On est rapidement arrivé près d'un bâtiment qui, je suppose, abrite leur appartement puisqu'une fois à l'intérieur ils entrent et prennent l'ascenseur directement. Wellon s'assurant que je les suivais et Jordan qui ne fait que lever les yeux au ciel en me voyant toujours là.

- On devrait pas faire ça, répète pour la énième fois Jordan sans que je comprenne à quoi il faisait allusion. Pendant ce temps Wellon ouvre une porte et entre m'invitant à l'imiter. Je te préviens, poursuit Jordan, tu assumeras les conséquences.

- Tais-toi et laisse donc entrer Charlie.

C'est ce qu'il a fait, il est entré et m'a laissé le suivre sans rien ajouté.

 - Fais pas attention à la déco on a pas encore pu tout refaire, me prévient Wellon, mais vas-y entre.

- Ca a l'air grand en tout cas. Vous habitez ici tous les deux?

- Ouai à deux, soupire Jordan.

- On se boit un truc chaud?

- Tu t'en occupe alors, j'ai trop la flemme.

- Ouai ça va j'y vais. Charlie tu veux boire quelque chose?

- Un chocolat chaud?

- Ca marche, installe-toi.

- Ca à l'air sympa comme appart', je suis surprise.

- Tu croyais qu'on vivait dans un taudis? Suppose Jordan.

- J'ai pas dit ça mais je sais pas ça parait un peu grand.

- Tu veux dire pour deux blaireaux qui font que glander? Rit Wellon.

- J'ai pas dit ça.

 * * *

Une tasse de chocolat plus tard j'apprenais qu'ils étaient aidé pour payer le loyer ce qui explique pourquoi c'était si grand. Par contre Jordan et son sale caractère m'a empêché de découvrir qui paye avec eux. J'ai supposé que ça devait être leurs parents.

Il pleuvait toujours et Wellon, contre l'avis de Jordan m'a proposé de rester jusqu'à ce que ça se calme. Je n'avais aucune raison de refuser.

- Viens donc regarder avec nous, soupire Wellon à Jordan qui s'était installé à l'ordinateur alors que nous, on regardait la télé.

- Non je finis ma partie.

 - Tiens au fait Charlie, tu sais ce qu'on fait dans nos vies maintenant mais toi tu prévois quoi l'année prochaine?

J'avais effectivement appris que Wellon avait un petit boulot dans un studio photo et Jordan lui travail dans un garage.

- Etudier le stylisme.

- Cool.

- Tiens donc, entendis-je Jordan.

- Quoi qu'est-ce que t'as encore à dire toi?

- Moi? Rien du tout. Regardez donc votre film.

- Arrête d'aboyer, soupire Wellon.

- Il est toujours comme ça?

- Il se donne un genre c'est tout.

- Hey je vous signale que je suis là alors arrêtez de parler comme si c'était pas le cas.

Avec un sourire entendu on s'en reconcentré sur le film mais à force de regarder la télé, je commence à sentir un violent coup de fatigue après la mauvaise nuit que j'ai passé et rien qu'à penser tout ce que je dois marcher pour rentrer ça me décourage.

- Faut que je rentre, soufflai-je.

- T'as vu ce qui tombe?

- Si j'attends encore j'aurais plus le courage.-

- T'es fatiguée?

- Ca commence.

- Repose-toi un peu alors, on te raccompagneras après.

J'ai fermé les yeux qui ne demandaient que ça et je me suis facilement assoupie.

J'ouvre brusquement les yeux après avoir entendu un bruit comme une sonnette de porte. J'émerge doucement essayant de remettre mes idées en place.

- Tu sais qui c'est? T'es prêt? Entendis-je la voix de Jordan avant de réaliser que ma tête n'était plus sur le dossier du canapé mais apparemment sur une épaule à en juger les mouvements dû à une respiration.

- Qu'est-ce qui se passe? Demandai-je avant de me redresser.

- Tu t'es retrouvée comme ça à force de gigoter il a pas eu le courage de te virer de là, annonce Jordan.

- Désolée.

- T'inquiète pas, ça fait pas longtemps.

- Hey les gars vous êtes où? Entendis-je soudain une voix féminine.

- Ici !

- En tout cas tu t'es réveillée au bon moment pour assister au spectacle.

-Attention la voici la voilà , la taré de service !

- Jordan je vais te tuer un jour ! Rétorque aussitôt la fille en question.

- Oui et bien pas ici, ça va ma puce tu as fais bonne route? Lance Wellon en se levant pour aller la rejoindre.

- Oui j'ai appelé sur ton portable t'as pas vu? Je voulais te dire que j'étais là au cas où y aurait personne.

- Quoi qu'il arrire, chuchote doucement Jordan, ne dit rien. Sinon ça va mal finir.

- Pourquoi? Demandai-je sur le même ton.

- Tu vas rapidement comprendre. Suis-moi.

- Hey c'est pas bientôt fini? Vous êtes pas seuls. Lance Jordan pour les interrompre alors qu'ils s'embrassaient, voici donc sa petite amie, facile de comprendre. La taré ! Je t'ai dit dix mille fois d'arrêter de rentrer chez les gens sans attendre qu'ils viennent ouvrir.

- Qu'est-ce que t'as encore toi? Et c'est qui ça? Dit-elle bientôt en me dévisageant de haut en bas.

- Je pensais que l'appart était interdit aux filles, poursuit-elle.

- Et qu'est-ce que tu fais là toi alors? Lui répond Jordan alors que Wellon reste silencieux.

- Moi je suis la copine de Wellon c'est mon droit. En plus tranquille sans les chaussures et tout.

- Il a plu, soupire finalement Wellon, les chaussures étaient mouillés on les a enlevé.

- Wellon, pourquoi tu laisses une fille que je connais pas entrer? Ca veut dire quoi?

- Et pourquoi tu t'en prends tout de suite à lui?

- Parce que tu veux me faire croire que c'est toi? Je t'ai jamais vu être gentil avec qui que ce soit et surtout pas avec une inconnue.

- C'est pas une inconnue Pam, commence apparemment à s'agacer Wellon.

- Alors quoi c'est qui ? T'es qui ? Me demande-t-elle directement. Et qui t'a amené ici? C'est Wellon non?

J'hésitais à répondre, c'était facile de savoir pourquoi elle était si agacée, et si je disais comment j'étais arrivée ici, je suis pas certaine que ça aide vraiment. Mais bon je peux pas la laisser me regarder comme ça encore longtemps sinon elle va se prendre un baffe.

- Je... Commencai-je alors que Jordan se met devant moi pour m'interrompre.

- Elle, c'est Charlie et tu me connais pas si bien que tu le crois puisque c'est moi qui l'ait amené ici. C'est bien le droit des petites amies d'être ici non?

- Je te crois pas.

- Ok, dit-il avant de se retourner brusquement vers moi et de m'attirer vers lui.

- Désolé mais joue le jeu, souffle-t-il d'une voix à peine audible avant de fondre sur mes lèvres.

Surprise, je reste les bras balants alors qu'il m'embrasse, j'ai les yeux grand ouverts et je vois directement la réaction de cette fille. Elle semble toujours septique à ma réaction c'est normal en même temps. Je vais sûrement rapidement le regretter mais je décide d'entrer dans son jeu, ainsi je ferme mes yeux et je passe mes bras dans son dos.

- Vous pouviez pas le dire depuis le début? Soupire-t-elle alors.

- C'est toi qui t'aie monté le bourichon toute seule sans nous laisser parler.

Jordan, dont les lèvres sont toujours collées au miennes se détend tout à coup, je me rends compte alors que tout ce qu'il voulait c'était éviter les ennuis à Wellon. C'était ça dont il parlait plus tôt. Il cherchait à éviter ça...

- Allez viens, on va les laisser tranquilles, lance Wellon au moment ou Jordan se redresse.

- Attends deux minutes quand même.

- Pam, dégage, soupire froidement Jordan.

- Ca dure depuis quand? Continue-t-elle alors que Wellon tente de la faire sortir de la pièce.

Je décide de réagir à mon tour, j'ai compris ce qui se passait et le regard agacé de Jordan me le confirme.

- En quoi ça te regarde toi? Tu t'en prends aux gens avant de savoir ce qui se passe et en plus maintenant tu fais que questionner. Tu te prends pour qui?

- D'où tu me parles comme ça toi? Ecarquille-t-elle les yeux. Tu sais pas qui je suis !

- Une chieuse.

- Bon allez ça suffit, désolé pour ça, intervient Wellon, on va dans ma chambre.

- Hey t'excuse pas pour moi.

- Pam, arrête de faire ta crise, et viens avec moi.

- Bonne répartie, souffle Jordan alors qu'ils sortent enfin de la pièce.

- Elle a le don de m'énerver, c'est quoi cette hystérique?

- Pamela, dans toute sa splendeur. Hausse-t-il les épaules en enlevant ses bras d'autour de moi pour que je l'imite aussitôt.

- Tu m'as un peu prise au dépourvu, t'as de la chance que je t'ai pas mis une claque.

- Je pouvais pas le laisser dans la merde. Pam aurait fait une comédie pas possible.

- J'avais compris mais t'utilise souvent les autres pour aider ton pote?

- Je fais ce qui faut.

- Sans aucun respect pour les autres?

- Visiblement tu es énervée, donc vas-y, frappe.

- J'ai marché dans ton jeu, j'ai pas à de gifler maintenant, soupirai-je. Mais si tu refais ça sans prévenir je te jure que là, tu vas la sentir passer.

- C'est toi qui vois.

- Je vois que je vais rentrer. Salut. Concluai-je en le dépassant pour aller récupérer mes chaussures et ensuite sortir de l'appartement.