Après une courte nuit, j'ouvre les yeux sachant bien que je devais me levée tôt je n'ai pas vraiment réussi à dormir.   L'inquiétude par rapport à ma soeur m'en a empêché et non pas ce que j'ai bien pu faire en rentrant.

Parce que je me suis assoupie peu après lui, mais réveillée à plusieurs reprises j'ai posé ma tête contre son dos, cherchant à être bercé par sa respiration, ce qui a réussi.

- T'as le sommeil lourd, soupirai-je finalement en jetant un oeil à mon réveil. Il va falloir que j'aille me doucher si je ne veux pas être en retard. Mais ça m'embêterai vraiment qu'il ne se réveille pas, il faudrait que je le fasse.

- Pas tant que ça, dit-il en baillant, mais je suis mort.

- Repose toi encore un peu si tu veux mais te rendors pas, je vais devoir partir tôt.

- Ou?

- T'occupe, dis-je en me levant pour prendre quelques vêtements dans ma penderie et sortir de la chambre, il me semble qu'il s'est rendormi.

- T'es certaine que ça te va? Dit-il alors que je l'attirai vers le lit. Je veux, dire, je ne peux rien te promettre.

- Arrête de te prendre la tête et viens par ici, dis-je en m'asseyant sur le lit. Je veux rien de plus que passer une bonne soirée.

- La porte... souffle-t-il entre deux baisers.

- La maison est déserte, rétorquai-je en déboutonnant son pantalon.

"Lets put our two hearts back together

And we'll leave the broken pieces on the floor

Make love with me baby

Til we aint strangers anymore

We're not strangers anymore

We're not strangers "

- Me force pas à faire ça, déglutit-il en posant sa tête contre la mienne.

- Ca peut pas durer Tom, je sais que t'es pas honnête, tu ne veux pas que les autres voit ce côté de toi, pourquoi?

- Je veux pas que ça se retourne contre moi, je veux pas que tu me vire de ta vie.

- Je ferais jamais ça, pourquoi tu dis un truc pareil?

- Tu veux vraiment la vérité vraie? Mais ne le regrette pas après.

- Parle-moi.

Il passe finalement son bras dans mon dos pour me regarder dans les yeux.

- Chaque fois qu'on est ensemble, rien que tous les deux, je veux que tu sois à moi. Mais je sais aussi que ça n'arrivera pas, tu ne me laisse pas t'approcher parce que tu sais comment ça va finir. Je ne dirai pas que je t'aime, parce que je sais même pas ce que ça veut dire, mais je suis irrésistiblement attiré par toi et il me faut une douche froide chaque fois que je dors ici pour éviter de te sauter dessus.

Je le fixai, sans broncher, mais ne perdant pas une miette de ce qu'il était en train de dire.

- Et ce que je ne veux pas c'est te faire pleurer, et c'est ce qui risque d'arriver si je me laissais aller à cette folie, alors je préfère me montrer détaché la plupart du temps mais quand je te vois si malheureuse, je craque, il faut que je sois avec toi. J'ai été assez précis?

- Tom...

Je ne sais pas pourquoi mais à cet instant je n'avais qu'une envie, c'est qu'il m'embrasse.

Et comme s'il avait deviné mes pensées, il vient s'emparer doucement de mes lèvres, avec précaution, il tente de savoir si je vais le repousser ou pas.

Mais comment le pourrais-je? Je ressens la même chose que lui et ce soir je n'ai pas envie de lutter.

" Tell me who you think you see

When you look into my eyes"

Je sais que je ne le regretterai pas, ainsi et parce que je voulais en finir avec ça, je passe mes bras autour de son cou pour l'attirer un peu plus contre moi.

En rentrant, j'ai évidemment trouvé la maison vide et suis montée dans ma chambre, Thomas sur les talons, cependant lui, il s'est arrêté à la salle de bain alors que moi je commence à me demander à quoi il a joué aujourd'hui, tout en fixant la porte, attendant qu'il vienne ici.

- Alors quelle est ma sentence? Lance-t-il en ouvrant la porte à grande volée.

- Je me pose encore la question.

- Pourquoi tu veux pas me croire quand je te dis que je préfère être ici avec toi que là-bas avec les autres?

- Parce que tu t'appelles Thomas, haussai-je les épaules.

- Alors pour toi, je suis juste un parfait crétiin qui pense qu'à sa gueule c'est ça? Dit-il visiblement vexé par ce que je venais de dire.

- Arrêtre, j'ai jamais dit ça.

- Tu le penses tellement fort.

- Mais comprends-moi, un jour tu es super gentil et attentionné, le lendemain tu es tout le contraire, qu'est-ce que tu veux que je pense au final?

- Laisse tomber, soupire-t-il, je crois que j'ai encore l'effet de l'alcool qui me fait dire des conneries.

- Thomas! Criai-je pour tenter de le raisonner, ou peut-être était-ce moi, je commencais à me demander si derrière tout ça il tentait pas de me passer un message.

- Quoi?

- Soit honnête pour une fois dans ta vie. Qu'est-ce que c'est que ton fichu jeu? Qu'est-ce que tu veux à la fin? Me rendre folle? Non parce que c'est ce qui va finir par arriver. Lâchai-je sans m'en rendre compte.

- Je...Commence-t-il, hésitant. Oh et puis non, c'est n'importe quoi, dit-il en secoutant la tête, je vais rentrer, c'est mieux comme ça.

- Reste ici ! Dis-je en me précipitant vers lui, manquant de lui faire perdre l'équilibre.

- Tori...

- Dis-le, dis-moi ce qui se passe dans ta tête, j'en peux plus de ton jeu.

- J'ai pas besoin de toi Thomas.

- T'as raison, je vais te laisser rentrer toute seule aujourd'hui. Compte dessus et bois de l'eau.

- Fais pas genre tu t'inquiète pour moi, t'es pas crédible.

- Tu veux bien arrêter? Evidemment que je m'inquiète pour toi.

- Ca te ressemble vraiment pas.

- Tu vois bien que ce que je veux te montrer, sourit-il.

- C'est quoi ça?

- Non rien, allez on y va, je pourrais toujours revenir si tu me chasses, hausse-t-il les épaules en me dépassant.

- Je me disais aussi. Mais bon je vais pas réussir à te convaince de me laisser rentrer seule n'est-ce pas?

- Exactement, je te ramène, que tu le veuilles ou pas.

- Ok, je cède, soufflai-je, mais sois pas lourd sinon tu te manges mon sac.

- J'étais surpris que tu veuilles sortir, je m'attendais à ce que tu veuilles repartir plus tôt que les autres.

Je réponds pas, intriguée par ce soudain sérieux, ça ne lui ressemble vraiment pas, et ça m'intrigue. Il hêle un taxi dans lequel on s'engouffre tous les deux jusqu'à la maison.