- J'en sais rien, j'ai eu une pulsion si on peut dire ça.

- Bientôt tu vas dire que c'est de ma faute.

- Non c'est pas ce que j'ai dit, j'ai eu envie de le faire, je l'ai fais.

- Pourquoi avoir reculé alors? 

- J'ai réalisé ce que je faisais, c'est tout.

- Alors quoi ? Parce que là je suis complètement paumée.

- C'était sur l'instant, j'ai agis sans réfléchir.

- Je te plais ou c'est juste parce que j'étais en sous-vêtements et que ça a titillé ton instinct de mâle?

- Désolé.

- Ok, ça répond à ma question là, tu peux partir.

- Tu m'en veux?

- Pas plus que ça, c'était juste un petit bisou de rien après tout, haussai-je les épaules alors que j'en pensais rien du tout, ce baiser aussi petit était-il m'a complètement perturbée.

- Ok, donc quand on se recroisera il y aura pas de malaise?

- Non, tu devrais y aller maintenant.

- Oui j'y vais ou Alvin va me faire un caca nerveux.

- Hey au fait, repose-toi, t'as l'air un peu trop bien après ton malaise.

- J'ai dormi plusieurs heures ça devrait aller maintenant. Merci de t'être occupé de moi.

Je l'ai regardé partir en réalisant la déception, je crois que je voulais que ce soit parce que je lui plaisais et non pas parce que ses hormones l'ont titillés l'espace d'un instant.

- Désolé, se recule-t-il soudain aussi brusquement qu'il s'était approché, à ce moment j'ai pu répondre à ma question, oui ça me plaisait bien, mais j'allais certainement pas lui dire alors qu'il semble revenir sur ce qu'il vient de faire.

- Va falloir que tu m'expliques là.

- Habille-toi déjà je t'attends , je vais appeler mon frère, souffle-t-il en tournant les talons.

- Eloys, te défiles pas.

- Je me défile pas, on en reparle après.

- Ok.

Je l'ai regardé sortir de la chambre, complètement paumée, incapable de m'expliquer ce qui venait de se passer. Il entre dans ma chambre et fonce sur moi pour m'embrasser et repars comme ça? Normal?

Je me suis rapidement habillée, j'avais hâte d'entendre ce qu'il allait me dire, il rangeait son téléphone quand je suis sortie de ma chambre et était assis dans le couloir.

- T'as fait vite.

- Une jupe et un top c'est très rapide à mettre, je dois retourner à la salle de bain pour finir de sécher mes cheveux et me maquiller, dis-je simplement.

- D'ailleurs je crois que j'ai fait tomber ta serviette.

- Vu comme tu es venue brusquement oui elle a cédé, mais c'est pas le soucis.

- Je vais devoir y aller, mon frère veut vraiment me voir.

- Pars alors, mais avant tu vas m'expliquer pourquoi tu as agis comme ça.

Il a pas eu l'air surpris quand je lui ai dit qu'il était tombé de fatigue. C'est bizarre quand on voit qu'il a couru ce matin.

Tout en haussant les épaules je me sors des sous-vêtements que je m'empresse d'enfiler, je me sens mal à l'aise à moitié nue avec un gars juste à côté.

J'ouvre un autre tiroir ensuite afin de chercher de quoi mettre et pendant ce temps je me demande où est mon père car je ne l'ai pas aperçu depuis mon retour à la maison.

- Désolé, me fait sursauter Eloys en entrant sans frapper.

- Hey ! J'ai pas fini, dis-je alors que je remarque que ses yeux sont clos.

- J'ai besoin de mon téléphone pour appeler mon frère, il va me faire un caca nerveux sinon.

- Sur mon bureau, attends, refermai-je mon tiroir dans l'intention d'aller lui chercher mais en levant ma tête vers lui je vois que ses yeux sont grands ouverts.

- T'es sérieux? Tu ouvres les yeux et tu regardes comme ça, normal, alors que tu savais que j'avais pas fini, je te l'ai dit.

- Je t'ai déjà vu en sous-vêtements, dit-il simplement.

- C'est pas la peine de recommencer, va chercher ton téléphone et sors de là, laisse-moi m'habiller.

- Ou pas, lâche-t-il en se dirigeant droit vers moi.

Je l'ai regardé venir se planter devant moi et m'embrasser sans réagir, trop surprise sur le coup. Reprenant ensuite mes esprits, je ne sais pas quoi faire, le repousser ou pas. Est-ce que ça me plaît de me faire embrasser par lui?

Eloys s'était fait examiné très vite et on m'a annoncé qu'il avait pas besoin d'aller à l'hôpital, il s'était pris les pieds dans une racine et était tombé ce qui avait provoqué sa perte de conscience mais s'il dort encore en ce moment c'est dû à une trop grosse fatigue apparemment, il arrive pas à émerger son corps s'y refuse. J'ai donc demandé à ce qu'on l'amène chez moi, le temps qu'il se repose. Il dort depuis, et alors qu'on était déjà à la maison son téléphone a sonné, j'ai donc osé décroché au cas où et j'ai eu raison, c'était son frère, ce Alvin qui se demandait pourquoi il n'était pas encore là. J'ai dû lui expliquer et il m'a simplement dit de lui faire une commission, ce que je ferais.

En attendant j'ai pris ma douche mais en sortant je me suis rendue compte que j'avais oublié mes vêtements de rechange.

Je suis donc retournée doucement dans ma chambre car c'est là qu'il était endormi et je voulais pas le réveiller pour qu'il se repose mais surtout parce que j'étais dans une tenue un peu gênante.

Il avait un peu bougé depuis que j'avais quitté la chambre, j'espère juste qu'il n'a vraiment rien d'autre que du sommeil en retard. Je me demande si j'ai eu raison de le ramener ici mais je ne sais pas où ils habitent et c'était plus simple comme ça.

- Hey, entendis-je d'une voix ensommeillée.

- Te revoilà, dis-je sans me retournée, mal à l'aise. Je t'ai réveillé?

- Qu'est-ce qui m'est arrivé?

- Tu te souviens pas?

- On était sur la plage, Al qui appelait, mais après c'est le trou noir.

Je me regarde dans le miroir vérifiant que rien n'est mis de travers puis je me retourne pour lui faire face.

- Ne me regarde pas hein j'ai pris ma douche et pas encore eu le temps de m'habiller.

- Ca va, t'es pas à poil quand même, alors il s'est passé quoi? Dit-il sans me quitter des yeux.

- T'étais parti en courant, t'as dû te prendre les pieds dans une racine et la fatigue t'a fait sombré. Je repartais aussi moi quand j'ai entendu du bruit et je suis allée voir et je t'ai vu par terre donc je suis restée avec toi et tu as finis ici. Tu ne dors pas ou quoi?

- Quelque chose comme ça.

- Merci... oh merde Al...

- Il a appelé, d'ailleurs désolée, j'ai du faire tes poches, j'ai décroché.

- Tu l'as eu? Il a dit quoi?

- Je lui ai expliqué que t'étais dans les pommes et il m'a demandé de te dire de l'appeler, que Swann était avec sa femme, je sais pas quoi.

- Je vois, merci.

- Je vais aller m'habiller, je reviens.

- Attends, reste ici toi, je dois aller à la salle de bain et je vais appeler mon frère, dit-il en se levant avant de quitter la pièce.

- Désolé, se retourne-t-il, je vais devoir partir.

- J'avais cru comprendre, mais si j'ai tout suivi, tu as un frère? Je pensais que vous étiez que tous les deux.

- Alvin, ouais, c'est un bouffon qui se croit important parce qu'il est marié qu'il a des enfants. Pff, que des conneries, c'est juste un blaireau.

- Tu t'entends pas avec lui?

- Pas vraiment, c'est un crétin, surtout en ce moment. D'ailleurs je vais y aller, je dois lui parler face à face.

- Pas de soucis.

- On se reverra dans pas longtemps et tu me fileras tes coordonnées, dit-il en s'éloignant déjà.

- Oui, d'accord. A plus tard.

- A toute.

J'ai repris ma route, me remettant à courir, je me demandais si mon père était déjà parti.

- Au secours  ! Que quelqu'un appelle les secours ! Entendis-je crier dans mon dos, ce qui me fit ralentir. Hey !! Au secours ! Ce jeune homme a perdu connaissance ! Recommence la même voix, au bord de l'hystérie apparemment. Cette fois je me stoppe, l'estomac noué, ça ne peut pas être lui si?

Prise de doutes j'ai fait demi-tour et j'ai cherché de où venait l'agitation, j'ai rapidement vu les quelques personnes attroupées autour de quelqu'un au sol.

Je ralentis, inquiète, jusqu'à voir la silhouette de celui allongé au sol.

- Eloys ! Criai-je en me précipitant vers lui, répondant aux gens qui me demandaient si je le connaissais.

- Il s'est écroulé tout à coup, j'ai rien compris, tente de m'expliquer une femme, la même qui criait tout à l'heure, en larmes, hystérique...Il a peut-être trébuché, il y a une racine là.

- Vous croyez que c'est un AVC ? Tente une autre femme, approchant d'un air sceptique, c'est arrivé à mon voisin, il marchait tranquillement sur le trottoir et il s'est écroulé.

Je tentais d'ignorer ces gens tout en vérifiant son pouls, essayant de le réveiller une fois rassurée sur ce côté là.