KATHERINE

Je n'avais vu cet homme qu'en photo mais il était facile de le reconnaître, ses fils lui ressemblent beaucoup. 

- C'est donc ici que tu vis, reprend-il, en dévisageant chacun d'entre nous puis la maison.

- Qu'est-ce que tu fiches ici papa?! Cingle Cole.

- Je viens rencontrer ta petite famille quelle question, apparemment tu as deux enfants et une jolie femme pourtant j'en ai jamais entendu parlé. 

- Enchanté, poursuit-il en me regardant droit dans les yeux, je suis David, le père de Cole et Loïc.

- Bonjour, dis-je, mal à l'aise, je sentais que Cole n'était pas ravi de le voir.

- Maman !! Je vais être malade si je reste sous la pluie! Intervient Beverley.

- J'arrive, dis-je en m'apprêtant à partir. Je ne sais pas pourquoi il ne me quitte pas des yeux.

- Pourquoi vous me fixez comme ça? Lancai-je.

- Katherine, n'est-ce pas? Dit-il comme s'il était normal qu'il sache mon nom.

- Oui mais...

- Loïc t'as bien informé, râle Cole, parce que je suppose que tu n'es pas arrivé ici par hasard.

- Je te l'ai dit, ta famille m'intéresse.

- Kat' rentre les enfants et va préparer le dîner, j'ai deux mots à dire à ce crétin.

- Ne parle pas comme ça de ton père, soupire ce David en croisant les bras.

Agacé ou peiné pour elle, je ne sais pas, je l'incite à s'allonger avec la force de mes bras et basule un peu mes jambes pour qu'elle ne bouge pas.

- Arrête de parler comme ça. Ce n'est pas vrai en plus.

- ...

- J'ai quelqu'un d'autre dans le coeur, j'ai pas le droit de t'infliger ça, c'est tout. Si ça t'attriste autant alors  ne t'occupe plus de mes séances, je veux pas que ça te fasse de mal.

Elle restait silencieuse, tournant la tête, ce qui a le don de m'agacer.

- Regarde-moi quand je te parle.

- Je savais déjà tout ça, ça ne m'a pas empêché de tomber amoureuse de toi.

- Arrête, je ne suis obsédé que pas mes souvenirs, je n'apporterai rien de bon. Oublie ce que tu ressens.

- Je sais que c'est ce que je devrais faire.

- Alors fais-le.

- Embrasse-moi, dit-elle en se redressant en s'apuyant sur ses coudes pour s'arrêter à quelques centimètres juste assez pour que je sente son souffle sur ma bouche, embrasse-moi et laisse moi décider de ce qui est bien ou mal pour moi.

- Ne joue pas, c'est toi qui va y perdre. Je ne veux pas te blesser.

- Laisse moi décider. Embrasse-moi. Ca fait combien de temps que tu n'as plus touché personne?

J'ai fini par céder et à l'embrasser me positionnant au dessus d'elle à la force de mes bras avant qu'elle ne passe ses bras autour de moi pour me faire basculer tout en passant ses mais sous mon pull. Je sais ce qu'elle cherche maintenant et je devrais arrêter, je devrais...

Mais en serai-je seulement capable... Lui résister... Je dois tenir et ne pas craquer... Mais ça fait longtemps, elle a bien raison.

Trop longtemps...

*S'enfuit* C'est plus prudent par les temps qui court.

- Léna, soupirai-je, pourquoi tu restes?

- Parce que tu es mal, je veux pas te laisser tout seul.

- Tu n'es pas censée avoir un fils à t'occuper où des patients à voir?

- Tu étais le dernier de ma journée et Thomas est gardé jusqu'à ce soir.

- Donne moi deux bonnes raisons pour que tu restes ici alors que je t'as demandé de partir avant que je me fache.

- Parce...parce que tu n'avais pas l'air bien tout à l'heure et que je me suis inquiétée pour toi.

- Tu as autre chose?

- J'ai peur que tu finisses par faire une bêtise, dit-il alors que j'entends sa voix trembler.

- Je vaux pas le coup que tu perdes ton temps avec moi.

- Ce que tu penses, je m'en fiche, c'est ce que je ressens, j'arrive pas à l'ignorer, à la fin de sa phrase je l'ai très bien entendu renifler ce qui me fait me retourner.

- Pourquoi tu pleures?

- Parce que tu es un gros crétin, tu sais pourtant que tu ne me laisses pas indifférente alors arrête de faire l'ignorant.

- Je t'ai demandé d'arrêter, je peux rien t'apporter.

- Et si tu me laissais en juger?

- Léna, honnêtement, qu'est-ce que tu attends de moi?

- Je suis le crétin qui a oublié une femme dont apparemment j'étais très amoureux, ajoutai-je avec un sourire amer.

- Je veux que tu relèves les yeux pour regarder autour de toi, le monde continue de tourner et les sentiments évoluent.

- Léna...

- J'y peux rien, hausse-t-elle les épaules, j'ai tout essayé, tu ne me vois pas.

KENZO

- Pourquoi a-t-il fallu que je me souvienne de ça, je ne suis pas capable de voir son visage avec précision, ni même son nom, pourtant un souvenir m'annoncant sa grossesse ça oui... Rah fais chier, râlai-je.

Je ne cessai de forcer mon cerveau à recoller les morceaux, en vain, je n'arrivai pas à trouver les morceaux manquants.

L'idée que j'avais un enfant quelque part dont j'ignorai tout et sa mère dont je commencais à me souvenir mais trop lentement m'embrouillait l'esprit et à ce rythme j'allais sombrer une nouvelle fois...

- Kenzo ! Lance Lena en entrant une nouvelle fois dans la chambre.

- Je t'ai demandé de partir.

- Oui et bien je ne t'ai pas écouté, vas-y viens me mettre dehors si tu veux que je parte.

- Qu'est-ce que tu veux à la fin??

- Que tu me dises pourquoi tu pleures.

- Quoi? Je... Réalisai-je, je m'étais remis à pleurer sans m'en rendre compte.

- Qu'est-ce qui se passe?

- Je suis pas une oeuvre de charité, laisse-moi.

- Non, continue-t-elle en venant s'asseoir sur le lit.

Je jetais un oeil sur Brennan qui n'avait pas encore bougé, son regard avait étrangement changé, la réaction de Cole lui a peut-être fait comprendre quelque chose, en tout cas c'est ce que je souhaite. Que la soirée que je m'apprête à vivre sois l'une des dernières en subissant des tas de choses.

-  Pas la peine de me le cacher, il m'a appelé pour me paler de ta soeur, je pensais que tu n'avais plus de famille, lâche-t-il, l'air mauvais.

- C'est tout comme, c'est elle qui est venue me voir, je n'ai rien demandé à personne.

- Et tu penses que je vais te croire?

- C'est vrai papa ! Maman elle voulait pas qu'elle reste, c'est moi qui ait insisté, alors si t'es en colère, c'est pas à maman qui faut le dire, intervient Beverley.

- Bevy, déglutis-je.

- Bon, admettons, je vais vous croire, mais je veux rien entendre ce soir, compris?

- Je les mettrais au lit tôt, tu seras tranquille, acquiescai-je rapidement qu'il accepte ça me paraissait tellement suspect que je préfèrai prendre des précautions.

- On verra, allez va préparer le dîner, je suis mort de faim, conclut-il sèchement en tournant les talons.

- Cole ! L'appelle soudain une voix rauque que je n'ai jamais entendu, Cole se retourne et change tout à coup d'expression, lui par contre le connaît, sans aucun doute, je décide de me retourner à mon tour et c'est à moi cette fois d'écarquiller les yeux.