- Ecoute 'man, c'est pas une si grande affaire d'accord? Dis-je en me dirigeant vers elle.

- Elias...

- Je veux réfléchir à ça, d'accord?

- Je vous ai toujours laissé décider, mais pense aux conséquences, qu'est-ce que c'est au juste?

- Je ressens les émotions, soupirai-je, surtout quand elles sont fortes.

- Je pensais à quelque chose comme ça. Réfléchis bien, ça oeut devenir un poison.

- Maman, je suis assez grand pour prendre ma décision.

- Bien, je ne dirais rien, mais sois prudent.

- Oui, en attendant n'en parle pas.

- Je ne peux pas le cacher à ton père.

- Juste lui alors, haussai-je les épaules.

- Je n'aime pas l'idée que tu le garde.

- Maman... Je sais pas pourquoi tu es contente quand on supprime ça.

- J'ai pu lire dans les yeux des gens mais je n'avais aucun contrôle, c'était affreux à vivre je ne veux pas que vous viviez ça, aucun de vous.

- Je veux prendre ma propre décision, je veux pas avoir de regret. Même si Macy a pris sa décision après avoir peser les pour et les contres, Seth lui a pas réfléchi, c'était juste plus facile.

- Fais ce que tu veux, soupire-t-elle.

- Laisse moi juste du temps, dis-je en la dépassant.

Je m'adossais au mur dans l'entrée, agacé. Ils ont tous voulu d'une vie plus simple, tous sans exception se sont fait retiré leur capacité pour ne pas sortir de la normale, parce qu'ils ne voulaient pas être différents. Mais moi je ne peux pas penser comme ça, je veux savoir si c'est un plus ou le contraire, ensuite seulement je prendrais ma décision.

Perdu dans mes pensées, ce sont des coups contre la porte qui m'en on sorti.

- Tiens donc, y avait longtemps, dis-je à moi-même.

- Qui est-ce ?? Me lance ma mère.

- Viens voir !

- Ouvre, j'arrive !

J'avais abandonné les filles pour entrer dans la maison. Une fois certain que personne était dans les parages, j'ai pris le téléphone et composé un numéro, en France.

- Allo?

- Bonjour mamie.

- Ah, Elias c'est bien toi? Je reconnais ton accent, rit-elle, bonjour.

- Te moque pas. Comment vous allez?

- Très bien. Et toi?

- Maman t'a appelé non?

- En effet, elle m'a dit qu'elle trouvait que tu agissais étrangement, c'est pour ça que tu m'appelles?

- Oui, mais je ne lui ai pas encore parlé.

- Qu'est-ce qui se passe?

- Je crois bien que mon don se réveille mamie.

- Tu peux me dire ce que c'est?

- Je crois que je ressens les émotions.

- Ah? Explique moi ça.

- Et bien tu vois je l'ai compris à cause de la colère des autres. Avant de je devais être dans la même pièce mais là, même s'ils sont plus loin, je sentais de la colère qui n'était pas à moi. Mais pas seulement, la tristesse aussi, la peur ou l'inquiétude, je ressens tout ça même si ce n'est pas moi.

- Je vois, Jodie avait ce dont aussi. Il y a autre chose?

- Et bien c'est arrivé qu'une fois, mais papa s'était énervé et j'ai répondu assez sèchement, je crois que sa colère je l'ai exprimé.

- C'est un peu différent, mais au fond, c'est pareil, il va falloir que tu apprennes à te protéger.

- Surtout que je viens de m'écrouler papa et papy Blade étaient en train de se disputer, j'ai eu mal à la tête, je comprenais plus rien.

- Tu as perdu connaissance?

- Non non mais j'étais épuisé, il a fallu que je me repose un peu.

- Elias, pourquoi tu ne m'as rien dit. M'interrompt la voix de ma mère.

- Maman..déglutis-je.

- Elias, écoute-moi, m'interpelle ma grand-mère. Tu parleras à ta mère après.

- Je t'écoute mamie.

- Il falloir que tu apprennes a faire le vide, en attendant quand ce sont des émotions trop fortes, pense à des choses qui comptent pour toi, comme des souvenirs heureux. Jodie faisait comme ça, et ça l'a bien aidé.

- D'accord.

- Mais tu devrais songer à te le faire retirer, tous tes cousins l'ont fait parce qu'ils voulaient pas se compliquer la vie.

- Je sais, Macy et Seth aussi, mais j'ai besoin d'y penser.

- Bien, tiens moi au courant alors.

- Oui, merci mamie.

- Va parler avec ta mère maintenant à bientôt.

- Au revoir.

- Mais nan je te dis. C'était la voix de ma soeur qui me sorti de mon micro-sommeil.

- Allez admets-le on est que toutes les deux. Cette fois c'était la voix de Léa.

- Me fais pas dire ce que je pense pas.

- T'as peur de quoi? Allez dis-le moi.

Je commencais à m'intéresser à leur conversation alors je me suis redressé, amusé de pouvoir espionner sans me faire remarquer.

- Léa, t'es vraiment chiante quand tu t'y mets.

- Mais c'est toi aussi tu fais ta mystérieuse, c'était quoi ton appel de tout à l'heure?

Je froncais les sourcils, sceptique.

- J'ai rencontré quelqu'un.

- Quand comment? Je suis toujous avec toi. Ou alors t'es avec Elias.

- Je suis sortie en douce, la nuit.

- T'as fait le mur? Sérieux? Ton père va te détruire.

- Et c'est pas le seul, dis-je en me suspendant pour descendre les rejoindre.

- Elias ! Sursaute Léa alors que je me réceptionnant en bas, oubliant que j'avais rien aux pieds.

- T'as pas honte de nous écouter? Rétorque Macy.

- Non, dis-je en haussant les épaules.

- Sérieux, tu crains d'écouter comme ça, soupire Léa.

- J'étais là avant. C'est vous qui parliez sans faire attention.

- Laisse tomber Léa, sourit nerveusement Macy. J'ai fait le mur, tu vas pas en faire une maladie quand même.

- Personellement, je m'en fiche, mais si papa te chope tu vas passer un mauvais quart d'heure.

- Tu vas pas me balancer quand même, me supllie-t-elle.

- Je devrais mais non, par conter t'as pas intêret à recommencer. Qu'est-ce que tu aurais fait si t'étais arrivé des bricoles?

- Je risque rien roh.

- Mouai, j'espère pour toi.

A peine la porte fenêtre franchie, je me suis senti comme oppressé et mes jambes m'ont laché et je me suis retrouvé à genoux, grimacant de douleur.

La douleur dans ma tête ne diminuait pas, au contraire, je commencais à me sentir de plus en plus mal sans savoir quoi faire pour que ça s'arrête. Tout semble lié à cette dispute entre mon père et mon grand-père.

Je relevais la tête pour voir la scène, même si je ne comprenais pas, mon père semble dans une colère noire.

- Plus loin, partez, râlai-je pour moi-même afin de ne pas être entendu. Je roule sur le dos, priant pour que ça cesse vite, j'ai l'impression que ma tête va exploser.

J'ai eu beau essayer de me relever pour partir, si eux ne bougent pas je devrais peut-être m'éloigner. Mais pas moyen de bouger. Mon corps refusent de m'obéïr.

Puis tout à coup, le silence, ils sont partis, et la douleur a disparu aussitôt.

- Alors ça, c'est vraiment pas possible, soufflai-je en fermant les yeux, il me faudra quelques minutes pour me remettre de tout ça, j'ai plus aucune force. Si personne ne m'a vu, tant mieux, je vais faire un petit somme histoire de reprendre des forces.

Après les cours le lendemain, je suis monté dans ma chambre écrire un mail, ce matin j'ai trouvé quelque chose d'étrange chez ma soeur, à bien y penser, elle réagit parfois bien étrangement et ce qu'elle dégageait m'a fait pensé que j'avais toujours pas pris des nouvelles auprès de quelqu'un.

Je sais qu'avec ce mail, je me mêle de ce qui ne me regarde pas, mais tant pis.

"Salut Olivier !

Comment ça va? Ca fait un moment, je sais je n'ai pas répondu à ton dernier mail mais bon manque de temps avec les cours et tout tu comprends.

T'as vu je t'écris en français, tu pourras plus dire après que je pratique pas. Bon je t'envoie ce mail derrière son dos, si elle en a vent, je viens personnellement mettre mon poing dans ton nez.

Sérieusement , qu'est-ce que tu as fichu? Elle a beau faire genre devant tout le monde, moi je vois qu'elle exagère un peu trop, quelque chose cloche. Qu'est-ce que tu lui as fait? Et me dis pas que ça n'a rien à voir avec toi, elle part pour passer nouvel an avec toi, et elle revient comme ça, donc tu sais surement.

Bref, je voudrais savoir si tu sais quelque chose.

Donne moi de tes nouvelles ! Ciao

Elias."

- Rah non ça va pas aller comme ça, râlai-je alors que je venais d'envoyer le mail. Je ressentais quelque chose, je pense que c'est de la colère, mais rapidement j'ai mal à la tête et je me lève pour tenter de comprendre ce qui se passe.

- Bon calme-toi, soufflai-je, d'où ça vient ça. Essayai-je de repérer mais la douleur se fait de plus en plus intense, et je me pas très bien. La musique venant de ma chaîne ne semblait plus être que des murmures.

A défaut de pouvoir ressentir la provenance, ce sont des échos de voix qui me l'ont fait comprendre. Quelqu'un semble crier dehors. Mon père, apparemment, et mon grand-père. Ils crient tous les deux mais je comprends pas, j'ai cette douleur qui m'empêchent de réagir.