il te fera un test de vue et en même temps tu auras quelque chose pour le rhume qui va venir.

- Vous vous en faites pour un rien là, je vous assure.

- Béa, on veut juste s'en assurer, tu veux devenir photographe il ne faut pas que tu fatigues tes yeux.

- Bon ça vous ferait tant plaisir que ça?

- Oui.

- Bon alors je verrais s'il y a de la place après-midi, ça vous va?

- Je vais appeler, relève la tête ma mère.

- Parfait, autre chose me regarde mon père devenant plus sérieux.

- Quoi encore?

- On a eu vent qu'il y avait eu un différent entre toi Drew et Ella, est-ce qu'on doit intervenir?

- Arrête papa on a plus cinq ans, mais c'est réglé si ça peut vous rassurer, on a discuté et mis les choses à plat, tout va bien.

- Je préfère entendre ça. Tes grand-parents ne sont pas rassurés à ce niveau.

- Vous paniquez vraiment pour rien, d'ailleurs ils sont où?

- Chez Alix. Il viendront demain nous rendre visite.

- D'accord. C'est tout?

- Oui, tu restes déjeuner avec nous alors? Ben nous a dit que tu devais faire quelque chose.

- C'est réglé plus vite que prévu donc oui je reste.

- Parfait.

- Donc tu peux m'aider, intervient ma mère. Tu peux mettre la table?

- Oui, je peux le faire mais est-ce que je le veux?

- Béa, c'est quoi de cette réponse, rit-elle.

- La mienne, tu as de la chance je veux bien, souriai-je en allant attraper les assiettes.

Ils aiment vraiment tout savoir dans cette maison.

Je me suis sentie un peu mal à l'aise pendant le déjeuner. J'ai évité de croiser le regard de Damian parce que mon coeur se serre à chaque fois et je n'ai pas besoin que les autres le remarquent. Je règlerai ça à ma manière. Et Valérie elle n'a pas dit un mot ce qui m'arrange plutôt.

Ma mère et ma soeur son sorties comme prévu j'ai bien failli allé avec elles pour éviter toute cette ambiance mais Ben Nico et Adrien m'ont demandé de rester alors je suis restée et je me contrôle pour paraitre la plus normale possible.

- Ça te fait rien d'attendre là? Demandai-je à Adrien alors que les autres jouent au billard.

- Non, j'apprends de ton père, il gère au billard.

- T'entends ça papa? Riai-je.

- Normal tu savais pas que ton père était le meilleur? Sourit le concerné.

- Allez papa joue, l'incite Ben, tu parleras à ton fan club après.

Cette réplique à le don de faire rire tout le monde, il y a une bonne ambiance.

- Béa, reprend mon père, plus sérieusement.

- Qu'est-ce qu'il y a?

- Tu n'étais pas censée allé quelque part?

- Papa, franchement tu insistes là?

- Oui, maman t'a pris un rendez-vous, vas-y.

- Mais papa !

- Il se passe quoi? Ne comprend pas Nico.

- Elle doit aller chez le médecin, l'informe mon frère.

- T'es malade?

- J'ai attrapé froid hier, c'est tout.

- Ah c'est ça, me semblait bien que tu faisais qu'éternuer.

- Y a pas à s'inquiéter pour si peu mais bon, ils veulent que j'y aille, soupirai-je.

- Arrête de soupirer ça va te prendre une demi-heure alors ne te défile pas.

- J'y vais, parce que tu veux que je consulte pour mes yeux aussi pas pour le rhume.

- Merci.