- Arrête de faire cette tête, t'es moche comme ça.

- J'y peux rien, je les trouve bizarre.

- Tu te fais des idées, maman connaît leur mère ça ne peut pas être des mauvaises personnes.

- Si c'est ça alors je veux bien me détendre, sourit-il. On fait un pari?

- Un pari? De quoi tu parles?

- Allez ça fait longtemps.

- Vas-y dit.

- Le dernier arrivé dans la maison devra se plier aux quatre volontés de l'autre et ce, pendant tout le week end.

- T'es sérieux?

- Évidemment, et je te préviens je te laisse pas gagner.

- Allez, c'est parti.

- T'étais sérieux en plus, courrai-je dans son dos. Ça aurait dû être plus facile pour moi mais le problème c'est que j'ai éternué ce qui m'a arrêté dans ma course dès le départ et j'arrive pas à rattraper mon retard.

- Gagné.

- Ouai, c'est pas juste, si j'avais pas éternué je t'aurai laminé.

- N'empêche t'as perdu, sourit-il.

- Ok, pour cette fois mais je prends ma revanche dès que possible.

-  Ça me va.

- J’oubliais un détail, dit-il en se rapprochant et en parlant plus bas pour que les autres assis dans le canapé ne l'entende pas, tu n'as pas le droit de dire que c'était un pari tu devras t'exécuter sans broncher et sans t'expliquer.

- C'est dur là. Je suis pas du genre à faire des courbettes.

- C'est le jeu ma pauvre lucette. Alors tu vas accepter ou je cherche un gage?

- Ça va je marche, mais sache que j'aurais ma revanche.

- Pas de soucis j'adore gagner.

- Ha ha, donc ça commence quand?

- Maintenant, et ça se terminera demain soir.

- Adjugé.

- Maintenant viens on les rejoint ils ne regardent déjà de travers là.

Résultat final du sondage:

1. Damian 2. Ben 3.Adrien 4.Nicolas  5. Jayce 6. Drew

Ma mère est rentrée quelques minutes après et j'ai dû leur expliquer le résultat de mes rendez-vous, j'imaginais pas que ça les tracasserait autant d'avoir un contrôle de plus à faire.

- Qu'est-ce qui vous arrive? Je vous dis que j'ai rien pourquoi vous stressez comme ça ? Vous le connaissez il est pointilleux c'est pour ça que je dois faire des tests en plus. Dis-je devant leurs mines tracassées.

- On sait ça Béa, mais ça reste toujours des examens médicaux, hausse des épaules ma mère.

- Bon vous allez arrêter vous allez finir par me faire peur, on ira dans la semaine comme ça tout le monde sera content.

- Ok ok, soupire mon père.

Je lève les yeux au ciel, j'avais oublié comment ils sont quand on est malade...

- A part ça, changeai-je de sujet, je suis obligée de rester dîner?

- Oui, pour une fois que tu es à la maison, rétorque ma mère, mais pourquoi tu veux t'en aller? Tu aimes bien Riley et Gwen en plus les garçons seront là aussi.

- J'ai rien dit, capitulai-je très vite. Comment je suis censée dire à ma mère qu'aujourd'hui j'ai déjà dépassé mon seuil de tolérance vis à vis d'un des garçon en particulier?

- Tiens puisqu'on discute, reprend mon père, comment tu t'en sors avec tes photos? C'est toujours ce que tu veux faire?

- Papa pourquoi tu poses la question, oui j'aime prendre des photos mais surtout les paysages.

- Bien, je voulais juste vérifier.

- Tiens maman, regardai-je la concerné, j'ai une question.

- Qu'est-ce qu'il y a?

- Ton amie là, comment c'était déjà son prénom, tu sais celle du magasin.

- Jazz? S'étonne-t-elle.

- Oui elle, est-ce que vous vous entendez bien?

- On a jamais eu de problèmes on s'est juste perdu de vue, pourquoi?

- J'ai fait la connaissance de ses enfants, je voulais être sûre, dis-je alors qu'on toque à la porte.

- Entrez, lance mon père en relevant la tête.

En regardant par dessus mon épaule je remarque l'arrivée des invités de la soirée, Riley, Gwen et Jillian.

- Arrête de regarder partout comme ça, lance Gwen.

- Je veux voir mon fils c'est normal.

- Ils sont au petit salon, l’informe ma mère.

On est allé les saluer comme à l'habitude comme si on s'était pas vu depuis des lustres en sachant que les parents se sont vu la veille tout de même.

- Désolé Damian ne fait que t'embêter depuis qu'il est né, s'excuse Riley.

- Il est ici chez lui, il le sait, il sera toujours le bienvenu.

Un détail que j'oublie parfois alors qu'on nous l'a déjà raconté, ma mère fait du baby-sitting pour eux depuis qu'il est né, c'est ainsi qu'elles ont sympathiser d'ailleurs puisqu'à la base Riley et l'amie d'Alix.

- T'excuse pas pour moi maman j'ai déjà parlé avec Charlie, résonne la voix de Damian dans mon dos, elle m'a dit que j'avais pas à m'excuser chaque fois que je viens à l'improviste.

- C'est gentil Charlie, sourit Riley, bon tu viens embrasser ta mère chameau?

- Est-ce que j'ai l'air d'un chameau d'après toi?

- Tu aurais dû me dire que tu reviendrais on se serait arrangé pour être à la maison, au lieu de ça tu es venu déranger Béa, dit-elle au moment où j'éternue.

- A tes souhaits, tu as attrapé froid? S'enquit Gwen.

- J'ai pris la pluie, haussai-je les épaules, ça va passer.

- C'est ma deuxième maison ici, je savais que je trouverais quelqu'un en attendant, sourit-il le plus naturellement du monde en prenant sa mère dans ses bras. Pourquoi est-ce que moi j'ai le cœur serré en entendant ça?

- Oui Riley arrête de te sentir gênée, intervient mon père, tes enfants sont ici chez eux, ils le savent alors ne t'en fais pas. Profite plutôt de lui il repart bientôt.

- Oui maman je repars demain arrête de me sermonner.

- Je sais fils. Mais de ce que j'ai entendu Béatrice est rentrée de ce qu'elle faisait pour te voir.

- Je savais que j'aurais pas dû le dire à Nico, mais t'inquiète pas, Béa m'aurait envoyé promener si je la dérangeais, tu la connais. Elle n'a fait que réagir comme elle l'aurait fait pour n'importe quel membre de sa famille, comme la gentille frangine qu'elle est, se redresse-t-il pour me regarder, n'est-ce pas Béa?

- Apparemment, déglutis-je. Il a tellement d'aplomb que c'en est perturbant, je peux jouer le jeu et l'ignorer pour garder la face mais s'il me provoque déjà je vais pas tenir le coup . Je tourne les talons tant que j'arrive à me contenir, c'est pas le moment de perdre la face.

- Ah ouai 'pa, entendis-je Damian, tu penses que j'ai pris la bonne décision?

- Je t'ai dit dès le départ que tu faisais fausse route, je suis content que tu aies repris tes esprits, même s'il a fallu que tu partes une semaine, pour t'en rendre compte.

Je ne sais pas ce qu'il a dit à ses parents, pourquoi j'ai l'impression qu'ils sont soulagés? Est-ce qu'il va déménager dans un endroit plus près où il sera plus aisé de le voir? Je me gifle intérieurement pour tant de curiosité, je dois arrêter de m'intéresser à ce qu'il fait sinon je n'arriverais pas à passer outre ce que je ressens.

- Tu vas où Béa? Lance Ben.

- Je vais dans ma chambre, je redescendrais après.

- Ca va? S'inquiète ma mère.

- Juste mal à la tête, je vais me reposer un peu, désolée, mentis-je.

- Va te reposer alors, on te verra pendant le dîner, acquiesce Riley.

- Elle a quoi ta soeur? Entendis-je Nicolas pendant que je monte les escaliers, apparemment ils se sont dispersés.

- J'en sais rien, son rhume se manifeste va, lui rétorque mon frère.

- Et si c'était l'histoire avec les morveux qui la tracasse plus que ce qui n'y paraît? Continue Nico.

- Peut-être mais c'est vrai aussi qu'elle est malade, allez viens j'ai ma revanche à prendre.

Je suis montée en vitesse pour me retrouver dans ma chambre, je jette ma boîte qui se trouvait toujours dans ma poche dans un coin de ma chambre et me laisse glisser au sol après avoir regardé mon reflet dans le miroir.

 - Reprends-toi Béa, c'est quoi ton délire? Mon délire... ne délire pas tant que ça, me mis-je à pleurer en repensant à ce baiser.

Certes son passe-temps c'est de m'énerver et de me mettre en boite mais là c'était vraiment allé loin. Je peux dire ce que je veux et jouer la comédie pour faire genre devant lui parce qu'il ne s'imagine pas combien j'ai été touché par ça mais la vérité c'est que j'ai le cœur brisé, que je le veuille, ou non.

Je n'y connais pas grand chose dans ce domaine, mais je pense savoir ce que c'est que d'avoir le cœur en morceaux, il me fait si mal que j'aimerais l'enlever. J'ai eu tord de m'amouracher de cet imbécile qui pense qu'on peut jouer avec moi de cette façon, j'ai eu tord et je lui montrerais de quel bois je me chauffe... Quand je réussirais à me tenir face à lui sans ciller.

- Béa, ça va? Me fait sursauter Ben en entrant dans ma chambre j'ai à peine le temps de frotter mes yeux qu'il perd déjà le sourire qu'il affichait. Qu'est-ce que t'as?

- Rien, laisse moi juste un peu toute seule.

- T'as rêvé? Raconte, qu'est-ce qu'il y a?

J'hausse les épaules, j'allais pas lui dire pourquoi je pleurais, je pouvais pas.

- Je savais bien que tu n'étais pas dans ton assiette. Qu'est-ce qui te fait pleurer?

- Des conneries.

- C'est l'histoire avec les deux piafs?

- Oui, dis-je pour entrer dans son jeu, après tout c'était en partie vraie, Damian n'est pas le seul a s'être joué de moi dernièrement.

- J'étais sûr qu'ils finiraient par te lâcher, il s'est passé quelque chose d'autre que ce que je sais déjà?

- Je leur ai dit que je voulais plus les voir comme on le faisait, on se verra juste parce qu'on est de la même famille. ils ont vraiment pas été cool.

- Je sais et je comprends que ça te perturbe, c'était les deux les plus proches de toi.

- Je suis pas toute seule non plus, mais je préfère les éloigner que de les voir me décevoir.

- Je comprends bien. Je suis désolé si j'ai pas été là quand il fallait.

- On se voit pas beaucoup en ce moment entre la fac et ton boulot.

- Oui mais tu avais l'habitude de venir me voir quand ça n'allait pas.

- Je l'ai fait Ben, soupirai-je, référence au soir où il m'a jeté, mais c'était mieux de m'envoyer promener sans demander pourquoi j'étais là.

- Merde, j'avais pas fait le rapprochement, désolé.

- Tant pis , faut que je m'habitue tu seras pas toujours dispo pourquoi moi.

- Ça me plaît pas.

- C'est comme ça, je suis de plus en plus lucide. Un jour ou l'autre tu auras des priorités plus importantes que moi et c'est tout à fait normal.

- Arrête, rien n'est plus important que ma famille et tu le sais très bien, sois pas si rabat-joie ce soir.

- Désolée, j'ai un petit coup de mou là.

- Tu veux que je te laisse toute seule le temps de te reprendre?

- Non c'est bon ça va mieux, j'avais besoin que ça sorte, maintenant ça va.

- Dis, je vais bientôt pouvoir me prendre un samedi soir, tu veux qu'on aille camper pour que tu puisses faire de belles photos? Ça te remontera le moral ça.

- Camper? Ah oui avant qu'il ne fasse trop froid ça me dit bien.

- Toc toc, nous interrompt Nicolas en ouvrant la porte.